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Chapitre 30

- Mercredi 25 août -

— Ça va, fiston ?

La main vieillie de François se posa sur la sienne pour stopper ses mouvements désordonnés. Jules souffla, son regard ne quittant pas ce contact des yeux. Ces doigts abîmés par le travail, par la vie, par l'alcool. Cette même main qui, quand il était enfant, lui prodiguait des chatouilles, des câlins. Elle était autant rassurante qu'effrayante.

Jules zieuta vers l'entrée de l'étable, lorsqu'il entendit les voix accompagnées de petits rires. Arthur et ses amis passaient à quelques mètres d'eux. Son cadet adressa un léger signe de la main en direction de sa famille. Là où, quelques jours plus tôt, le jeune Vidal aurait profité de l'occasion pour venir taquiner ses lèvres, il ne prit même pas la peine de lui adresser le moindre regard.

Un nouveau soupir se fit entendre. Il ne pensait pas merder autant, lorsqu'il avait poussé Louis à passer la journée avec ses amis, plutôt qu'avec lui. Ce n'était pas parti d'une mauvaise intention. Il se laissait bien trop distraire par cette peau crémeuse, par ces muscles dansant, par sa voix, ses sourires, par Louis tout simplement. Seulement, son amant semblait l'avoir mal pris.

— Je ne sais pas trop. C'est Louis.

Jules n'en dit pas plus, reprenant ces gestes saccadés, lui, si ordonné d'habitude.

— Il est distant depuis deux jours. Et je n'arrive pas à comprendre pourquoi.

Jules glissa une main lasse sur son visage. Il était décontenancé. Il sentait Louis s'éloigner. Ces baisers étaient inexistants, ces câlins absents. Il ne repoussait pas Jules lorsque ce dernier venait vers lui, mais il n'était plus l'instigateur de ces moments de tendresse. Il ne cherchait plus de contact avec le plus grand. Il ne dormait même plus avec lui, préférant retrouver ses pénates dans sa chambre en compagnie de Raphaël. Jules avait beau savoir qu'ils étaient des amis, des meilleurs amis, il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir de la jalousie.

Il savait que le départ de Louis approchait et il pensait que, justement, ils allaient profiter. Encore plus que jusqu'à présent, mais c'était tout l'inverse. Il avait bien essayé d'aborder le sujet, mais soit ils n'étaient jamais seuls - et Jules ne voulait pas laver leur linge sale en public -, soit Louis réussissait à l'esquiver.

— Est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre vous ?

Jules roula des yeux. Il n'y avait bien que son père pour ne pas avoir remarqué sa nouvelle relation.

— Oui, cingla-t-il, vexé que son ascendant lui porte si peu d'attention.

— Ne me prends pas pour un con, jeune homme, tonna François. Je veux dire, vous vous êtes engueulés ?

Jules eut le mérite de rentrer les épaules. Ses relations avec son père étaient peu conventionnelles - trop de rancœur, trop de querelles, trop d'indifférence. Malgré tout, lorsque sa voix grave claquait dans l'air, elle lui rappelait son enfance, son adolescence et les avoinées qu'il avait pu entendre. Le réflexe était instinctif.

— Non. Dimanche tout allait bien quand il est parti avec Arthur, et depuis qu'il rentré, je ne sais pas.

Le jour prononcé fit écho en lui. Il revit l'image de Rémy face à Louis. Le dos droit, les épaules carrées, il avait affirmé sa dominance face au plus jeune jusqu'à ce que Jules ne les rejoigne. Et tout fit sens dans sa tête. La surprise de Louis lorsqu'il avait glissé son bras autour de sa taille. Son ton distant quand il avait répondu que tout allait bien. Ses lèvres immobiles contre celles gourmandes de Jules.

— Bordel de merde ! jura-t-il.

— Langage !

Jules ignora la réprimande de son père. Il lâcha tout ce qu'il avait entre les mains, puis quitta l'étable pour suivre les pas empruntés par son amant quelques minutes plus tôt. Il longea les installations, vérifia en direction de la carrière au centre de laquelle se trouvaient Mélanie et ses élèves. Pas de trace de celui qu'il cherchait.

Il se précipita vers le parking et, constatant que son véhicule, ainsi que celui de Raphaël étaient toujours là, il se sentit rassuré. Maintenant qu'il pensait avoir compris, il ne tenait pas à repousser la discussion qu'il devait avoir avec Louis. Il partit donc en direction du seul endroit où les amis pouvaient se trouver.

Il franchit la porte, sans prendre la peine de se déchausser. Tant pis s'il laissait des traces de son passage, il nettoierait plus tard. Il s'apprêtait à aller grimper les escaliers, pensant les trouver dans la chambre d'Arthur, mais stoppa sa progression à l'entente de la conversation qu'il surprenait. Arthur, Raphaël et Louis étaient assis dans la salon, juste sous ses yeux, mais aucun d'eux ne semblaient avoir perçu son arrivée.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Arthur posa ses fesses sur la table basse, face à Louis avachi sur le canapé. Les coussins de ce dernier s'affaissèrent lorsque Raphaël s'assit à ses côtés.

— Rien, tout va bien.

Raphaël roula des yeux, alors qu'Arthur souffla. Il posa ses coudes sur ses genoux, croisa ses mains et détailla Louis de ses pupilles couleur miel.

— Pas à nous, Louis.

— Ça va, je vous dis.

— Louis, gronda Raphaël. On te connaît.

Louis cligna des paupières trop rapidement pour que le geste soit naturel. Il souffla, arbora la même position qu'Arthur, et se mit à fixer ses chaussures. Une tâche marron était dessinée sur le bout de tissu recouvrant son pied gauche. Imprégnée dans le textile, il lui faudrait frotter fortement pour qu'il retrouve toute sa blancheur.

— Ne nous dit pas que ça va, quand tu restes si muet.

Raphaël posa sa main sur sa nuque, pour y exercer une pression rassurante. Louis se laissa masser plusieurs secondes avant que ses lèvres ne se décèlent.

— Des souvenirs de Thibault reviennent, souffla-t-il.

Arthur serra la mâchoire. Il n'avait jamais rencontré Thibault, bien qu'il ait croisé la route de son cousin, Eddy, instigateur de la détresse de Louis. Malgré cela, il n'en était pas moins hargneux envers celui dont il avait entendu parler.

— Je n'étais qu'un jeu pour lui.

Raphaël, dont la main était toujours dans le cou de Louis, sentit les muscles se crisper sous sa peau. Le regard d'Arthur se voila alors qu'il devinait, à mesure des paroles de Louis, le dessin qui se profilait dans son esprit.

— Et...

— Et tu penses que, pour mon frère aussi, tu n'es qu'un jeu.

Le silence qui suivit les paroles d'Arthur répondit. Le benjamin de la famille passa une main dans ses cheveux, cherchant ses mots. Il n'avait aucun doute sur la sincérité de son aîné.

Jules n'avait jamais été un coureur de jupons, ni un joueur. Il avait du respect pour ses partenaires, même quand ces derniers n'étaient que des plans culs, à l'instar de Rémy. Seulement, il devait prononcer les bonnes paroles pour que les doutes cessent de tirailler Louis. Il pourrait le maudire de douter de son modèle, mais vu son passé, il pouvait aussi le comprendre.

— C'est pour ça que tu es distant avec lui ?

Louis approuva d'un signe de tête. Ses sentiments étaient confus. Il se sentait tiraillé entre son envie d'être proche de Jules, et son besoin de prendre ses distances pour se protéger.

— Tu n'en as pas conscience, n'est-ce pas ? demanda Arthur au bout de plusieurs secondes.

Raphaël restait en retrait, se contentant d'être une présence rassurante pour Louis. Il ne connaissait pas assez la famille Guérin. Ni pour rassurer, ni pour juger.

— Conscience de quoi ?

— De l'importance que tu as pour lui ?

Louis fut incapable de retenir un rictus amer. Les mots de Rémy résonnaient dans son crâne. Un jeu. Un amusement. Un divertissement. Un citadin de mes deux. Il s'agissait de simples paroles. Néanmoins, contrairement aux coups dont les traces disparaissaient, les mots s'imprimaient en lui comme de l'encre sur du papier, pour rester.

— Il me détestait.

— Est-ce que tu sais ce que signifie Saol ? interrogea Arthur, ignorant le souffle de Louis.

— Pourquoi tu me demandes ça ? Quel rapport ?

— Juste, réponds. Est-ce que tu sais ce que ça signifie ?

Louis haussa des épaules. Il l'ignorait. Il n'avait jamais entendu ce nom avant de mettre les pieds à la ferme.

— Non.

— Vie. Ça signifie vie.

Ils sursautèrent tous les trois à l'entente de la voix grave de Jules. Ce dernier franchit les derniers pas qui le séparait des jeunes adultes. Placé à côté de la table basse sur laquelle son frère était toujours assis, il planta ses prunelles dans celles de Louis.

— C'est Irlandais.

Doucement, comme pour ne pas effrayer un animal blessé, Jules s'accroupit face à Louis et vint glisser ses doigts sur la joue du plus petit. Il caressa cette peau douce, savoura l'instant et se sentit satisfait quand Louis pencha la tête pour accentuer la pression.

— Mais tu ne peux pas comprendre si tu ne sais pas tout, souffla Jules.

Il laissa glisser ses doigts le long de la mâchoire, puis du cou, déclenchant une trainée de frissons sur son passage, avant de se redresser. Son regard ne quitta pas Louis des yeux.

— Viens avec moi, dit Jules en tendant sa main vers son compagnon.

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