Chapitre 2
Je repense au repas qui vient de se dérouler. Après m'être servie, je suis allée manger seule à une table jusqu'à ce que Astrid et Iduun me rejoigne en me félicitant. Elles sont bien plus amicales que je ne l'imaginais. En plus elles avaient l'avaient l'air très heureuses. D'après elles je me suis fait des amies car ça fait un moment que Erica et Ingrid agacent tout le monde et le fait que je les fasse taire à apporter énormément de satisfaction à la plupart des gens du self. Apparemment elles passent leur temps à se disputer pour un rien et se sont des filles détestables et à éviter. Pourtant je ne peux m'empêcher de me sentir redevable à Ingrid, puisque c'est elle qui m'a sorti du gouffre. Mais tout de même les rumeurs disent qu'elle est insupportable et qu'elle se croit au-dessus de tout le monde.
Personne ne s'est joint à Astrid et Iduun, elles m'ont l'air inséparable mais pas particulièrement populaire.
Une voix me tire de ma rêverie
-Par ici tout le monde. Rassemblées vous toutes ici.
Je me lève de la table où je suis assise et je me rends à la porte d'entrée de la salle à manger. En face de moi se trouve une femme plutôt petite et rondouillarde.
-Bonjour à toutes et tout particulièrement à toi car tu es nouvelle il me semble reprend-t-elle en se retournant vers une jeune fille rousse à la peau très blanche et l'air timide
-Heu non...répondit elle. Moi je suis arrivée le mois dernier, je m'appelle Hilde vous vous souvenez ?
-Ha bon j'aurais juré pourtant... Mais si ce n'est pas vous qui est ce ? Ne me dites pas qu'elle n'est pas encore arrivée et que je me suis trompée de jour et qu'elle arrive demain ?
-Non, intervint je en levant la main, je suis là !
-Oh, pour une fois que je n'ai pas fait d'erreurs s'exclame-t-elle joyeusement. Et qu'elle est votre nom ma petite ?
-Je suis ...
Alors que je m'apprête à dire mon prénom les paroles de Ingrid me reviennent. Je ne suis pas obligée de reprendre mon ancienne identité, je peux devenir quelqu'un d'autre. Mais je ne peux le faire que maintenant.
-Excusez-moi, me pressa-t-elle, je n'ai pas entendu, vous avez dit vous appelez comment ?
-Solveig, je me nomme Solveig, clamai-je comme pour m'attribuer une identité qui n'est pas vraiment la mienne.
-Bien. Je serai votre professeur pour aujourd'hui, et je vous préviens que ce que vous aurez à faire ne seras pas très amusant mais démontrera assez rapidement votre potentiel. Autrement dit travaillé bien et la suite sera très simple. Mon nom est Helga. L'exercice du jour sera...
Elle lève son doigt et un éclat de malice passe dans ses yeux.
-Vous devrez-vous accrochez mes petites chéries car nous allons faire un peu de grimpette au pic des comètes.
Des soupirs et des grognements s'élèvent derrière moi, ainsi que quelques petits commentaires.
-Et je ne veux pas vous entendre râler on fait ça dans la joie et la bonne humeur, clame joyeusement le professeur, suivez -moi !
Elle nous entraine parmi les couloirs du château puis, nous atteignons une porte. Un vent frais s'en échappe et lorsque je suis enfin dehors un sentiment de liberté s'empare de moi. J'ai le sentiment de redécouvrir l'extérieur.
-Je ne vois pas ce qui te réjouis, grogne Astrid, ça va être dur, inutile et long
-Peut-être, mais moi ça fait trois jours que je ne suis pas sorti dehors et c'est dingue comme c'est ravivant
-Super mère nature, vraiment très beau discours. Je ne suis pas certaine que tu nous fasses le même en revenant, réplique Iduun qui venait de nous rejoindre.
Ses cheveux noirs et lisse encadre son visage. Ses yeux en amande la font ressembler à une princesse indienne.
-Peut-être mais pour l'instant je suis heureuse d'être là.
Je m'élance alors dans la pente à petite foulée en inspirant l'air à plein poumon. Je dois bien admettre la vérité être ici c'est plutôt agréable. Depuis le début de mon séjour j'ai passé mon temps à vouloir partir mais aucune d'entre elles n'a tort, je ne suis pas prête. Ma position, dans le combat qui a engendré ma mort, était ridicule. Je n'ai même pas blessé mon adversaire. Je n'étais qu'une proie et il m'a chassé telle une bête. Il faut que je m'entraine à me battre. Cela ne causera que ma perte de me rebeller. Quitte à finir dans les brumes du néant autant que ce soit parce que j'ai perdu contre un monstre plutôt qu'à cause du fait que j'ai joué les insolentes. Tant pis que le fait d'obéir soit humiliant parce que pour une fois je pense que ça en vaut la peine.
Au bout d'un moment Helga s'arrête et pose par terre l'énorme sac qu'elle avait sur le dos.
-Allez, cria-t-elle, chacune d'entre vous prend un baudrier et un descendeur.
J'enfile mon baudrier et je le serre. Puis j'attrape un descendeur
-C'est beaucoup trop grand, s'énerve Iduun en tentant de serré son baudrier.
En même temps il faut dire qu'elle est vraiment mince. On dirai qu'un coup de vent pourrai la casser contrairement à Astrid qui est plutôt grande et bien bâtie.
-Attends je vais t'aider, s'exclame Astrid
-Je n'ai pas besoin qu'on m'aide, répondit sauvagement Iduun
Ses cheveux noirs encadrent son visage rouge d'agacement. Ses yeux verts furibonds lancent des éclairs en direction d'Astrid.
-C'est bon calme toi, lui lança calmement cette dernière en agitant ses mains en signe de paix.
Iduun soupira
-Désolé, c'est juste que ça m'énerve d'être aussi frêle. Je n'effraie personne, je ne gagne aucun combat. Je ressemble à une menthe religieuse avec une épée dit-elle tristement.
Je soupir de désespoir et lève les yeux au ciel.
-Quoi, il y a quelque chose qui te dérange ? Si c'est le cas vas y exprime toi, me provoqua t elle
-C'est juste que... Tu ne penses pas qu'il y a plus important dans la vie. Sérieusement tu ne trouves pas que c'est totalement nunuche. Apprend à tenir une épée et tu verras que tu en gagneras des combats. Mais je ne crois pas que tu y arriveras en pleurnichant.
Sur ses mots je tourne sur les talons et je m'en vais. Astrid me rattrapa par le bras
-Tu vas où comme ça, me demanda-t-elle les sourcils froncés
-Je vais chercher des descendeurs, lui répondit je, entre mes dents
Je me mis alors à marcher jusqu'au sac d'un pas décidé et attrape les trois derniers descendeurs.
-Solveig, m'apostrophe Erika, Quesque tu fais avec ça ? dit-elle en désignant ce que je tenais dans les mains
-Ce que je veux je n'ai pas à me justifier auprès de toi lui, répondit je froidement
Elle se mit alors à me barrer le passage
-Sauf qu'au cas où tu ne l'aurais pas noté je n'en ai pas.
-Je ne vois pas en quoi ça me concerne, répliquai-je d'un ton acerbe
-Tu devrais pourtant parce qu'il y en avait le bon nombre avant que tu arrives, ricane-t-elle en prenant un air supérieur
-Pourtant si j'ai bien compris le principe une fille arrive tous les mois et une autre part. Donc le nombre devrais rester le même, non ? l'interrogeai-je
-Et bien figure toi la, que la fille qui doit partir ne s'en va que douze heures après celle qui est arrivée, s'exclama-t-elle sur un ton méprisant en me toisant de haut en bas
-Et bien dans ce cas c'est mal organisé, et je n'y suis pour rien, m'emportai-je. De plus je suis arrivé depuis quatre jours
-On considère que tu es arrivé au moment où tu entre dans la cafétéria. Donne-moi ton descendeur, aboya-t-elle, c'est parce que tu es là qu'il en manque un.
-Tu veux un descendeur ? Et bien viens le chercher.
Subitement elle se mit à courir dans ma direction et elle me heurta en plein fouet nous envoyant rouler au sol. Mes mains agrippent sa veste avec rage. Elle tente de me griffer au visage mais je la mords dans la nuque la forçant à me lâcher.
-Ça suffit, clame la voix de stentor de Helga, arrêtez tout de suite
Deux filles, plutôt grande nous attrapent par les épaules et nous séparent.
-Erika, gronda le professeur, il me semble que ce n'est pas la première fois que je te reprends. Cette fois tu seras sanctionné, tu viendras ce soir à vingt heures tapantes. Quant à toi...
Elle s'arrête dans son discours pour me fixer de ses yeux noirs avec sévérités.
-Cela ne fais que quelques heures que tu es arrivés et tu oses déjà provoqués le désordre. Puisque c'est la première fois et que c'est ton premier jour tu prends seulement un avertissement. Tu devras faire une tâche ménagère et si tu recommences par contre...
Ses yeux se plissent en signe d'avertissement.
-Bien, s'exclama une des deux filles qui venaient de nous empoignées, le spectacle est fini, terminées de vous équiper !
Une fois que nous avons fini notre professeur reprend la tête de la marche. Nous avançons vers l'orée du bois puis nous tournons à gauche. Tandis que nous longeons la lisière de la foret quelque chose me parait bouger entre les arbres. Je tente d'apercevoir ce que ça pourrait être mais je ne distingue rien. Mes pieds cherchent des prises dans la terre boueuse. Je me rends alors compte que nous avons les pieds dans une rivière. Celle-ci sort de la forêt dévale la prairie et atteint le château. Notre château paraissent minuscules par rapport à l'immense mur de pierre qui se dressent derrière.
-C'est le mur de la trahison que tu regardes ?
La voix me surprit et je sursaute et je me retourne pour voir qui me parle
-Je t'ai fait peur, me demanda Hilde
-Non, non, répondit je précipitamment c'est juste que je...
Je m'interrompis au milieu de ma phrase pour regarder la rousse qui de plus près me parut bien plus blonde. C'est probablement parce que tout à l'heure elle était dans l'ombre.
-Pourquoi l'avoir appelé le mur de la trahison, l'interrogeai-je troublé
-Ce mur a été fondé lorsque Frigg, une très puissante déesse a rejoint les monstres du Ragnarök. Elle était la femme de Odin, quand elle a rejoint les ennemis des dieux elle aurait dû être condamnés à une errance éternels dans les brumes du néant. Seulement les valkyries ont pris sa défense, le combat livré contre les dieux fut rude et beaucoup d'entre nous y perdirent la vie. Nous dûmes battre en retraite et Odin nous bannis du Walhalla. Il dressa se mur pour nous montrer combien nous étions inutiles et que des blocs de béton pouvaient nous retenir. Si nous survivons c'est grâce aux Grégoriens.
- D'accord, lui répondit je, en tentant d'assimiler toutes ces informations. Mais pourquoi Frigg nous as trahi ? Et qui sont les grégoriens ?
-La première question est grand mystère pour tout le monde. Personne ne sait pourquoi Frigg nous as trahit. Les grégoriens sont des forgerons qui se sont rebeller lorsque Odin as fait dresser le mur. On ne peut les voir qu'à la pleine lune. Ils nous donnent des armes. Ils habitent dans la forêt là-bas.
Elle me désigna une forteresse au milieu des arbres
-Vous ne savez même pas ce qui as poussé Frigg à la trahison et vous vous êtes tout de même battues au point de vous retrouver dans cette situation précaire, m'exclamai-je choqué
-Si Brylhid donne un ordre nous obéissons. Laisse-moi deviner tu vas me demander qui est Brylhid, se moqua-t-elle un peu
-Non, répondit je avec fierté, Astrid me l'a dit c'est la cheffe des Valkyrie. On ne joue pas les fortes têtes avec elle.
-Tu as tout compris.
-Allez on avance plus vite que cela, beugla Helga
Je couru rejoindre Astrid et Iduun, elles me regardèrent d'un mauvais œil sans s'arrêter. J'ai stoppé ma course je n'étais visiblement pas la bienvenue. Tant pis songeai je.
Sauf que s'arrêter brutalement au milieu d'une file de gens qui court c'est tout sauf une bonne idée. Sans prévenir la fille de derrière me rentra dedans, m'envoyant au sol. Je me retournai pour apercevoir qui venait de m'humilier. Mais à la place mon regard croisa le visage d'Astrid et Iduun qui étaient absolument mortes de rire. Je pense tout d'abord qu'elles se moquent de moi, mais Iduun me tends une main pour m'aider à me relever.
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