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Chapitre 14

- Samedi 3 juillet -

Les cloches de l'église sonnaient les douze coups de midi quand il franchit la porte de sa demeure. Des gouttes de sueur perlant sur son front, son débardeur gris imprégné de transpiration, il lâcha un soupir de satisfaction. L'air frais de la maison agit sur lui comme une douche froide.

Il se déchaussa dans l'entrée, laissant ses bottes sales sur le tapis, à leur place habituelle. Il retira également ses chaussettes, elles aussi humides, et marcha pieds nus, profitant de la fraîcheur du carrelage.

L'intérieur de la propriété était calme. Le double vitrage filtrait les bruits extérieurs et, même les voix excitées des élèves de Mélanie étaient coupées. Lorsqu'il arriva dans la cuisine, un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. L'îlot central était vide de toute présence, comme hier. Aucun plainte ne perturba ses tympans, ni remarque, ni toussotement insistant. Il était heureux d'avoir retrouvé la tranquillité de sa maison, sans le citadin perturbateur qui servait d'ami à son cadet.

Avec bonne humeur, il s'attela derrière les fourneaux. Deux bouches à nourrir en moins lui facilitaient la tâche. Plus besoin de se préoccuper des goûts de chacun, d'allergies éventuelles. Ils connaissaient ceux de sa famille et, en ce samedi où Mélanie était à flux tendu, son choix se porta sur l'un des péchés mignons de sa sœur. Toute gourmande qu'elle était, elle adorait les plats de son frère - surtout ceux à cuisson longue -, mais elle avait un faible pour ses pâtes au saumon.

Jules connaissait la recette sur le bout des doigts. Il s'empara donc d'une planche à découper, détailla l'échalote, puis fit chauffer un filet d'huile dans la sauteuse, le tout avec un rictus de pur bonheur sur les lèvres. Il ne sentait plus les regards scrutateurs posés sur lui, ceux qui le perturbait même s'il n'en montrait rien. La cuisine était, avec ses balades sur le dos de Saol, son seul moment d'évasion de la journée.

Très jeune, il avait dû prendre les responsabilités sur ses épaules. S'occuper de ses sœur et frère, les nourrir, les habiller, les conduire à l'école, les aider à faire leur devoir, tout en faisant les siens de son côté. Et, même s'il avait de nombreuses lacunes lors de ces débuts, ce qui avait commencé comme une corvée s'était rapidement transformé comme le moment de la journée où il oubliait tous ses tracas.

Concentré sur ses gestes pour ne pas se couper ou brûler le plat, il occultait ses pensées perturbées pour ne se concentrer que sur les odeurs, les sons provoqués par les crépitements. Et cette sérénité lors de ces instants étaient toujours présentes, sauf lorsque Louis était dans la même pièce.

— Je vois que tu as retrouvé ta bonne humeur.

Surpris, il lâcha la cuillère en bois glissée entre ses doigts, qui rencontra dans un choc rapide le plan de travail. Des gouttes d'eau éclaboussèrent la surface ainsi que son tee-shirt, sous l'œil amusé de Maxime.

Vu la date, Jules savait que Maxime viendrait passer la journée chez lui, mais il l'attendait plus tôt, d'où sa surprise. Deux années avaient beau s'être écoulées, Maxime n'oubliait pas que le 3 juillet était la date à laquelle il avait signé les papiers du divorce, tirant un trait définitif sur son couple avec Noémie, la mère de Lilly. Le pincement au cœur était plus fort ce jour-là, tout comme les regrets. Depuis, il ne passait pas ce jour sans voir Jules, son soutien, comme lui l'avait été.

— Je n'étais pas de mauvaise humeur.

— Pas à moi, s'il te plaît ! Tu n'as pas arrêté de grogner.

— Qu'est-ce que tu en sais ? Tu ne vis pas ici.

— Sérieusement ? Tu me certifies que si je demande à Mélanie ou Arthur, ils ne confirmeront pas que tu ressemblais à un ours mal léché ces derniers jours ?

Jules ignora les questions de son ami, préférant porter toute son attention sur la coloration des échalotes. Il aimait, comme le reste de la fratrie - Maxime inclus -, quand le condiment était bien doré, légèrement caramélisé. La cuisson idéale atteinte, il versa le vin blanc et attendis que celui-ci arrive à ébullition, pour ajouter un zeste de citron, de la ciboulette, la crème fraîche et une pointe de concentré de tomates.

— Qui ne dit mot, consent, s'amusa Maxime.

Le trentenaire blond s'assit sur le tabouret qui avait été occupé, les jours précédents, par un vingtenaire insolent. Et sa compagnie était bien plus agréable.

Maxime était comme chez lui chez les Guérin. Son amitié avec Jules remontait à leur plus tendre enfance. Ils s'étaient connus à l'école primaire, lors de leur petite section et avaient eu la chance de toujours être dans la même classe, jusqu'à ce que les voies professionnelles les séparent.

Leur amitié était soudée et puissante. Ils avaient eu de mauvaises passes, comme bon nombre d'amis, mais ils s'étaient toujours rabibochés.

Maxime avait été un immense soutien durant l'adolescence de Jules, contrairement à la presque totalité de ses copains qui l'avaient simplement abandonné. Contrairement à eux, Maxime s'était accroché et, même les remarques acerbes de Jules et son comportement distant n'avaient pas eu raison de leur complicité.

« Les temps difficiles te révèleront toujours qui sont tes vrais amis ». Un proverbe que Jules avait entendu de nombreuses fois et s'avérait être vrai. Seul Maxime était resté à ses côtés. Nombreux le plaignaient que son entourage soit si restreint, mais lui savait que l'important n'était pas la quantité, mais la qualité.

— Oui, bon d'accord, bougonna Jules, percé à jour. J'étais peut-être un peu sur les nerfs.

Maxime laissa échapper un rire moqueur, mais s'abstint de tout commentaire supplémentaire. S'il aimait le taquiner, il savait aussi que cette tension l'avait poussé à des comportements blessants, Rémy ayant été la malheureuse victime. Maxime ne portait pas l'homme dans son cœur, mais il savait que Jules culpabilisait pour ses agissements. Il ne tenait pas à enfoncer le couteau dans une plaie ouverte.

— J'espère que tu as prévu du temps pour ta filleul mercredi, elle réclame sa balade sur le dos de flocon depuis des jours.

Jules esquissa un sourire devant le changement - évident - de sujet.

— Comme si je pouvais oublier Lilly.

Maxime n'en doutait pas une seconde. Lilly adorait son parrain et ce dernier le lui rendait parfaitement. Si un jour Jules se décidait à s'ouvrir pour rencontrer la perle rare, et que leur relation évoluait jusqu'à former une famille, Jules ferait un père formidable. Mélanie et Arthur étaient les premiers à pouvoir en témoigner.

Maxime se pencha légèrement, appuya ses coudes sur l'îlot puis glissa une de ses mains pour s'emparer d'une lamelle de saumon fumé que Jules s'appliquait à découper. Comme les benjamins de la famille, il appréciait les plats cuisinés par l'aîné des Guérin.

— Ne mange pas tout !

Jules lui frappa les doigts avec la cuillère, arrachant une discrète grimace à Maxime qui venait de piquer une deuxième lamelle du poisson.

— Après, il n'y en aura plus assez.

— Comme si ça allait manquer, souffla Maxime. On sait tous que tu prévois toujours des quantités plus importantes de peur que les estomacs de chacun ne soient pas remplis.

— Tu comptes te mettre à critiquer, toi aussi ?

— Tout doux l'agneau, ce n'est qu'un constat et tu sais que j'ai raison.

Jules soupira. Il posa le couteau sur la planche à découper, rinça ses mains grasses à cause du saumon, avant de frotter son visage. La tension s'évaporait, néanmoins sa susceptibilité était titillée, réveillant aussi son impulsivité. Son corps était courbaturé, vestige de son énervement.

— Excuse-moi, dit-il ensuite.

Maxime lâcha un « T'inquiètes » sonore et, joueur, s'empara d'une nouvelle bouchée qu'il avala goulûment.

— C'est pas de ma faute si tu cuisines bien... Bien mieux que moi en tout cas.

Dubitatif, Jules haussa un sourcil.

— Tu as conscience que tu manges simplement du saumon coupé en tranches et qu'il n'y a rien de compliqué là-dedans ?

— Il est coupé par tes mains rugueuses, ça change tout.

— Ce que tu peux être con !

Jules n'en pensait pas un traître mot, mais il s'amusait de la mine offusquée qu'arborait son ami à chaque fois que ces mots franchissaient ses lèvres.

— Moi aussi, je t'aime !

Les lèvres de Maxime s'incurvèrent pour former un mouvement appelé familièrement « cul de poule » et il envoya un baiser à son ami.

Ce moment de complicité, lui rappela fortement ceux que son frère, Louis et Raphaël avaient partagés ces dernières semaines. S'il peinait à comprendre comment ces trois personnes différentes étaient devenus amis, il connaissait les bienfaits d'une amitié solide. Et, malgré le comportement honteux de Louis envers lui, il n'avait eu aucun mal à discerner les signes d'une relation basée sur la confiance et l'amour amical que les jeunes se portaient. Il avait reconnu en eux la complicité que partageaient Maxime et lui ; une des raisons pour lesquelles il avait fait preuve d'une telle patience.

— Tu pourrais dire que tu m'aimes aussi.

Blasé, Jules soupira et leva les yeux au ciel. Imperturbable, Maxime le fixait dans l'attente. Jules fit glisser le poisson dans la sauce, puis mit les spaghettis dans l'eau bouillante.

— Je t'aime aussi.

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