Acte I, scène 8
Auriane, Agnès, Marguerite, Madeleine, Cécile, Catherine, Jeanne, Eugène, Antoine, des gentilshommes, Toinette.
Dans le salon de Marguerite.
MARGUERITE – Que diriez-vous d'une lecture de quelques Caractères de La Bruyère ? Si nous voulons poursuivre dans la lignée d'hier, continuons de critiquer notre société. Mademoiselle de Florelle, nous feriez-vous cet honneur ?
AURIANE – Avec plaisir.
Toinette lui apporte un livre.
CECILE – Les trois premières sections me sont déjà connues. Pouvez-vous prendre la quatrième ?
AURIANE – Bien sûr. Section « Du Cœur ». Elle commence à lire. Premier caractère : « Il y a un goût dans la pure amitié où ne peuvent atteindre ceux qui sont nés médiocres ». Deuxième : « L'amitié peut subsister entre des gens de différents sexes, exempte même de toute grossièreté ; une femme cependant regarde toujours un homme comme un homme, et réciproquement un homme regarde une femme comme une femme ; cette liaison n'est ni passion ni amitié pure ; elle fait classe à part. » Troisième : « L'amour naît brusquement sans autre réflexion, par tempérament ou par faiblesse ; un trait de beauté nous fixe, nous détermine. L'amitié au contraire se forme peu à peu, avec le temps, par la pratique, par un long commerce. Combien d'esprit, de bonté de cœur, d'attachement, de services et de complaisance dans les amis, pour faire en plusieurs années bien moins que ne fait quelquefois en un moment un beau visage ou une belle main. »
On sonne.
MARGUERITE, à Toinette – Allez donc ouvrir mon enfant, qu'attendez-vous ?
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