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Chapitre 3


— Donc les Estaffes en ont après toi, résuma Roméo.

Jurençon était sortit du bureau de la comtesse Dacourt une heure plus tôt, blême et raide, alertant ses amis sur l'importance de ce qu'il avait pu apprendre. Ils avaient retrouvé Mathieu, Juliette d'Airain et Marie-Marie, avaient confié la plume d'un Élitien à Adélaïde, qui avait fait l'effort de les aider. La petite nymphette leur avait permis d'accéder à la Tour Disparue, dans laquelle le demi-Hélios avait fini par raconter ce qu'il s'était passé.

— Ça ne colle pas, rétorqua Pierre. Si les Estaffes étaient après Jurençon, ils ont eu la parfaite occasion de s'en prendre à lui. Ou de le laisser être tué par un brigand. Hors...

— Hors c'est certainement l'un d'eux qui a assommé le bandit à la hache, soupira l'autre adolescent blond. Et au vu de la lettre qu'ils ont adressé à l'Élite, ils ont plutôt l'air de se soucier de ma bonne santé.

Le silence retomba parmi le groupe, mais tous percevaient nettement le grondement de la Galerie des Gouffres, à quelques mètres d'eux, qui semblait faire écho aux questionnements chez les six Prétendants. 

— C'est peut-être un piège, proposa Marie-Marie. Peut-être que les Estaffes veulent faire une diversion en attirant l'attention sur ton sujet et attaquer l'Élite lorsque nous aurons baissé notre garde.

— La comtesse Dacourt suppose la même chose.

— Et toi, qu'est-ce que tu penses ?

La question de Mathieu n'obtint pas d'autre réponse qu'un hochement d'épaules, face auquel le Darnois ne chercha pas à insister. Il était de toute façon trop occupé à jeter des coups d'œil en coin à Marie-Marie, tandis que la jeune fille battait des cils en ignorant résolument les regards en coin de Mathieu.

Le demi-Hélios avait besoin d'un peu de temps pour démêler les informations qu'il avait acquis, et les doutes qui lui traversaient l'esprit. Quelque chose manquait toujours, mais Jurençon n'arrivait pas à faire les liens. Les Estaffes n'avaient plus agi depuis l'attaque du Labyrinthe des Bannis, n'avaient pas tenté d'attaquer l'Élite alors que plusieurs Élitiens étaient forcé d'escorter le roi et Jurençon jusqu'à la frontière voisine, et à présent il semblerait qu'ils aient joué un rôle dans la protection du demi-Hélios. Sans revendiquer formellement cette action, mais l'écriture de la lettre reçue par la direction de l'école était en tout point semblable à la signature de William Estaffes.

Autant dire que plus les jours passaient, moins les actes des Hélios avaient de sens.

— Ou alors ils essayent de se racheter, tenta Pierre. Ils ne sont plus sous l'emprise du maléfice de Circé, donc ils ont décidé d'agir de manière à se faire oublier. Ou à se faire bien voir, si on les découvrait, en prétextant qu'ils ont protégé Jurençon.

Le presque Apprenti ne semblait pas convaincu, mais chacun des enfants hocha la tête d'un air entendu, comme si cette hypothèse trop optimiste pour être véritable pouvait se confirmer. Le lit sous eux se mit à trembler, et ils s'accrochèrent aux rideaux et aux draps, retournant dans le cabinet des Élitiens dans un vacarme assourdissant.

— Au moins, le lit n'est pas détruit cette fois, rigola Roméo.

— Puis-je en effet savoir ce que vous faîtes dans le lit de Barjaut Magimel ? s'enquit une voix familière derrière le groupe.

Jurençon sentit le regard indéchiffrable de Julius Maxima sur lui, avant même de se retourner pour le voir en face. Rien ne transparaissait sur son visage, à croire qu'il souhaitait imiter les Estaffes dans leur indifférence totale, mais le capitaine de l'Élite lui était plus intimidant sur le moment.

— On y échangeait nos vignettes, rétorqua Mathieu. D'ailleurs, vous m'avez gêné dans une transaction. Roméo, donne-moi ta carte de Robin Tilleul, la nouvelle évidemment.

— Si c'est une transaction, je te la cède contre la vignette brillante de William Estaffes que tu as volé à Jurençon il y a deux mois.

Une violente dispute s'ensuivit entre les deux garçons et Jurençon préféra s'éclipser pour éviter qu'on ne lui demande son avis. D'autant qu'il regrettait à présent son choix de l'époque, d'avoir donné les cartes des Estaffes à qui les voulait. Il se doutait qu'il n'obtiendrait aucun indice à ses questions en observant les petites images représentant les six Hélios, mais il ne savait pas vers quoi se tourner.

Il se mit à vagabonder au hasard des couloirs, cherchant une occupation pour lui changer les idées, quand il tomba sur Lucille. La jeune fille rousse le regardait avec attention et lui proposa de se rendre à la fontaine des nymphettes, pour s'entraîner à rester debout sur la glace. Le froid de l'hiver était encore présent, même si bien moins mordant que quelques jours plus tôt.

Les deux adolescents rougissaient discrètement, si bien que Jurençon se sentait stupide d'agir comme s'il ne le remarquait pas, mais il n'osait pas faire le premier pas face à Lucille, pas alors qu'il craignait de la décevoir. Son amie était quelqu'un de léger, mais est-ce que pour autant il lui plaisait vraiment ? Le doute restait permis, et le demi-Hélios ne voulait pas brusquer la demoiselle avec une question peut-être trop intime.

Quelques Apprentis étaient déjà présents sur la fontaine, dont Tom Lepage. Mais en voyant le demi-Hélios blond arriver, le jeune homme perdit sa concentration et transperça la glace, sous les commentaires mécontents de ses camarades, qui quittèrent les lieux à la recherche d'une autre fontaine sur laquelle s'entraîner.

— On devrait en faire de même, la glace ne va pas se former à nouveau avant un moment...

— Pourquoi ? On peut attendre et discuter... tous les deux.

Les cheveux roux de Lucille donnaient à ses joues écarlates un air tout à fait charmant qui fit s'emballer le cœur du prince astrien dans sa poitrine.

— D-d'accord, ça me va...

Pourtant, aucun mot ne sortait de sa bouche et Jurençon songea qu'il devrait demander à Mathieu ou Roméo des cours d'éloquence, puisqu'il en avait cruellement besoin à présent. Refaire face aux Estaffes lui semblait être moins difficile que de trouver un sujet de conversation.

Il resta bêtement face à Lucille à rougir lui aussi, songeant qu'il aurait pu la regarder pendant des heures sans se lasser s'il n'avait pas eu peur qu'elle ne s'ennuie de son silence.

— Est-ce que... est-ce que tu seras forcé de quitter l'école, parce que tu es le prince ? lui demanda la jeune fille d'un ton inquiet.

— Je doute que mon oncle m'y oblige, il sait que l'Élite compte beaucoup pour moi. Je me plais trop ici, c'est là que tous mes amis se trouvent...

— Mais qu'est-ce que tu feras quand... si le roi meurt ?

— Je... je devrais diriger le royaume, répondit Jurençon avec gêne. Mais je pourrais continuer à venir, à faire des missions avec vous.

— Est-ce que tu auras le choix, pour te marier ?

Il y avait une autre question muette dans ses jolis yeux bleus, que Jurençon lut sans oser y répondre directement. À la place, il se rapprocha un peu de Lucille et prit la main dans la sienne, les faisant rougir davantage tous les deux.

— Je prendrai ce choix. Et... et c-c'est toi q-que... que j'aime Lucille.

Sa voix tremblotant n'empêcha pas la Prétendant de le comprendre, et elle se mit sur la pointe de ses pieds, déposant un petit baiser sur la joue du demi-Hélios, lui murmurant qu'elle l'aimait aussi.

Le reste de la journée fut un mystère pour Jurençon, qui se contenta de marcher au hasard des couloirs, tenant la main de Lucille dans la sienne en souriant.

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