- Je suis rentré. s'annonça le chirurgien par habitude en posant son coli sur une étagère.

Il ne fallut pas plus longtemps pour voir débarquer une boule de poils blanche dans les escaliers, suivie de près par la demoiselle.

- Law ! T'en as mis du temps, j'ai failli manger sans toi.

- T'aurais du, je t'ai déjà dis que ce n'était pas la peine.

- Non, pas question ! Je t'attends un point c'est tout !

Croisant ses bras sur sa poitrine, elle se radoucit pour lui offrir un doux sourire :

- Alors ta journée ?? Pas trop fatiguante ?

C'était devenu une habitude pour elle, de venir aux nouvelles, l'écouter raconter ce qu'il avait fait, ça l'inspirait quelque part.

Et bien qu'il ne soit pas des plus bavards, Law finissait toujours par lui raconter. Il appréciait sa compagnie, et voir qu'elle s'intéressait sincèrement à ce qu'il faisait lui faisait plaisir sans vraiment qu'il ne sache pourquoi.

Mais ce soir c'était différent. Les événements précédents tournaient en boucle dans sa tête.

Devait-il lui en parler ?

- Ça va ? T'as une petite mine... questionna-t-elle en se rapprochant.

Il fut prit de cours lorsqu'elle frôla sa joue du bout des doigts. Un long frisson le parcouru, son cœur râta un battement.

Quel était ce sentiment ? Pourquoi se sentait-il profondément attristé de connaître la vérité.

Peut-être que de savoir qu'elle attendait probablement Luke de la même façon chaque soir sans se douter qu'il la trompait en était la cause ?

Noélie était si gentille, si douce... Ce n'était pas juste. Pourquoi était-elle tombée sur cette ordure ??

- Law ? l'appella-t-elle avec inquiétude lorsqu'elle cru déceler cette lueur de tristesse dans son regard.

Bepo était assis à leurs pieds, la patte posée sur le tibia du noiraud.

La main tatouée du garçon récupéra la sienne près de son visage pour l'écarter tout doucement, en silence.

Lorsqu'elle remarqua ses phalanges abîmées, son inquiétude se décupla et la panique se lu dans ses yeux bleus.

- Qu'est-ce qu'il t'est... Tu t'es battu ??

Trois semaines qu'il la connaissait, pourtant il tenait déjà à elle plus que quiconque.

Sans prévenir, sans même réfléchir il la prit dans ses bras et enfouit son visage au creux de son cou.

Surprise elle bugga, ne réagissant pas immédiatement.

- Je suis désolé.

Quoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il lui prenait tout à coup ?? Elle ne saisissait pas.

- Luke te trompait depuis plus d'une année. avoua-t-il.

Il avait fait son choix.

Préférant qu'il soit celui qu'il lui annonce, qu'il soit celui qu'il la soutienne. Plutôt qu'elle le découvre seule dans son coin et ne se voit dévastée, incapable de compter sur quelqu'un pour la consoler.

- Je l'ai surpris dans un bar. Il y venait régulièrement depuis un an. avoua-t-il en la serrant contre lui.

Son calme, son silence lui faisait peur.

Comment allait-elle réagir ?

Ils n'étaient plus ensemble mais il savait qu'une part d'elle n'avait pas encore effacée ce qu'elle avait pu ressentir pour lui durant trois ans.

Allait-elle feindre l'indifférence ?

Fondre en larmes ?

- Il a eut mal j'espère.

- Quoi ? bugga-t-il en reculant son visage pour croiser son regard étonnamment sec et de mauvais poil.

- Tu l'as frappé assez fort non ?

- ...

- C'est tout ce qu'il mérite. souffla-t-elle avec agacement le laissant pantois.

Parmi toutes les réactions qu'il s'était imaginé, celle ci était passée à la trappe.

- Je pense qu'il mettra un moment avant de s'en remettre oui. finit-il par admettre un peu déstabilisé.

- Bien fait ! ricana-t-elle avec ravissement.

Cette fille... Était vraiment surprenante.

Il décida de la lâcher, se sentant un peu idiot du coup. Faut croire qu'il l'avait sous estimée... La voir aussi dévastée sous la pluie ce soir là lui avait laissé croire l'espace d'un instant qu'elle se laissait aller plus facilement.

Toutefois elle agrippa son sweat pour venir le serrer dans ses bras à son tour.

- Attend... le retint-elle.

La laissant faire en baissant son regard dans sa direction, il la vit fermer les yeux en collant sa joue contre son pectoral couvert.

- Merci... souffla-t-elle comme apaisée. Merci Law. T'étais pas obligé de faire ça...

Il referma de nouveau ses bras autour de ses épaules sans la quitter des yeux.

- Si. Ça me démangeait depuis un moment. admit-il avant de la sentir rire tout bas.

Ses bras dénudés et clairs se resserrèrent autour de lui un peu plus fort. Le sentir si près lui faisait du bien. Elle appréciait leur proximité, elle appréciait sa chaleur, son contact.

Sans réfléchir il posa une main sur ses cheveux, les lui caressant avec tendresse.

Il la couvait du regard, appréciant qu'elle se détende à ce geste contre lui, admirant sa capacité à passer à autre chose.

Accessoirement il espérait qu'elle n'entende pas les battements de son cœur qu'il jugeait trop rapide.

Sortit de ses songes et dans l'espèce de bulle dans laquelle il venait de se plonger, il grimaça en sentant les griffes de Bepo grimper le long de sa cuisse.

La jeune femme recula à peine son visage lorsqu'elle sentit la frimousse du chaton la pousser pour venir se loger entre eux.

Law râla tandis que Noélie se mit à rire, lâchant finalement le tatoué pour venir prendre le petit animal dans ses bras et couvrir son bidon de bisous.

Le noiraud les observa d'un air grognon mais ne pipa mot pour autant, entamant sa marche vers la cuisine pour mettre le couvert.

La fine équipe dîna dans la bonne humeur finalement jusqu'à ce qu'il soit l'heure de se séparer pour gagner leurs lits respectifs.

C'est en sortant de la douche que Law remarqua que la jeune femme ne dormait pas encore, la lumière sous la porte de sa chambre en témoignait.

Lui n'était pas fatigué non plus, l'envie de passer un peu plus de temps avec elle le titillait mais sa fierté l'en empêcha.

Bepo par contre ne se fit pas prier, planté devant la porte de la salle de bain en attendant son maître, il ne manqua pas de remarquer l'intérêt que ce dernier portait à la chambre.

C'est la raison pour laquelle il se mit à miauler brusquement histoire d'attirer l'attention.

Le tatoué, à peine vêtu d'un t-shirt blanc et d'un short noir tacheté de gris eut un léger sursaut. Instantanément son regard se posa sur le félin d'un air accusateur :

- Boucle la tu veux. râla-t-il à voix basse tandis que son cœur s'emballait.

Trop tard pour le gronder, le petit obtenait déjà gain de cause, la porte s'ouvrait sur la demoiselle totalement réveillée.

- Ah t'es là, c'est pour ça qu'il miaule. soupira-t-elle rassurée tandis que le tatoué passait une main nerveuse dans ses cheveux.

- Désolé, il est agaçant... grogna-t-il en déviant son regard sur le côté.

- Non ça va, je dormais pas de toute façon. sourit-elle amusée.

- Tout de même. Aller viens là. ordonna-t-il à l'intention du blanc qui, malicieux, se carapata à l'intérieur de la chambre. Que- Bepo ! Reviens ici dépêche toi ! grogna-t-il exaspéré et agacé.

- Il n'a pas l'air fatigué lui non plus. rit-elle. Vous n'avez qu'à rentrer tous les deux, tu boss pas demain si ?

- Non mais...

- Ça me gène pas d'avoir un peu de compagnie de temps en temps, tu travailles trop souvent, on se voit que le soir pour manger.

Law souffla du nez en la voyant faire volte face.

C'est ce qu'il voulait au départ. Venir ici. Mais pas dans ces conditions. Il fronça ses sourcils en remarquant l'air satisfait du chaton.

"Ça mon ami je le retiens..." grommela-t-il intérieurement.

- Je vais visiter des apparts ce week-end, tu voudras venir ? proposa-t-elle en s'asseyant sur la chaise roulante devant le bureau.

Il fronça ses sourcils en entrant finalement dans la chambre :

- Tu cherches toujours des apparts ?

- Oui, je ne vais pas crécher ici indéfiniment, c'est pas hyper adapté pour deux, niveaux chambre. Te voir dormir sur le canapé en bas sans intimité tous les jours ça m'embête un peu. avoua-t-elle en faisant défiler les annonces.

- Ça ne me dérange pas.

- Arrête. Tu peux même pas inviter de filles je suis tout le temps là, ose dire que ça ne te dérange pas.

- ...

Il n'avait pas vraiment le temps d'y penser, mais c'est vrai que des fois, c'était un peu embarrassant de devoir se satisfaire seul en bas en espérant qu'elle ne le surprenne pas.

Toujours est-il que l'idée de la voir s'en aller le dérangeait.

- Alors ? Tu m'accompagnes ?

- Non. C'est à toi de choisir.

Elle soupira profondément :

- Je voulais quand même un avis supplémentaire.

- Tu n'as pas d'amie pour ça ? souffla-t-il en se plaçant derrière elle pour jeter un oeil aux annonces malgré tout.

- Non pas vraiment... Pas ici du moins.

- Tu devrais sortir plus souvent.

- Je sors pour me promener et faire les courses déjà.

- Je plaisante pas.

- ... Ça ne m'intéresse pas.

Inutile d'insister il le voyait, c'est pourquoi il soupira en croisant ses bras :

- Tête de mule.

- Oui ça je sais. sourit-elle amusée en choppant une feuille de papier vierge pour y inscrire les adresses.

Le dessin qu'elle découvra en la récupérant sans le vouloir attira l'attention du garçon.

Il eut tôt fait de lever un sourcil tandis qu'un sourire moqueur prenait place sur son visage.

Ses doigts fins récupérèrent le papier pour le porter à son regard :

- Chirurgien de la mort, vraiment ? releva-t-il narquoisement.

La jeune femme se raidit brusquement avant de se tourner rapidement dans sa direction :

- Ah ! Voleur ! Regarde pas ! Rend moi ça ! s'écria-t-elle vivement en bondissant du siège pour la lui dérober.

Il leva la feuille en l'air, malicieux :

- Je suis quand-même un minimum concerné tu ne penses pas ? se moqua-t-il en la fixant d'un oeil mesquin.

- Oui mais non ! T'étais pas sensé voir ça ! râla-t-elle les joues s'empourprant petit à petit.

Tendant son bras en l'air, elle espérait atteindre son objectif vainement, Law détaillait son propre portrait avec attention :

- Pourquoi ce bonnet nordique ?

- Pasque ça allait avec ton style de fringues tachetées ! Rend le moiii !!

- Et le sabre ?

- T'es grand, ça t'allais bien c'est tout ! Dooonneuuh ! elle se rapprocha pour tirer sur son t-shirt dans l'espoir que ça lui fasse baisser la main.

Peine perdu, seul son sourire s'agrandissait tandis que ses iris argentés restaient prostrés sur le dessin.

- Mon tatouage sur le torse ne ressemble pas à ça.

- Comment je suis censée le savoir !? pesta-t-elle sans en démordre, sautant pour arriver à ses fins.

Il esquiva habilement :

- Les muscles par contre tu les as bien détaillés~ ricana-t-il pas peu fier en remarquant le torse et le début des abdos dévoilés par la chemise entrouverte.

- L-la ferme ! rougit-elle embarrassée.

- Pourquoi chirurgien de la mort ? finit-il par questionner en plantant cette fois ses yeux dans les siens.

- T'as écrit DEATH sur tes doigts, je m'en suis inspirée c'est tout ! bouda-t-elle en se plantant devant lui, bras croisés.

Impossible de rivaliser avec sa taille.

- J'aime bien.

- Quoi ? fit-elle en croyant avoir mal entendu.

- Ça en jette, j'aime bien. sourit-il un brin amusé.

- Vraiment..? C'est pas la question ! Donne le moi !

- Non je le garde.

- Mais-

Sourire carnassier et sourcils froncés il la coupa :

- T'as pas demandé mon autorisation pour me dessiner que je sache ? Je pourrais te poursuivre pour ça. Alors j'le garde.

- Pff. Je l'aimais bien moi ce dessin... bougonna-t-elle pour elle même, boudeuse.

- Qu'est-ce que t'as dis ?

- Rien. grogna-t-elle avant qu'une idée ne germe dans sa tête. Si tu me le rends, je te donnerais celui que j'ai fais de Bepo.

- Est-ce du chantage ?

- À prendre ou à laisser !

Law sembla sincèrement considérer l'idée puisqu'il laissa planer le silence en la fixant intensément.

- Dans ce cas, tu devras redessiner le tatouage sur mon torse.

- Tu veux que je le modifie ?

Il acquiesça d'un signe de tête la faisant soupirer :

- Bien, je vais le faire, il me faudra le modèle. réclama-t-elle en retournant à son bureau pour récupérer le dessin de Bepo.

- C'est pas un problème. Deal ?

- Deal.

Un sourire satisfait prit place sur les lèvres du garçon, ils échangèrent les feuilles.

Le noiraud parût surprit :

- Un ours polaire ?

- Ses oreilles courtes m'y ont fait penser.

- Et la tenue c'est pour quoi ?

- Vous êtes des pirates ! Et lui c'est ton navigateur et ami ! présenta-t-elle joyeusement en se munissant d'une gomme et d'un crayon à papier.

- Tu saurais me repasser les contours au stylo noir ? questionna-t-il avec intérêt.

- Feutre fin, oui je peux.

Il le lui rendit :

- J'aimerais beaucoup.

Pour le moins heureuse de pouvoir lui rendre ce petit service et d'autant plus de savoir qu'il aimait sincèrement ses dessins, elle le récupéra et mit ça de côté :

- J'te fais ça d'ici lundi. sourit-elle.

Il opina d'un signe de tête puis retira son t-shirt, la laissant pantoise tout en s'asseyant sur le lit où le chaton pionçait.

- ... M-mais qu'est-ce que tu fous !? s'exclama-t-elle non sans le mater malgré ses plaintes.

- Tu voulais le modèle non ? Le tatouage tu te souviens ?

- Oui mais- Argh ! Je m'y mets ! se reprit-elle sous l'œil narquois de son colocataire.

- N'en profite pas trop quand même. sourit-il lourd de sens.

- La ferme !! rougit-elle en se mettant au dessin.

Law l'observa dessiner, fasciné pas la manière fluide dont elle s'y prenait. Le regard professionnel qu'elle posait sur lui, ses mouvements de poignet, souples et précis, l'intensité de sa concentration, de ses yeux.

Il se sentait transpercé de part en part.

Ça avait quelque chose de grisant.

Il aimait ça.

- J'ai terminé.

- C'était rapide. il se redressa et s'approcha dans le but de voir le résultat.

- Ce n'était que de petites retouches. T'en penses quoi ? Ça te va là ?

- C'est plutôt à moi de te poser la question étant donné que c'est toi qui va le garder. il se pencha par dessus son épaule pour murmurer. Ça te plaît ?

Le noiraude déglutit, incapable de contenir un frisson en sentant son souffle faire frémir l'une de ses mèches blanches.

- Ça me plaît. murmura-t-elle d'une voix à peine audible.

Il recula tandis qu'un sourire satisfait étirait ses lippes.

Pourquoi se sentait elle frustrée qu'il s'en aille aussi vite ?

- Viens avec moi.

- Pardon ? demanda-t-il en se rhabillant.

- Demain, viens avec moi s'il te plaît.

Fixant la jeune femme d'un air indescriptible il finit par répondre :

- Pourquoi tu tiens tant à ce que je t'accompagne ?

- Je serais plus à l'aise si tu viens avec moi. "Et quelque part, j'ai envie de passer plus de temps avec toi... Je crois..." songea-t-elle embarrassée et distraite.

Il soupira :

- C'est à quelle heure ?

- Dix heures demain matin.

- Et si je veux faire la grasse mat ?

- C'est pas ton genre.

- Mmh. Tu m'en devras une.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Des onigiris.

- ... Répète un peu ?

Il détourna le regard, embarrassé.

- Fais moi des onigiris.

- Hein ? C'est tout ? elle pouffa. T'es trop mignon...

- Eh ! J'te permet pas ! râla-t-il honteusement tandis qu'une veine pulsait sur sa tempe.

- Quoi ? Tu rougis~ ? Mooow... taquina-t-elle à son tour, bien décidée de lui rendre la monnaie de sa pièce.

- La ferme !

- Dommage que j'ai pas mon appareil sous la main pour enregistrer ça... Quoi qu'en quelques coups de crayons...

- Je t'interdis ! s'outra-t-il.

- Tu n'as aucun pouvoir sur moi très chère~ se moqua-t-elle narquoisement.

Il rit jaune :

- Me cherche pas trop... lança-t-il sérieusement, plantant son regard dans le sien avant qu'elle ne se lève pour venir lui tenir tête au plus près, sourire provocateur aux lèvres.

- Sinon quoi ?

- Sinon tu risques de découvrir ce dont un chirurgien de la mort et capable. menaça-t-il en levant son menton pour souffler ses mots près de ses lèvres.

La noiraude tressaillit. Parcourue de puissants frissons dans le bas ventre, ses prunelles bleues s'arrondirent de stupeur tandis qu'elle réalisait l'ampleur et la signification que ces mots pouvaient sous entendre.

Est-ce qu'il serait réellement capable de l'embrasser simplement pour lui montrer sa supériorité ?

Elle n'avait jamais imaginé découvrir cette facette de lui.

Mensonge.

Elle y songeait tout le temps.

Autrice de manga pour adultes, ses pensées déviaient souvent en direction de sujets obscènes.

Plus particulièrement sur son colocataire qu'elle trouvait quand-même vachement attirant et désirable.

Persuadée qu'il était du genre dominant, elle avait honte d'admettre l'avoir déjà imaginé entrain de coucher avec d'autres femmes. Des scénarios tous plus érotiques et excitants les uns que les autres.

Mais là, à cet instant, c'est elle qu'elle imaginait couchée entre ses bras, goûtant à ses lèvres avidement à mesure que ses longues mains glissaient le long de son corps.

Elle en tremblait déjà, son regard était d'une telle intensité qu'elle en venait à se demander s'il ne pensait pas à la même chose.

Et si...

Non impossible. Il semblait bien trop serein et impassible pour imaginer ce genre de choses.

Loin d'imaginer que le palpitant du garçon battait au delà du tempo, que l'envie de prendre possession de ses lèvres lui traversait également l'esprit en même temps que ses sens et son envie se réveillaient, elle finit par détourner le regard :

- Ça va t'as gagné, j'arrête. souffla-t-elle en le ramenant à lui.

Il sembla avoir eu du mal à la lâcher. Mais il l'avait fait. Étreint d'une certaine frustration, il fronça ses sourcils et mima l'indifférence.

- J'aime mieux ça.

Puis, faisant volte face, il appela Bepo qui, ensommeillé, finit par lui emboîter le pas.

- Demain matin, neuf heure et demi, ne sois pas en retard ou je ne viendrai pas. lança-t-il par dessus son épaule en lui jetant un dernier regard.

Elle hocha vivement la tête en réponse avant qu'il ne referme la porte et qu'elle ne s'affale sur le lit.

- Bon sang... soupira-t-elle en passant une main sur son visage.

Elle la sentait, l'humidité présente entre ses cuisses. Réaction chimique naturelle. Law avait un sex appel conséquent...

De son côté, l'intéressé dépliait le canapé en silence, la tête ailleurs.

Il sentait le sang qui pulsait dans son entrejambe, heureusement qu'il n'était pas resté plus longtemps, ça n'avait pas eu le temps de trop gonfler. Toujours est-il que ça le gênait.

Être attiré à ce point par cette fille vraiment... Quelle plaie.

Obligé qu'il ne cesserait de l'imaginer au plus près dès aujourd'hui. Il était frustré et l'idée de sentir sa peau nue entre ses doigts le faisait se tendre bien trop rapidement à son goût.

- Quelle merde... souffla-t-il en passant une main sur son front.