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Chapitre VI - La préméditation du mensonge

Je n'avais pas voulu faire de problème, peut-être aussi avoir un mort sur la conscience. L'humain fragile qui se tenait en face de moi pensait peut-être - sûrement ; les humains étaient si prétentieux - qu'il avait réussi en un acte incroyable à éviter sa chute. Mais si j'avais voulu le tuer, je l'aurais fait sans qu'il ne puisse y échapper.

Je saisis une barre de fer et le menaçai avec. Il tendit les mains vers moi et avança doucement, comme pour dompter un animal sauvage. Je ne savais pas si cela devait me faire rire - prenons les choses avec dérision - ou me vexer.

- Wow ! Maya, c'est ça ? Doucement, pose ça, m'ordonna-t-il à voix basse.

Je dus prendre sur moi pour ne pas rire. Alors j'avançai vers lui d'un pas décidé, pour lui faire peur. Pauvre humain. Il cessa d'avancer et recula plutôt, incertain. Puis il ouvrit ses yeux en grand alors qu'il atteignait la façade de l'immeuble qui frôlait le mur su lequel nous étions.

- Attends ! Attends, me pria-t-il cette fois. Tu es... une gardienne ? Ta main, je reconnais ce tatouage !

Je stoppai net mon élan. Je n'avais plus l'envie de rire. Mes yeux le fixaient à présent, non plus avec supériorité, mais avec menace. Au loin nous entendîmes des murmures affolés.

- Oui, disait une voix, quelque chose s'est écrasé à grand bruit, j'en suis certaine.

- Nous allons bien voir de quoi il s'agit, répondait une autre.

Mon moment d'inattention profita à mon adversaire et il me bouscula vers le vide, de l'autre côté de la provenance des voix. Je me retins et descendis au sol avec agilité tandis que l'humain s'écrasait sur un vieux matelas mité, là où il avait initialement prévu de me faire tomber. J'hésitai à m'enfuir, ou à rester pour trouver des réponses à mes questions. Le garçon se releva en se plaignant de sa chute, puis s'avança vers moi en faisant mine de boiter. Je n'étais pas dupe. Les voix se rapprochaient. Soudain, il me prit par les épaules et me poussa dans une ruelle si étroite qu'elle devait simplement servir à séparer les deux bâtiments qui s'y faisaient face, car, à peine assez grande pour y laisser passer une personne de profil, elle s'arrêtait simplement deux ou trois mètres plus loin.

Le garçon, entendant comme moi les voix qui approchaient dangereusement, approcha sa tête de la mienne et me souffla à l'oreille :

- Tu ferais mieux de ne pas t'enfuir maintenant. On mettra tout cela au clair quand ils seront partis.

Ma fierté me hurlait de ne pas l'écouter, de lui tordre le poignet - comment osait-il me retenir ? - et de m'enfuir. Mais ma raison, qui avait toujours été mon unique conseillère, me murmurait de l'écouter. Alors je dégageai vivement mes poignets de son étreinte et m'appuyai contre le mur, le fixant hostilement, attendant que le danger passe.

Les deux individus partirent rapidement, et la réalité de ce qu'il m'avait dit s'imposa à mes yeux, comme une vérité difficile à ingurgiter. Il savait, ou il pensait, que j'étais une gardienne. Savait-il seulement notre rôle, qui nous étions vraiment, ou avait-il juste lancé ce mot pour me manipuler ? Pour extraire de mon esprit barricadé quelques informations sur ma venue ? Il était, j'en étais certaine, un espion qui orchestrait tout cette affaire de malédiction.

Ce fut donc à mon tour de lui attraper le poignet, et je le plaquais cette fois ci au sol, pour l'empêcher de bouger. Si seulement je trouvais autre moyen de le retenir, d'autres pouvoirs plus matériels, comme...

J'eus un brusque mouvement de recul, sans pourtant lâcher le bras du garçon. Derrière lui, le sol se déformait, pour devenir comme une matière modelable, et cette matière entoura les bras de l'espion pour le retenir au sol. Mes yeux n'en finissaient pas de s'agrandir. En suivant le mouvement de son bras que je tenais toujours fermement, je perdis l'équilibre et finis les genoux dans cet étrange sol, penchée sur l'espion effaré plutôt qu'effrayé. L'étrange matière ne m'atteignit miraculeusement pas et se figea, me laissant le champs libre devant le garçon qui ne pouvait plus faire un mouvement. Mais je ne pus profiter de cette aubaine. Ce que je venais de voir dépassait l'entendement, et un autre mystérieux souvenir me revins à l'esprit.

Le cri de Luigi. Ces yeux qui me demandaient la raison pour laquelle je ne me téléportais pas. L'arrivée, ici, quand je le rejoignis... à pied. Mon pouvoir, mon pauvre pouvoir. Il avait disparu. Remplacé par un autre, celui qui venait de s'offrir à mes yeux. Illégitimement volé. Je déplaçais d'une certaine façon la matière puisque je pouvais me téléporter. Mais les règles avaient changé. Ce n'était plus moi qui les dictait. Mais qui était-ce alors ?

Quel était ce pouvoir ? Cet étrange pouvoir qui n'appartenait, à ma connaissance, à aucun gardien. La jeune fille qui se tenait en face de moi avait l'air tout aussi – voire plus – effrayée que moi-même. Peut-être feintait-elle, mais elle avait l'air de découvrir ses étranges facultés. Je crus un instant que la chaire urbaine qu'était le béton ne s'arrêterait de s'évertuer à me plaquer au sol seulement quand je déciderai de lui céder ma vie, chose qu'elle pouvait toujours attendre d'avoir.

Maya, entraînée par le poids de mon corps qui s'affaissait non sans résistance au sol, tomba à son tour sans vouloir lâcher mon poignet. Immédiatement, le pouvoir cessa, et la gardienne lâcha mon bras en se relevant pour admirer l'œuvre de son subconscient. Elle passa sa main sur son front – celle qui portait le tatouage de l'infini – et cela me rappela le quiproquo dans lequel nous étions tombés, et que je devais vite dénouer.

- Je m'appelle Lewis, gardien du temps, finis-je par lancer malgré la situation.

Son regard me fit l'effet d'un couteau dans le ventre.

- Tu mens, dit-elle calmement mais non sans assurance.

- Je te le jure, regarde, j'ai le même tatouage que toi.

Je lui désignai des yeux ma main immobilisée sous un tas de béton. Elle jeta les yeux dessus puis fixa à nouveau les miens. L'idée de la lettre me vint alors à l'esprit.

- Détache-moi, et je te le prouverai, lançai-je.

Elle secoua la tête, mais son regard trahissait à présent de l'incertitude. Il suffisait que je la fasse douter pour que son subconscient, qui contrôlait sans aucun doute ses pouvoirs, ait un avis contraire à celui qu'elle essayait de lui imposer. Ma ruse porta ses fruits et le béton lâcha soudain son emprise sur moi, me permettant de me relever. Maya fit quelques pas en arrière, me fixant toujours de son regard profond, comme pour ériger une barrière entre elle et moi, une barrière invisible qui, pourtant, s'avérait infranchissable.

Le temps semblait comme figé, une atmosphère pénible pesait sur mes épaules, arpentée de méfiance, et, peut-être, de peur. Comme un immense océan trouble, nous étions l'un en face de l'autre, mais pourtant, nous n'arrivions guère à déceler la vérité que chacun de nous cachait. Un océan si trouble qu'il agissait même sur notre esprit, noyé dans un flot d'hypothèses, car faut-il bannir toutes possibilités quand elles ne sont pas des certitudes ? C'était pour cette question dont la réponse était évidente que, tel un cerveau humain, se dressaient les lignes temporelles qui n'obéissaient à aucune loi de probabilité. C'était également pour elle que j'avais été convié - prié, supplié - de protéger l'une des possibilité de l'infini. Mais avais-je vraiment été le seul ?

Ma main, dont j'essayais non sans peine de cacher les tremblements, tendit à la jeune fille la fameuse lettre. Elle me l'arracha vivement, comme pour limiter tout contact avec ma peau, et la parcourut rapidement des yeux, jetant de temps en temps un œil sur moi. Ses yeux s'agrandirent alors.

- Imposteur ! cracha-t-elle. Tu croyais m'avoir si facilement ? Mais je ne suis pas dupe, tu viens seulement de te dénoncer comme impliqué dans cette malédiction.

Et, comme pour justifier ses paroles, elle me jeta sa propre lettre, et je l'examinai avec une attention particulière.

« Vous avez toutes les brillantes facultés nécessaires à la mission que nous allons vous décerner. Vous avez donc été notre choix privilégié lorsque nous avons dû déterminer lequel des deux gardiens spatio-temporels serait responsable de cette mission.»

L'hypocrisie du conseil me frappa alors comme une décharge électrique. Ma surprise et mon étonnement eurent pour seule faille la désillusion et l'effarement. Ils avaient menti, construit de toutes pièces une flatterie qui, touchant nos égos en plein cœur, leur avait laissé le champs libre pour nous aveugler.

Mais la gardienne - de l'espace, je le savais à présent - n'avait pas été aussi perspicace que moi. Elle était toujours persuadée d'avoir été la seule conviée. Avait-ce était l'objectif du conseil ? Nous liguer l'un contre l'autre ? Ou avait-il seulement voulu nous donner la motivation et la fierté pour cette mission ? La seconde proposition s'imposait comme la seule digne de raison.

- Je ne suis ni un imposteur, ni rien d'autre qu'un gardien du temps. Je peux te le prouver de la façon que tu désires. Tiens, je vais me télé porter à la minute suivante. Tu vas me voir disparaître, puis réapparaître dans une minute. Pour te le prouver, je vais utiliser ce sablier afin que tu vois le temps qui s'écoule.

Elle me dévisagea.

- Un sablier ?

J'avais malencontreusement oublié l'époque d'où elle venait. Je fermai les yeux afin d'appliquer ce que je venais de dire. Mais rien ne se passa. Les battements de mon cœur s'accélérèrent d'un seul coup. Leur fréquence ne finissait pas d'augmenter, et plus j'y pensais, plus mon stress croîtrait.

- Je... je n'y arrive pas ! lançai-je, la voix pleine d'effroi, comme un appel à l'aide désespéré.

Elle baissa la tête. Jamais elle ne me croirait, à présent.

- Moi non plus, soupira-t-elle. Mes pouvoirs ont disparu. Je ne comprends pas ce qu'il nous arrive.

Elle avait dit nous. Elle me croyait.

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