Elemiah, qui avait déjà dégainer, était en train de lui sauter dessus lorsqu'il planta son épée angélique dans le sol. Une sorte de champ de force s'en dégagea qui repoussa Elemiah et les derniers Anges hors de l'îlot. J'étais maintenant seul face à lui. Après avoir retiré son épée du sol, il disparut dans un nuage de poussière.

⁃ Qu'est-ce que tu fais ? Bouge ! hurlait Grimm dont le pommeau sortait déjà de mon corps. Attention ! A gauche !

J'ai à peine eu le temps de tourner la tête que sa lame démoniaque m'avait entaillé le bras. Si je n'avais pas paré son épée angélique d'un magnifique revers de Grimm, il m'aurait embroché le cœur.

D'un large moulinet de mon épée, j'ai réussi à le faire reculer de quelques pas mais je savais très bien que je n'étais pas de taille à l'affronter, ou du moins pour le moment. Je sentais mon sang couler le long de mon bras. Je ne pouvais manier Grimm que d'une seule main maintenant, je n'étais toujours pas capable de contrôler mes flammes et, à cause de ce champ de force, je ne pouvais aucune aide venant des Anges. Alors que j'étais perdu dans mes pensées, il en avait profité pour m'attaquer. Même si j'arrivais à parer une de ces épées, l'autre me tailladait le corps de toutes parts. Le combat avait à peine commencé que j'avais déjà posé un genou à terre, préparé à mourir. Grimm et Elemiah m'hurlaient de me relever mais mon corps, fatigué et meurtri, ne me répondait plus.

⁃ Cible incapable de se battre ! Mission terminée !

Ces mots résonnaient dans ma tête. J'ai mis un moment à me demander quelle était le but de son créateur ainsi que le but de ce combat. Il était censé m'affronter mais pas me tuer. J'en ai déduit qu'il devait me capturer vivant. Bien sûr j'avais tort cependant, vexé et provoqué, cette hypothèse m'avait donnée la force de me relever. J'avais mal partout et mon corps me criait d'arrêter de lutter mais, les jambes tremblantes et recouverts de sang, je tenais bon, croyant au miracle. Alors qu'il était dos à moi, en train de ranger ses épées, j'ai commencé à lever ma lame au-dessus de ma tête. J'étais en train de l'abaisser quand ce monstre disparut. Pensant le combat fini, j'allais ranger Grimm en moi lorsque j'ai remarqué une lame couverte de mon sang sortir de moi. C'était le dernier coup. Mon être tout entier avait dépassé ses limites. Mon corps était peut-être celui d'un Ange de la Mort mais je restais un mortel.

Ensuite, tout était allé très vite. Mon monstrueux meurtrier s'était enfuit par la voie des airs, désactivant le champ de force et ne prêtant pas attention aux centaines d'Anges partis à sa poursuite. Gabriel et Elemiah se précipitaient vers mon corps sans vie mais un portail démoniaque s'était interposé. Un jeune démon en était sorti, m'avait attrapé et tiré à l'intérieur.

Elemiah avait beau porter un masque de fermeté, je savais très bien qu'elle était triste au fond. Quand à Gabriel, ma disparition ne le dérangeait pas du tout. On pouvait lire dans son regard qu'il préparait déjà le coup suivant.

⁃ Tu es fier de toi Gabriel ?

⁃ Pourquoi ne le devrais-je pas ? Notre prototype a marché à la perfection. Il surpasse de loin ce chère Azraël. Certes, les démons nous l'ont volé mais ce n'est qu'un détail.

⁃ Dieu ne cautionnera jamais de tels agissements.

A ces mots, Gabriel s'était jeté sur elle comme une bête affamée se jetant sur sa proie. Elemiah l'avait repoussée d'un bon gros coup de pied. Elle allait sortir ses dagues qu'elle portait à sa ceinture cependant Brial, qui était venu discrètement les rejoindre, lui avait attrapé les mains et essayait tant bien que mal de l'empêcher de bouger.

⁃ Pardonne moi Elemiah mais je resterai fidèle à mon maître.

L'archange s'était relevé et s'approchait lentement, le visage rouge de colère. Une fois arrivé assez près d'elle, il lui avait attrapé le cou et s'était mis à lui serrer, de plus en plus fort.

⁃ Tu n'auras jamais le temps de dire le moindre mot !

Alors qu'elle était sur le point de me rejoindre, Brial était intervenu !

⁃ Maître, si vous la tuez, il y aura des soupçons à votre égard.

⁃ Tu as raison, avait déclaré Gabriel en la relâchant brusquement. Viens avec moi mon ami. Nous devons nous assurer que notre chef d'œuvre à pris les autres Anges de vitesse et que les célèbres « Flammes salvatrices » de notre ami Azraël ne l'ont pas trop endommagé.

⁃ A vos ordres, Maître.

Bientôt, elle se retrouva seule, au-milieu de mon sang, dans un silence long et pesant. J'étais en train de me précipiter vers elle lorsque tout s'était soudain mis à tourner autour de moi avant de me faire aspirer jusqu'au centre de la Terre.