Chapitre 28
- Jeudi 12 août -
— Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée.
— Et pourquoi ça ne le serait pas ?
Un sourcil haussé, Jules regarda Louis dans l'attente d'une réponse.
— T'as peur ? le taquina-t-il, reprenant les mots prononcés quelques jours plus tôt par Louis, lors de leur session à l'accrobranche.
— Un peu, avoua Louis.
— Je croyais que tu n'avais jamais peur ?
— Gnagnagna !
Jules se moqua, avant de venir le faire taire en s'emparant des lèvres tentatrices, pour le plus grand plaisir de Louis. Le jeune homme glissa ses bras autour de son cou, approfondissant leur échange. Sa langue se fit taquine. Il suçota la lèvre inférieure de Jules et, lorsque ce dernier lui accorda l'accès à sa bouche, Louis se recula, un sourire joueur sur les lèvres.
— Tu ne voulais pas me donner une leçon d'équitation ?
Louis lâcha totalement sa prise et s'éloigna dans les écuries. Jules grogna à la perte de contact. Il avait à peine aperçu Louis ce matin, effleurant ses lèvres dans un baiser léger. Même si Arthur n'avait fait aucun reproche sur leur rapprochement, ils étaient plus discrets, plus distants quand il se trouvait dans la même pièce. Alors il pensait profiter de ce temps mort, mais Louis semblait décider à le faire tourner en bourrique.
En quelques enjambées, il rattrapa Louis, glissa son bras autour de sa taille et le plaqua contre son torse. Ses doigts glissèrent sur sa mâchoire pour tourner sa tête dans sa direction, et ses lèvres se posèrent sur les siennes, impatientes et désireuses. Sa langue valsa avec sa jumelle, dans une danse rapide et énergique. Il sentit Louis trembler sous son assaut et, quand une plainte s'échappa de la gorge du plus jeune, il cessa son attaque.
— Maintenant, on peut y aller. Aller en selle !
Louis soupira. Il avait bien envie de monter, mais un tout autre étalon que celui vers lequel se dirigeait Jules.
— T'es pas sérieux ?
Louis écarquilla les yeux, alors que Jules sortait Saol de son enclos.
— Pourquoi je ne le serais pas ?
— T'as vu sa taille ?
Si Arthur avait été présent, il aurait sûrement hurlé un « trop de détail ! ». Jules, lui, se contenta d'une remarque graveleuse, juste pour avoir le plaisir de voir Louis rougir.
— Oh oui, je l'ai vu, dit-il en baissant le regard vers l'entrejambe de Louis.
Ni une, ni deux, les joues de Louis s'enflammèrent. Il mordilla sa lèvre, gêné.
— C'est tellement facile de t'embarrasser, taquina Jules. Et c'est mignon, murmura-t-il pour lui-même.
Il tendit sa main vers Louis et attendit que ce dernier s'approche. Le museau de Saol reniflait les poches de Jules, à la recherche d'une gourmandise. Jules flatta ses naseaux, alors qu'il attendait Louis qui avançait doucement. Côtoyer des chevaux tandis qu'il aidait Jules était une chose. Monter sur le dos de l'un d'eux en était une autre.
— Tu me fais confiance ?
— Oui, répondit Louis, sans hésitation.
Il franchit les derniers pas qui le séparaient de Jules et son fidèle ami à quatre pattes. Il tendit sa main qu'il passa doucement sur l'encolure, puis dans la crinière et enfin la tête. Saol flaira son odeur, avant de lécher ses doigts avec un discret hennissement.
— Je sais qu'il peut être impressionnant, mais je t'assure que tu ne crains rien. J'ai toute confiance en lui.
Jules expliqua à Louis comment grimper, tout en accompagnant ses paroles de gestes. Les mains posées sur les hanches de Louis, il lui donna une impulsion pour que le jeune homme se retrouve en selle. Il l'aida à se placer correctement. Une fois installé, il indiqua à Louis de glisser sa main dans la crinière, tandis que Jules s'emparait lâchement des reines.
— Mais, tu ne vas pas me laisser tenir les rênes ? Et comment je tiens, moi ?
— C'est justement pour pas que tu t'agrippes à elles que je ne te les donne pas. Pour l'instant, tu te détends, tu ressens et tu laisses ton corps suivre le mouvement.
D'un simple claquement de langue, Jules donna le départ à Saol. Louis retint une exclamation, alors que sa poigne se serra sur la crinière. Jules lui adressa un clin d'œil et Louis écouta les conseils de Jules. Ils marchèrent tranquillement de longues minutes. La conversation avait dévié sur des sujets plus banals.
Louis écoutait la voix de Jules, lui répondait et son esprit n'était plus focalisé sur Saol est ses grandes foulées. Tellement, qu'il ne remarqua pas Jules lâcher les rênes. Il marchait simplement aux côtés de l'équidé.
Après un temps que Louis ne vit pas défiler, Jules claqua de nouveau la langue et Saol répondit aussitôt en prenant un trot léger. Un cri de surprise s'échappa des lèvres de Louis, alors qu'il se déséquilibra. Son torse partit vers l'avant, les jambes vers l'arrière et sa prise sur la crinière se fit plus forte. Saol ne bougea pas pour autant. Et si, Louis pensa rencontrer le sol, il n'en fit rien et réussit à reprendre sa position. Il pouffa, puis un sourire fier s'étira sur ses lèvres.
— Alors, c'était une mauvaise idée ?
— C'était super ! s'exclama Louis en s'accrochant au cou de Jules qui l'aidait à descendre. Même si j'ai mal aux couilles.
Louis passa ses bras autour de son cou et se laissa glisser le long du corps. Ses lèvres se posèrent sur celles de son amant. Le baiser était doux et confiant, avant de devenir plus entreprenant. Louis mordilla la lèvre de Jules, lui arrachant un grondement, avant de glisser sa langue dans sa bouche pour rejoindre sa consœur. Les bras de Jules encerclèrent ses hanches, rapprochant son corps du sien. Louis frissonna sous le toucher fort et puissant. Puis il trébucha lorsque Saol lui donna un coup de tête, dans l'attente d'une récompense.
— Je te les masserais, répliqua Jules, laissant ses lèvres caresser la peau derrière l'oreille, zone particulièrement érogène chez Louis.
Les joues de Louis s'enflammèrent, mais, dans l'expectative, sa langue gourmande glissa sur ses lèvres.
☆
- Lundi 16 août -
— Rappelle-moi qui a eu l'idée de venir ?
Arthur ne retint pas son éclat de rire, alors que Jules, dont les lèvres étaient étirées dans un large sourire, lui tendait une main pour l'aider à se lever. Louis avait l'excellente idée de venir aux cascades d'Angon.
Le spot était superbe. L'eau coulait de la roche, laissant une fine bruine sur son passage. La chaleur était moins étouffante, moins oppressante au milieu de cette nature. Seulement, Louis n'avait pas regardé où il mettait les pieds et il avait glissé, se retrouvant les fesses sur le sol au milieu des touristes dont certains n'avaient pas pu retenir un rictus amusé. Outre la gêne due à la chute, il y avait aussi un problème de cri - pas du tout viril - qui s'était échappé de sa gorge.
— Toi ! prononça Arthur entre deux spasmes.
— C'était une question rhétorique !
Louis le fusilla du regard, saisissant la main tendue de Jules. Une fois debout, il frotta ses mains sur son short pour retirer les brindilles qui s'y étaient accrochées.
— Allez, direction le lac !
Ils firent le chemin inverse, Louis prêtant plus attention à l'endroit où il posait les pieds.
Il ne leur fallut pas longtemps pour rallier la place de Menthon-Saint-Bernard. Trouver une place s'avéra un peu compliqué, mais à force d'obstination, ils finirent pas réussir. A peine les serviettes touchèrent le sol, qu'Arthur se délesta de ses vêtements et courut dans l'eau.
— Mouille-toi la nuque ! s'exclama Jules.
— Oui, maman !
Louis esquissa une moue attendrie.
— Tu ne peux pas t'empêcher de le materner ?
Un grognement répondit à la question et celui-ci s'accentua lorsque Jules vit, au loin, Arthur s'en couper son élan et donc, sans écouter les recommandations de son frère.
— C'est mignon, souffla Louis contre ses lèvres.
Il effleura ces dernières, avant de courir à son tour en direction de l'eau.
— Pour lui aussi, tu vas t'inquiéter ?
Jules ne répondit pas, la réponse était évidente. Il fixa Louis, arbora un air satisfait lorsque son amant mouilla sa nuque avant de sauter dans l'eau.
— Tu lui fais du bien, dit Mélanie en venant s'asseoir à ses côtés.
— Et il me fait du bien, rétorqua-t-il.
— Qui l'eut cru ? s'amusa sa sœur, en venant toucher son épaule de la sienne.
— Pas moi.
Mélanie lui pinça les côtes, comme elle le faisait si souvent. Ils se chamaillèrent plusieurs minutes, discutèrent puis son regard fut attiré par des éclats de rire.
Sur le ponton flottant à plusieurs mètres de la rive, Arthur riait à gorgé déployée, en compagnie d'un groupe qui semblait avoir son âge. Jules haussa un sourcil, à la recherche de Louis. Une tête sortit de l'eau, les cheveux plaqués sur le front obstruant la vue, autant que les gouttes qui coulaient sur son front, de son propriétaire.
Il nagea jusqu'au ponton, monta l'échelle et alla frapper l'épaule d'un de ces accompagnants. Celui-ci glissa son bras autour du cou de Louis en retour et vint lui ébouriffer les cheveux. Louis se vengea en le poussant à son tour dans l'eau. Et, lorsque son assaillant retrouva sa place dans les airs, il commença à chatouiller Louis, qui s'éloigna aussi sec. Il parla avec Arthur et, quelques secondes plus tard, les deux amis semblaient faire un concours de bombe, comme les grands enfants qu'ils étaient.
Arthur coula Louis, qui chercha à se venger. Il réussit, lorsqu'une aide lui fut apportée par le même homme que celui qui l'avait poussé un peu plus tôt. De nouveau, ils quittèrent la flotte et Jules se leva pour les rejoindre lorsque l'autre alla murmurer à l'oreille de Louis.
Au même titre qu'Arthur, il ne prit pas le temps de mouiller son cou avant de se glisser dans l'eau. En quelques brasses puissantes, il arriva à l'échelle, qu'il escalada rapidement. Les éclats de rire étaient plus puissants. Les taquineries plus flagrantes. Les doigts de l'inconnu cherchaient à frôler la peau de Louis.
Il se dirigea vers son compagnon, se posta dans son dos et glissa ses bras autour de sa taille pour le coller contre son corps humide. Louis frissonna au contact. Les doigts impérieux de Jules attrapèrent sa mâchoire puis inclinèrent son visage vers le sien. Ses lèvres partirent à la rencontre de leurs jumelles, dans un baiser bouleversant.
Son torse se moula dans le dos de Louis, comme s'ils étaient fait pour s'imbriquer. Sa langue taquina les lèvres roses. Ses mordillèrent la peau, puis le lobe de l'oreille, dans un grondement sourd. Sans qu'il ne le voit venir, Louis n'était plus dans ses bras. Des bulles s'échappaient pour venir à la surface là où Louis avait disparu.
— Tu me fuis ? tança Jules, après l'avoir rejoint dans la fraîcheur du lac.
— Non, souffla Louis, flatté. Mais si je ne voulais pas vivre un nouveau moment gênant, continua-t-il en s'approchant de Jules pour venir glisser ses bras autour de son cou, je devais me refroidir.
Jules n'eut aucun mal à sentir le début d'érection de Louis lorsque ses jambes glissèrent autour de son bassin. Voir Jules s'imposer, le proclamer sien l'avait émoustillé.
Au risque de couler, Jules encercla la taille de Louis d'un bras et le rapprocha de son corps pour s'emparer de sa bouche, non sans jeter un regard fier et conquérant à celui qui voulait draguer son homme. Jules découvrait un côté jaloux et possessif qu'il ne se connaissait pas.
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