Le temps passa, Ichigo avait eu son diplôme puis avait commencé à travailler pour son ancien professeur. Elle voyageait beaucoup et ne rentrait qu'une semaine par mois, semaine qu'elle accordait à sa famille tout en travaillant chez elle. Ça ne dérangeait pas du tout Makoto qui étudiait aussi pour pouvoir être au niveau que sa femme, si ce n'est meilleur.

Ichigo rentra d'un voyage en France, Makoto venait de finir ses examens alors il avait deux semaines de liberté avant d'avoir ses résultats, qui ne pouvaient être que positifs, puis de commencer à travailler avec sa femme auprès de leurs mentor, Henri Lucas et Tennouji Marie.

La jeune femme fut accueillie par sa petite sœur de quatre ans, Ringo. La petite arriva en furie, sa sœur eut juste le temps de lâcher son sac, son manteau et sa valise qu'elle se fit renverser en arrière. Heureusement, Satsuki, qui rentrait au même moment, la rattrapa.

- Grande sœur ! Je suis trop contente ! Tu es rentrée ! Tout le monde ! Ichigo est rentrée ! Elle est revenue !

La jeune femme remercia son beau-frère, embrassa sa sœur sur la joue puis la posa. Elle était épuisée en ce moment, elle travaillait beaucoup et avait besoin de repos ! Et un cachet ! Elle avait un peu de fièvre.

- Ichigo, tu es bouillante, remarqua Satsuki.

- Je ne me sens pas très bien en ce moment, c'est pour ça que je suis rentrée plus tôt, expliqua-t-elle. Makoto est où ?

- Son dernier examen va se finir sous peu, il ne va pas tarder je pense, sauf s'il discute avec Henri-sensei. Va te reposer, on lui dira que tu es rentrée.

- Je lui ai envoyé un message pour lui prévenir. Je vais saluer Rei et ceux qui sont là et je vais aller me reposer.

- Tu es malade ? Lui demanda sa petite sœur.

- J'ai un peu de fièvre, oui, sourit-elle à sa sœur en se mettant à sa hauteur pour lui caresser la tête.

La petite mit sa main sur le front de sa sœur et fronça les sourcils.

- Tu sais, Kana aussi avait de la fièvre, mais en fait, elle n'était pas malade, Ichita va juste avoir un petit frère ou une petite sœur !

- Ringo ! C'était une surprise ! La sermonna Satsuki.

- Kana va avoir un autre bébé ? Sourit Ichigo.

- Surprise ! Fit sarcastiquement le vert, mécontent envers la benjamine.

- Désolé, bouda-t-elle en baissant la tête, honteuse.

- Ne t'en fais pas, quand on me l'annoncera, je ferai semblant d'être surprise ! La rassura sa grande sœur en se relevant.

- Va les saluer, je vais te monter tes affaires avec Ringo, lui dit son beau-frère.

Elle acquiesça. Rei sauta de joie en la voyant mais fut inquiète en la voyant si pâle. Les autres n'étant pas encore rentrés, elle l'envoya directement au lit. La jeune femme ne se fit pas prier ! En revanche, Rei refusa de lui donner un médicament, prétextant qu'il n'y en avait plus.

Ichigo s'endormit à peine la tête posée sur son lit, respirant l'odeur de son mari qu'elle n'avait pas vu depuis deux longues semaines.

En rentrant chez lui, Makoto fut surpris de ne pas trouver sa femme dans le salon.

- Ah ! Makoto, te voilà ! Arriva sa mère. Ichigo est faible, elle a de la fièvre !

- Je sais, Henri-sensei m'a prévenu qu'elle ne s'était pas senti très bien cette semaine et qu'elle avait vomis en allant tester une pâtisserie. Il pense que c'est une intoxication alimentaire car cette pâtisserie n'était pas aux normes, il l'y a envoyé car il veut la faire fermer.

- Hum, réfléchit la mère. Va la voir, le repas est bientôt prêt et Kana, Sen et Ichita viennent ce soir !

Il acquiesça et alla dans sa chambre. Elle dormait au milieu du lit. Sans faire de bruit, il lui embrassa le front qu'il trouva bouillant puis alla prendre une petite douche.

Il réfléchissait. Elle était rentrée, enfin. Il n'osait pas le dire mais elle lui manquait. Il faisait l'indifférent quand elle était là et qu'elle s'occupait de lui, lui accordant le plus de temps possible, mais au fond, il adorait ça. Il avait juste trop de fierté pour le dire. Mais ça allait changer, il avait demandé à travailler sur les mêmes projets qu'elle et leur professeur avait accepté.

Soudain, il sentit de fines mains se poser sur ses épaules. Il se retourna, surpris et regarda sa femme lui sourire doucement.

- Je t'ai réveillée ?

- Ne t'en fais pas. Je peux venir avec toi ? J'ai chaud et j'ai pas mal transpiré, grimaça-t-elle.

- Viens, l'invita-t-il en souriant doucement. Je vais nous faire couler un bain, ça t'intéresse ?

- Vraiment ? S'enthousiasma-t-elle.

- Oui, s'amusa-t-il en bouchant la baignoire.

Elle se déshabilla rapidement puis entra dans la baignoire. Makoto s'installa et la tira contre lui, elle était encore bouillante.

- Tu as mal à la tête ? S'inquiéta-t-il.

- Non, mais je n'ai plus d'appétit, j'ai envie de vomir, répondit-elle en se calant contre lui.

- Un gâteau qui n'est pas passé ?

- Une brioche je pense... Je ne l'ai vu qu'après mais ils ne font pas les lever de pâtes... Je pense que c'est à cause de la levure de boulanger. Certains œufs étaient pourris aussi, et je soupçonne la présence de souris, il y avait des crottes dans la farine... Et le lait aussi, il puait, c'était horrible ! Ils disaient que c'étaient du lait entier qu'ils étaient allés chercher directement à la ferme... C'était écœurant... J'y suis allé car ils se sont plains de ne plus avoir de clients, je comprends pourquoi !

- J'imagine, fut-il écœuré.

- Je n'ai pris qu'une bouchée de leur brioche. Moi, la grande mangeuse de pâtisserie, je n'ai pas été capable de manger quoi que ce soit d'autres...

- Tant mieux, lui embrassa-t-il le front. Repose-toi et profite du bain, si ça ne va pas, tu me le dis, d'accord ?

- Hum... acquiesça-t-elle en fermant les yeux.

- Tu as pris un cachet ?

- Ta mère a dit qu'il n'y en avait plus...

- Elle est pénible, soupira-t-il. Je t'en donne un dès qu'on sort, d'accord ?

- Merci, souffla-t-elle en se blottissant un peu plus.

Il lui caressa tendrement le dos. Il n'était pas souvent aussi doux et prévenant, il ne l'était jamais, d'ailleurs, et, en dehors de leur chambre, ils n'étaient jamais ensemble, ils ne sortaient pas. Makoto était toujours aussi froid et distant, mais il n'était plus méchant et sarcastique, enfin, plus vis à vis de sa femme même s'il ne manquait jamais une occasion de se moquer de son côté maladroit.

Sentant l'eau se refroidir, il l'aida à se relever pour l'amener jusque la douche pour se nettoyer correctement. À peine la douche terminé, elle se hâta jusqu'au toilettes où elle vomit. Son mari lui tint les cheveux, assez inquiet. Son indigestion durait un peu trop longtemps, il devait peut-être l'emmener à l'hôpital ?

- Ichigo, on devrait peut-être aller à l'hôpital, non ?

- Hum... Tu as peut-être raison, souffla-t-elle en posant sa tête sur la cuvette des toilettes, épuisée.

- Viens te rincer, ensuite on ira s'habiller et je t'y emmène, d'accord ?

- Tu ne veux pas attendre demain ? Je vais prendre un médicament, et...

- Non, on y va tout de suite, insista-t-il en la portant jusque la douche.

Il n'aimait pas la voir malade. En deux ans, il ne l'avait jamais vu autant malade et il s'inquiétait.

Il l'aida à s'habiller correctement, assez chaudement puis la tira pour partir.

- Ah ! Arriva Rei. Le repas est prêt, vous venez ?

- Non, répondit son fils. On va à l'hôpital.

- Quoi !? Mais pourquoi ?!

- Parce que son état a empiré ! Gronda-t-il. Va savoir pourquoi tu as refusé de lui donner une aspirine.

- J'attendais Kana pour qu'elle m'en donne une spéciale, se vexa-t-elle.

Les deux amants se stoppèrent, surpris.

- Pourquoi tu voulais une spéciale ?

- Je suis sûre que ma petite Ichigo est enceinte ! S'enthousiasma leur aînée, attirant l'attention sur eux.

- Tu es enceinte, Ichigo !? Se réjouit Hiro en courant vers eux.

- Euh... bafouilla-t-elle, gênée et perdue.

- Impossible, Ichigo prend la pilule, grogna son mari en tirant Ichigo contre lui, la sentant un peu plus faible.

- Mais on peut tomber enceinte avec la pilule ! Insista Rei.

- Arrête de l'embrouiller avec tes idées ! Gronda Makoto, se sentant bouillir face à l'exubérance de sa mère.

- Tu ne veux donc pas d'enfants ?! Hurla Rei, choquée.

- Tu dis n'importe quoi ! Ce genre de choses ne te regarde pas, c'est entre Ichigo et moi ! Tu t'es mêlé de notre mariage, tu ne te mêleras pas du reste !

- Fils ingrat ! Cria Rei en le voyant partir avec la jeune femme.

Makoto la laissa. Il fit entrer Ichigo dans sa voiture et il se mit derrière le volant. Il était en colère. Il n'aimait pas les accusations de sa mère et il avait peur d'avoir blessé sa femme. Il espérait qu'elle n'était vraiment pas enceinte. Ils avaient parlé enfant une fois, une fausse alerte. Après avoir été sûr qu'elle n'était pas enceinte, il lui avait demandé d'attendre au moins la fin de ses études. Mais il avait fini.

La main de sa femme se posa sur sa cuisse. Elle lui sourit doucement pour le rassurer.

- Je suis sûre de ne pas être enceinte, ne t'en fais pas, le rassura-t-elle.

- Ichigo, tu te rappelles que...

- Oui, je m'en rappelle, je ne suis pas pressée. On a le temps, Makoto. Et j'ai envie de travailler avec toi avant de devoir m'arrêter. Je suis vraiment impatiente de partir à New York avec toi.

- New York !? S'étonna-t-il, changeant de sujet.

- Ce sera notre première mission, il y a plusieurs pâtisserie en faillite, et l'une d'elle est celle d'un ami, Ricardo, il est un peu fou comme Johnny mais très gentil !

Il acquiesça. Comme Johnny. Ils avaient fait la paix avec le jeune homme qu'ils voyaient souvent. Il avait ouvert une boulangerie avec Lemon, une des meilleures amies d'Ichigo et ils avaient débuté une relation il y a peu.

Makoto le trouvait toujours aussi idiot mais il s'entendait mieux avec lui depuis son mariage avec Ichigo. Johnny avait eu du mal à s'y faire mais il s'y était fait.

Une fois à l'hôpital, la jeune femme fut prise de nausée, une infirmière s'occupa immédiatement d'elle et l'amena à un médecin. Son mari attendit.

Il attendit longtemps. Très longtemps.

D'un coup, il se dit que si elle était enceinte, ce n'était pas plus mal. Il se surprit à imaginer à quoi ressemblerait leur futur enfant. Serait-ce une fille ? Un garçon ? À qui ressemblerait-il le plus ? Qu'est-ce qu'il préférerait ?!

Inconsciemment, il espérait qu'elle était enceinte finalement.

- Monsieur Kashino ? L'appela le médecin qui s'occupait de sa femme.

- Oui ?

- Nous avons fait un lavage d'estomac à votre femme. Elle était dans un sale état, vous avez bien fait de nous l'emmener.

- Oh euh... Oui, Merci de vous être occupé d'elle. Donc c'était bien une indigestion ?

- Oui. Avec les médicaments, elle devrait aller mieux d'ici un ou deux jours. À cause du lavage d'estomac, elle est un peu dans les vapes. On peut la garder ou vous pouvez la ramener.

- Elle ne court plus aucun danger ?

- Non, rien du tout, elle a juste besoin d'une nourriture saine et du repos.

- Merci docteur. Je vais la ramener.

- Je vais vous donner une liste d'aliments à privilégier, mais son estomac est encore fragile, ne la laissez pas manger ce soir, donnez-lui de la tisane apaisante ou de l'eau pour prendre ses médicaments, et faites-la dormir le plus possible.

- Quel genre de tisane ? S'intéressa-t-il.

- Nous allons vous en donner.

Il acquiesça et alla rejoindre sa femme qui dormait à moitié sur un lit d'hôpital.

- Ichigo ? L'appela-t-il.

- Hum... gémit-elle.

- Tu as mal ?

- Non, ça va... Je suis épuisée...

- On va rentrer. On attend le médecin avec les médicaments et on rentre se reposer, d'accord ?

- Oui, acquiesça-t-elle en se relevant difficilement.

Il l'aida à se mettre debout et le médecin arriva avec les papiers à signer pour la sortie, les médicaments et la tisane.

En rentrant, il vit leur famille les attendre. Rei avait les yeux brillants d'espoir.

- Non, elle n'est pas enceinte, gronda-t-il en donnant les médicament à Natsume. Tu peux faire la tisane et préparer ses médicaments ? Tout est écrit sur l'ordonnance, je vais la coucher.

La jeune fille acquiesça et courut jusque la cuisine, inquiète. Le mari porta sa femme jusque l'étage et l'allongea sur leur lit.

- Maman ! Où est-ce que tu caches ses pyjamas à pantalon ?! Cria-t-il à sa mère en regardant dans l'armoire de sa femme, ne trouvant que des fines nuisettes pour la plupart transparente.

La plupart, il ne les connaissait pas.

- Je les ai jeté depuis un moment, fut étonnée Rei.

- Alors tu es en train de me dire que ma femme n'a que de fines nuisettes, dont des transparentes comme ça et que, quand elle part en voyage avec ses professeurs et ses collègues, elle n'a que ça comme pyjama ?!

Il ne comprenait pas pourquoi il était autant en colère. Il ne comprenait pas pourquoi ça l'énervait autant qu'elle parte avec de telles tenues.

- Ne touche plus son armoire, gronda-t-il une nouvelle fois en lui montrant la porte pour qu'elle parte.

Il soupira. Il était sous tension ce soir. Lui qui avait espéré se reposer et pouvoir profiter tranquillement de sa soirée après ses longs et fatigants examens. Surtout que sa femme était là !

- Sous le lit, entendit-il faiblement.

- Hein ? Fut-il surpris en se tournant vers sa femme.

- Sous le lit, répéta-t-elle.

Au même moment, Natsume toqua.

Il lui ouvrit tout en redemandant à sa femme de répéter mais elle marmonna sa réponse et il n'y comprit rien.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda sa sœur en posant un plateau sur la table de nuit.

- Elle m'a dit « sous le lit », mais je ne sais pas ce qu'elle veut.

- Ah ! Moi je sais ! Rit la jeune fille en fermant la porte et en lui faisant signe de se taire.

Elle alla sous le lit et sortit une boite en plastique où était rangé des vieux vêtements.

Natsume l'ouvrit, enleva deux pile de vêtements puis sortit un pyjama à pantalon et chemisette rose en soie qu'elle tendit à son beau-frère qui rit.

- Elle les cache de ta mère. Elle les fait laver pas Kana pour être sûre de les récupérer.

- Je vois, sourit-il. Merci. Je n'aurai jamais su tout seul, elle ne me l'avait pas dit.

- On évite de dire où on cache nos pyjamas, ricana la jeune femme.

- Toi aussi elle te les cache ? S'étonna-t-il.

- Et oui ! Maintenant que vous deux êtes mariés, son nouveau but : qu'elle tombe enceinte, et me mettre avec Satsuki !

- Mon frère ?

- Mais elle ne comprend pas qu'on est juste amis.

- C'est ma mère.

- Bon, je vous laisse. Occupe-toi bien de ma sœur ! Oh, et on t'a fait quelques sandwichs ! Ichigo n'a pas le droit de manger, mais toi si.

Il la remercia et referma derrière elle. Délicatement, il réveilla sa femme qui s'était endormi pour l'aider à se changer et lui donna ses médicaments et la laissa se rendormir.

C'était la première fois qu'il était aux petits soins pour elle, qu'il jouait son rôle de mari. Il aimait bien. Il mangea ses sandwichs, puis alla se préparer pour la nuit. Il était crevé.

Délicatement, il s'installa contre sa femme qui se blottit contre lui. Ça faisait deux semaines qu'ils n'avaient pas dormi ensemble. Il était content que ses études se finissaient. Il allait pouvoir passer plus de temps avec elle. Elle lui manquait plus qu'il ne voulait bien se l'avouer.

Il l'embrassa délicatement et lui caressa la tête.

Elle se blottit plus fortement contre lui en gémissant son prénom.

- Tu sais, entendit-il. Je suis un peu triste de ne pas être enceinte...

- Tu sais ce qu'on va faire ? Sourit-il en se plaçant au-dessus d'elle.

- Non, quoi ? Murmura-t-elle.

- Tu finis tes dernières plaquettes, puis tu arrêtes complètement la pilule, et, on attend. On ne force rien, on ne calcule rien, on attend, on le fait sans se protéger et on laisse la nature faire son œuvre, ça te va ?

La jeune femme sourit, heureuse et entoura sa nuque de ses mains.

- Oui ! Accepta-t-elle en l'embrassant. Ça me va !

- Tu as encore beaucoup de plaquette ?

- J'en ai repris pour six mois il y a deux semaines...

- Alors va pour six mois ! Ça nous laissera le temps de prendre soin de nous et de travailler un peu ensemble avant de s'y mettre !

- Oui ! Acquiesça-t-elle, heureuse de ce nouveau projet de vie. Je t'aime, l'embrassa-t-elle à nouveau.

- Moi aussi, répondit-il au baiser.

Il se rallongea, l'installant contre lui, et ils s'endormirent sans savoir que leur conversation avait été écouté et qu'une femme jubilait et comptait déjà les jours !