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Prologue

- Vendredi 18 juin 2021 -

L'index porté à sa bouche, il rongeait les peaux mortes et cuticules qui se trouvaient sous ses dents, bien qu'il soit déjà à sang. Le goût amer de la rouille ne quittait pas sa gorge et, malgré le dégoût qu'il ressentait pour cette saveur, il était incapable de s'arrêter.

Après s'être fait virer du domicile par sa frangine, qui ne supportait plus de le voir tourner en rond comme un lion en cage, il avait finalement enjambé Saol. Instinctivement, les foulées de son compagnon l'avaient guidé jusque-là.

Assis à même le sol, la rudesse des cailloux amortie par son pantalon, il profitait du calme alentour pour faire descendre la pression, apaiser son angoisse. Le temps était flou dans son esprit. Il ignorait depuis combien de minutes il était assis ainsi, mais force était de constater que son palpitant avait retrouvé un rythme plus doux, moins intense.

Un léger rictus se dessina sur ses traits. L'ironie de la situation était surprenante. Le lieu où il trouvait refuge dans pareille situation était celui qui l'avait pourtant accablé de tristesse à bien des reprises.

Un léger hennissement de Saol le fit sortir de sa léthargie. Ses doigts glissèrent une dernière fois sur le sol avant qu'il ne se décide à se lever.

— A bientôt, souffla-t-il, sachant pourtant qu'il n'obtiendrait aucune réponse.

Le gravier craqua sous ses pieds, brisant le silence au rythme de ses pas.

La longe attachée à un arbre non loin, Saol n'avait pas bougé. Il broutait l'herbe qui s'offrait à lui à l'abri des rayons du soleil, grâce aux quelques bouleaux qui l'entouraient. Il était calme, mais il savait que, dès qu'il serait en selle, le hongre retrouverait toute sa vivacité pour rentrer au domaine.

Arrivé à ses côtés, il laissa la pulpe de ses doigts cajoler son flanc, arrachant un léger grondement à l'animal.

Plusieurs dizaines de minutes plus tard, les sabots de l'étalon résonnèrent dans l'allée des écuries. Les hennissements de ses compagnons se firent entendre. Jules inspira à plein poumons, revigoré. Il avait toujours vécu avec le fumet des canassons et, à l'incompréhension de beaucoup, il aimait ces émanations. Celles d'une odeur rassurante. Celle qui signifiait qu'il était chez lui, dans un endroit connu et aimant.

Sa paume flatta le flanc de Saol qui se régalait de la carotte, glissée entre ses babines, quand le bruit d'un moteur puis le cri de sa sœur retentirent dans la cour.

— Tutur !

Aucun doute, Arthur venait d'arriver et le poids qu'il sentait sur ses épaules le quitta.

Un sourire aux lèvres, il se dirigea vers la cour. Son regard se posa sur sa famille au moment où sa sœur sautait dans les bras d'Arthur, tel un boulet de canon. Sous l'impact, le concerné recula de plusieurs pas et évita la chute uniquement grâce au grand gaillard qui se tenait derrière lui.

— Mémé.

Ses bras se refermèrent sur le bas du dos de la jeune femme, dans une accolade ferme. Le nez enfoui dans la chevelure rousse de sa sœur, un sourire s'imprima sur ses lippes lorsqu'elle répliqua :

— Arrête avec ce surnom.

— J'arrêterai le jour où tu cesseras de m'appeler Tutur.

— Va pour mémé, alors.

Leurs rires se mélangèrent et se confondirent, bien que celui de Mélanie soit plus cristallin. Elle finit par quitter l'étreinte de son petit frère, pour se poster à ses côtés. L'une de ses mains glissa dans la chevelure coiffée de ce dernier.

— Tu dois en faire tomber des cœurs.

— Arrête, répondit-il.

Il était gêné – d'autant plus que c'était lui qui avait le cœur brisé – et se dégagea de son emprise, les joues légèrement rougies, ce qui arracha un sourire à leur aîné.

Mélanie était la plus franche de la famille. Elle disait ce qu'elle pensait, sans réfléchir, sans se préoccuper de l'impact que ses paroles pouvaient avoir. C'était autant une qualité qu'un défaut. Certains étaient heureux d'entendre ses paroles de satisfaction, d'autres se vexaient quand elle tenait des propos pouvant être blessants.

— Hey, morveux !

Arthur tourna son regard à l'entente de cette voix. Il se précipita dans sa direction, avec le même élan que Mélanie avait eu quelques minutes plus tôt. Il atterrit dans ses bras, mais, contrairement à sa sœur, Jules ne bougea pas d'un cil quand il le réceptionna.

— Tu vois qu'il va bien, se moqua Mélanie quand il desserra son étreinte.

Elle adressa un clin d'œil à leur attention, auquel il avait envie de répondre en lui tirant la langue, mais il s'abstint.

— Tu t'es inquiété ? interrogea Arthur, les yeux fixés dans sa direction.

Il haussa négligemment les épaules, mais son petit frère n'était pas dupe. Évidemment, qu'il s'était inquiété. Il avait indiqué arriver en fin de matinée, début d'après-midi au plus tard et voilà qu'il était presque dix-huit heures. Comment pouvait-il faire autrement ?

— Désolé, souffla Arthur en posant sa main sur l'épaule de Jules pour confirmer qu'il était bien là. On devait arriver plus tôt, mais l'un d'entre nous n'était pas décidé à se dépêcher.

Arthur fit un signe de tête en direction du véhicule, sur lequel étaient adossés ses deux amis. A leur vision, Jules n'eut aucun mal à déterminer lequel avait eu le plus de difficultés à se réveiller.

Le premier était adossé sur la portière passagère. Son short en jean, ample et arrivant au niveau de ses genoux, ne faisait qu'accentuer la finesse de ses jambes. Son tee-shirt noir contrastait avec sa peau pâle, soulignant là aussi ses muscles secs. Ses cheveux blonds étaient en parfaite adéquation avec ses yeux ambrés – totalement éveillés et alertes - et ses lèvres pales. Sa carrure était loin d'être impressionnante, mais il ne doutait pas des dégâts qu'il pouvait occasionner en colère. Les gringalets étaient souvent les plus nerveux.

Le second, lui, était appuyé sur le capot du véhicule, presque assis sur celui-ci. Ses courtes jambes étaient enfermées dans un jean sombre. Ses pieds étaient recouverts d'une paire de converse blanche – mauvais choix pour venir ici. Son torse, lui, était enfermé dans un tee-shirt blanc, col en V, laissant apparente une fine chaine en argent.

Son visage était imberbe et son regard dissimulé derrière une paire de lunettes de soleil sombre – certainement pour cacher des cernes. Pourtant, Jules n'avait aucun mal à deviner que le regard qu'il posait dans leur direction était comme le rictus qu'il arborait. Le rencontrant pour la première fois, il était incapable d'en définir la nature. Néanmoins, il était assez lucide pour dire que ce n'était pas un signe de joie.

— Jules, Mélanie, je vous présente Raphaël et Louis. Les mecs, voici mon frère et ma sœur.

Jules fit les quelques pas qui le séparaient d'eux, puis tendit sa main dans la direction de Raphaël. Sa poigne était ferme et franche, confirmant ce qu'il avait pu penser. Énervé, il devait faire des dégâts. Son bras prit ensuite la direction de Louis, mais, contre toute attente, sa main ne bougea pas et il le détailla de haut en bas.

— Louis ! s'exclama Arthur. Arrête de faire ton citadin à la con.

Pour toute réponse, ledit Louis adressa un doigt d'honneur à Arthur, auquel ce dernier répondit de la même façon... tout en arborant un sourire sur ses lèvres.

— Je suis crevé, tu me montres mon pieu ?

Et c'est après cette phrase qu'il quitta l'avant du véhicule, esquissa une grimace quand ses pieds atterrirent non loin d'un crottin, ignorant toujours la main tendue.

Les quelques jours de vacances en présence de ces énergumènes s'annonçaient longs.

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