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14. All that noise - Blank Shore

    - Je suis au regret de vous annoncer que j'ai cédé aux pressions de la société pour ce cours...

Les élèves de sixième année s'entre-regardèrent par-dessus leurs chaudrons, alarmés par le ton résigné du maître des potions. Rose et Albus échangèrent un coup d'œil inquiet. Le professeur Eyre eut alors un sourire en coin qui finit d'interloquer ses étudiants et retira de façon presque théâtrale le couvercle qui leur dissimulait le contenu du grand chaudron sur son bureau. Albus se leva de son tabouret pour mieux voir.

    - Vous êtes un grand romantique en fait, monsieur ! lança-t-il avec un éclat de rire.

À leur grande surprise, l'impressionnant Panacius Eyre s'esclaffa. Rose fronça les sourcils et, à l'instar du reste de la classe, se pencha un peu plus pour regarder la potion. Elle découvrit un breuvage d'une superbe couleur nacrée. Elle avait l'impression de contempler de la soie liquide et eut l'envie irrésistible d'y plonger la main pour en savourer la texture.

    - Mr Potter, dites-nous en plus sur cette potion, l'invita son directeur de maison.

    - C'est de l'Amortentia, le philtre d'amour le plus puissant qui existe.

Une vague de murmures excités secoua le cachot. Rose leva les yeux au ciel.

    - On le reconnaît à sa couleur, sa vapeur qui s'élève en spirales, et bien sûr... son odeur, différente pour chaque personne, poursuivit Albus.

    - Bien résumé, Mr Potter. Dix points pour Serpentard...

    - Monsieur, je peux en prendre une louche ?

Sous les ricanements des adolescents, le professeur esquissa un sourire indulgent à l'intention de Vince, l'un des condisciples d'Albus. Le Serpentard paraissait fier de son intervention.

    - Malheureusement, Mr Bletchley, vous devrez vous en passer et séduire vos camarades par vos propres moyens. Je vous rappelle à tous que l'Amortentia, comme tous les philtres d'amour, est incapable de créer l'amour. C'est un sentiment trop fort, trop complexe pour être reproduit. Cette potion ne provoque qu'un engouement poussé à l'extrême.

L'expression du sorcier se fit plus grave. Il promena son regard vif et pénétrant sur chacun d'entre eux.

    - Je me dois de vous avertir également de l'aspect moral qu'implique une telle préparation. Celui ou celle sous les effets d'un breuvage de ce type devient obsédé par la personne qui leur a fait boire. Le receveur n'est plus maître de ses propres pensées, il est soumis à ce désir. Demandez-vous si vous apprécierez d'être ainsi réduit, contrôlé, abusé.

Un malaise s'étendit sur la classe pendant que les mots du professeur se creusaient un chemin dans leur esprit. Rose songea à la révolte qui l'avait animé dans ce même cours plusieurs semaines auparavant. À son sens, le Polynectar et l'Amortentia étaient des potions aussi dangereuses et méprisables l'une que l'autre.

    - À présent, je vous demande à chacun de venir prélever une fiole d'Amortentia et vous aurez jusqu'à la fin du cours pour établir un antidote. Je serai particulièrement vigilant à ce qu'aucune goutte ne franchisse la porte de cette salle.

Ils allèrent un à un au chaudron et, rapidement, les discussions reprirent avec entrain. Chacun allait de son petit commentaire sur les odeurs qu'il sentait et quand ce fut au tour de Rose, elle avait l'estomac crispé par l'appréhension. Elle prit une profonde inspiration et s'approcha du bureau.

Dans un premier temps, elle ne perçut aucune odeur. Elle s'apprêtait à pousser un soupir de soulagement quand elle huma la première fragrance. Elle reconnut les effluves métalliques qui montaient de la terre après une averse. Se mêla ensuite le délicieux fumet qui s'échappait de la cuisine lorsque sa grand-mère Molly était aux fourneaux, synonyme des longs repas familiaux sous la chaleur du ciel d'été ou au coin du feu en plein hiver. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres.

Vint alors le dernier parfum. 

L'arôme d'une pomme sucrée. 

Il enivra les narines de Rose et elle put presque sentir le goût du fruit sur ses lèvres.

Elle se souvint brusquement où elle était et secoua la tête pour se tirer de sa torpeur. Quand elle releva les yeux, elle croisa le regard du professeur Eyre. Était-ce de la compassion qu'elle y lisait ? Les joues rouges, elle s'empressa de prendre sa fiole et s'en fut à sa place.

Maudit Scorpius et ses pommes.

Maudite Saint Valentin.

***

Des gloussements résonnaient un peu partout dans le château. Depuis le petit-déjeuner, l'école et ses occupants avaient succombé à la fièvre de l'amour. Les hiboux et autres chouettes avaient afflué dans la Grande Salle dans une tempête de plumes plus virulente qu'au quotidien. Et depuis, des couples ne cessaient de se murmurer des mots doux dans les alcôves des couloirs, des grappes de filles pouffaient en colportant des ragots sur qui avait offert quoi, des groupes de garçons jouaient les indifférents tout en se donnant des coups de coude à l'approche de tel ou tel personne. Cette atmosphère de flirt et de mièvrerie ne dérangeait pas Scorpius outre-mesure. Sans en être particulièrement friand, cela le faisait sourire, surtout lorsqu'il repéra devant la salle des professeurs Neil Didwell offrir discrètement un bouquet de fleurs à Paloma Eliphant, la remplaçante de Hagrid.

Lui-même avait reçu quelques messages de ce qui semblait être de ferventes admiratrices. Certains étaient mignons, comme celui qu'il avait identifié provenir de la petite Serpentard qu'il avait aidé en début d'année avec son devoir de Métamorphose. D'autres étaient enflammés, voire carrément audacieux. Tous n'étaient pas signés, mais au vu des sourires aguicheurs que lui glissèrent certaines camarades, il avait une idée assez précise de l'identité des expéditrices. En revanche, il n'avait fait parvenir aucun billet. La seule destinataire qu'il l'intéressait aurait certainement trouvé une idée créative pour le lui faire regretter, comme lui enfoncer le parchemin dans la gorge, entre autres hypothèses.


Il retrouva Albus devant la salle du cours de Défense contre les forces du mal. Son meilleur ami lui annonça qu'il ne passerait pas la soirée avec lui.

    - Des projets avec Kathryn ? présuma Scorpius avec un sourire.

    - Je t'ai déjà dit, je suis un tombeur.

Il rit et s'installa à leur table habituelle. Scorpius songea que Saint Valentin mise à part, il aurait bien aimé passer la soirée avec Rose.

    - Elle est d'une humeur massacrante, glissa innocemment Albus comme s'il lisait dans ses pensées.

    - Comme chaque année le 14 février.

Le jeune Potter haussa les épaules en sortant ses affaires.

    - Ah j'en suis pas si sûr... Elle avait l'air de franchement en vouloir à son chaudron tout à l'heure.

La professeure Hingston n'étant pas encore arrivée, il poursuivit.

    - Eyre avait préparé de l'Amortentia. Tu sais, un philtre d'amour. Chaque personne sent une odeur différente en fonction de ce qui l'attire. Elle a catégoriquement refusé de me dire ce qu'elle avait senti, mais elle a marmonné un truc du genre « l'enfer est pavé de pommes ».

    - « L'enfer est pavé de pommes » ?

Albus haussa à nouveau les épaules, l'air de dire « me demande pas, moi non plus j'ai pas compris ».


L'énigmatique phrase de Rose lui revint à l'heure du déjeuner, lorsqu'il attrapa une pomme avant de quitter la table des Serpentard. Bien qu'il ne soit pas certain de son sens, elle le rendait étrangement joyeux. Il n'était pas difficile de comprendre qu'elle avait un lien avec lui, invétéré croqueur de pommes qu'il était.

Ils marchaient en direction de la sortie quand Albus lui fit un signe de tête en direction de la table des Gryffondor. Rose venait de se lever. Scorpius ne retint pas le sourire qui lui monta aux lèvres. Les deux garçons l'attendirent près des portes de la Grande Salle et le jeune Malefoy put effectivement constater de ses propres yeux la mine revêche qu'affichait Rose. Cela ne fit qu'accentuer son sourire et il mordit à pleines dents dans son fruit lorsqu'elle fut non loin d'eux.

    - J'espère que tu sais ce que tu fais... lui souffla Albus, un rictus moqueur étirant ses lèvres.

    - Je sais toujours ce que je fais quand il s'agit de l'exaspérer.

Et sans surprise, Rose darda un regard irrité sur lui et sa pomme.

    - Salut Rose, la salua-t-il gaiement.

    - Ouais, ouais, marmonna-t-elle.

Ils n'avaient pas fait trois pas dans le hall que Kathryn apparut et embrassa à pleine bouche Albus. Scorpius observa l'aînée Weasley du coin de l'œil, laquelle dévisageait la Serdaigle avec du venin dans les yeux.

    - Oh arrête, tu l'aimes bien d'habitude, lui murmura-t-il à l'oreille.

    - Pitié que cette journée se termine !

Ils laissèrent les deux tourtereaux à leur bouche-à-bouche.

    - Vraiment ? Elle me plaît bien cette journée.

Elle émit un grognement dédaigneux. Rien n'équivalait la Saint Valentin et sa niaiserie pour la taquiner, aussi enfonça-t-il un peu plus le clou.

    - Tu attendais des déclarations ?

    - Tu en as reçu ? répliqua-t-elle.

    - Quelques-unes.

    - Je vois, lâcha-t-elle d'un ton sec.

Il posa la main sur son coude pour qu'elle lui fasse face. Rose se tourna vers lui à contrecœur. Le blond estima qu'il l'avait assez asticoté comme cela.

    - Merlin, serais-tu jalouse ?

    - Coucou, Scorpius.

Ils tournèrent la tête d'un même mouvement vers Lya Zabini, une jolie blonde de sa maison et amie de Lucy Weasley. Elle fit un clin d'œil sans équivoque à Scorpius en passant près d'eux. Rose haussa les sourcils, sidérée, puis une étincelle de colère flamboya dans ses prunelles.

    - Je vais te laisser profiter de ta Saint Valentin, Scorpius. Surtout, amuse-toi bien, cingla-t-elle avant qu'il n'ait pu dire quoique ce soit.

Elle le planta là, serrant sa baguette entre ses doigts à s'en faire blanchir les jointures.

***

La jalousie lui rongeait les entrailles. Elle avait pris la forme d'un petit gnome repoussant qui caracolait dans son ventre en donnant des coups de pied de ci de là. Et cette dinde à la silhouette élancée et féminine, aux cheveux lisses et brillants, à la bouche charnue et désirable... Rose avait envie de lui lacérer le visage. Elle n'avait jamais connu ce sentiment d'une intensité dévastatrice qui lui labourait l'esprit. Non, elle avait toujours été à l'aise dans son corps et dans sa tête. Elle se souciait peu de ce que pensait les autres. Même quand elle avait dû porter un appareil dentaire, elle ne s'était jamais sentie complexée. Maintenant, elle en venait à détester le fauve indomptable de ses cheveux, les tâches de rousseurs qui constellaient sa peau, son nez légèrement retroussé, le petit espace qui séparait encore ses deux incisives du haut, son teint blafard, ses hanches marquées. Tout, tout lui donnait le sentiment d'être pataude. Elle en voulait à cette pimbêche qui avait dévoré Scorpius des yeux, mais surtout elle en voulait à Scorpius lui-même. À sa carrure athlétique, sa chevelure platine, ses grandes mains, ses traits raffinés, à ce physique qui lui attirait les faveurs de ses camarades en plus de toutes ses autres qualités. Mais plus que le reste, elle en voulait à son regard. Ses iris d'argent qui s'étaient posés sur elle et qui lui avait donné le sentiment d'être femme, d'être belle, forte, mais qui l'avaient également déstabilisé et mise à nue. Elle n'avait pas eu besoin de lui pour être maîtresse d'elle-même, et elle était furieuse qu'il ait pu troubler sa confiance par son seul regard.


Elle retrouva Hugo à la bibliothèque en agonisant d'injures la Saint Valentin. Il était installé dans un recoin de la salle, déjà entouré de vieilles Gazette du Sorcier et de Sorcier du soir. Le mercredi, Hugo et elle partageaient une plage horaire de libre en début d'après-midi et depuis qu'ils avaient décidé d'en apprendre plus sur la jeunesse de leurs parents, ils épluchaient les archives de la bibliothèque.

Ils étaient aussi conscients l'un que l'autre que tous les articles signés Rita Skeeter étaient à prendre avec mille précautions. Ils avaient déjà eu l'occasion d'entendre parler de la journaliste à scandale, et pour cause, elle avait écrit plusieurs livres aussi incisifs que calomnieux sur leur oncle Harry et même sur leurs parents, dans son « L'Armée de Dumbledore, le côté sombre des vétérans ». Il fallait entendre vitupérer leur mère contre la sorcière sans scrupule. De ce que les deux Weasley avaient pu constater, elle avait déjà commencé à s'acharner sur le trio quand ils n'étaient qu'étudiants à Poudlard, tout du moins, sur Harry et Hermione. Ils n'avaient cependant pas beaucoup d'autres options pour fouiner, et malheureusement, les meilleurs mensonges de Rita pouvaient contenir une part de vérité, aussi infime soit-elle.

Ils avaient déjà fait le tour des années 1991 et 1992, et quand Rose tira la chaise pour s'asseoir en face de son frère, elle vit qu'il étudiait un journal d'août 1993. Sur la une s'affichait une grande photo en noir et blanc d'un sorcier au visage émacié et aux longs cheveux noirs, sales et emmêlés. Rose reconnut difficilement Sirius Black, le parrain de Harry et celui qui avait donné son deuxième prénom à son cousin. Elle avait déjà vu des photographies de lui sous un bien meilleur jour. Ses parents leur avaient raconté les grandes lignes de son histoire, comment cet innocent avait passé douze ans à Azkaban pour un crime qu'il n'avait pas commis, comment il avait été réhabilité après avoir succombé à son duel avec Bellatrix Lestrange au Département des Mystères. Chaque fois que Rose pensait à Sirius, elle songeait au gâchis qu'avait été sa vie, à la souffrance qu'il avait dû endurer. Encore une victime de la guerre, encore une personne qu'elle aurait aimé connaître, mais qu'elle ne pouvait plus qu'admirer qu'à travers le pâle écho qu'il avait laissé de lui à sa mort.

Hugo avait l'air aussi maussade que Rose était énervée. Seulement, la colère de la jeune fille la faisait retomber dans ses travers et elle ne s'aperçut pas de la morosité dont était atteint son cadet.

    - Hey, maugréa-t-elle en posant son sac.

    - 'lut.

    - Je hais cette journée.

Le garçon, la tête appuyée contre son poing, ne prit pas la peine de lui répondre et poursuivit sa lecture. Aujourd'hui, il n'avait ni le courage, ni la patience d'apaiser les états d'âme de son aînée.

Rose tira à elle une pile de Gazette et tomba nez à nez avec une photo de sa famille. Oubliant momentanément son aigreur, elle parcourut avec curiosité l'article puis examina les visages de la photographie. Fred était aux côtés de George, et son père, Ron, devait avoir l'âge actuel d'Hugo. Cela lui fit un coup au cœur de les voir tous si jeunes. Et heureux. Aucune ombre ne hantait leurs regards, aucune ride d'accablement ne creusait leur visage. Toute la fratrie rayonnait sous l'aimante supervision d'Arthur et Molly. Rose poussa un soupir et caressa le cliché du bout des doigts.

À une table non loin d'eux, trois filles gloussèrent. Son courroux remonta abruptement en flèche et elle leur lança un regard peu amène. Elle eut beau essayer de se reconcentrer, leurs rires étouffés tendirent ses muscles un à un. Un adolescent s'approcha alors de leur table et glissa une lettre à l'une d'elles. Pendant un bref instant, Rose crut qu'elles s'étaient enfin calmées, mais leurs caquètements reprirent de plus belle.

    - Oh Merlin ! Remets-toi ! siffla-t-elle, excédée.

Les trois Serdaigle la lorgnèrent, outrées. Elles se penchèrent les unes vers les autres en chuchotant puis finir par quitter la bibliothèque, non sans la toiser avec dédain. Hugo considéra sa sœur, les sourcils froncés. Il avait toujours supporté ses sautes d'humeur, il lui avait toujours pardonné son comportement. Il l'avait toujours soutenu, pilier de l'ombre qu'il était, sans qu'elle ne se rende compte.

    - Tout le monde n'a pas ta chance, Rose.

La Gryffondor regarda son cadet, surprise par son ton mordant. Et enfin, elle vit les traces de chagrin sur son visage. Ses yeux noisette hérités d'Hermione avaient l'air embrumé. Son habituel sourire chaleureux avait disparu. Même le roux de ses cheveux paraissait fade.

    - Qu..quoi ?

    - Tout le monde n'a pas ton assurance et ton aplomb. Et le jour de la Saint Valentin, tout le monde n'a pas un Scorpius Malefoy pour l'aimer.

Les mots restèrent bloqués dans la gorge de Rose. Elle était pétrifiée. Hugo la dévisagea encore quelques instants, puis secoua la tête, dégoûté, et ramassa son sac.

    - Je... attends ! Hugo ! Hugo !

Mais son petit frère ignora ses appels et la laissa seule avec sa fidèle rancœur.



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Vous l'aurez deviné, c'est grâce à ce chapitre que j'ai trouvé le titre de cette fanfiction! Qu'en pensez-vous?

Pas spécialement d'autres précisions à vous faire, si ce n'est l'instant pub avec la chanson du jour! Elle n'est pas vraiment dans l'ambiance de ce chapitre, mais mon homme est le batteur du groupe (♥) et j'avais envie de vous partager une de leurs chansons. Je suis un peu la groupie officielle de Blank Shore ahahahah vous pouvez les suivre sur Facebook et Instagram si le coeur vous en dit ! 

Trêve de fangirl, je tiens à vous remercier pour vos retours sur le précédent post! Vos réactions m'ont fait énormément plaisir, je suis vraiment super contente, notamment le fait que l'Étude des runes et le professeur Skriving vous aient plu!!

J'espère que ce chapitre vous aura séduit également et que tout va bien pour vous à tous les niveaux, des bisous ♥

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