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Chapitre I - L'enfant d'Italie


Peut-être que le Temps n'est pas si merveilleux qu'il n'y paraît, me disais-je parfois. Tant de gens le maudissent, lui courent après de peur qu'il ne s'échappe. Ils le supplient ensuite de les pardonner pour leurs injures, et de les conduire à nouveau quelques temps. Mais ce Temps là ne pardonne pas. Il se lasse vite des pleurs et des cris qu'il cause. Il abandonne les âmes sur le bord de la route et continue son chemin, voyant siècles après siècles les mêmes histoires, sans en être touché pour autant. Car il est le Temps, aussi froid, orgueilleux et austère que l'on peut l'être.

Mais cette réflexion terminée, j'observe ma ligne de vie au creux de ma paume, qui se prolonge sur le dos de ma main, et en devient un tatouage du symbole de l'infini. Arrivée au centre de la double boucle, ma vie recommence, indéfiniment. Le Temps a fini par s'arrêter dans sa course folle, et son regard s'est penché vers moi. Il a longuement réfléchi à sa froideur passée, et il a décidé de me protéger. Je suis le seul être de l'univers qui ne court pas après le Temps : C'est lui-même qui me retient éternellement.

Je ne saurais dire l'âge humain qui me correspond. Mes nombreux passages sur Terre m'ont fait choisir dix-sept ans. C'est un bon âge, non ? Je ne saurais le cacher, je l'ai choisi pour une raison particulière.
Une personne que j'observe depuis quelques boucles temporelles. J'ai dû le voir cinq fois traverser les mêmes obstacles de la vie, le voir pleurer le soir de ses dix-huit ans, à regarder le ciel qui ne serait plus désormais que son seul toit, son seul abri. Ce Luigi là, enfant d'Italie, est orphelin depuis toujours. Dans les débuts de ma douzième boucle temporelle, je ne le connaissais pas encore. J'avais passé les précédentes à voyager autour du monde. C'est à la fin de cette année-ci que je l'ai rencontré. Il pleurait sur le bord de la route. Je me suis approchée doucement, et il a tourné la tête vivement vers moi, le regard empli de haine, de tristesse et d'affolement. Il s'est levé et s'est enfui. La boucle temporelle suivante, je suis restée en Italie. Je l'ai cherché partout dans la ville où je l'avais vu. J'ai finalement trouvé son orphelinat. Je suis devenue son amie rapidement.

"- Dayla ? C'est un joli prénom ! m'avait-il dit. Moi je m'appelle Luigi. J'ai dix-sept ans. Je vis depuis toujours dans cet orphelinat. Et toi, t'as quel âge, et tu viens d'où ?"

C'est à l'occasion de cette question que j'ai choisi mon âge éternel. Je lui ai répondu que j'avais le même âge que lui, et que j'aimais beaucoup voyager.

C'est de là que tout a commencé. Je n'ai plus jamais quitté l'Italie, et je me suis fait une place dans l'orphelinat, et à chaque boucle temporelle je revivais aux côtés de Luigi l'année précédente. Il en est devenu sans qu'il ne le sache la personne la plus importante à mes yeux.

Ce qui me brisait le cœur à chaque fois, était le pathétique soir de ses 18 ans. Je le revoyais sur ce bord de route déserte, à pleurer. Je restais alors à l'observer à distance, bien qu'il me connaisse, chaque boucle temporelle, depuis près d'un an.

"Pas de famille d'accueil", c'est ce que lui avait dit la secrétaire de l'orphelinat. Une rousse, dont le visage s'accordait parfois avec ses cheveux tant elle rougissait souvent ; elle était d'une timidité immense, venait à peine de terminer ses études. Elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre pour annoncer ce genre de choses. D'autant plus qu'en cette année éternelle de 2120, les enfants orphelins qui ne trouvaient pas de famille d'accueil se faisaient de plus en plus rares. Le gouvernement avait mis en place des mesures exceptionnelles pour mettre fin au phénomène nommé des "enfants perdus", qui ne faisait que croître. "Enfants perdus", peut-être connaissez vous ce terme ? Cela signifie "enfants abandonnés". Il est tiré d'un roman vieux de plus de deux siècles, qui avait été écrit à l'époque sur du papier, composant principal des livres, avant d'être brutalement dématérialisé comme tout le reste. Les livres d'histoire (numériques évidemment) parlaient d'une révolution post-épidémique. À l'heure où le monde n'était pas préparé à cela, et où la solidarité dans ces moments n'était pas à l'ordre du jour. Cela avait été une catastrophe, la pire du troisième millénaire jusqu'ici. Il s'était produit non seulement une épidémie mondiale, mais une colère unanime contre les autres, et les catégories sociales avaient commencé à s'entretuer. Cela avait été, sous le seul prétexte de la colère, une révolution mondiale, une deuxième révolution industrielle, sans aucun autre adversaire que le passé.

Cinq ans. Cinq boucles temporelles que je n'avais pas changé de planète... Pas même de pays, ni même de ville. Malgré l'attachement que j'avais pour Luigi, l'espace et le nouveau me manquaient. Je ne pouvais pas revivre une éternité les mêmes évènements, la même... année. Il en allait de ma santé mentale. Le courage me manquait, que ce soit pour abandonner Luigi ou pour rester une fois de plus.
Un message s'afficha dans mon esprit. Cinq minutes avant que l'on annonce à Luigi qu'il n'avait pas de famille d'accueil. Je clignai des yeux trois fois de suite pour marquer la notification comme lue et me redressai de mon lit. Il fallait que j'y sois, comme à mon habitude. Il fallait que je descende les escaliers avec lui, que je vois son regard empli d'espoir. Il fallait que je le soutienne jusqu'au bout, et que je le regarde s'éloigner avec colère, laissant la secrétaire de l'orphelinat mal à l'aise. Je n'en avais pas la force. Cette fois-ci, tout devait changer.

Je relevai mes cheveux bruns en chignon et fixai le petit miroir de la chambre avec dans mes yeux une résolution qui m'était inconnue. Et un sourire s'afficha sur mon visage tiré par la fatigue. Je pouvais changer le présent, c'était un pouvoir propre à chacun, mais les humains n'en estimaient pas l'importance.

Seulement... Je visualisai l'heure dans mon esprit, donnée par la puce électronique implantée dans les cerveaux humains à partir de l'âge de dix ans. Quinze secondes avant que Luigi ne s'asseye sur ce bord de route en pleurant. Et là, alors, je n'aurais plus le courage de lui parler.
Quinze secondes, ce n'était pas assez.

Mais il me restait un pouvoir que je n'avais pas utilisé depuis 5 boucles temporelles. Un pouvoir que les nouvelles technologies humaines n'avaient jamais réussi à égaler.

Je m'appelle Dayla, j'ai bientôt dix-sept boucles temporelles derrière moi et une infinité devant. Je suis une gardienne de l'espace.

Mais que serait un gardien de l'espace, s'il ne pouvait pas se téléporter ?

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