7_ Un instant de répits
Trafalgar buvait calmement son café, assis sur le canapé de son salon, un livre de médecine à la main.
Sa concentration sembla perturbée par une boule de poils en mouvement entrain de tapoter à la fenêtre de la cuisine.
- Bepo... soupira le noiraud. Tu sais que tu n'as pas le droit de monter sur le plan de travail, descend. ordonna-t-il sans pour autant dévier son regard de sa lecture.
Le bruit de coussinets et des griffes tombant sur le carrelage lui assura que le chaton venait d'obéir, ainsi il pu se reconcentrer calmement.
Oh pas bien longtemps cela dit...
Le petit blanc se mit à miauler sans s'arrêter, faisant de nombreux aller retour le long de la baie vitrée, fixant l'extérieur comme s'il désirait sortir.
- Qu'est-ce qu'il te prend ? Pourquoi tu t'agites comme ça ? râla Law perplexe et agacé par le comportement de son camarade.
Bepo n'avait pourtant pas peur de l'orage en temps normal... Qu'est-ce qu'il avait ?
Claquant son bouquin d'une main en soupirant de plus belle, il se redressa, posant sa tasse à côté du livre, sur la table basse.
- J'ai changé ta litière y'a moins d'une heure, va pas me dire que tu l'as déjà remplie. souffla-t-il en se frottant les yeux tout en avançant dans sa direction.
Le félin s'agitait toujours, se redressant sur ses pattes arrières pour accoler les deux autres contre la vitre.
- Il pleut à verse Bepo, c'est pas le moment pour- il se stoppa net dans ses paroles lorsque ses pupilles argentées se posèrent sur la silhouette mise en boule de l'autre côté de la rue.
Il fronça ses sourcils brusquement silencieux.
Qu'est-ce que c'était qu-
- La peureuse ? "Qu'est-ce qu'elle fou dehors par un temps pareil ?" s'interrogea-t-il soucieux, laissant ses yeux s'habituer à la pénombre extérieur.
La faible luminosité des lampadaires éloignés, les cordes d'eau qui tombaient. Le chirurgien peina avant de comprendre dans qu'elle position elle se trouvait, à savoir, accroupie en plein milieu de la route heureusement désertée et peu fréquentée, les bras entourant ses genoux et la tête enfouit à l'intérieur.
Il se demandait d'ailleurs comment il était parvenu à l'identifier aussi vite...
Son cœur râta un battement, il ne mit pas longtemps avant de gagner sa porte d'entrée, interdisant formellement à Bepo de le suivre.
Manquerait plus qu'il lui arrive également des bricoles.
Voir la jeune femme toute tremblante à sangloter au beau milieu de cette route le prit aux tripes.
Qu'avait-elle bien pu subir pour se retrouver dans cet état ?
Les questions attendraient. Y'avait plus important, la demoiselle n'allait pas bien du tout.
- Hé. interpella-t-il en arrivant à son niveau avant de poser une main sue son épaule.
Elle sursauta brusquement, comme réveillée de longues minutes de torpeur.
- J'ai dis non ! s'écria-t-elle en s'écartant vivement, se laissant tomber sur le fesses en trébuchant.
Surpris, le tatoué écarquilla les yeux un court instant.
Les paroles de la noiraude se mirent à tourner en boucle dans son esprit, laissant une idée bien désagréable y germer tandis qu'un sentiment de colère se diffusa en lui.
Il s'efforça de l'ignorer et la rassurer d'abord, s'accroupissant à son niveau.
- Noélie. Calme toi, ce n'est qur moi, t'as rien à craindre.
Sa voix était ferme mais douce, aucune agressivité ne s'en échappait. Il parvint à l'atteindre. Ses jolis yeux bleus se posèrent sur lui, embrumés de larmes, blessés et fatigués.
Pas besoin d'être devin pour comprendre qu'elle était à bout.
La mâchoire du garçon se crispa.
Faisant totalement abstraction de l'eau qui s'écrasait sur sa peau et ses vêtements, il essuya machinalement son front trempé tout en laissant ses iris argentés posés sur elle.
- Reste pas là, tu vas chopper la crève. Viens avec moi. proposa-t-il en lui tendant la main.
L'hésitation transparue dans ses yeux un bref instant avant qu'elle ne renifle puis se remettre à pleurer.
On lui tendait vraiment la main ?
Ne voyait on pas ça seulement dans les films ?
Il... Lui tendait la main, lui ?
La dernière personne qu'elle aurait cru capable de lui venir en aide était là ? Sous cette pluie diluvienne, à se tremper la gueule sans hésiter juste pour venir la chercher elle ?
Son cœur se serrait à cette idée, cet élan de bienveillance était bien la seule chose à laquelle elle fut capable de se raccrocher à cette seconde.
Il ne la brusquait pas. Il attendait malgré son impatience. Il la fixait avec cette intensité, cette confiance, qui parvenait à lui donnait la force de croire que tout allait bien. Qu'elle pouvait se lâcher, qu'elle pouvait chialer à n'en plus pouvoir en toute quiétude. Il n'était pas là pour juger. Mais pour aider.
Il était là pour elle.
Lui même se surprenait d'être venu ici sans réfléchir, il aurait au moins pu prendre un parapluie mais non, il s'était précipité dehors sans perdre une seconde.
Et maintenant, ses sens étaient aux aguets, il veillait à ce qu'aucune voiture ne se risque à passer, il veillait à ce qu'elle reprenne confiance ne serait-ce que le temps qu'il la ramène à l'intérieur. Il lui tendait la main dans l'espoir qu'elle la saisisse.
- J'te laisserais pas toute seule ici t'entends ? Alors si tu refuses de bouger, je bougerais pas non plus. affirma-t-il très sérieusement.
La jeune femme finit par lever sa main tremblante dans sa direction.
Law était tendu.
Mais lorsque d'un coup elle choppa un pan de son t-shirt blanc complètement collé à sa peau pour venir se précipiter dans ses bras, il écarquilla les yeux, perdant l'équilibre à son tour et se laissant tomber sur les fesses.
La tête au creux de son cou, Noélie pleurait à n'en plus pouvoir, secouée de spasmes. Elle serrait le vêtement trempés du garçon entre ses mains désespérées, elle déversait toute sa peine sans honte, sans retenue. Elle n'en pouvait plus. Elle avait si mal que l'espace de quelques secondes le chirurgien cru ressentir sa douleur.
Il referma finalement ses bras autour d'elle telle une barrière protectrice, la protégeant du monde extérieur, de la pluie. Lui offrant chaleur et réconfort.
Law n'était pas tactile en temps normal, pas avec n'importe qui. Or cette fois il n'avait même pas eu à se poser de question. Elle en avait besoin et c'était suffisant comme raison à ses yeux.
- Ça va aller. J'te lâche pas ma belle.
Cette appellation lui échappa sans même qu'il ne s'en rende compte, et l'intéressée ne sembla même pas y faire cas.
Toutefois elle ne pouvait nier se sentir bien plus rassurée entre ses bras musclés à cet instant que n'importe où ailleurs.
Elle ne le connaissait pas plus que ça, pourtant là tout de suite, il était devenu indispensable à ses yeux, à sa survie.
Il glissa une main tendre derrière sa tête en lui murmurant dans l'espoir qu'elle lui donne son accord :
- J'te ramène chez moi ça te va ?
Comme seule réponse, elle opina d'un signe de tête rapide.
De ce fait il l'aida à se relever puis la souleva dans ses bras, face à lui tandis qu'elle enroulait ses jambes flagolantes autour de sa taille, et ses bras, autour de son cou où elle y enfouit son visage une nouvelle fois.
Un bras sous ses fesses, l'autre dans son dos, il reprit sa marche en direction de chez lui, prenant garde à ne pas glisser.
- Bepo bouge ! ordonna-t-il d'un ton pressant et ferme lorsque le petit se précipita vers lui, manquant de le faire trébucher.
Il obéit et s'écarta, le museau pointé vers la noiraude qui sanglotait sans s'arrêter.
Law finit par la déposer sur le canapé.
- Je vais te chercher une serviette bouge pas. souffla-t-il tout bas non sans la fixer d'un oeil préoccupé.
Le tatoué l'observa quelques secondes de plus, comme pour s'assurer qu'elle supporterait de rester seule un instant.
La noiraude reniflait en s'essuyant une joue tandis que le petit Bepo, grimpait à ses côtés attirait son attention.
C'est vrai qu'il était là lui, son maître esquissa un faible sourire rassuré. Pas la peine de s'en faire, Bepo saurait l'occuper.
Il grimpa à l'étage pour gagner sa salle de bain et se munir d'une large serviette et d'une seconde, plus courte dont il se servit pour s'essuyer vite fait.
Lorsqu'il revint la voir, il se sentit soulagé de voir apparaître ce petit sourire attendrit sur ses lèvres. Effectivement le félin était parvenu à l'apaiser, léchouillant l'une de ses mains activement, comme pour l'aider à sécher.
La serviette qui l'entoura quelques secondes après l'incita à relever la tête d'un air désolée.
Ce à quoi le chirurgien soupira en posant une main sur sa tête :
- Ça va.
Elle baissa les yeux sans piper mot, ramenant les bords de la serviette devant elle.
- Je t'invite à prendre un douche, histoire de pas chopper la crève. proposa-t-il en voyant ses cheveux dégouliner le long de ses joues et lui coller à la peau. Si tu veux bien sûr. ajouta-t-il pour ne pas la brusquer.
Il était tellement prévoyant, c'en était touchant. Même sa façon de parler autrefois constamment agacée ou froide, était douce et attentionnée...
Jamais elle n'aurait un jour imaginé découvrir cette facette de lui.
Remarquant qu'elle semblait être plongée dans ses pensées et qu'un blanc venait de s'installer, Law se surprit à la détailler.
Ses joues rougies par le vent et la pluie, ses longs cils noirs, ses grands yeux bleus, une peau lisse et de légères tâches de son sur ses pommettes, ses mèches blanches aplaties par la pluie de part et d'autre de son visage. Il se stoppa là lorsqu'il la vit se relever en posant Bepo sur le côté.
Elle zieuta furtivement l'emplacement où elle était précédemment assise. Une auréole d'un gris plus foncé y apparaissait, signe que le tissu était trempé.
- C'est que de l'eau te bile pas, ça sèche.
Enroulée dans la serviette, elle planta son regard sur son interlocuteur, profondément reconnaissante.
- Je suis vraiment désolée de t'importuner à cette heure... finit-elle par articuler en se frottant un œil pour y essuyer une petite larme clandestine.
Il leva un sourcil inquisiteur :
- C'est pas vraiment le moment de penser à ça tu ne crois pas ?
- ...
- Aller viens, je vais te montrer la salle de bain. souffla-t-il en faisant volte face.
- Et toi ? questionna-t-elle d'une petite voix tout en lui emboîtant le pas. T'es aussi trempé que moi...
- T'occupes.
Arrivés à l'étage, toujours suivit par le petit chat un peu à la traîne étant donné l'épreuve qu'étaient les escaliers.
Il lui ouvrit la porte :
- Je vais te prêter des fringues bouge pas.
La noiraude le suivit du regard avant de jeter un œil à travers le miroir. Elle faisait peine à voir...
Bien vite elle délaissa cette vision pour remarquer que la salle de bain était impeccable. Hormis les récentes traces de pas de ses propres chaussures sur les carreaux qu'elle n'avait même pas prit le temps de retirer, tout était nickel et proprement rangé.
"Ça change de la maison, même la corbeille à linge à été vidée..." songea-t-elle distraitement.
- Tient. elle sursauta lorsque Law réapparu derrière elle.
Il y eut un instant de flottement où, tous deux se fixaient dans le fond des yeux puis, Bepo gagna enfin la dernière marche et les sorti de leurs rêveries.
Le tatoué détourna le regard le premier, se frottant l'arrière de la tête d'une main tout en lui tendant les vêtements pliés :
- Ça risque d'être un peu large mais ce sera toujours mieux que tes affaires mouillées.
- C'est très bien, merci beaucoup... répondit-elle avec un léger sourire en récupérant les vêtements.
Elle zieutait le boxer lorsqu'il ajouta :
- C'est propre.
Surprise par cette annonce, d'autant plus lorsqu'elle cru déceler un peu de gêne dans ses propos et les rougeurs sur ses joues.
Il parvint à lui arracher un léger rire amusé :
- Je le sais bien. Merci.
Leurs yeux s'accrochèrent plusieurs secondes jusqu'à ce que le tatoué ne s'abaisse pour récupérer Bepo et ne quitte la pièce en lançant un doux :
- Prend ton temps.
Noélie resta là, à fixer le dos de cette porte close, songeuse.
Elle ne parvenait pas encore bien à réaliser tout ce qu'il avait pu se passer ce soir.
Ce n'est qu'après s'être dévêtue et en voyant son cou rougit et légèrement violacé par endroit que son estomac sembla pesait une tonne.
Son cœur se serra et, sous l'eau chaude de la douche, elle se remit à sangloter bien malgré elle.
Luke s'était montré violent, il l'avait saisit par le cou si fort avant qu'elle ne s'enfuit qu'elle avait un instant cru y passer. Dire qu'en plus de cela il s'apprêter à la violer.
L'angoisse et la peur étreignait toujours son ventre, tordait ses boyaux, elle se sentait déchirée par la tristesse, terriblement mal, si mal qu'elle aurait probablement hurlée à la mort si elle ne se trouvait pas chez Law.
Ici, elle se contentait de pleurer le moins fort possible, désireuse de ne pas inquiéter ou déranger son hôte plus qu'elle ne l'avait déjà fait.
Ce n'est qu'un bon quart d'heure après qu'elle acheva de se rincer.
Après s'être mouchée une bonne fois pour toute, elle entreprit de se sécher.
L'odeur de lessive mêlée à celle du chirurgien avait le don de l'apaiser. Elle se sentait plus calme, disons en sécurité ici plus que n'importe où ailleurs.
Enfilant le boxer et le t-shirt bien trop large du garçon, elle s'affaira à essuyer et sécher ses cheveux de son mieux avant de s'occuper d'essorer ses propres vêtements puis les étendre sur un étendoir replié dans un coin.
Elle inspira un bon coup, serviette sur les épaules, récupéra le pantalon qu'il lui avait prêté sans pour autant l'enfiler, puis quitta la pièce non sans omettre de passer un coup d'éponge sur le sol qu'elle avait précédemment salit.
Elle trouva le tatoué entrain de nettoyer le devant d'entré, serpillère à la main vêtu de nouveaux vêtements secs.
Restant au pied des escaliers, elle zieuta le sol humide par endroit, légèrement embarrassée.
Le petit Bepo fut celui qui alerta le noiraud de la venue de la jeune femme puisqu'il ne se gêna pas pour tracer vers elle en marchant sur l'endroit que son maitre achevait tout juste de nettoyer.
Il pesta, sourcils froncés :
- Bepo, tu te fous de moi ? Je viens tout juste de-...
Lorsque ses iris argentés croisèrent ceux azurs de la demoiselle, il se stoppa. Le silence plana quelques secondes, juste le temps de laisser au médecin de détailler la silhouette de son invitée habillée de son propre t-shirt. Qui, soit dit en passant, lui arrivait juste au dessus des genoux.
Elle s'abaissa pour caresser le chaton quelques secondes tandis que Law se reprenait et achevait sa tâche.
- Tu te sens mieux ? questionna-t-il finalement en la voyant approcher en enjambant les parties mouillées pour arriver à son niveau.
- Oui, merci... admit-elle avec un faible sourire.
Le chaton entre les mains, elle ajouta :
- J'ai posé ton pantalon sur une étagère, il était beaucoup trop grand pour moi.
En silence il opina, calant la serpillère dans le seau qui allait de paire.
La gène commençait à s'installer. Tous deux réalisaient graduellement qu'ils se retrouvaient seuls ici, sans forcément se connaitre. Dans une situation inconfortable de part le fait que tôt ou tard, il faudrait qu'elle s'explique sur la raison qui l'avait poussée à se retrouver seule dehors à une heure pareille et sous le déluge de pluie et d'orage.
- Je vais faire une lessive. exposa le tatoué histoire de briser ce silence devenu désagréable.
- Oh, ce n'est pas la peine, je peux très bien remettre mes affaires lorsqu'elles seront sèches. affirma-t-elle peu encline à profiter davantage des services et de la gentillesse du noiraud.
L'intéressé fronça ses sourcils :
- Ils ont trainés dans l'eau et la boue, c'est un nid de microbes, tu sortiras pas de chez moi sans affaires propres. rétorqua-t-il implacable et sans appel, le regard dur.
Noélie ne s'osa pas à protester, il l'intimidait un peu et la peur qui la rongeait toujours ne se faisait pas prier pour lui faire courber l'échine. Elle n'avait nullement la force de se battre pour des choses aussi futiles. D'autant que quelque part, il n'avait pas tord.
Il se radoucit en la voyant détourner le regard, mal à l'aise et soupira :
- Tu veux boire ou manger quelque chose ?
- Non ça va aller je te remercie. déclina-t-elle en caressant le crâne de la boule de poil qui ne bougeait pas d'un pouce et se contentait d'observer ces deux humains en silence depuis le départ.
Law acquiesça.
- Tu peux te poser sur le canapé, met toi à l'aise. suggéra-t-il en faisant volte face pour récupérer ses propres fringues mouillées. Je reviens.
Il disparu dans les escaliers à ces mots.
La noiraude resta debout quelques secondes avant de gagner le dit canapé, s'asseyant dans un coin, au sec.
Le petit Bepo s'allongea sur ses cuisses calmement visiblement en proie au sommeil. Attendrie, elle perpétua ses papouilles jusqu'à ce que Law ne revienne.
- Tu peux dormir ici ce soir. annonça-t-il en déposant ses propres draps sur le dossier du canapé.
- Quoi ? Non je-
- C'est pas négociable.
- Mais j-
- Tu comptes rentrer chez toi ?
- Non mais...
- Tu n'as ni portable, ni fringues, ni endroit où aller alors tu restes ici.
Elle déglutit devant son air sévère, de nouveau saisie par le stress. C'est vrai, elle n'avait rien. Elle était partie sans réfléchir. Ses vêtements étaient entrain de tourner dans la machine à laver et elle n'avait personne à contacter.
Mais bien qu'elle sache pertinemment que Law ne disait pas tout ça dans le but de la séquestrer mais bel et bien de lui ouvrir les yeux sur la réalité actuelle des choses, elle ne pouvait s'empêcher de douter.
Après tout, elle ne le connaissait pas.
Lorsqu'il s'approcha pour venir s'assoir à ses côtés, il fut refroidit de voir qu'elle s'était mise à trembler comme une feuille.
L'avait-il trop brusqué ?
C'est qu'il n'était pas doué en relations humaine, il était assez renfermé d'habitude.
Peut-être avait-il manqué de tact ? Avait-il parlé trop froidement ?
Non il n'y avait pas que ça. Et dans le fond il le savait.
- Hé...
Il n'osa pas la toucher, à ce rythme, il l'imaginait bien bondir sans prévenir avant de prendre la fuite. Incapable de prévoir comment elle réagirait, et refusant que son chaton fasse les frais d'une éventuelle impulsivité, il baissa d'un ton.
Son regard se faisait fuyant, pour autant elle ne pipait mot.
- Je te raccompagnerai demain, t'as pas à t'en faire.
Elle se raidit.
Demain ?
La raccompagner ?
Revoir Luke ?
Non, elle ne pouvait pas ! Elle avait bien trop peur ! Elle n'était absolument pas prête à lui faire face !
Triturant nerveusement ses doigts sur ses genoux, attirant l'œil vif de son hôte, elle balbutia d'une faible voix :
- Je... J-je sais pas si...
La noiraude fut incapable d'achever sa phrase. Si bien que Law le fit pour elle :
- Tu ne veux pas rentrer. écourta-t-il sans la quitter du regard.
Elle opina de la tête en réponse, faisant froncer les sourcils du chirurgien :
- Qu'est ce qu'il t'a fait ? demanda-t-il finalement de but en blanc.
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