Chapitre 9
En se réveillant le lendemain matin, Ichigo eut un mal de tête affreux. Elle avait la tête si lourde... Puis elle se rendit compte qu'elle était nue ! En sursaut, elle regarda autour d'elle mais soupira de soulagement en voyant qu'elle était seule. De plus, elle avait encore sa culotte, c'était un point positif ! Elle se leva difficilement et alla dans la salle de bain pour se faire un bon bain ! Mais, en se regardant dans le miroir, elle vit des marques de suçons dans son cou et sur son décolleté.
Bon sang ! Mais qu'est-ce qu'elle avait fait !? Avait-elle couché avec quelqu'un ?! Qu'est-ce qu'il lui était arrivée !?
Finalement, elle prit une douche puis essaya d'avoir ses amies. Mais rien, elle ne répondait pas.
Tout le week-end, elle resta enfermée dans l'hôtel en cachant bien toutes ses marques mais il fallait bien qu'elle rentre un jour ou l'autre...
Un peu effrayée, elle retourna chez les Kashino. Avant d'entrer, elle réajusta correctement son foulard puis sortit de la voiture. Rei lui sauta au cou en la voyant rentrer, en larmes. Elle était inquiète. Elle avait eu peur que la jeune femme ne revienne pas.
- Ne refais plus jamais ça ! La sermonna-t-elle.
- Désolée, essaya-t-elle de la rassurer. J'avais vraiment besoin de me retrouver seule !
- Tu t'es bien amusée ? La questionna la plus âgée.
- Je crois, se gratta-t-elle la tête. Je ne me rappelle pas grand-chose... avoua-t-elle.
- Tu as bu ! L'accusa-t-elle, choquée.
- Un peu... Beaucoup ?
- Ichigo ! La réprimanda-t-elle.
- Ma fille est revenue ? Arriva son père, en fauteuil roulant, inquiet lui aussi.
- Papa ! Fut-elle soulagée d'échapper à Rei.
- Comment vas-tu ma fille ? Tu t'es bien amusée ?
- Oui, lui embrassa-t-elle la joue. Ça fait du bien d'être un peu seule, j'espère que tu ne m'en veux pas...
- Pas du tout. Mais tu aurais pu nous envoyer un petit message pour nous dire que tu allais bien !
- Désolée... J'étais un peu... ailleurs... Je réfléchissais.
- Johnny ?
- Entre autres, admit-elle.
Elle avait surtout réfléchi à son rêve... Ce rêve qui semblait si réel... Et si c'était vraiment Makoto qui l'avait ramené ? Lemon et Rumi lui avaient dit l'avoir aperçu à la boite... Mais elle avait des doutes.
Elle embrassa une nouvelle fois son père puis alla à l'étage. Sur le palier, elle croisa le jeune homme en question. Inconsciemment, elle porta sa main à son cou et le regarda en fronçant les sourcils. Il avait un col roulé. Chose inhabituelle chez lui...
Mais alors... ?
Finalement, elle soupira, se traitant d'idiote et secoua la tête avant de détourner son regard pour aller dans sa chambre, sans rien lui dire. Ça ne servait à rien.
Quant à lui, il avait bien compris qu'elle ne se souvenait de rien, sinon, elle aurait rougi. Mais elle devait avoir une légère impression, comme si c'était un rêve vu sa réaction. Et elle portait un foulard. Au moins, il n'était pas le seul à être embêté et à devoir cacher le haut de son corps.
Les souvenirs remontèrent et une bouffée de chaleur l'empara totalement. Bon sang, qu'est-ce qu'il lui arrivait ?! Comment allait-il pouvoir lui résister ?
Pire encore, comment allait-il la laisser épouser ce type ? La laisser partir !
Il lui fallait trouver un allié. Un allié discret.
***
Les Amano rentrèrent dans leur ancienne maison. Mais Rei leur avait fait promettre de se voir chaque semaine.
Ichigo avait demandé un peu de temps à Johnny. Elles voulaient d'abord qu'ils sortent ensemble dans les règles, qu'ils apprennent à se connaître mais elle avait peu de temps entre ses obligations familial et ses cours. Du coup, un bon mois passa. Shigeru dut retourner à l'hôpital, sa maladie ne faisait qu'empirer et il n'en avait plus pour longtemps. La jeune femme prenait sur elle et évitait de craquer. Elle était déjà épuisée, physiquement et moralement, sans parler de ses examens...
Sennosuke et Kana, qui venaient d'apprendre sa récente grossesse, emménagèrent chez eux pour la soulager un peu vu qu'ils avaient un peu plus de temps qu'elle mais elle faisait tout pour qu'ils n'aient rien à faire et qu'ils puissent s'occuper le plus possible des deux derniers...
Makoto était au salon de Marie. Il regardait distraitement par la fenêtre. L'héritière était encore venue l'embêter, elle ne le lâchait plus, cette idiote avait jeté son dévolu sur lui alors qu'il observait une autre idiote qui travaillait trop dur. Elle prenait le thé avec son professeur qui lui faisait cours dans un kiosque de l'académie.
Il la trouvait magnifique, mais les profondes cernes sous ses yeux l'inquiétaient. Mais elle n'était pas la seule à en avoir. Chaque nuit, il rêvait de leur « petit moment ». Cette fille l'avait ensorcelé. Comment un être aussi insignifiant avait-il pu le faire tomber dans son piège ? Ses filets !
Impensable.
- Makoto ? Tu m'écoutes ? S'énerva sa sangsue.
- Non.
- Tu es si méchant ! Sanglota-t-elle faussement.
- Laisse-moi.
- Tu la regardes encore, l'accusa-t-elle en suivant son regard. De toute façon, tu vas bientôt ne plus pouvoir la regarder. Elle va se marier.
Il fronça légèrement les sourcils sans rien laisser paraître et la vit saluer son professeur pour partir vers Johnny qui l'attendait et partir ensembles.
- Johnny va lui faire sa demande ce soir. Tu seras à moi.
- Jamais, s'emporta-t-il, attirant l'attention sur eux. Tu peux être une héritière qui a facilement tout ce qu'elle veut, mais tu ne m'auras pas. Fous-moi la paix et va voir ailleurs si j'y suis. Oh, et plus jamais tu n'insultes Ichigo, c'est compris ? Elle est meilleure que tu ne le seras jamais. Elle travaille dur et se force toujours à sourire et être agréable, même avec une nuit blanche derrière elle.
- Tout à fait d'accord, fit le professeur Henri qui avait lui aussi entendu la conversation. Kashino Makoto et Koshiro Miya. J'ai beaucoup entendu parler de vous mais pas pour les mêmes raisons.
- En bien j'espère ! Minauda la brune.
- Pour monsieur, que du bien. Je vous cherchais d'ailleurs.
- Oui ?
- J'ai déjà Ichigo en élève, je ne peux en prendre un deuxième, mais j'ai entendu parler de vos scores parfaits malgré votre récent transfert, alors que vous n'aviez aucune base vous êtes rapidement monté à la tête de votre classe, c'est très surprenant. Ichigo m'a dit que vous regardiez beaucoup comment elle pâtissait car vous viviez dans la même maison.
- Effectivement.
- Ainsi, je voudrais vous offrir d'apprendre auprès d'une de mes anciennes élèves, Marie Tennouji.
- Bonjour, se présenta une blonde en s'inclinant. Je suis Marie Tennouji.
- Bonjour, s'inclina le jeune homme. Qu'est-ce que ça m'apporterait ?
- Le même cursus qu'Ichigo. Une formation plus approfondie et plus intense mais qui sera sans doute plus longue, Ichigo sera diplômée d'ici la fin de l'année, donc trois mois, vous dans deux ans.
- J'accepte.
- Alors ce fut un plaisir de te rencontrer, Kashino Makoto. Nous nous reverrons, je suivrais de près tes progrès et reprendrais peut-être le relais quand Ichigo sera diplômée.
- Et moi alors ?! S'indigna Miya en le voyant partir. Vous aviez dit que vous aviez entendu parler de moi !
- Es-tu sûre de vouloir m'entendre le dire ici ? Ricana le blond en regardant leurs spectateurs.
- Je suis Koshiro Miya ! Je n'ai rien à cacher !
- Eh bien, j'ai entendu dire que tu t'étais enticher du meilleur élève sur qui tu recopies sans vergogne et utilise deux autres élèves, Satou et Shiotani pour faire les devoirs et la pâtisserie à ta place et que tu leur mets la faute dessus quand c'est raté. Sans parler que tu es une élève terriblement bruyante et perturbante qui serait déjà renvoyée si son père n'était pas dans le conseil d'administration de l'école.
La jeune femme se figea, choquée puis sortit, furibonde en appelant ses deux larbins. Makoto était mort de rire, ce qui était rare chez lui.
Puis, pris d'une impulsion, elle sortit précipitamment de la petite boutique et prit sa voiture. Il ne devait pas laisser l'idiot de service lui prendre Ichigo. Elle ne l'aimait pas. C'était lui, Kashino Makoto qu'elle aimait et il ne la laisserait pas en aimer une autre. Hors de question.
***
Johnny avait emmené Ichigo devant une boutique vide.
- Où on est ? Lui demanda-t-elle.
- Devant notre future pâtisserie ! S'enthousiasma-t-il en la prenant dans ses bras.
- PARDON !?
- Je vais l'acheter pour nous !
- Johnny...
- Tu es certes une meilleure pâtissière que moi vu que moi, je ne sais faire que tout ce qui est donuts, beignets, mais, en tant que mari et femme pâtissiers, c'est normal qu'on se partage une boutique, non ? Imagine-nous ! S'émerveilla-t-il en lui tendant un beignet au chocolat en lui intimant de manger. Chaque matin, nous nous réveillerons l'un près de l'autre ! Puis on se préparerait ensemble, on irait travailler ensemble, pâtisser ensemble, rentrer ensemble ! On ferait tout ensemble ! On serait heureux et on aurait beaucoup d'enfants ! La vie parfaite, non !?
La jeune pâtissière était effrayée. Elle n'avait déjà pas très envie de l'épouser, surtout qu'elle n'avait même pas dit oui, et il planifiait déjà leur futur, sans lui en parler...
Elle croqua une nouvelle bouchée de la petite pâtisserie mais ses dents se cognèrent à un objet dur. Elle le craqua dans sa main et découvrit une bague.
- Oh mon dieu, eut-elle juste le temps de dire.
Il récupéra la bague, l'essuya avec un mouchoir puis s'agenouilla devant elle au moment même où la pluie commençait à tomber.
- Amano Ichigo, veux-tu m'épouser ?
- Non... souffla-t-elle rapidement, les larmes aux yeux en se reculant.
- Que... Quoi ?! Mais...
- Je...
- C'est à cause de ce type, n'est-ce pas ? Baissa-t-il les yeux, ses cheveux mouillés collant sur son visage.
- Johnny...
- Ferme-la ! Il ne t'aime pas ! Tu m'entends !? IL NE T'AIME PAS !
Elle éclata en sanglot. Ses mots lui brisaient le cœur et l'anéantissaient.
• JAMAIS IL NE T'AIMERA COMME JE T'AIME ! IL T'A TOUJOURS TRAITE COMME SI TU ETAIS UNE INCONNUE, UNE NUISANCE ! OUBLIE-LE ET EPOUSE-MOI ! Continua-t-il de hurler en lui attrapant les épaules pour la secouer.
Paf.
La claque partit tout seul.
Elle le repoussa et se sauva en courant sous la pluie, en larmes. En chemin, elle passa devant son ancienne école primaire. Elle se laissa tomber contre les grilles en métal et regarda le ciel qui déversait ses larmes avec elle, les mélangeant.
- Johnny a raison... Il ne m'aime pas... Il ne m'a jamais aimé... Alors que lui, il m'aime... Il m'aime depuis toujours... souffla-t-elle. Il vaudrait mieux que je rentre, ajouta-t-elle en regardant une nouvelle fois le ciel. Oui, je vais rentrer et appeler Johnny...
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