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25. 1901 - Phoenix

I DID IT !

J'ai enfin réussi à mettre un point final à cette fanfiction ! Soyons honnêtes, sur les deux semaines de vacances que je viens d'avoir, à m'arracher les cheveux et à paniquer entre autres journées bien chargées, je n'ai eu un déclic que ce mercredi. Délai plutôt court pour un dernier chapitre, alors je croise les doigts pour que vous le trouviez à la hauteur (et pour qu'il ne reste pas trop de coquilles). Il est un peu plus long que les autres (en moyenne, un chapitre fait 5 pages Word, ici j'en ai 7). Ensuite, il ne restera plus que l'épilogue à publier ! Enjoy ♥

________


La tour des Gryffondor était encore plongée dans une douce langueur quand Roxanne se glissa hors du dortoir des filles de cinquième année. Baguette en main, aussi silencieuse qu'une ombre, elle traversa le palier pour frapper faiblement à la porte des sixièmes années. Thelma ne traîna pas pour venir lui ouvrir. Elles échangèrent un sourire de connivence puis la batteuse s'effaça pour la laisser entrer. Lisbeth et Alma étaient également réveillées, la première déjà en poste. D'un même mouvement, les quatre rouge et or posèrent un regard attendri sur la dormeuse. Une masse de cheveux roux désordonnées s'étalait en corolle sur l'oreiller, les bras lancés de part et d'autre de son visage dont ne dépassait des draps que le front. Elles lâchèrent un petit soupir ému.

La minute de silence s'acheva, bien vite écourté par l'excitation de leur manigance. Roxanne ferma les paupières et fit rouler ses épaules dans un échauffement de sportive de haut niveau. En réponse, Lisbeth leva l'appareil photo qu'elle tenait entre ses mains. La fille de Georges et Angelina Weasley vida son esprit comme durant ses entraînements aux sortilèges informulés et visa sa cousine de sa baguette.

Levicorpus.

    - Aaaaaaaargh !

Les éclats de rire de ses camarades accompagnèrent le cri de Rose. Alma, un peu coupable de réveiller aussi brutalement son amie, ne tarda pas à jeter le contre-sort et un éclair de lumière plus tard, Rose retomba lourdement sur son matelas avant de glisser au sol en un tas informe. L'hilarité des complices redoubla d'intensité lorsque surgit la tête de leur capitaine de Quidditch, une expression outrée plaquée sur ses traits encore pâteux de sommeil et ses boucles semblables à un nid d'oiseau. Elle recracha quelques mèches de cheveux, les yeux plissés.

    - Laissez-moi deviner... Une idée de mon cher et tendre cousin ? présuma-t-elle.

    - JOYEUX ANNIVERSAIRE, ROSIE ! braillèrent-elles en chœur.



Une bonne vingtaine de minutes plus tard, Rose émergea de sa salle commune en compagnie de Roxanne et Lily. Albus attendait patiemment à l'extérieur, tout sourire.

    - Levicorpus, sérieusement ?

    - Joyeux anniversaire, cousine, s'exclama-t-il avec une petite révérence moqueuse.

À dire vrai, la jeune fille n'était pas plus étonnée que cela. Elle attendait le retour de bâton depuis les vacances de Pâques. Durant le dîner qui avait réuni la famille, son oncle Harry avait raconté à toute la tablée ce matin d'octobre, lors de sa propre sixième année, où il avait suspendu sans le vouloir Ron par la cheville, le tirant ainsi de son profond sommeil avec beaucoup de délicatesse. Rose avait beaucoup apprécié cette anecdote et, profitant qu'ils aient tous dormis au Terrier, n'avait pas traîné pour réitérer l'expérience sur Albus le lendemain matin. Elle appréciait encore le doux son qui lui avait échappé quand il s'était retrouvé tête en bas.

Il se tourna ensuite vers Roxanne.

    - Tu as ma reconnaissance éternelle, lui dit-il en inclinant légèrement le buste.

    - Vous êtes tous des traîtres, marmonna Rose, sans toutefois pouvoir s'empêcher de sourire.

Ils descendirent les étages pour rejoindre la Grande Salle. L'ambiance était détendue, festive. Les examens de fin d'année s'étaient terminés une semaine plus tôt et ce n'était plus qu'une question d'heures avant les résultats. En attendant, les élèves profitaient du château à l'heure estivale. Le parc désemplissait à peine, baigné de la chaleur timide de l'Écosse, et résonnait de rires et d'éclaboussures. Libres de toutes contraintes, ou presque, les adolescents papillonnaient d'un endroit à un autre, un jeu de Bataille Explosive ou une gourmandise en main, flânant seul ou par petits groupes. Une tension s'était néanmoins faufilée dans les entrailles de Poudlard. Légère, un maigre souffle, à peine suffisant pour échauffer les esprits en cette veille de retour à Londres.

Rose savourait cet entre-deux. Cette atmosphère chargée d'émotions, où l'allégresse de ne plus avoir cours se disputait avec l'appréhension des résultats, entrecoupés de l'impatience mêlée de mélancolie à la perspective de quitter Poudlard pour retrouver sa famille. Qui plus est, ce n'était pas tous les jours qu'on avait dix-sept ans.

    - Dis donc, t'as pas l'impression de t'incruster ? lança James à son frère lorsqu'il les rejoignit à la table des Gryffondor.

Assis près de Rose, Albus leva sa tête aux joues gonflées de pancakes et se contenta d'un geste vulgaire pour toute réponse.

    - Maman te couperait le doigt si elle te voyait faire, ajouta tranquillement l'aîné en prenant place.

    - Tu parles, on était tous les trois là quand elle l'a fait à Rita Skeeter, intervint Lily.

Les enfants Potter ricanèrent de concert. Jared et Gemma arrivèrent à cet instant.

    - Votre mère a fait un doigt d'honneur à Rita Skeeter ? demanda le premier.

    - T'as pas vu la photo dans la Gazette ? le tança sa jumelle avant de déclamer, « Éducation : nos meilleurs conseils pour éviter que vos enfants ne deviennent des lutins ! »

Chacun se tut pendant quelques secondes, plongé dans des réflexions teintées d'une certaine pitié pour la journaliste à scandales.

    - Ouaip. On l'a connu en meilleur forme, conclut Roxanne.


Plusieurs camarades de toutes maisons confondues passèrent près de leur petit clan pour souhaiter un bon anniversaire à Rose. Certains prenaient le temps de discuter, subtilisant des tranches de lard au passage, tandis que d'autres se fendait d'un simple salut de la main avec un sourire. Même Adrien avait fait une brève apparition, sans que la gêne ne soit trop pesante mais sans trop s'attarder non plus.

Hugo finit par fondre à son tour sur sa sœur et lui ébouriffa allègrement les cheveux.

    - Tu es au courant qu'il y a une photo de toi pas hyper glorieuse qui circule dans notre salle commune ?

    - Quoi !? s'étrangla Rose.

Il lui tendit alors un rectangle de papier glacé où elle put se découvrir triomphalement immortalisée dans une position grotesque au-dessus de son lit. Photographie sorcière oblige, elle put même assister à sa chute magistrale. Elle s'esclaffa, forcée d'admettre que ce cliché valait autant son pesant de Gallions que le pitoyable cri qu'avait poussé Albus lors de son expérimentation du Levicorpus. Elle se tourna d'ailleurs vers lui pour lui balancer un coup de poing dans l'épaule.

    - J'y crois pas ! T'as même soudoyé Lisbeth pour qu'elle me prenne en photo !

Il rit en se frottant le biceps.

    - J'hésitais entre l'offrir à Scorp ou l'accrocher dans la salle commune de Gryffondor...

    - Elle a déjà fait le tour chez nous, commenta négligemment James.

Rose ne fut même pas surprise. Qui d'autre aurait pu la faire passer aux Poufsouffle ? Les deux frères échangèrent un regard chargé d'une trop rare complicité, puis Albus reprit.

    - ...mais du coup je vais me contenter de l'encadrer dans ma chambre.

Elle secoua la tête, faussement excédée. Un léger sourire continuait de flotter sur ses lèvres, mais Roxanne, assise en face d'elle, vit ses yeux se glisser vers les portes. C'était bien la centième fois depuis qu'ils s'étaient installés qu'elle la voyait jeter un coup d'œil vers l'entrée de la Grande Salle. Et pour la centième fois, elle constata que Rose pinçait imperceptiblement les lèvres de déception. Roxanne n'était pas dupe : elle savait pertinemment qui elle guettait ainsi. Scorpius brillait par son absence et personne ne paraissait réellement s'en soucier. Elle croisa alors le regard de son autre cousine, postée de l'autre côté d'Albus. Elle comprit que Lily avait également intercepté les nombreuses œillades de Rose, à la recherche des mèches presque blanches de son petit ami. Toutes deux impuissantes, elles ne purent que se dévisager, un même pli de souci barrant leurs traits.

Cependant, quand Rose glissa un énième regard vers le hall, Lily en eut assez. Du talon, elle écrasa les orteils de son frère, qui renversa copieusement son verre de jus de citrouille sur sa chemise en lâchant un grognement de douleur.

    - Eh !

Roxanne esquissa un sourire amusé en voyant la benjamine de la fratrie Potter, les sourcils froncés, ses pupilles lançant des éclairs, désigner Rose d'un coup de menton à Albus. Il leva ses mains en signe d'incompréhension, mais avant que la tornade Lily ne puisse se déchaîner contre la bêtise de son frère, Roxanne détecta un éclat blond à la périphérie de sa vision. Soulagée, elle se retourna vers Rose pour se courber par-dessus la table.

    - Je crois qu'il y a quelqu'un qui t'attend... lui confia-t-elle.

Rose suivit son regard et un large sourire fleurit sur ses lèvres. Oubliant complètement de terminer son petit déjeuner, elle bondit promptement du banc.

    - À toute !

    - Mais t'as de la bouse de dragon à la place du cerveau ou quoi ? chuchotait furieusement Lily. T'as pas remarqué qu'elle cherchait Scorpius depuis tout à l'heure ?

Roxanne pouffa, tandis que les boucles rousses de Rose s'éloignait en rebondissant joyeusement dans son dos, brusquement sourde à leurs chamailleries.



Le temps avait joué contre Scorpius. Il avait espéré pouvoir attendre Rose avec Albus devant le tableau de la Grosse Dame, malheureusement il avait sous-estimé le travail qu'il lui restait pour parfaire son cadeau.

    - Je commençais à croire que tu m'avais oublié.

    - Est-ce que j'ai déjà oublié ton anniversaire ? rétorqua-t-il avec un demi-sourire.

    - Non. ...même si ça m'aurait bien arrangé quelques fois.

Scorpius laissa échapper un éclat de rire. Dans leurs plus jeunes années à Poudlard, il s'était fait un devoir de marquer cette date en lui jouant nombres de tours.

    - Pas de Pousse-Rikiki cette année, promit-il, mutin.

Rose grimaça, encore traumatisée par le souvenir de ses douze ans, et s'apprêtait à lui pincer le bras quand il se pencha pour lui voler un baiser. Aussitôt, elle oublia de lui faire mal, obnubilée par la caresse suave de sa bouche contre la sienne.

    - Joyeux anniversaire, murmura-t-il.

Il prit le temps d'entrelacer leurs doigts avant de faire un petit signe de tête en direction de l'extérieur.

    - Allez, viens.

Le professeur Skriving s'approchait d'eux pour s'engouffrer dans la Grande Salle tandis que Scorpius amorçait un mouvement pour entraîner Rose dans la direction opposée. Le dos droit, parfait dans son rôle de sorcier viking, il arrivait enveloppé d'un charisme impressionnant. Quand il fut à leur hauteur, il leur adressa un rapide regard du coin de l'œil, sans ralentir l'allure ou changer d'expression. Il leur tournait déjà le dos quand la commissure de ses lèvres se releva.


Le Serpentard guida Rose jusqu'au hangar à bateaux. Leur sourire se répondaient, conscients des longs mois qui s'étaient écoulés et tout ce qui avait changé depuis. Soudainement maîtres du territoire, ils investirent les lieux avec l'aisance qui leur avait fait défaut ce jour-là. Cette fois, nul besoin de flamme magique ou d'une cape poussiéreuse pour se réchauffer et ils délaissèrent les vieilles caisses pour s'asseoir directement au bord du bassin, cuisse contre cuisse.

    - Désolé pour le retard, s'excusa Scorpius en se frottant la nuque, j'avais quelques soucis avec ton cadeau...

L'âme d'enfant de Rose tendit une oreille intéressée au mot « cadeau ». Elle était de ceux levés aux aurores le matin de Noël, n'hésitant pas à bombarder Albus de coussins avant de le traîner jusqu'au pied du sapin qui trônait dans le living-room du Terrier. Dans une autre situation, auprès d'un autre garçon, peut-être aurait-elle envisagé de contenir cette excitation puérile. Elle avait déjà été témoin de ce genre de changement de comportement. Mais c'était là toute la beauté de leur relation. Rose n'avait pas à se cantonner à un rôle de jeune femme mesurée et convenable, de se brider pour correspondre à l'idée qu'on se faisait de la féminité, image encore bien ancrée dans l'esprit collectif, que ce soit dans le monde sorcier ou moldu. Avec Scorpius, cela ne lui serait même jamais venu à l'esprit. Il l'avait vu avec son appareil dentaire, avec ses pommettes marbrées du rouge de la colère ou de l'embarras. Il l'avait vu dégoulinante de sueur, riant à gorge déployée, hurlant comme une furie. Elle-même, tout simplement, avec ses côtés exubérants et impulsifs, avec sa passion flamboyante et sa franchise. C'était précisément pour tout cela qu'il...

    - Tiens, je sais que t'en meures d'envie.

Il lui tendit une petite boîte seulement habillée d'un ruban ocre. Les yeux étincelants de curiosité, un large sourire creusant ses joues, Rose le prit dans sa main. Incapable de se retenir, elle le secoua près de son oreille et entendit un cliquetis assourdi par les parois du contenant.

    - C'est pas fragile, j'espère ? interrogea-t-elle trop tard.

Scorpius rit. Comme s'il aurait osé lui mettre un objet fragile entre les mains...

    - Tu t'en inquiètes maintenant qu'il n'en reste que des morceaux ?

Elle lui tira la langue et entreprit de défaire le ruban avant d'ouvrir le couvercle. À l'intérieur, elle découvrit une bague. La monture en argent était délicatement ouvragée en une multitude de minuscules symboles et surmontée d'une ambre taillée en ovale. Rose entrouvrit les lèvres d'ébahissement. Elle effleura le bijou du bout des doigts.

    - Elle est... magnifique.

Avec un fin sourire, son compagnon l'observa prendre la bague pour la contempler sous toutes les coutures, allant jusqu'à l'approcher de son visage.

    - Mais attends, c'est... des runes ?

    - La raison de mon retard, confirma-t-il en hochant la tête.

Rose écarquilla les yeux.

    - Parce que c'est toi qui les as dessinés ?

    - Skriving m'a aidé, s'empressa de corriger Scorpius, j'aurai jamais pu le faire tout seul.

Il se souvenait encore de sa démarche mal assurée lorsqu'il s'était rendu au bureau du professeur d'Étude des runes près d'un mois plus tôt. Depuis la troisième année qu'elle suivait son cours, Rose n'avait jamais avoué à ses deux compères le secret qui se cachait derrière la façade sévère du sorcier viking. C'était donc plein d'appréhensions qu'il était venu frapper à sa porte pour lui soumettre sa requête : graver ces runes que Rose aimait tant sur la bague qu'il lui avait acheté à Pré-au-Lard. Quand Skriving lui avait ouvert, le surplombant d'une bonne tête, Scorpius s'était maladroitement râclé la gorge avant de se lancer. Il aurait été prêt à jurer qu'une étincelle s'était allumé dans les pupilles de son interlocuteur tandis qu'il l'écoutait. Skriving avait fini par se fendre d'un hochement de tête, lui donner rendez-vous le lendemain soir à la fin des cours et avait refermé le battant. Mais leurs séances passant, le professeur s'était dépouillé de son austérité jusqu'à ce que Scorpius puisse discerner sa personnalité chaleureuse et bienveillante, celle-là même qui le rendait si populaire auprès de ses élèves.

    - Il y avait beaucoup de travail... plus que je ne l'aurai pensé. Trouver la bonne association de runes, les dessiner, les graver dans l'argent, poser quelques sortilèges...

Rose était bien placée pour reconnaître le challenge dans lequel s'était lancé Scorpius, lui qui ne connaissait rien à l'art difficile des runes. Elle en appréciait d'autant plus le présent. Émue, elle posa sa main sur la joue du jeune homme, en effleurant doucement la peau tendre, avant de l'embrasser sans se presser.

    - Merci. Beaucoup, dit-elle à voix basse lorsqu'elle s'écarta d'un souffle. Tu t'es surpassé.

Heureux et fier de lui faire plaisir, il goûta une nouvelle fois ses lèvres. Quand ils se séparèrent, les paroles que le sorcier avait prononcé avant que Scorpius ne parte rejoindre Rose lui revinrent en tête.

    - Sacré personnage, ce Skriving, hein ? reprit-il alors qu'elle passait l'anneau à son index.

Elle eut un sourire en coin, sans croiser son regard.

    - C'est quoi cette histoire d'initiés ? questionna-t-il innocemment.

***

Le Poudlard Express avait quitté Pré-au-Lard depuis une bonne heure. Il serpentait à travers la sauvage et majestueuse campagne des terres écossaises, transportant en son sein une cargaison d'adolescents en pleine effervescence. Le compartiment où se trouvait Rose, Scorpius et Albus n'échappait pas à la règle et contribuait même largement au tapage. Lorsque le train s'était ébranlé pour s'éloigner progressivement de la gare, James s'était penché vers la fenêtre pour regarder disparaître l'imposant château qui l'avait accueilli sept années durant. La mâchoire contractée, les sourcils froncés, l'œil brillant, ses traits avaient rarement été aussi sérieux, comme peints de mélancolie. Sa benjamine lui avait doucement serré la main et il avait tour à tour regardé ses camarades, sa bouche affichant un sourire crispé. Il avait cependant bien vite repris du poil de la bête, les abandonnant pour aller semer la zizanie en l'honneur de son dernier voyage à bord du Poudlard Express.

À présent, c'était justement Lily qui amusait la galerie en usant de son talent d'imitation pour rapporter la mémorable conversation qui avait suivi la rencontre de Rose et Scorpius à la salle de bains des préfets. Elle restitua avec brio la honte qu'avait éprouvé la Gryffondor en leur racontant à elle, Roxanne et Hugo, comment elle avait surpris le fils Malefoy à demi nu. Albus s'esclaffa au même titre que les autres, quoiqu'un peu plus en demi-teinte à l'idée que sa cousine chérie avait bien failli se déshabiller devant son meilleur ami. Quant à l'intéressée, elle avait parfaitement illustré les propos de Lily en rougissant copieusement.

Le gros du trajet se déroula ainsi, vibrant d'éclat de rire et de plaisanterie. Tout un défilé d'élèves fit une halte dans leur compartiment et eux-mêmes partirent vagabonder de temps à autre : Hugo qui s'éclipsa avec Oliver et les jumeaux Dragonneau, Roxanne qui alla retrouver ses amies de cinquième année... Alors qu'ils approchaient de Londres, Rose, le dos jusque-là appuyé contre le flanc de Scorpius, lui proposa d'un signe de tête de sortir à leur tour. Elle désirait grapiller un peu de temps seule à seul avant qu'ils n'aient chacun à reprendre la route de leur foyer respectif. Leurs doigts entrelacés, ils remontèrent les wagons jusque trouver un coin suffisamment calme, non loin de la salle du machiniste.

    - Ce sera bien les premières vacances d'été où je vais regretter de ne pas te voir tous les jours... nota Rose avec une pointe de malice.

    - Perso, je ne suis pas sûr que ça me change grand-chose...

Anticipant le coup, il attrapa ses poignets pour l'attirer contre son torse en riant. Rose nicha sa tête sous son menton, les bras noués autour de sa taille, et il respira l'odeur de ses cheveux, un exquis parfum dont se distinguaient les arômes mêlés de romarin et de menthe.

    - On se verra, dit-il en promenant sa main le long de la colonne vertébrale de Rose. Le concert des Strokes, déjà. Et puis... début août, il y aura mon anniversaire. Prête à découvrir le fief des Malefoy ?

Le ton enjoué qu'il avait adopté sur sa dernière phrase ne suffit pas à éteindre le semblant de panique qui animait l'expression de Rose quand elle le dévisagea.

    - Tu veux que je vienne au manoir ? Genre... avec tes parents ?

    - Si tu es à l'aise avec l'idée, oui.

Elle mâchonna sa lèvre, silencieuse, puis reprit sa position. Évidemment, rencontrer Drago et Astoria Malefoy la terrorisait, mais surtout, elle culpabilisait de vouloir dissimuler leur couple à sa propre famille quand Scorpius semblait prêt à la présenter à la sienne. Celui-ci n'eut aucun mal à deviner le cheminement de ses pensées.

    - Eh... l'interpella-t-il doucement en replaçant une boucle rousse derrière son oreille. Tu sais que je comprendrais totalement si tu préférais ne pas rencontrer tout de suite mes parents ? Comme je comprends que tu n'aies pas encore envie d'en parler aux tiens. C'est juste... En fait... les miens sont déjà plus au moins au courant.

Rose haussa un sourcil et il se passa une main dans la nuque.

    - Il se peut que je leur ai déjà parlé de toi.

    - Tu leur as parlé de moi ? répéta Rose avec une espièglerie retrouvée.

Il lui pinça le bout du nez en réponse.

    - Tout ça pour dire que rien ne t'oblige à venir. Je ne veux pas que tu te sentes forcée de les rencontrer ou de me présenter de ton côté. On a tout notre temps.

Pendant quelques instants, ils se laissèrent bercer par les mouvements du train, indifférents à la vie juvénile qui bouillonnaient autour d'eux. Rose eut ainsi le temps de prendre sa décision.

    - Je ne me sens pas encore prête pour mes parents. Mais j'adorerai venir au manoir. Avouons-le, je flippe complètement à l'idée d'être présentée à ton père et ta mère, mais ça me ferait plaisir aussi.

Plus enchanté qu'il ne l'aurait imaginé, il déposa un baiser sur son front et l'enlaça à nouveau.



Ils étaient retournés à leur compartiment quand le train s'immobilisa sur le quai 9¾.

    - C'est bon les tourtereaux, vous pouvez tranquillement vous bécoter, leur lança Albus en regardant à travers la fenêtre. Ils sont hors de vue.

Il se détourna pour s'en aller, claquant sa main sur l'épaule de son meilleur ami en s'esclaffant, tandis que Rose levait les yeux au ciel. C'étaient leurs dernières minutes d'intimité et chacun en avait conscience. Leurs regards se croisèrent et se happèrent, et dans la poitrine de Scorpius, son cœur accéléra sensiblement. Il connaissait par cœur les nuances azures des iris de Rose, la courbure remplie de sa lèvre supérieure, la petite cicatrice qui ornait sa tempe, les taches de rousseur qui constellaient son nez avant de s'éparpiller sur ses pommettes. La puissance de ses sentiments le percuta de plein fouet, sans prévenir. Deux mots résonnaient dans son esprit, suppliaient d'être prononcé. Les secondes cessèrent de s'égrener alors qu'il se préparait à les libérer. Mais ce fut sans compter la dispute qui éclata un peu plus loin dans le couloir. Des râlements leur parvinrent, plusieurs adolescents s'invectivant abondamment à cause d'un embouteillage de valises.

Scorpius exhala un discret soupir. Il n'avait pas envie de lui dire qu'il l'aimait pendant que des insultes retentissaient en bruit de fond. Au lieu de cela, il enfonça la main dans les cheveux de Rose et l'embrassa. Leurs lippes scellées suffirent à couper tout bruit extérieur, jouissant de ce dernier baiser avant de devoir retourner auprès de leur famille. Ils allaient se revoir d'ici quelques jours, mais cela ne les empêcha pas de s'embrasser longuement, déraillant leur rythme cardiaque et hachant leur respiration. Ils mirent fin à leur baiser au ralenti, désireux d'extraire jusqu'à la dernière goutte de temps qui leur était imparti.


Ils descendirent du Poudlard Express, leurs doigts encore entremêlés et camouflés par la foule. Rose discerna bientôt trois chevelures facilement reconnaissables : le roux de son père, le brun de sa mère et le noir de son oncle. Un peu plus en retrait, elle repéra également le blond des Malefoy. Ils avancèrent ensemble et Rose raffermit sa prise sur la paume de Scorpius. À quelques mètres d'eux néanmoins, Scorpius marqua un arrêt. Le Serpentard et la Gryffondor échangèrent un nouveau regard, pressant mutuellement leurs doigts, puis, un léger sourire flottant sur ses lèvres, Scorpius la relâcha lentement avant d'avancer vers ses parents. Rose prit un nouvel instant pour le regarder s'éloigner et s'apprêtait à se détourner quand elle croisa le regard d'Astoria. Cette dernière lui offrait un sourire plein de chaleur. La jeune fille rougit instantanément, mais parvint à bredouiller un timide sourire en retour.

Elle finit par se diriger vers l'attroupement qui s'était formée non loin. Chacun de ses pas se faisait plus bondissant au point d'en sauter dans les bras de son père lorsqu'elle fut à sa hauteur. La fin de l'année scolaire ne pouvait être qu'adouci par ces retrouvailles avec sa famille.

Et quand enfin le clan Weasley-Potter prit la direction de la barrière magique, Ron fut certain de détecter quelques mètres plus loin un rictus un brin narquois sur le visage de Drago, comme s'il savait quelque chose que lui ignorait.

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