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Prologue



Jurençon sentait ses forces faiblir. À chaque seconde qui passait, ses paupières se faisaient plus lourdes, et l'envie de dormir, plus pressante. Mais devant lui, les Estaffes résistaient au maléfice de sommeil de sa grand-mère, et lui aussi en faisait de même. Il devait tenir plus longtemps qu'eux, et il aurait gagné.

Il n'entendait plus que ses battements de cœur et ceux de ses ennemis. Il gardait ses forces pour n'écouter que ces sept sons distincts, et rien d'autre.

Une clameur atteint tout de même ses oreilles et il comprit vaguement que quelque chose s'était produit. Avec un effort surhumain, il rouvrit les yeux, et vit avec stupeur que les cinq Estaffes sans arbre doré avaient fléchi leurs genoux. Ils se jetaient des coups d'œil sans lui prêter d'attention, comme s'ils échangeaient des paroles muettes.

Pendant un instant, Jurençon se demanda s'ils allaient renoncer.

La seconde suivante, William tirait sa lame, imité par Tybalt. Leurs frères en firent de même. Ils allaient combattre jusqu'au bout, et resteraient unis.

Les épées pointées vers lui auraient dû lui faire peur, mais Jurençon ne pensait pas à lui-même. Il se demandait si après lui, les Estaffes s'attaqueraient à sa mère. Si elle risquait de mourir, coincée dans une chaumière dont elle n'était jamais sortie en quatorze ans.

Il fit surpris pourtant que l'aîné des Estaffes lui murmure un ordre.

— Donne-nous le nom de tes parents et grands-parents.

— Q-Quoi ? murmura Jurençon.

— Nous connaissons le nom de chaque personne que nous avons tué, ainsi que les membres de sa famille. Mais ton père a refusé de donner le nom de ses parents. Comble ce vide si tu le connais, que nous puissions l'inscrire sur une stèle.

Le demi-Hélios se demanda si la fatigue le faisait peut-être délirer. Est-ce que les Estaffes avaient un code d'honneur ? Qu'ils devaient connaître les liens familiaux d'une de leurs victimes, pour informer le reste de la famille de la perte subie ? Était-ce un maigre honneur à son père, parce que celui-ci avait été un Hélios ? Ou s'agissait-il d'une curiosité malsaine ?

Il sentit une épée contre sa nuque, mais ne tourna pas le regard vers l'Estaffes qui le menaçait. Il fixa William dans les yeux, se refusant à ciller ou à trembler.

— Ma mère est Ariane Origan, fille de Jean Origan et Proserpine Nocte.

— Nous connaissons déjà ces noms.

Le murmure de l'Estaffes avait quelque chose d'étrange. Comme s'il s'agissait d'une conversation courtoise, et non qu'il comptait l'exécuter dans les minutes à venir.

— Mon père s'appelait Timothée Dorius. Le fils de Edmund Doris et de Camille Vindal.

Jurençon se souvenait de ces noms depuis qu'il était tout petit. Sa mère les lui avait récité des tas de fois, comme s'il avait pu s'agir d'un charme capable de le sauver des Estaffes.

Il se demanda donc s'il était possible que ces quelques mots soient un sort de protection quand la lame à son cou s'écarta et que les Estaffes reculèrent d'un pas, comme s'ils avaient été violemment percutés.

— Tu mens.

La voix de Tybalt Estaffes était suave, mais pour ces deux mots, elle sonnait étrangement. Comme si l'impassibilité dont l'Hélios avait fait preuve jusqu'ici se fendillait.

Jurençon tourna son regard vers lui et planta ses iris bleues dans celles qui scintillaient comme des émeraudes.

— Je n'ai aucune raison de mentir.

L'un des Estaffes fit mine de lever son épée et le demi-Hélios songea qu'il allait mourir. Mais une lame arrêta celle qui avait failli lui trancher la gorge : la lame d'un autre Estaffes.

— Ce n'est pas Mathieu Hidalf, murmura très faiblement l'homme.

— Il ment forcément.

— Non. Pas au moment de mourir.

Jurençon sentit un frisson parcourir son dos mais le froid n'y était pour rien, quand bien même il sentait la neige recouvrir doucement ses épaules.

À la surprise de tous, les Estaffes rangèrent leur épée dans leur fourreau et quittèrent soudain les lieux. En un battement de cil, Jurençon les distingua fuir précipitamment.

Quelques minutes plus tard, les arbres de tous se rallumèrent, séparant peu à peu les membres de l'Élite de ceux dont les luides étaient noires. Le demi-Hélios sentit ses jambes défaillir en constatant que Louis Serra était hors du labyrinthe, alors que Mathieu n'en sortait pas.

— Il est allé vous voir, capitaine ?

Sa question fut accueillie par un hochement de tête négatif et le sentiment qu'il ne reverrait plus jamais son ami. Il pleura contre l'épaule de sa mère quand celle-ci l'entoura de ses bras, soulagée de le voir en vie.

Il passa quatre jours terribles. Quatre jours au bord du labyrinthe des Bannis, à espérer le retour de Mathieu, et à ressasser les mots de Louis Serra. Beaucoup l'avaient pressé de questions pour savoir ce qu'il s'était produit, mais très peu savaient la vérité.

Les Estaffes auraient croisé l'homme au moment de quitter le labyrinthe. Et Tybalt lui avait transmis l'arbre de Gladys Andersen par cette occasion, avant que les six Hélios ne s'échappent tous hors des murs de ronces. Sans un mot. Sans une explication. Presque naturellement.

— Ah, vous êtes là ! s'enquit une voix râleuse derrière lui. Ce satané chat m'a fait la vie dure, c'est un véritable imbécile !

Mathieu portait Griffrigor à bout de bras, tandis que sur sa main droite, un anneau argenté étincelait. Derrière lui, les élèves qui avaient pourtant perdu leur arbre doré et auraient dû errer dans le labyrinthe en sortaient, guidés par Mathieu.

Pour la première fois de sa vie, Jurençon fut moins rapide que Marie-Marie, qui surgit d'un coin de couloir et prit Mathieu dans ses bras sans hésiter.

Le demi-Hélios sourit en décidant que peut-être que la disparition des Estaffes ne pouvait qu'être une bonne nouvelle au fond.

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