Acte I, scène 5
Auriane, André
Dans la rue. Auriane sort de l'hôtel particulier de Marguerite et commence à marcher rapidement dans la rue. Au moment où elle approche d'un croisement, un homme surgit, risquant presque de la renverser. André.
ANDRÉ – Bonsoir Mademoiselle ! Excusez-moi de mon imprudence.
AURIANE – Bonsoir.
Auriane veut continuer son chemin mais André se place volontairement dans le passage.
ANDRÉ – Permettez moi de me présenter : André de Nemours, duc de Bretagne. Inutile de me dire votre nom, je vous ai reconnue au premier coup d'œil. On m'a tant fait votre portrait et vanté vos qualités que je ne puis me tromper. Êtes-vous bien Mademoiselle de Florelle ?
AURIANE – Oui, c'est moi.
ANDRÉ – Mais que faites-vous à marcher ainsi, seule, dans les rues, de nuit ? Ce n'est pas bien prudent pour une jeune fille de votre âge.
AURIANE – Il ne me semble pas que vous soyez beaucoup plus âgé que moi. Et, dans le salon d'où je viens, on ne m'a pas dit beaucoup de bien de vous. Il est donc sans doute plus prudent pour moi d'être seule dans les rues, comme vous dites, que de souffrir votre compagnie.
ANDRÉ – Il est vrai que l'on ne m'apprécie pas partout à ma juste valeur.
AURIANE – Au contraire, je pense que vous vous surestimez. À présent, laissez-moi passer je vous prie.
ANDRÉ – Vos amis peuvent penser ce qu'ils veulent de mon cas, mais est-il nécessaire que vous me repoussiez ainsi ? Vous ne me connaissez même pas.
AURIANE – Ce n'est pas faux.
ANDRÉ – Voudriez-vous, du moins, m'accorder l'honneur de me laisser vous raccompagner jusque chez vous ?
AURIANE – Si vous le voulez, je ne peux guère vous en empêcher.
On les voit marcher avec entrain, parlant avec animation.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro