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6. Mad World - Warhaus

C'était un fait : Rose détestait perdre. La défaite la rendait particulièrement amère et d'autant plus quand elle savait que c'était cet énergumène abreuvé d'arrogance de Scorpius Malefoy qui avait remporté la victoire. La jeune fille était trop énervée, ou trop bornée, pour voir qu'elle s'était montrée dix fois plus arrogante que Scorpius.

Après s'être assurée que son attrapeur serait rapidement rétabli, car elle était malgré tout suffisamment lucide pour ne pas l'accuser de leur échec, Rose daigna retourner dans sa salle commune. Ses camarades, ayant connaissance de son tempérament sanguin, se gardèrent bien de toute remarque. Elle prit seulement le temps de quitter sa tenue de Quidditch avant de repartir. Elle erra dans les couloirs pendant de longues minutes avant d'emprunter les nombreux escaliers pour redescendre. Ses amis ne s'inquiétèrent pas de son absence, que trop habitués à la voir s'isoler lorsqu'elle était vexée.

Sa fâcheuse tendance à dévorer des friandises était amplifiée dans ses sautes d'humeur, et, ne pouvant se rendre à Pré-au-Lard pour dévaliser Honeydukes, ce fut aux cuisines qu'elle alla chercher du réconfort. Malheureusement pour elle, quelques Serpentard de sa connaissance avaient un match à fêter...

    - Rosie chérie !

Le rugissement espiègle d'Albus fit sursauter Rose alors qu'elle refermait la porte derrière elle. Son visage se figea comme un masque et elle darda un regard noir sur son cousin préféré. Évidemment, où il y avait un Albus, il y avait un Scorpius.

    - Alors ? Tu ne me félicites pas ? la taquina-t-il encore.

Elle pesa le pour ou le contre, puis décida de l'ignorer pour se tourner vers les elfes de maison et les saluer. Albus se rapprocha à pas de loup, encore vêtu de sa tenue verte et argent, et passa un bras autour de ses épaules. Il pouvait être imbuvable lorsqu'il s'y mettait. En général, cela ne dérangeait pas Rose, pour la simple et bonne raison qu'en général, elle était sa complice.

    - Allez Rosie, qui c'est le meilleur ?

Elle grogna pour toute réponse et le repoussa.

    - Tu pourrais au moins te réjouir pour ton cousin, la houspilla gentiment Scorpius.

Quand la jeune fille plongea son regard azur dans le sien, il s'y lisait une rancœur telle qu'elle aurait pu le désarçonner.

    - Oh ferme-la, Malefoy ! fulmina-t-elle dans un claquement.

La gaieté disparut du visage de Scorpius, se fermant complètement, pour ne plus laisser que de la colère.

    - Merde, Weasley ! Ravale-la ta putain de fierté !

Plus que l'exclamation, c'était le ton que Scorpius avait employé qui déstabilisa Rose, la surprise peignant brusquement ses traits. Ni elle, ni Albus ne purent dire un mot avant qu'il ne quitte les cuisines, furibond.


Les mots du jeune Malefoy tournaient et se retournaient, jusqu'à s'entremêler dans son esprit. Peu de personnes avaient déjà eu le cran de lui parler comme ça. Albus n'avait jamais hésité à la recadrer et c'était bien le seul dont elle acceptait les reproches. Mais venant de la part de Scorpius Malefoy, elle avait bien du mal à les digérer. Pour qui se prenait-il ? Et depuis quand se rebiffait-il face à ses répliques cinglantes ? Dès leur première année ils ne s'étaient pas entendu, pourquoi s'en offusquait-il seulement maintenant ?

Rose bascula sur le flanc, s'entortillant dans ses draps, et chassa de ses pensées toutes ces interrogations. Au fond, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ?

***

Il n'avait pas prévu de perdre ainsi le contrôle de ses nerfs. Mais Merlin, cette fille avait le don de le faire sortir de ces gonds. Que lui avait-il fait, à la fin ? D'accord, ils n'avaient eu de cesse pendant de longues années de se lancer des piques et de se mettre des bâtons dans les roues, mais Rose dépassait les limites. Depuis la rentrée en sixième année, il s'était montré étonnamment sage. À chaque fois que les hostilités avaient été déclenchés, elle en avait été l'instigatrice. La taquiner sur l'incident de la salle de bains des préfets avait été bon enfant, bénin. Mais le claquement de ses paroles, la rancœur qu'il avait décelé dans ses yeux... Elle l'avait percuté de plein fouet, avec la force d'un éruptif en pleine vitesse. Bon sang, pourquoi cela lui prenait-il autant la tête ? Pourquoi ce regard le remuait-il autant ?

Scorpius prit le parti de ne plus adresser la parole à Rose, au moins pour quelques temps. Plus d'allusions sarcastiques, plus rien. Il se contenta désormais d'un hochement de tête en guise de salutation lorsqu'Albus et lui la retrouvait ou qu'il s'asseyait à côté d'elle en Étude des moldus. Il était fatigué d'essuyer sans cesse son ressentiment, qui plus est, un ressentiment qu'il ne comprenait pas.


Un mois avant Noël, Minerva McGonagall se leva à la fin du banquet. Le silence se fit parmi les élèves tandis que la directrice leur rappelait que le Bal du Souvenir approchait, et avec lui, l'arrivée des délégations de Beauxbâtons et Durmstrang.

    - ...depuis la fin de la guerre et la mort de Tom Jedusor, nos trois écoles se réunissent pour que jamais nous n'oublions l'importance des liens fraternels. Pour que jamais nous n'oublions les conséquences d'une idéologie basée sur la haine de l'autre. Pour que jamais nous n'oublions Cedric Diggory.

Un calme respectueux s'était installé dans l'ensemble de la Grande Salle. Ces paroles avaient pris Scorpius à la gorge. La génération de leurs parents avait vécu cette guerre. Elle avait même fait rage dans les couloirs qu'ils parcouraient chaque jour pour aller en cours, dans le parc où ils se détendaient quand venaient les beaux jours, au sein même de cette salle où ils étaient tous tranquillement assis. Les traces du combat avaient quasiment toutes été effacées dans le château, mais il était impossible de faire disparaître la souffrance des cœurs. Pas une famille n'avait été épargné. Les Malefoy eux-mêmes avaient joué un rôle dans cette horreur. Mais ce n'était pas comme les parents d'Albus ou de Rose, qui avaient été de véritables héros. Sa famille à lui avait commis des atrocités au nom de Voldemort.

Il baissa la tête. Il avait honte, terriblement honte. Pour ce qu'il en savait, une victime de l'un des membres de sa famille pouvait se trouver à quelques mètres seulement de lui. Drago avait toujours refusé d'aborder le sujet avec lui. Mais le silence n'était-il pas pire ?

Le bruit de banc qu'on repousse le tira de ses pensées. Une fois sommés de regagner leurs dortoirs, les élèves s'étaient ranimés d'excitation. Beaucoup étaient survoltés à l'idée de se parer de leurs plus beaux atours pour une soirée dansante. Mais Scorpius ne parvint pas à partager leur enthousiasme. Il suivit ses camarades jusqu'à leur salle commune et se laissa lourdement tomber dans un fauteuil. Avachi, la tête appuyée contre le rembourrage, il fixa le plafond.

    - Tes parents t'en ont déjà parlé ?

Il sentit le regard d'Albus pesé sur lui. Cette guerre, ils ne l'avaient que rarement évoqué entre eux, mais Scorpius savait qu'il comprendrait à quoi il faisait allusion.

    - ...pas vraiment. Mon père...

Il l'entendit soupirer avant de poursuivre.

    - Mon père devient bizarre quand on en parle. Il essaye de le cacher, mais je sais qu'il lui arrive encore de faire des cauchemars. Ma mère a déjà laissé échapper quelques détails par inadvertance, mais... Non. Ils ne nous en parlent pas. Ils ne le font qu'entre eux.

Albus se tut et contempla les flammes dans la cheminée. Il se souvenait d'Harry, Ron et Hermione envoyant toute la fratrie au lit pendant qu'ils s'attardaient jusque tard dans la nuit. Ginny se joignait parfois à eux, mais il avait la sensation que les parents de Rose et son père avaient construit entre eux un lien indissociable pendant la guerre. Albus n'était même pas certain qu'ils parlent beaucoup durant ces réunions, ou s'ils ne faisaient que s'asseoir ensemble, en silence, hantés par leurs disparus mais réconfortés par la présence des survivants.

    - Mon père non plus. Et je n'ose pas lui poser de questions. Mais je sais qu'il a beaucoup d'insomnies.

Les deux Serpentard se murèrent dans le silence. Ils étaient tous deux agités de sombres pensées, conscients que ce que leurs parents avaient vu et fait dépassait leur entendement. Conscients également que les chemins des Potter et des Weasley avaient croisé celui des Malefoy en d'obscurs affrontements. À quoi avait ressemblé leur vie lorsqu'ils avaient leur âge ?

***

    - C'est plus supportable... dit-elle à mi-voix.

Une lettre à la main, Hugo releva des yeux maussades sur Rose. Il l'observa, assis sur le parapet qui bordait l'escalier menant à la volière. Sa sœur aînée était appuyée sur celui-ci, les bras croisés sur la pierre. Elle avait le regard perdu au loin, regardant sans les admirer les magnifiques montagnes écossaises qui entouraient le château.

Elle avait raison. Elle avait toujours raison. Mais la voir dans cet état, l'éclat de malice et de défi qui animait habituellement ses pupilles envolé, le laissait penaud. Rose s'était toujours montrée la plus forte des deux. Hargneuse, déterminée, agaçante par sa confiance en elle. Mais la situation qui s'envenimait de jour en jour à la maison la touchait au plus profond de son être, parvenant à faire trembler cette image de jeune femme intouchable qu'elle dégageait et entretenait. Son frère songea en la regardant que Rose n'était pas aussi invincible qu'elle souhaitait le faire croire.


Dans les jours qui suivirent la réception de cette lettre, elle se montra bien plus acide. Pour qui la connaissait un minimum, il n'était pas rare de la voir aussi revêche après une défaite au Quidditch, mais pas au quotidien, et surtout pas avec d'autres que Scorpius Malefoy. Elle ne se confia même pas à Albus, avec qui elle adopta le même ton acéré qu'avec le reste de ses camarades. Lorsqu'il avait tenté, en plaisantant, de lui demander son devoir de Sortilèges, elle avait sèchement répondu qu'ils n'avaient qu'à passer un peu plus de temps à la bibliothèque, lui et Scorpius. Dès cet instant, son cousin sentit que quelque chose clochait sérieusement dans la vie de Rose. Cela le tracassa énormément, lui qui était habitué à être son infaillible soutien. Son coup d'éclat passé, Scorpius commença aussi à s'inquiéter de l'état de la jolie Gryffondor.

Décembre arriva et elle s'était de plus en plus refermée sur elle-même. Elle ne passait plus beaucoup de temps avec les deux compères. Elle occupait son temps libre soit à la bibliothèque, soit au terrain de Quidditch. Chaque jour, elle devenait plus exigeante avec son équipe, les poussant presque à dépasser leurs limites à chaque entraînement. Tout le monde maintenant se doutait que quelque chose se tramait dans sa vie, mais personne ne l'interrogea par crainte d'être durement rabroué.

Mais son comportement finit par en lasser plus d'un. Un vendredi soir, Rose se retrouva face à des coéquipiers furieux, résolus à la confronter. Ils lui avaient reproché sa sévérité sans peser leurs mots. Même Thelma, rompue à tempérer les conflits, et James, habile à désamorcer n'importe quelle situation avec légèreté, l'avaient accusé d'être un tyran. Ils étaient tous partis bien avant l'heure de fin de l'entraînement, laissant une Rose découragée et seule avec elle-même. Pendant plus d'une heure, elle était restée sur son balai, ignorant le froid hivernal qui l'envahissait. Tous ses piliers s'effondraient. Par sa faute.

Ce soir-là, alors qu'elle regagnait la tour des Gryffondor, elle trouva son frère qui l'attendait devant le portrait de la Grosse Dame. C'était bien le seul qui parvenait encore à l'approcher.

    - Dis-moi, tu as déjà un cavalier pour le bal ?

Elle comprit qu'il posait la question par pure délicatesse. Ils savaient aussi bien l'un que l'autre qu'elle était seule. Qui voudrait bien l'inviter alors qu'elle martyrisait tout son entourage ? Rose parvint néanmoins à sourire faiblement en faisant un signe de tête négatif.

    - Parce que... étant donné que tu n'as aucune envie de t'embêter avec un garçon... et que je ne peux pas y aller avec la personne que je veux...

L'aînée fronça légèrement les sourcils, mais Hugo secoua doucement la tête, lui signifiant qu'il ne désirait pas en parler.

    - ...je me disais qu'on pourrait y aller ensemble. Entre frère et sœur.

Un immense sentiment de soulagement et de reconnaissance se propagea en Rose. Les yeux brillants, elle esquissa un sourire plus franc et l'attira contre elle.

    - Bonne idée, petit frère, chuchota-t-elle.

Hugo ayant hérité de la taille de leur père, et malgré qu'elle ne soit pas particulièrement petite, ce fut plutôt lui qui l'enferma dans ses bras. Il la serra fort, leur offrant à tous les deux une étreinte dont ils avaient désespérément besoin. En son for intérieur, il regrettait de n'avoir jamais été aussi proche d'elle qu'Albus. Il n'avait jamais su se rendre aussi indispensable que lui. Scorpius avait vu juste.

    - Je suis désolée... sanglota-t-elle alors contre son épaule.

Peut-être était-ce l'effet de ces dernières semaines de détresse qui faisait que, soudainement, elle commençait à comprendre combien elle l'avait délaissé. C'en était trop pour elle. Elle pleura tout son saoul. Les caresses d'apaisement sur ses cheveux prodigués par Hugo ne firent qu'ajouter à sa culpabilité. Elle ne méritait pas un frère pareil.

***

Les deux garçons finirent par suivre le conseil de Rose. Un soir qu'elle grattait furieusement son parchemin à la bibliothèque, ils firent leur apparition, tirant chacun une chaise pour s'installer à la table où elle était. Ils ne dirent rien, Albus se contentant de lui faire un clin d'œil avant de se pencher sur son manuel de Botanique. Elle croisa le regard de Scorpius, qui la déboussola une fraction de seconde. Ce n'était plus ce regard un rien provocateur qu'elle lui connaissait. Cette fois-ci, elle fut incapable de savoir ce qu'il pensait. Rose reporta son attention sur l'écriture de son devoir et quand elle reposa la plume dessus, elle le fit avec moins de violence. Étrangement, leur présence l'adoucit quelque peu. Elle ne s'était pas rendue compte jusqu'à ce moment à quel point ils lui manquaient. Pour Albus, c'était normal, mais pour Scorpius ? Depuis quand ce bellâtre lui manquait ? La jeune fille était encore incapable de concevoir qu'elle ait pu s'attacher à sa présence.


Comme chaque mardi soir après le cours de Défense contre les Forces du Mal, depuis quelque temps, Scorpius se dirigea vers la bibliothèque. Albus ne l'avait cette fois pas accompagné, marmonnant à la fin de l'heure qu'il avait quelque chose à faire. Il l'avait trouvé un peu pâle, et il s'était demandé s'il n'avait pas l'intention de trouver la jolie brune de Serdaigle aperçue au festin de rentrée pour l'inviter au bal. Scorpius avait alors tergiversé quelques minutes : rejoindre Rose sans Albus ou s'abstenir ? Il s'était néanmoins décidé à prendre le chemin du quatrième étage. Il la détecta rapidement, toujours installée dans le même coin de la pièce, près d'une des grandes fenêtres qui perçaient le mur. Avant de le regretter, il alla jusqu'à elle et s'assit. Elle leva les yeux vers lui et vit le froncement de ses sourcils quand elle remarqua l'absence d'Albus.

    - Il avait quelque chose à faire, lui indiqua-t-il vaguement.

Rose hocha simplement la tête avant de reprendre sa lecture. Il se sentit un peu nerveux. Il se retrouvait rarement complètement seul avec elle. Mais plus que cela, les dernières semaines avaient été tendues, entre le match début novembre et l'apparent mal-être de la jeune fille. Une fois encore, il s'interrogea. Que lui arrivait-il pour qu'elle perde ainsi tout son irrésistible éclat ?


Pendant la demi-heure qui suivit, Scorpius lui jeta de réguliers coups d'œil à la dérobée. Cette manie ne tarda pas à exaspérer Rose. Aujourd'hui n'était pas un bon jour, comme l'attestait la nouvelle lettre posée à côté d'elle, couverte de l'écriture de sa mère. Alors qu'elle s'apprêtait à lui demander abruptement qu'elle était son problème, il prit la parole.

    - Pourquoi tu me détestes autant ?

Elle fut prise de court, mais son expression redevint vite impassible. Elle redressa la tête pour soutenir son regard.

    - Sérieux ? Tu oses poser la question ?

Son ton laissait clairement sous-entendre qu'il avait plutôt intérêt à s'inquiéter. Mais les traits du Serpentard exprimaient une parfaite ignorance et cela suffit à mettre le feu aux poudres. Toute cette amertume qu'elle avait accumulée ressortit, décuplée par la détresse qu'elle ressentait depuis quelque temps. Oublié ce moment où elle s'était sentie réconfortée par sa présence.

    - Tu m'as insulté. Moi et ma famille.

La stupeur baigna d'abord les traits de Scorpius avant qu'un éclair de compréhension n'éclaire ses yeux gris.

    - Juste là.

D'un signe de tête sec, elle désigna une table non loin d'eux.

    - Qu'est-ce que tu as dit déjà ? fit-elle mine de fouiller sa mémoire. Ah oui !

    - Rose...

    - « Ils sont répugnants. Il n'y a que les sang-purs qui sont respectables. » répéta-t-elle sans le laisser l'interrompre.

Il parut sonné. Avant qu'il ne puisse se remettre et tenter de se justifier, elle attrapa livre et besace, et s'enfuit.

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