Chapitre 1
Dans les rues de New York, le vent se mêlait aux passants qui semblaient pressés par le temps. Celui-ci s'agitait, amorçant chaque pendule, chaque montre, chaque chronomètre et ce temps qui passait, défilant devant les yeux de chaque être, était angoissant pour certains. Chaque vie dans les rues du monde était menée par ces aiguillesqui ne s'arrêtaient jamais. C'était une fatalité. Et c'en était de même chose lorsque l'on s'éloignait de l'immense fourmilière. Pourtant, alors que tous le monde semblait courir après ces secondes, l'une des habitantes de cette grande pomme s'était mise au balcon de sa maison, laissant ce vent passer entre ses cheveux, embrasser son visage et s'emmêler parmi ses doigts. Elle prenait ces secondes et les dégustait. Elle ignorait après tout le temps qui lui restait. La maison était vide. L'heure du dîner était déjà passée et le soleil se couchait derrière les autres maisons de la rue. Le ciel orangé était immaculé, seul le vent du soir venait perturber ce calme que tous aimaient dans le quartier. La jeune fille ferma les yeux et se délecta de cette sensation qui l'enveloppait. Cette sensation était si éloigné, si opposé, de la réalité qu'elle ne voulut y croire, c'était comme si le vent frais réchauffait son cœur et enveloppait sa noirceur d'amour. Elle profitait de ces minutes de répit. Pourtant, elle savait que chaque seconde qui passait lui était nocive et cette pensée l'accablait. Alors, elle rouvrit un œil et vit cette montagne de manuels sur son bureau, son ordinateur ouvert sur la page d'accueil de l'école, son uniforme accroché à l'armoire et son sac de cours qu'elle ne tarderait plus à reprendre. Elle souffla et s'installa à sonbureau. Tous ces écrits sur leur monde l'intéressait plus que tout et elle se sentit vite absorbée par ces lectures. Le cursus qu'elle suivrait désormais lui convenait, mais elle craignait ce retour en cours. Les souvenirs de l'incident ne cessaient de revenir et, ce, malgré les quatre années qui eurent passé. Et elle pouvait tout faire pour les oublier, les enterrer, ils revenaient toujours.
-Violette ?
L'adolescente eut un sursaut à l'entente de son nom. Elle referma brusquement le livre et se retourna. Son père se tenait dans l'encadrement de la porte, vêtu de son éternel costume sombre. Il tira négligemment sur sa cravate et se laissa tomber sur le lit de sa fille. Son père faisait partie de l'alliance des héros, ceux que l'on voyait vêtus de masques et de costumes à la télévision et intervenir dans les rues de New York, Los Angeles, Chicago ou encore Seattle. Pourtant, il partait tôt le matin et rentrait toujours tard le soir vêtu de son costume noir. Personne ne le connaissait sous sa véritable forme sinon Violette mais tout le monde le nommait Caporal. On le surnommait ainsi car il était toujours vêtu d'un semblant d'uniforme militaire et avait de grands talents pour diriger des opérations et avaient beaucoup de force physique. Celle-ci était même inhumaine. Il se démarquait notamment dans les combats au corps à corps et dans sa précision au tir. Pourtant, même si beaucoup admirait le super héro, tous ignorait le père qu'il était.
-Que fais-tu ?
L'adolescente fut interrompu dans ces spéculations par la question de son paternel.
-Je lis, simplement.
Violette n'avait jamais su mentir et même s'il y avait une part de vérité dans ses dires, cela n'empêcha pas ses joues de virer au rouge écarlate. Son père ria légèrement en se levant du lit. Il attrapa le manuel posé sur le bureau et le lut :
-Histoire et Géographie du monde avant le Nouvelle Ère. Tu sais qu'à ce rythme-là les professeurs n'auront plus rien à t'apprendre ?
Violette, cette fois, devint entièrement rouge. Elle savait que son père faisait parti du corps enseignant et qu'il craignait que sa fille ait déjà pris trop d'avance dans le programme. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de lire ses manuels pour évacuer le stress de cette rentrée.
-Ça permet de me changer les idées, répondit-elle.
Son père ne fut pas surpris de cette réponse. Il savait que Violette aurait tout fait pour éviter cette rentrée mais il devait se rendreà l'évidence, il l'avait bien trop couvé durant ces quatre années.
-Cette rentrée est l'occasion de prendre un nouveau départ, Violette. Et même si ça t'angoisse, chose que j'accepte, tu ne dois pas te laisser aller pour autant.
Il marqua une pause, cherchant ses mots. Il s'abaissa alors au niveau de sa fille et posa une main sur le sommet de son crâne.
-Et c'est le contrat, tu le sais bien. C'est l'institut ADRIEL ou...
-Je le sais, le coupa l'adolescente. Mais que ça fasse parti de l'accord ou non ne m'empêchera pas d'angoisser.
-Tu y seras en sécurité. Ce qu'il s'est passé appartient au passé.
Son père mit court à la conversation en se relevant. Il attrapa l'ensemble des manuels en souriant et quitta la pièce. Violette était à présent seule au milieu de sa chambre. Les larmes lui montèrent aux yeux tandis qu'un murmure lui échappa :
-Mais c'est toujours là...
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