J'ai peur

La pierre qui me supporte abîme ma peau

Ma plume git lamentablement

Entre mes doigts

Mon papier repose sur mes genoux maladroits

La lumière disparaît, demeurent mes maux

J'ai peur

Un frisson parcourt lentement mon échine

Les cris retentissent en même tant que les balles

L'espoir s'est dispersé, comme les étoiles

Le sang, les pleurs, les coups et aussi la famine

J'ai fermé les yeux

Ne sais plus ce que je veux

Comment ai-je pu oublier ce pourquoi j'écris

Ce pourquoi je hurle, je pleure, c'est la paix

Mais ce rêve, ne l'atteindrai-je jamais

Au travers de ce qui me reste, de mes débris ?

J'ai peur

Chaque jour un peu plus, la folie des Hommes

Ils ont oublié les mots et appris la guerre

Je ne suis plus qu'une âme qui erre

Au milieu de tant d'autres, de tant d'armes

J'écris

Pour la fin de toutes ces hécatombes

Pour que les Hommes réfléchissent à l'envers

Pour entendre les armes enfin se taire

Pour ne plus avoir peur du soir qui tombe

J'écris

Pour que l'on cesse toutes ces horreurs

Et il n'y a pas de raison plausible

Pour faire de quelqu'un son ennemi, sa cible

Pour lui ôter sa vie avant que n'en soit arrivée l'heure

Et j'écris

Et j'ai peur

J'écris pour oublier tout ce que j'ai vécu

Pour que la guerre soit seulement un cauchemar

Pour que la nuit emporte tout notre désespoir

Pour que les orphelins cessent de courir les rues

J'écris

J'ai peur

J'ai peur

J'écris

Personne n'imagine ce que l'on peut ressentir

Lorsqu'on risque à chaque instant de mourir

Tout oublier

Essayer d'espérer

Vivre.

Alyzier