Chapitre 3
Lorsque Violette était montée dans le bus, elle avait été surprise par le bruit et les rires des autres élèves. Elle avait pris soin de prendre une place sans personne à côté d'elle et avait posé sa tête contre la vitre. Puis, après deux autres arrêts, une fille dû prendre place à ses côtés. Elle semblait bien plus âgée quel'adolescente et était particulièrement grande. Cependant, Violette ne parlait pas et tentait de noyer ses pensées trop bruyante pour elle avec sa musique, en vain. Elle était emprise à des sentiments contradictoires, l'empêchant de réfléchir correctement. Elle observait les passants empressés, le ciel grisé par les énormes buildings et les innombrables ruelles qui la ramenaient incessamment à ce traumatisme. A chaque fois qu'elle revenait à New-York, elle craignait revivre ce moment d'angoisse, de douleur, de solitude. Elle craignait revoir un de ces hommes qui avaient fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui. Elle baissa alors son regard vers son smartphone. Comme à son habitude, Violette n'avait ni message, ni notification quelconque. Parfois, elle se demandait vraiment à quoi lui servait cet appareil si ce n'est à regarder l'heure. Même son père ne la contactait pas. Elle le glissa négligemment dans son sac, après avoir arrêté sa musique, et reposa sa tête sur le dossier. Tout en inspirant, elle fermait les yeux pour espérer retrouver une forme d'apaisement. Ses doigts entouraient fermement l'une des bretelles de son sac. Ses phalanges blanchissaient sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle resta ainsi durant quelques minutes jusqu'à ce que le chauffeur prenne la parole :
-Nous arrivons bientôt, indiqua-t-il.
Il y eut des acclamations, des applaudissements de la part des autres élèves. Violette, elle, ne broncha pas, bien qu'un faible sourire apparût malgré elle sur son visage. Les environs s'étaient dégagés de la grisaille new-yorkaise et d'immenses murs en bétons blancs longeaient le trottoir. Sur le bas-côté, Violette remarquait les petites camionnettes de télévision. Plus loin, près de l'immense porte, un troupeau de journalistes s'activait, caméra à la main et micro à la bouche, pour argumenter chaque geste, chaque bruit qui leur parvenaient. Violette eut un rictus. Si elle avait pu, elle aurait fuit, mais elle ne pouvait pas. Et bien que les vitres étaient teintées, Violette se sentit gênée en observant les journalistes braquer quelques appareils photos sur le bus. C'est alors que le véhicule s'arrêta devant la grande porte, amassant une cinquantaine de reporter, avant que celle-ci ne s'ouvre. Et alors que Violettes'attendait à découvrir les immenses bâtiments où elle étudierait, elle se retrouva face à une autre grande porte. Les cris et les aboiements des journalistes s'effacèrent soudainement et ils se retrouvèrent dans une petite pièce avec cinq soldats, armés jusqu'aux dents. La porte derrière eux s'était refermée et l'un des agents s'avança. Le chauffeur ouvrit la porte du bus, un garde monta à bord, observant les élèves qui s'étaient soudainement tus. Puis, le chauffeur lui présenta un badge. Alors, l'agent fit signe à ses collègues et la porte s'ouvrit, sous les regards ébahis des élèves.
Les lieux étaient si impressionnant que Violette en perdit sa voix. A peine la porte passée, les adolescents se ruèrent vers l'extérieur. Violette fut l'une des dernières à descendre mais ne prêta pas attention à cela. Tout ici la surprenait. Le bâtiment semblait composé de quatre parties : on voyait, dans un premier temps,un large bâtiment rectangulaire en verre et haut de trois étages, encadrés par deux tours rectangulaire, alors que juste derrière une tour plus étroite de même matériel se dressait sur trois étages aussi. Devant ce bâtiment, il y avait des parcelles d'herbes avec des bancs et des tables où quelques adolescents en uniforme discutaient et riaient. Mais ce qui s'imposait aussi particulièrement était une immense fontaine en marbre blanc, où le nom de l'école figurait en lettres d'or. Violette s'avança lentement vers le bâtiment dont les portes principales étaient ouvertes. Elle monta quelques marches et s'y engouffra. L'intérieur était de même luxe que l'extérieur. Quelques fauteuils habitaient un large espace, le sol était de marbre blanc comme la grande plaque qui se dessinait sur le mur en face de l'entrée où l'on retrouvait encore le nom del'école. Sur les côtés de la plaque, on trouvait deux écrans avec quelques indications primaires. Cependant, l'espace était légèrement rongée par un accueil improvisé avec un amaci de boites. La jeune fille s'y avança timidement lorsqu'une femme lui sourit. Vêtue de vêtement chic, Violette se sentit déstabilisée face à la beauté de la jeune femme et resserra maladroitement sa cravate.
-Bonjour, c'est ta première rentrée ?
-Oui, murmura l'adolescente.
La beauté des lieux lui ôtaient les mots de la bouche et elle se sentit empotée face à cette femme délicate et sûre d'elle. Cette dernière posa une petite pile de feuille devant elle. C'était des listes.
-Ça nous fait ça à tous la première fois que l'on arrive ici, mais rassures-toi on s'y fait rapidement
Violette laissa échapper un petit rire face à la tendresse de cette femme.
-Ton nom et ta classe, s'il te plaît.
-Violette Mason, je suis en première héroïque.
La femme feuilleta et longea de son fin doigt parfaitement manucuré la courte liste et étira un sourire lorsqu'elle trouva le nom donné. Elle se leva et inspecta les boites dans son dos, elle en tira une et lui tendit.
-Violette Mason, donc. Voici trois tenues d'entraînement, s'il t'en faut plus ce sera à tes frais. Voici ta clé de casier qui sera au fond de ta salle de classe et ta carte d'étudiante. Tu dois toujours l'avoir sur toi, on peut te la demander à n'importe quel moment et contient tout ton dossier. En cas de perte, tes parents devront le signaler directement à la direction. Jusque là, tu suis ?
Violette acquiesça.
-Je te donne aussi un plan de l'établissement détaillé.
La jeune femme lui tendit un prospectus et Violette le prit. Celui-ci se dépliât soudainement et révéla une immense carte pleine d'inscription.
-Quand on parle d'un plan détaillé, ici, on ne rigole pas, ria la jeune femme.
-Je vois ça, fit Violette en le repliant tant bien que mal.
-Tu es en 1ère héroïque A. La filière héroïque occupe l'immense bâtiment, c'est l'aile B. Chaque étage est destiné à un niveau de classe avec deux salle de classe générale, une pour la classe A et une autre pour la B, deux salle de travaux en groupe, une salle de couture et de retouche, des salles d'eaux et une salle d'entraînement.
-Rien que ça ? échappa Violette.
-Tu comprendras bien vite l'utilité de ces salles, crois-moi. La première héroïque A est au premier étage. Tu dois aller en salle de classe générale, les salles sont indiquées par des petits panneaux en haut des portes. Je crois que c'est tout...
-Et mon emploi du temps ?
-Il te sera donner par ton professeur puisqu'il y a certaine chose à expliquer, lui expliqua le jeune femme.
Violette acquiesça et attrapa l'ensemble de ses affaires. La jeune femme s'occupait déjà d'une autre élève. L'adolescente partit donc dans la direction indiquée par les panneaux. Elle quitta le bâtiment principale et s'engagea dans l'aile B, peu sereine. Les lieux étaient incroyablement éclairés grâce à de larges baies vitrés qui semblaient longer chaque mur. Violette monta les escaliers et arriva rapidement au second étage. Des rires et des bribes de voix lui parvenaient d'une pièce. La porte ouverte permettait au soleil de se refléter sur le sol du couloir et, comme indiquée, Violette reconnu la pièce grâce à une pancarte. Elle s'avança timidement et entra dans la pièce silencieusement. Six élèves discutaient et aucun ne semblait avoir remarquer la nouvelle élève. Cette dernière remarqua d'ailleurs, sur les quelques tables, des étiquettesnominatives. Elle chercha la sienne et le trouva au second rang, juste à côté d'une fenêtre qui donnait sur la cour arrière de l'établissement. Elle posa son sac et son carton sur son fauteuil et ensortit une trousse et quelques feuilles. Elle sortit ensuite sa clé de casier et se dirigea vers le fond de la classe où des cubes métalliques s'emboîtaient parfaitement. Encore une fois, ils étaient nominatifs et trouva le sien au milieu de la rangée. Au-dessus de chaque casier se trouvait un porte manteau et une petite étagère. Alors qu'elle ouvrait son casier, une ombre la fit sursauter. Elle se tourna vers celle-ci et découvrit une jeune garçon brun qui lui tendait une main :
-Salut, j'suis Andrew, s'exclama-t-il.
L'adolescente se redressa et lui fit un sourire gêné en attrapant sa main.
-Jem'appelle Violette.
-J'ai vu que tu ne venais pas vers nous, alors je suis venu à toi, dit-il avec un grand sourire.
Violette se contenta de lui sourire et plaça le carton dans son casier adroitement. Alors qu'elle pensait que le garçon était reparti, ce dernier était toujours là, dressé sur ses grandes jambes. Violette lui arrivait à peine à l'épaule. Elle se rendit compte de son attitude étrange et reprit :
-Je suis désolé de mon comportement, j'ai dû te paraître bizarre !
-Ne t'en fait pas, on l'est tous un peu ici.
Violette ria, sentant ses muscles se relacher peu à peu.
-Sans vouloir être indiscret, reprit Andrew, je ne crois pas t'avoir vu aux examens d'entrée.
-J'ai été admise sur dossier, expliqua-t-elle.
Le garçon fut surpris mais se contenta de hocher la tête. Andrew était un charmant garçon, particulièrement aimable et tandis que la classe se remplissait peu à peu, une sonnerie interrompit le bruit des élèves. Le coeur de Violette fit un bond dans sa poitrine. Ca y est, c'était l'heure. Sa nouvelle vie venait de commencer.
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