Chapitre 3
Lundi 21 septembre 2015
Comme à son habitude, Ichigo se leva à cinq heures du matin. Cette nuit, tout le monde avait dormi dans son lit, même Ringo, alors elle avait pu avoir un sommeil assez réparateur. Elle se lava puis elle prépara ses affaires. Elle descendit dans la cuisine et elle commença à préparer les paniers-repas de tout le monde. Vers 6h30, alors qu'Ichigo terminait le bento de Miyabi, Rei entra et elle fut surprise de la voir déjà debout aussi tôt.
– Mais Ichigo ! Tu es déjà levée ?
– Oui, je me lève à cinq heures les matins d'écoles pour avoir le temps de tout préparer. D'ailleurs, j'ai fait un panier repas pour tout le monde et comme il y avait des restes, je vous l'ai mis dans une assiette pour vous à midi.
– Mais c'est très gentil mais tu n'avais pas à faire ça, voyons ! C'est à moi de faire vos paniers repas !
– Je ne voulais pas vous déranger !
– Mais tu ne me déranges pas du tout ! J'adore cuisiner !
– Si ça vous rassure je n'ai pas encore fait le petit déjeuner et je dois aller réveiller les autres.
– C'est toi qui les réveilles ? S'étonna Rei. Enfin, je comprends pour Ringo et Hiro mais Natsume aussi ?
– Oh que oui ! Elle a vraiment du mal à émerger !
– Alors vas-y, le déjeuner sera prêt à 7 h.
– D'accord, voulez-vous que je réveille Miyabi ? Ou même vos fils.
– Pour mes fils, je pense que ça ira mais pour Miyabi je veux bien. Elle est toujours en retard !
– Bien ! A tout à l'heure !
Ichigo alla à l'étage et entra dans la chambre de Ringo.
Elle prit délicatement la bambine puis elle alla dans la chambre de Natsume. Elle posa délicatement Ringo sur sa sœur pour que la petite commence à la réveiller puis elle ouvrit les volets et la fenêtre, mais cela ne réveilla pas sa sœur.
– Debout Natsume, dit Ichigo en la secouant.
– Laisse-moi dormir... grogna l'endormie.
– Non, il y a école et je dois réveiller Hiro et Miyabi et habiller la petite ! Et si tu ne te dépêches pas, tu ne déjeuneras pas, Rei a dit que le petit déjeuné serait prêt à 7h !
– Bon d'accord, je me lève. Tiens, bonjour petite pomme ! Dit-elle en serrant sa sœur.
Ichigo récupéra la petite et sortit en croisant Satsuki qu'elle salua. Puis, elle entra dans la chambre de Hiro qui se réveilla vite, elle lui prépara des habits et elle entra dans la chambre de Miyabi.
– Bonjour Miyabi, dit Ichigo en lui caressant la joue.
La petite ouvrit les yeux et elle fut étonné de voir Ichigo la réveiller.
– Bonjour Ichigo... Pourquoi tu me réveilles ?
– Eh bien, parce qu'il y a école ! Tu choisis tes habits ou je le fais ?
– D'habitude c'est Satsuki qui le fait mais tu peux le faire.
Ichigo hocha la tête et lui prépara ses habits. Ensuite, elle récupéra Ringo qui fouillait un peu partout et elle retourna dans sa chambre pour l'habiller. La petite gesticulait dans tous les sens donc elle eut un peu de mal mais elle réussit.
Elle prépara le sac à langer de la petite pour la crèche puis elles descendirent.
Hikaru était déjà en train de siroter son café et Hiro et Miyabi déjeunaient en regardant la télé.
Ichigo prépara le biberon à sa sœur et elle lui tendit de la brioche, puis elle déjeuna. Les autres descendirent au fur et à mesure.
À 7h30, Ichigo se leva, elle devait partir.
– Ichigo, demanda Rei, tu veux que je dépose Ringo à la crèche ?
– Oui ! Je veux bien. J'ai déjà expliqué la situation à la directrice et j'ai donné votre nom à la directrice.
– Très bien ! J'irai la chercher vers 16h alors. Je donnerai les noms des membres de la famille aussi. Comme ça, si aucune de nous ne peut aller la chercher, Papa, Makoto, Sen ou Satsuki pourront y aller.
– D'accord, merci.
– Je récupérerai Miyabi en même temps que Hiro, annonça Natsume.
– Bien, Je vais y aller alors. A ce soir !
– Attend Ichigo ! Tu peux y aller avec Satsuki et Makoto ! S'écria Rei.
– Oui Ichigo, allons-y ensemble, lui sourit Satsuki.
Ichigo acquiesça et mit ses chaussures. Quand Makoto eut finit de mettre les siennes, il lui passa devant en lui murmurant :
– Ne me gêne. Fais comme si on ne se connaissait pas.
Ichigo ne répondit pas et le regarda partir.
– On y va ? Dit Satsuki en posant sa main sur son épaule et en la faisant sursauter.
***
En arrivant au lycée, Ichigo sentit quelque chose lui tomber dessus et elle tomba sur les fesses, sa jupe remonté.
Satsuki, qui avait assisté à la scène, courut à son aide.
– Ichigo, tu vas bien ?
– Qui tu es pour parler à MA Ichigo comme ça ? Demanda le boulet de canon qui était toujours sur Ichigo.
– TA Ichigo ? Ichigo, c'est ton petit ami ?
Les deux garçons regardèrent la jeune fille qui était au bord des larmes et ils virent la position dans laquelle était la jeune fille à cause du garçon : sur les fesses, les genoux relevés, ainsi que la jupe et Johnny à quatre pattes devant elle.
– Johnny... grogna-t-elle.
Elle releva les yeux vers lui et il vit ses larmes, elle lui mit une gifle et elle se releva avant de partir en courant vers le bâtiment des classes. Elle s'engouffra dans les toilettes des filles et se regarda. Toute l'école avait vu sa petite culotte. La honte. Elle était maudite.
Elle se passa un coup sur le visage et alla dans sa classe où l'attendait ses deux amies.
– Houlà, toi, il t'est encore arrivé quelque chose, dit Rumi en la voyant.
– Johnny m'a sauté dessus et tout le monde a vu ma culotte, soupira-t-elle.
– Sacré Johnny ! Rit Lemon.
– Ce n'est pas drôle ! C'est la honte !
– Mais ce n'est rien ! Ne t'inquiète pas ! Essaya de la rassurer Lemon.
Elle allait réplique mais Sen (Sennosuke, ça va plus vite) entra. Le cours débuta et la journée passa à une vitesse extrême. Ichigo et Makoto faisaient comme s'ils ne se connaissaient pas alors que, au contraire, Satsuki ne lâchait pas la jeune fille, ce qui fit que ses deux amies doutèrent de quelque chose. De plus, Johnny la collait plus que d'habitude en lançant des regards noirs au jeune homme.
Puis la fin des cours arriva et ils rentrèrent et continuèrent leur routine...
Samedi 03/10/2015
– Papa ! S'exclamèrent les enfants Amano lorsque ce dernier entra en chaise roulante dans la maison.
– Mes enfants ! Bonjour ! Comment vous allez ?
– Très bien ! Répondit Hiro. Tu vas vivre avec nous maintenant ?
– Oui mon petit Hiro. Je vais rester.
– Tu ne retourneras plus à l'hôpital ?
– Non, je n'y retournerai plus, répondit-il en regardant la réaction de son aînée.
Ichigo se renfrogna. Plus tôt dans la semaine, le médecin lui avait appris que le cancer de son père avait pris de l'ampleur et qu'il ne devait lui rester pas plus de deux à trois ans à vivre. Certes, c'était bien mieux que deux ou trois mois et ils continueraient les traitements mais son père avait insisté pour rentrer, il voulait être auprès de ses enfants, surtout les deux derniers qui l'avaient peu connu. Et, il voulait repeindre et Hikaru avait fait faire un atelier spécialement pour lui. Heureusement qu'il avait un petit manoir.
Hikaru avait fait aménagé un petit salon en chambre, en bas, pour son vieil ami, pour qu'il n'ait pas à monter. L'atelier était juxtaposé à la chambre et il y avait une petit salle de bain où il avait fait faire des aménagements en cas d'urgence : un bouton d'appel, des barres pour se tenir etc...
Shigeru avait trouvé qu'il exagérait mais au fond, cela lui avait fait très plaisir.
Le soir, ils avaient invité Kana qui avait rencontré la famille de Sen. D'ailleurs, ils avaient enfin avoué leur relation donc ils avaient trinqué pour la santé de Shigeru et pour eux, et dans le cas de Rei, c'était un futur mariage !
Le soir, après avoir couché Ringo, Ichigo était allée voir son père et elle avait surpris Rei, son mari et lui en train de parler :
– Merci beaucoup de vous occuper de ma famille comme ça, surtout toi Rei, tu es comme une mère pour eux et j'ai vu que tu es proche d'Ichigo. Elle était très proche avec sa mère et je pense que tu es un vrai réconfort pour elle...
– Oh... Shigeru, tu me fais pleurer voyons... dit-elle entre deux sanglots. Mais tu sais, c'est elle qui est un vrai réconfort, elle m'aide tellement. Mes fils vaquent à leurs occupations, mon mari travaille et Miyabi, je ne savais pas comment l'occuper sans trop la gâter ou en faire une princesse capricieuse... Mais maintenant, elle joue dans la terre avec Hiro. Elle adore s'occuper de Ringo et elle redevient une véritable enfant. Ichigo, elle, elle me tient compagnie. J'adore passer du temps avec elle. D'ailleurs, je l'ai vu ce matin regarder une recette de gâteau sur internet et je compte lui apprendre à pâtisser.
Shigeru se mit à rire. Ni Hikaru, ni Rei ne comprirent pourquoi. Quand Shigeru réussit à se calmer, il s'expliqua :
– Tu te rappelles Hikaru, ma mère était une grande pâtissière ?
– Oui...
– Eh bien, ma fille a ses talents. Avant de mourir, ma mère lui a appris tout ce qu'elle savait et Ichigo, même si elle n'a pas de diplôme, est une excellente pâtissière.
– Elle ne me l'a pas dit... Je ne l'ai même jamais vu pâtisser...
– Ma mère est morte un an avant la naissance de Ringo et donc avant la mort de ma femme. Ichigo et elle était plus que proche, bien plus que je ne l'ai été avec ma propre mère ou qu'elle l'a été avec la sienne et elle a été profondément meurtri de sa disparition. Puis, ma femme est tombé enceinte et elle a retrouvé des couleurs. Pendant sa grossesse, ma femme avait tout le temps des envies de pommes et Ichigo inventait tout un tas de pâtisseries aux pommes. A chaque fois, c'était délicieux. C'est pour ça que la petite s'appelle Ringo. Mais l'accouchement s'est mal passé et ma femme a succombé quelques jours plus tard... J'ai fait une dépression, laissant tout à ma fille, nouveau-né, responsabilités, maisons, enfants... Tout. Je ne sortais que rarement de ma chambre, sauf pour manger. A chaque fois, il y avait une assiette pour moi dans le frigo. Six mois plus tard, j'ai ouvert le frigo et j'ai vu mon assiette habituelle. Intérieurement, je me suis rouspété. Sur le frigo, il y avait des photos, une de ma femme qui souriait, une de moi qui peignait, une d'Ichigo qui pâtissait, une de Natsume qui jouait du piano, une d'Hiro, qui avait bien grandi en train de dessiner et une d'une petite fille que je n'ai pas reconnu. Et j'ai compris que c'était Ringo. J'ai pleuré car je me sentais si mal de les avoir abandonné... Le soir, je me suis excusé mais ils m'ont ri au nez et m'ont fait manger avec eux. Discrètement, Natsume m'a dit que mon assiette m'attendait tous les soirs et qu'elle était contente que j'aille mieux. Après le repas, nous nous sommes mis au salon et Natsume a joué du piano, elle a joué la partition préféré de ma femme et Ichigo m'a tendu Ringo. Je l'ai prise en pleurant et je l'ai serré. La petite m'a accepté tout de suite, comme si elle m'avait reconnu et les jours qui suivirent, j'ai tout fait pour faire ce qu'il fallait pour la maison. Pendant ma dépression, j'avais énormément peint alors j'ai donné les tableaux à ma galerie qui ont fait une exposition spéciale et ont vendu tous ces tableaux, sauf un que j'ai gardé précieusement. L'argent a été distribué aux orphelins et je me suis mis à faire de nouveaux tableaux, des tableaux plus beaux et moins sombres jusqu'à ce que je n'ai plus accès à mon atelier à cause de mon hospitalisation.
– Oh mon dieu... C'est affreux... murmura Rei.
– Vous savez mes amis, la dernière fois qu'Ichigo a pâtissé, c'était pour les un an de Ringo mais on a appris ma maladie peu après et depuis, elle n'a plus pâtissé une seule fois. Natsume m'a appris que depuis la mort de leur mère, Ichigo n'avait pas pâtisser une seule fois avant ce fameux jour. Donc si elle regarde pour une recette de gâteau, c'est qu'elle va mieux. La pâtisserie, c'est son échappatoire, si elle pâtisse, alors elle va bien.
– Alors, je la ferais pâtisser ! S'exclama Rei en riant.
Ichigo avait pleuré en entendant le discours de Rei, puis de son père. Elle se sentait vraiment aimer. Discrètement, elle remonta. Elle croisa Makoto dans le couloir de leur chambre et sans le regarder, elle entra dans la sienne et elle s'affala sur son lit.
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