Marguerite, Agnès, Madeleine, Louise, Eugène, Jeanne, Antoine, Toinette.

Dans le salon, après un instant de silence.

ANTOINE – Ai-je dis quelque chose de mal ?

MARGUERITE – Non, ne vous faites pas de soucis. Notre amie est un peu agitée en ce moment. Je crains que le vie à la cour ne soit pas faite pour elle. Elle n'apprécie pas de devoir se cacher derrière un masque, de ne pas pouvoir montrer ce qu'elle ressent. Elle est encore jeune et vient juste d'arriver à Paris. Ne vous inquiétez pas, ce n'est en rien votre faute.

ANTOINE – Je devrais tout de même aller m'excuser.

AGNÈS – Croyez bien que ce ne sera pas nécessaire.

ANTOINE – J'ai peut-être été trop cru. Je reviens à l'instant.

Il veut se lever mais Jeanne le retient.

JEANNE – Monsieur, restez. C'est une jeune fille pleine d'émotions contraires. Elle aura tout oublié d'ici quelques instants.

MARGUERITE – Ne vous méprenez pas. J'ai dit qu'elle était jeune mais c'est tout de même une femme, qui doit être traitée comme telle. Ne la considérez pas comme l'enfant qu'elle n'est pas. Elle a beaucoup plus d'esprit que le plupart d'entre nous. Elle n'oubliera pas.

ANTOINE – Jeanne, laissez-moi faire mon devoir d'honnête homme. Je reviens tout de suite.

MARGUERITE – Toinette, veuillez indiquer la chambre d'Auriane à ce Monsieur.

Il suit la servante qui sort.