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32. L'avènement des esclaves


« Tout ce que nous faisons ici-bas est ridicule, professeur. »

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John rangea ses outils sur le côté.

« Nous n'avons pas appris beaucoup plus. On a fait des biopsies, mais on avait déjà des échantillons en stock.

— Maintenant, vous en avez plus.

— Maintenant, on en a à ne plus savoir qu'en faire.

Sa blouse verte était tachée de sang – un sang plus foncé que celui des êtres humains, car il contenait un peu plus d'hémoglobine, afin d'améliorer les performances musculaires.

Peter était resté à l'entrée de la salle, car il ne supportait pas l'odeur qui y régnait.

Le jeune chercheur y parvenait. Il avait retiré son masque facial et posé ses instruments de découpe. Le médecin légiste avec qui il avait effectué l'autopsie – payé pour son silence – indiqua :

— Il y a juste quelque chose que je n'ai pas compris. Pourquoi on l'a recousue ? Autant l'envoyer directement à l'incinération, non ?

— On va conserver le corps dans du formaldéhyde, indiqua John.

— Vous allez avoir une cave assez glauque, indiqua le médecin.

Le chercheur se dirigea vers Peter.

— Je vous offre à boire ? Demanda ce dernier quand ils sortirent. Un café, peut-être ?

— Non merci.

— Je constate que vous et Eliott Faust n'aviez pas les mêmes points de vue en ce qui concerne les autonomes.

— Eliott ne se préoccupait pas du reste de l'humanité, et moi, je considère que voir que tous les jours des gens meurent dans des attentats et des catastrophes, doit me toucher plus que la mort d'une seule personne demi-humaine.

Une seule chose me préoccupe : comment comptez-vous annoncer sa mort à Lys ?

— Lys ?

— Son frère. Enfin, celui qui est né presque en même temps.

— À vous de voir. Mais je ne pense pas que vous lui direz la vérité. »

John croisa les bras. Cela faisait longtemps que la question de savoir ce qui était humain ou non était devenue caduque. Il y avait des comportements, des actes, des mots acceptables ou inacceptables, selon les contextes.

***

« Qu'est-ce qui a motivé votre décision, professeur ?

— Vous m'avez laissé le choix. Je n'ai donc aucun compte à rendre.

Le directeur adjoint du BIS se laissa comme flotter dans sa chaise.

— Oui, mais... je ne m'attendais pas à ça.

— De toute façon, c'est ridicule.

— Tout ce que nous faisons ici-bas est ridicule, professeur. Regardez-moi ! Mon job est de voir passer des dossiers effrayants et de garder un sourire pour tous les hommes politiques qui ont peur de ce qu'il y a dans ces dossiers, de leur dire encore et encore : ne vous inquiétez pas, le BIS surveille, nous sommes des gens compétents.

— Je n'avais pas le choix, dit Von Glats.

— Hein ?

— Je n'avais pas le choix. Il avait été fait bien avant. Au moment où Biodynamics a lancé ses autonomes, ils avaient décidé qu'ils ne seraient pas humains. Ma voix ne comptait pas.

— Étrange, commenta le directeur adjoint.

— J'ai besoin de me retirer de tout ceci, ajouta Von Glats. Je suis fatigué et malade. Vous comprendrez que le BIS, même quand il fait expressément appel à moi, ne fait plus partie de mes priorités.

— Je comprends parfaitement.

Il ferma un des dossiers.

— Entre nous, professeur, je m'en veux de vous avoir confié du boulot inutile. Je crois que nous savions tous dans ces bureaux, au fond de nous, que rien parmi les hybrides génétiques, les monstres de la science, les créations horrifiques ou inquiétantes, les individus 340K et les autonomes, rien n'aurait jamais été admis dans le cercle de l'humanité.

— Pourquoi ?

— Je me suis posé la même question. À cause de nous-mêmes, tout simplement, je pense. Parce que nous aimons les concepts faciles à appréhender. Or, découvrir que l'humain n'est justement pas un de ces concepts ? Ce serait trop difficile pour nombre d'entre nous. Nous n'avons pas envie de cauchemarder, de culpabiliser au nom de notre espèce. »

***


« Le plus intéressant n'est pas de se souvenir de faits, mais d'impressions. Voilà pourquoi la mémoire humaine est intéressante. Cette mise en relation de choses et de sentiments donne un sens supplémentaire à une vie vécue. Ne trouvez-vous pas ?

L'homme au costume bleu se tenait assis sur un banc public. Il invita Von Glats à le rejoindre.

— Vous êtes passé par de nombreux états d'esprit, professeur, des visions du monde contradictoires. Dans ce parc, vous avez rêvé de pouvoir ; mais vous n'aviez que cinq ans.

— Vous êtes Diel ?

— Certainement.

J'ai vu deux grandes visions de l'avenir, professeur. Avez-vous fait votre choix entre les deux ?

J'ai vu le monde se précipiter vers un mur, un mur qui recule toujours un peu, mais pas assez vite. Révolution ? Troisième Guerre Mondiale ? Qu'importe, un grand bouleversement, une explosion de la société, une apothéose baroque qui plus elle est extravagante, plus elle paraît envisageable.

J'ai vu le monde glisser, lent et mou, comme un mollusque sur un récif, vers l'indolence. Une société basée sur les systèmes d'information, très efficaces, très productifs, mais où l'individu est une abstraction dissoute. Assisté, dépendant, faible, physiquement et mentalement, branché au système d'information mondial qui lui procure l'intégralité de ses joies et de ses malheurs, en dose mesurée.

Vous au moins aurez constaté ce que beaucoup oublient : jamais les choses ne sont simples, car les autres hommes ne pensent jamais comme on s'imagine qu'ils pensent. Alors, les hommes de demain, qui sait encore ? Chaque devin ne prédit qu'avec les yeux de son époque ; ils se sont toujours trompés. Moi-même, après tant d'observation et tant de réflexion, je ne peux être certain.

— Je pense que les Élus régneront sur le monde, dit simplement Von Glats.

— La secte transhumaniste ? Ils n'existaient pas il y a quarante ans. Ils pensaient être la génération qui battrait la mort. Mais Elton Friedrich est décédé il y a dix jours, professeur. Le premier homme a avoir dit qu'il ne mourrait pas, est mort d'un cancer généralisé, malgré tous les traitements et les centaines de rétrovirus anticancéreux. Les Élus voulaient le cloner dans un pays qui l'autorise, mais les prélèvements ADN réalisés avant sa mort ne sont pas bons – le génome est pollué par tous les marqueurs des rétrovirus hors de contrôle. Et ils n'en ont pas d'autres, car ils ne l'avaient pas prévu avant. Le Bureau International de Surveillance a saisi le corps de Friedrich et l'a désintégré, après avoir découvert qu'il était bourré de nanomachines actives.

— Comment le savez-vous ?

— Je suis Diel. Savez-vous ce que je suis, professeur ? Un observateur.

— Qu'y a-t-il d'intéressant à observer aujourd'hui sur Terre ?

— J'ai vu l'aube d'un nouveau monde lorsque les Consciences Artificielles ont vu le jour. Je vois maintenant l'Ère des esclaves qui commence. Désormais l'être humain n'est plus seul sur Terre. Cela va tout changer, professeur. Vous le savez vous aussi. »

Oui, il le savait.

Il avait entendu dire que la première autonome, Katia, était morte. Mais la deuxième génération se lèverait bientôt ; bientôt, les autonomes déferleraient sur la Terre et le nouveau monde rêvé par Marc Gérald deviendrait réalité.

L'Ère des esclaves commence, se rendit compte Von Glats.

Le fantasme de quelques humains allait remodeler le monde.


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Merci d'avoir lu L'EdE partie II !

80 pages LibreOffice plus tard, nous arrivons enfin à la période tant attendue : l'ère des esclaves...

Gudule et moi en profitons pour faire une petite pause dans l'écriture, mais ça reprendra bientôt.

Si vous vous ennuyez n'hésitez pas à faire un tour sur le GRRRRAND projet, Nolim V2 (sauf si vous connaissez déjà la première version, auquel cas vous pouvez attendre le passage au tome II).

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