Chapitre 6 Briefing en Lombardie
Gecko serpentait depuis une heure dans le paysage d'une splendeur rarissime du lac de Côme. Le lieu avait attiré de tout temps de nombreux artistes, voyageurs, écrivains, compositeurs. L'endroit avait donné naissance à des personnages illustres comme le physicien Alessandro Volta, l'inventeur de la pile électrique. Sur le parcours, il avait croisé la villa Balbianello, un palais de style renaissance qui avait servi au tournage de deux films célèbres, casino royal, Star Wars, épisode II. Une multitude de stars hollywoodiennes possédait une villa dans le lac de Côme.
La route offrait des vues d'une beauté rare, imprenable sur les bourgs, les magnifiques villas, les jardins luxuriants accueillant les visiteurs en maintenant des moments de détente au milieu d'une nature préservée.
Serena possédait une maison familiale entre la Villa Carlotta et la villa Balbianello. Il partageait cette somptueuse demeure depuis deux semaines. La blessure avait été bénigne, elle ne la dérangeait pas dans son footing journalier.
Gecko s'arrêta de courir pour plier la jambe contre les fesses en maintenant la cheville. Il avait pris plaisir à faire des exercices physiques. L'entente était bonne avec Serena, mais elle parlait très peu et avait un comportement parfois masculin. Des habitudes tenaces de l'armée !
Il contempla le paysage avec ravissement, tout était d'une beauté irréelle. Cela donnait l'impression d'évoluer dans une scène de film à grand budget ! Il n'y avait aucun défaut. Il était subjugué à chaque regard, comme si des anges venaient de tailler le relief montagneux, les bâtisses.
À son retour, il découvrit Serena étendue sur un transat en maillot de bain, les seins à l'air. La température atteignait à peine les 18°. Cela ne faisait que confirmer ses pensées, elle avait dû appartenir à un contingent de style la Légion étrangère française. Personne ne se mettait en maillot à moins de vingt degrés ! Elle s'assit pour remettre son haut, puis rejoignit son allié.
— On a reçu un message ! annonça-t-elle.
Il la regarda s'habiller, ses gestes, sa posture lui rappelaient Léna. Il adorait sa compagnie, mais n'approuvait pas son antipathie envers Gecko. Il ignorait qui croire! Il secoua la tête pour la rejoindre dans le salon.
Leurs jambes se touchèrent lorsqu'il prit place à ses côtés. Elle pressa l'épais muscle sur la cuisse.
— Tu n'es pas très épais, mais ton droit fémoral est...
— Oh. S'exclama-t-il en retirant sa main.
— C'est bon, ne fait pas ta fillette !
Elle l'ignora pour ouvrir la messagerie sur le PC portable : la cible est convoquée le 14 novembre à 22 h 30 par le Triumvirat au 41 via Giuseppe Verdi en Corleone. Les documents contiennent la carte complète de la villa, les heures, les trajets des patrouilles, les snipers, la position de la réunion, deux billets d'avion au départ de Milan le 11 novembre à 8 h...
— Mais comment peut-il posséder autant d'information ? s'exclama Gecko.
— Est-ce réellement la seule chose qui te dérange ! remarqua Serena en déposant deux bières.
— Quoi ? demanda-t-il en prenant une bière.
— Je veux bien qu'il soit un crack dans son boulot, mais crois-tu sincèrement que toutes ses informations traîneraient sur internet !
— Ben, dans les Mails, les SMS...
Serena engloutit une bonne gorgée de bière sans rien dire.
— Quoi ?
— Le Triumvirat !
— Et alors ?
Elle secoua négativement le visage pour aller prendre une seconde bière.
— Les membres du Triumvirat sont les patriarches de la mafia. Nul ne connaît leur identité, chacun possède un pendentif, une paire de gants pour l'identifier ! Il représente la loi, le juge, le bourreau. Si Sebastian Fortez est convoqué, un autre le sera inévitablement.
— Je ne comprends pas !
— Le triumvirat gère entre autres les dilemmes entre clans. Sebastian Fortez fera face à son délateur.
Gecko se leva pour approcher du mur en pierre, il l'empoigna pour regarder le lac de Côme. Elle le rejoignit pour lui tendre une bière.
— On arrive au bout du chemin. Tout va se terminer le 14 novembre. Tu l'aimais vraiment Léna ?
— Oui.
— C'est étrange, vous vous connaissiez à peine.
— Qu'est-ce que t'en sais ? Se brusqua-t-il en lui faisant face.
— Comment peut-on aimer une personne en seulement quelques semaines ?
— Je... Tu ne pourrais pas comprendre. Cela ne te regarde pas. Je donnerais ma vie pour elle.
— Je vois ça !
Il l'enlaça subitement pour approcher son visage du sien. Il la dévisagea longuement pour se perdre dans son regard, puis la relâcha pour se diriger vers le portail.
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