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Chapitre 1


Non, finalement, Jurençon aurait presque préféré la période où les Estaffes menaçaient l'Élite.

Presque, évidemment. Risquer sa vie chaque jour en raison de sa nature, et parce qu'il était un des élèves de l'école, ça n'avait rien de plaisant.

Mais qu'un autre royaume attaque le leur et mette en panique absolument toute la noblesse n'était pas davantage réjouissant.

À ses côtés, Louis Serra était tendu, et pour cause. Alors qu'il partait vagabonder dans les bordures du royaume astrien, il avait noté des mouvements de troupes impressionnants de l'autre côté de la frontière est, et était donc retourné à la capitale pour informer l'Élite de la situation au plus vite. Les premiers combats étaient survenus cinq jours plus tard, et par miracle, aucun mort n'était à déplorer des deux côtés. L'invasion mal préparée avait été un fiasco, et en dehors d'une trentaine de blessés de chaque côté, on aurait pu dire que c'était presque une taquinerie de la part du royaume voisin.

Mais non. Ça aurait été trop simple. Mathieu avait eu raison de parier que Jurençon devrait rejoindre son oncle pour des pourparlers (comment l'avait-il compris au juste ?), puisque le demi-Hélios se retrouvait dans un carrosse, en direction d'un point de rendez-vous.

Il se sentait parfaitement ridicule, avec tout l'attirail doré et les chevaux lustrés. Non seulement, il ne se sentait toujours pas digne d'être neveu du roi, mais il ne voyait pas en quoi sa présence pourrait aider de quelque façon que ce soit. Si l'ordre n'était pas venu du Grand Busier en personne, il aurait cru à un piège.

Mais il voyageait avec cinq Élitiens et une dizaine des membres les plus forts de la garde royale. Autant dire que même si l'escorte était petite, il ne courrait aucun autre danger que celui de mourir d'ennui pendant le trajet.

Son regard se perdait dans les paysages alentours, en songeant qu'on aurait très bien pu le laisser aller au lieu de rendez-vous à pied. Le mieux aurait été à cheval, mais pendant son année à l'Élite, il n'avait jamais trop osé s'approcher des montures. Les leçons de cavalerie étaient davantage dispensées aux Apprentis qu'aux Prétendants de toute façon, mais Jurençon avait toujours cru qu'il pouvait s'en passer. Ses jambes lui suffisaient.

Il regrettait amèrement de ne pas avoir fait au moins une leçon pour savoir comment monter à cheval. Il aurait au moins eu le sentiment d'avoir l'air plus sérieux comme ça, au lieu d'être transporté dans un autre lieu en carrosse, comme s'il était un enfant incapable de faire plus de cinq bornes.

— Tu feras sans doute office de figuration, mais c'est pour la symbolique, lui expliquait Louis pour passer le temps. Parce que tu fais partie de la royauté et de l'Élite, et tu es l'héritier... Ça doit signifier un certain respect chez l'adversaire de te recevoir, puisque tu es quelqu'un d'important.

— Comment vous pouvez savoir ça, capitaine ?

— Je ne suis plus capitaine. Et... j'ai eu des critiques pendant la signature du Serment rouge avec les Estaffes. On m'a fait toute la liste de ce que j'aurai dû mettre en place pour que la symbolique de la paix soit évidente...

Jurençon l'entendit marmonner « ce genre de bêtises » et il sourit devant cette remarque râleuse. L'ancien capitaine de l'Élite était bien plus facile à aborder, alors que cela ne faisait pas plus de deux semaines qu'il avait quitté l'école, perdu ses fonctions et n'était plus sous l'emprise du maléfice de Circé.

Mathieu avait raison en affirmant à qui voulait l'entendre que Louis Serra était toujours un héros. Un héros dont les cheveux devenaient déjà gris, mais un héros qui était moins solitaire. Peut-être que lorsqu'il se sentirait prêt, il retournerait à l'Élite, cette fois pour y enseigner.

— Est-ce qu'il y a eu du nouveau sur les Estaffes ?

— ... Non, avoua Jurençon.

— Il paraît qu'ils se sont enfuis après t'avoir parlé.

Le demi-Hélios soupira en réexpliquant la scène. Il avait l'impression de l'avoir racontée en boucle à tous les Élitiens, sans trouver d'indice. Tout ce qu'il avait pu en conclure, c'est que la lignée de son père devait être connue des Estaffes, pour qu'ils tiquent dessus. 

Ce qui ne l'avançait pas. À part Maître Magimel, qui avait été le premier Élitien, il n'avait jamais côtoyé aucun Hélios. De façon raisonnable, c'était Mathieu surtout qui avait connu le vieillard, pas lui. Et dans tous les cas, Maître Magimel l'aurait difficilement aidé. Il n'avait sans doute jamais gardé de contact avec d'autres Hélios au cours des quatre derniers siècles.

— C'est troublant, en effet, reconnut l'ancien Élitien. Tu es sûr qu'il n'y a rien eu d'autre ? Que tu ne les as pas entendu parler entre eux pendant qu'ils partaient ?

— Absolument rien... Vous pensez qu'ils vont revenir ?

Louis haussa les épaules en lui disant que si les Estaffes n'étaient pas réapparus pour le moment, alors qu'ils avaient eu l'occasion parfaite d'en finir avec l'école, c'était soit qu'ils préparaient un nouveau plan infaillible, soit ils hésitaient sur ce qu'ils devaient faire, soit ils avaient abandonné leur mission.

— Rien qui te concerne dans l'immédiat, conclut-il. Ta priorité, ce sont ces négociations.

S'il avait été un peu moins poli, Jurençon aurait soupiré ostensiblement. À la place, il se contenta d'hocher la tête en se disant que sa place n'était vraiment pas ici.

Son regard se tourna à nouveau vers les paysages, à la recherche d'une distraction. Le voyage devait encore durer une bonne journée, et le chemin était trop tranquille.

Le caresse s'arrêta pourtant brusquement alors qu'un arbre manquait de tous les écraser. Pendant un instant, Jurençon songea que les Estaffes avaient tenté leur chance de les tuer.

À la place, un groupe de bandits leur tomba dessus. Ils ne feraient pas long feu face aux Élitiens, mais Jurençon n'avait pas pris en compte qu'on lui tirerait dessus avec les vitres.

Par chance, il portait toujours sa luide, et le coup était partie contre son épaule. En une fraction de seconde, il avait durci son vêtement, le rendant aussi résistant qu'une armure. Il rabattit son capuchon et serait sorti si Louis ne lui avait pas ordonné de se recroqueviller et de laisser les gardes gérer la situation. 

Certes, il était un adolescent... Mais est-ce que c'était vraiment nécessaire de le traiter de la sorte ? Il avait fait face aux Estaffes, ça n'était pas quelques brigands qui allaient lui faire peur.

Il décida de compter les secondes, jusqu'à ce que la porte s'ouvre, mais pas sur un Élitien.

Un inconnu le toisa, une hache en main. Jurençon n'eut pas le temps d'avoir peur, il allait lancer un éclair avec son arbre doré quand l'homme s'écroula à ses pieds, comme assommé.

— Il est inconscient, constata Louis après que la garde royale ait fini de rosser les brigands. Tu as d'excellents réflexes.

Jurençon ouvrit la bouche pour protester mais son regard fut attiré par un tout petit trou dans la vitre encore intacte. Juste aussi grand que le bout de verre que l'homme avait sur le front, d'ailleurs.

Cela le surprit moins que d'apercevoir vaguement une cape verte au loin, entre les arbres.

Mais quand il cligna des yeux, la cape avait disparu, et le demi-Hélios se dit qu'il avait peut-être simplement imaginé voir un Estaffes.

—C'était instinctif.

Heureusement pour lui, Louis ne lui prêtait plus vraiment attention, trop occupé à donner des instructions à ses anciens coéquipiers de l'Élite pour remarquer le mensonge mal dissimulé de l'adolescent blond.

Il passa le reste du trajet à se demander si les Estaffes étaient dans les parages, mais il ne percevait jamais le moindre autre battement de cœur que ceux de la troupe qui l'accompagnait (à défaut de le protéger). Mais il oublia vite ce tracas lorsqu'il arriva sur les lieux de la négociation, et que son oncle le fit venir face au roi voisin. L'homme était terriblement grand et paraissait aussi jeune que Louis Serra, mais il paraissait aussi ennuyé par le cérémonial que le Grand Busier.

Le seul problème, c'était qu'il était accompagné d'une jeune fille. Avec de jolis yeux bleus et des cheveux roux.

— Votre neveu est à présent assez grand je crois que nous puissions envisager une union entre nos deux royaumes, proposa le souverain de l'ouest.

Non, tout compte fait, Jurençon préférait le temps où les Estaffes essayaient de détruire l'Élite. Quand on ne lui proposait pas de se marier.

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