Angélique, André

La scène représente un jardin. Les deux personnages entrent en se poursuivant, se taquinant. Ils semblent très proches.

ANGELIQUE, souriant – Oh ! André, si l'on nous voyait...Cessez ce jeu.

ANDRE– Peu m'importe ce qu'on pense tant que vous êtes là.

ANGELIQUE– Vraiment ?

ANDRE– Oui.

ANGELIQUE– Et... Qu'en penserait cette Océane ?

ANDRE– Vous savez que je ne l'aime plus.

ANGELIQUE– Et Agnès ?

ANDRE– Vous me tourmentez. Je ne l'aime plus.

Il reprend son jeu, toujours plus tendre avec la demoiselle.

ANGELIQUE, riant – Vous me faites rire !

ANDRE– C'est bien normal ma mie. Je suis là pour faire votre bonheur. La cour ne vous connaît aucune égale, Mademoiselle, et la plus jolie d'entre toutes mérite bien d'être la plus heureuse.

ANGELIQUE– Ah ! Vous me faites rougir.

ANDRE, lui prenant la taille et caressant sa joue – Cette douce couleur est un signe que j'attendais depuis longtemps. Vous m'aimez ma chère. Et soyez sûre que c'est réciproque.

Il s'approche et tente de l'embrasser mais, révoltée de cette attitude, elle le gifle.

ANGELIQUE– Goujat ! N'avez-vous pas honte ! Nous nous connaissons seulement depuis une semaine. Malgré les rumeurs sur votre compte, j'avais décidé de vous laisser une chance. Mais vous n'êtes qu'un libertin égocentrique et répugnant ! Vous pensez donc que toutes les femmes peuvent tomber dans vos bras ? Il n'en est rien ! Je ne veux plus vous voir. Adieu Monsieur !

Elle sort.

ANDRE– Angélique, ma douce, laissez-moi vous expliquer...

Il la suit.