12. Ritual spirit - Massive Attack
Leurs regards qui s'étaient croisés dans la Grande Salle avant le match et les mots de sa cousine à la fin de celui-ci n'avaient pas échappé à Albus. Et s'il avait attendu toute sa scolarité que ces deux-là s'entendent, il avait à présent un goût amer dans la bouche.
Scorpius s'immobilisa. Il n'était pas habitué à voir le regard d'Albus aussi dur, surtout contre lui. Il aurait pu essayer de gagner du temps, jouer les ingénus, mais non seulement son meilleur ami n'était pas stupide, mais en plus il ne voulait pas de cela entre eux. Résigné, il reconnut donc.
- On s'est embrassé.
- Tu as embrassé...
L'expression d'Albus se figea en masque le temps d'une fraction de seconde, puis sa mâchoire se contracta, soudainement implacable. Il le fixa quelques instants avant de tourner les talons, furibond. Scorpius se précipita à sa suite.
- Al !
Dans les vestiaires, il ne restait qu'Owen, l'un des batteurs de Serpentard. Il considéra Albus avec étonnement avant de lancer un regard interrogateur à Scorpius. Ce dernier lui fit un vague signe comme pour lui faire comprendre qu'il contrôlait la situation, qu'il pouvait partir. Owen hésita un instant, mais bientôt, ils furent seuls.
Albus avait entre-temps retiré sa cape aux couleurs des Serpentard avec des gestes plein de hargne. Ses gants ne tardèrent pas à atterrir par terre.
- Tu as embrassé ma cousine ! Et pourquoi tu ne m'en as pas parlé !? explosa-t-il.
- Al, tu sais très bien pourquoi je n'ai pas osé t'en parler ! J'étais là quand tu jaugeais les garçons qui s'intéressaient un tant soit peu à elle. Tu as déjà montré les crocs pour moins que ça !
- Et c'est une raison !? Alors du coup, dès que j'ai le dos tourné, tu vas bécoter ma cousine !?
- Ce n'était pas prémédité !
- Oh je t'en prie, Scorp ! J'ai bien vu comment tu la regardais depuis la rentrée !
Scorpius déglutit. Oui, son regard sur Rose avait changé depuis le début de leur sixième année. Mais lui-même avait mis des semaines avant d'en être pleinement conscient. Jamais il n'aurait pensé qu'Albus s'en apercevrait.
Mais là n'était pas le plus important. Il n'avait jamais voulu contourner son meilleur ami, il ne voulait pas lui dissimuler tout cela. Bien que ravi, il avait été le premier surpris par ce qu'il s'était passé. De surcroît, Rose et lui pataugeaient encore, ils n'avaient pas défini ce que voulait dire précisément ce baiser.
Comment en parler alors que lui-même ne savait même pas où ils allaient ? Comment en parler alors qu'il ignorait quels étaient les sentiments de Rose à son égard ? Comment en parler en ces termes en sachant Albus si protecteur ?
- Merlin, tu sais qu'elle ne va pas bien, en ce moment ! Tu sais qu'elle traverse une période difficile, et toi, tu... tu...
Albus se prit la tête entre les mains en se détournant, la colère l'empêchant de terminer sa phrase. Le blond eut l'impression de recevoir une chape de plomb sur la tête en comprenant ce qu'il sous-entendait. Sa respiration se coupa sous l'effet de la sidération.
- Attends... tu crois que j'ai profité qu'elle aille mal ? Tu crois que j'ai profité d'elle ? demanda-t-il lentement.
Le silence d'Albus fut éloquent. Scorpius passa la main dans ses cheveux, accusant difficilement le coup. Que son meilleur ami puisse penser ça... Il se laissa tomber sur le banc le plus proche, sonné. Appuyant ses coudes sur ses genoux, il laissa son regard se perdre sur le sol.
- Tu me crois capable de la manipuler ? murmura-t-il.
Lui avait-il donné des raisons de croire qu'il était froid et calculateur ? Certes, il avait toujours su manier les mots avec précision, insuffler de la conviction dans ses propos, il pouvait se montrer aussi tenace que persuasif. Il avait tiré le trio de plusieurs mauvais pas grâce à ce talent d'enjôlement. Mais influencer Rose de cette façon ? Non. Il avait toujours mis un point d'honneur à ne pas dépasser les limites. Et par les chaussettes de Merlin, jamais il ne lui serait venu à l'esprit de séduire Rose en la manipulant.
Scorpius appuya ses yeux contre ses paumes, frotta son visage, espérant peut-être se sortir d'un mauvais rêve. Quand il releva la tête, Albus lui tournait toujours le dos.
- Faut que je sorte d'ici.
Le jeune Potter quitta les vestiaires sans un regard.
Cela finit de blesser Scorpius.
***
Loin de se douter du conflit qui opposait Albus et Scorpius, Rose avait embarqué Hugo aux cuisines pour boire un chocolat chaud. Elle avait les doigts tout engourdis malgré les moufles en laine qu'elle avait enfilé pour le match. Elle faillit pousser un gémissement de plaisir quand elle serra la tasse fumante entre ses mains.
- Merci beaucoup, Winky.
L'elfe de maison esquissa un petit sourire timide puis s'inclina avant de s'éloigner. Rose était trop jeune pour le savoir, mais Winky revenait de loin. Comme ses ancêtres avant elle, la petite créature avait servi la famille Croupton avec un dévouement sans égal. Elle avait veillé sur Barty Croupton Sr, assisté à la douleur de son épouse lors de l'emprisonnement de leur fils, soigné ce dernier quand ils l'avaient fait évader d'Azkaban. Mais quand son maître l'avait libéré, le désespoir et le chagrin l'avaient happé, submergé, au point de ne plus avoir d'autre alternative que se réfugier dans la bièraubeurre pour oublier sa douleur. Sale, ivre, accablée, elle avait hanté les cuisines de Poudlard comme une âme torturée. Mais petit à petit, avec l'aide de Dobby, elle avait remonté la pente. Bien que toujours dépendante à la boisson, elle avait repris ses esprits et son travail. Elle avait participé à la Bataille de Poudlard, alors même qu'elle avait encore été mise à rude épreuve par la mort de son ami. Et plus de vingt ans plus tard, elle était toujours là.
Hermione s'était assurée de sensibiliser ses enfants aux conditions de vie des elfes de maison. Elle s'était elle-même battue bec et ongles pour améliorer leurs droits pendant ses études et plus encore à son arrivée au Ministère de la Magie. Après de longues années, elle était parvenue à leur obtenir un meilleur statut, mais il restait encore du chemin avant qu'ils ne cessent d'être considéré comme des esclaves, autant par les sorciers que par les elfes eux-mêmes.
- Une partie d'échecs après ?
Rose se faisait la réflexion qu'elle avait toujours trouvé les grands yeux marrons de Winky terriblement tristes quand Hugo l'arracha à ses pensées. Elle grimaça en portant le chocolat à ses lèvres.
- J'aime pas les échecs.
- Parce que tu es mauvaise perdante et que je suis le meilleur.
La Gryffondor aurait pu s'insurger, mais Hugo ne jouait pas les présomptueux et ne faisait qu'énoncer la vérité. Après tout, c'était leur père qui l'avait initié aux échecs, celui qui, du haut de ses onze ans, avait remporté la victoire sur les pièces ensorcelées de Minerva McGonagall. Et puis, reprocher sa suffisance à Hugo aurait été franchement hypocrite.
- En fait, j'ai repensé au bal, et à notre... euh rencontre avec Krum.
Son cadet fronça les sourcils.
- Il avait l'air de bien connaître maman... ajouta Rose. Je me suis dit qu'on pourrait essayer d'en savoir plus.
Elle haussa les épaules. Ce n'était qu'une idée en l'air, un moyen de passer du temps avec son petit frère. Fouiller le passé de leurs parents, glaner des informations pour combler le récit de leur jeunesse, c'était généralement quelque chose qu'elle faisait avec Albus. Mais cette fois-ci, c'était avec Hugo qu'elle voulait fureter, comme un moyen de forger leur nouvelle complicité.
- À quoi tu penses ?
- Il y a une section magazines à la bibliothèque, j'imagine qu'il y a tout un tas de Gazettes archivés de l'époque. On peut commencer par là.
Un sourire en coin, qu'Hugo jugea diabolique, étira alors les lèvres de Rose.
- Alors... ça te dit de fouiner ?
***
Après qu'Albus soit parti, Scorpius resta un long moment seul et hébété. Il n'eut pas la force de se traîner jusqu'au cinquième étage et se contenta des douches des vestiaires pour tenter de se noyer.
Les mots de son meilleur ami tournoyèrent dans son esprit jusqu'à ce qu'une désagréable pensée vienne se faufiler pour l'empoisonner. Et si le nom Malefoy avait finalement rattrapé le Potter ? Peut-être que ce qui ne l'avait jamais dérangé était devenu motif de méfiance dès lors qu'il s'était rapproché de Rose. Est-ce que cette défiance était resté tapi dans l'ombre pendant tout ce temps, attendant de surgir au moment opportun ?
Scorpius secoua la tête. S'il continuait ainsi, il commencerait par virer paranoïaque avant de nourrir une rancune dévastatrice. Était-ce ce qui avait poussé son père, et son grand-père avant lui, à commettre des actes sans nom ? La rancune ? Scorpius l'ignorait et n'avait nullement l'intention de suivre cette voie pour le découvrir.
Il n'était pour autant pas prêt à se retrouver tout de suite devant Albus, pressentant qu'ils avaient chacun besoin de s'éclaircir les idées de leur côté. Une bonne partie de l'après-midi du samedi, il resta dans le hangar à bateaux, indifférent au froid. Peut-être qu'une petite part de lui espérait que Rose le rejoindrait, mais finalement, il estima qu'il valait mieux qu'il reste seul. Si elle l'avait rejoint, cela n'aurait fait qu'empirer les choses avec son meilleur ami.
Ce fut un weekend maussade, bien plus qu'il n'aurait dû l'être après une victoire au Quidditch, et Albus et Scorpius attaquèrent la semaine en s'esquivant. Personne n'avait vraiment l'air de comprendre ce qu'il leur arrivait, eux qui étaient devenus inséparables dès leurs premiers pas à l'école de sorcellerie.
- Il se passe quoi avec Al ?
Rose accula Scorpius en sortant de la salle de classe. Elle était arrivée tout juste à l'heure au cours d'Étude des moldus le vendredi et n'avait donc pas pu l'interroger avant. Scorpius ne l'avait que peu vu ces derniers jours, mais les rares fois où il l'avait aperçu, Hugo était avec elle.
- Il refuse de m'expliquer et... il avait l'air distant.
Le jeune Malefoy décela une note de déception, presque une fêlure, dans sa voix. Il devina sans mal qu'elle acceptait difficilement qu'il la repousse.
- Je lui ai dit qu'on s'était embrassé.
- Ah !
Une très légère rougeur s'étendit sur ses pommettes et cette seule vision suffit à rendre un peu de sa bonne humeur à Scorpius.
- Il n'a pas très bien pris la chose.
C'était le moins qu'il pouvait dire... Mais Rose plissa légèrement les yeux, le soupçonnant de ne pas lui avouer le plus important.
- Mais encore ?
Elle haussa un sourcil et son regard prit une teinte enflammée, le mettant au défi de continuer à atténuer la teneur de leur conversation.
- Il croit que j'ai profité de toi... ce qui est plutôt drôle quand on sait que c'est toi qui a tenté de me voir nu.
Sa tentative de plaisanterie se solda par une tape sèche à l'arrière du crâne.
- N'hésite surtout pas à lui dire ça, ça le fera certainement changer d'avis, rétorqua-t-elle vertement. Et Merlin, arrête de me rappeler cet épisode !
Scorpius sourit, goguenard, mais il eut rapidement fait de retrouver sa morosité. Il enfonça les mains dans ses poches et avança le long du couloir avec Rose.
- Je vais lui en parler, affirma-t-elle, toute sa fougue de Gryffondor transpirant dans ces simples mots.
- Non, s'il te plaît Rose, laisse-moi gérer.
- Je peux très bien gérer moi-même mon cousin, Malefoy !
- Crois-moi, je n'en doute pas, mais s'il te plaît...
- Attends, il ose penser que je me laisserais manipuler ! le coupa-t-elle encore.
- Rose, s'il te plaît.
Il attrapa son poignet pour l'arrêter et lui faire face.
- Tu pourras l'engueuler autant que tu veux, mais je t'en prie, laisse-moi d'abord régler ça moi-même. Je sais que ça te concerne autant que moi et je comprends que ça te mette en colère, mais... qu'il me croit capable de te faire une chose pareille...
Sa gorge se serra douloureusement. L'idée qu'Albus le voit de cette façon lui était intolérable. Il fallait qu'il s'en occupe lui-même, qu'il dissipe cette tension, qu'il regagne sa confiance sous peine d'écorcher leur si précieuse amitié. Il ne pouvait pas perdre son meilleur ami.
Rose parut s'en rendre compte et son expression s'adoucit. Elle hocha doucement la tête. Scorpius s'aperçut alors qu'il tenait toujours son poignet. Comme mû par une volonté propre, son pouce dessina un arc de cercle tendre sur sa peau. Il songea qu'il aurait très bien pu l'embrasser, là, dans ce couloir déserté par leurs camarades déjà prêts à assister à leur prochain cours. Ce n'était pas l'envie qu'il lui manquait.
Mais le visage d'Albus s'imposa dans son esprit, et surtout, surtout, il avait promis à Rose de lui laisser tout le temps qu'il lui faudrait pour éclaircir ses sentiments.
Il la lâcha à regret et recula d'un pas, fuyant cette délicieuse électricité qui crépitait entre eux.
- Bon... je dois terminer mon devoir d'Histoire.
La jeune fille acquiesça en enroulant ses bras autour de sa poitrine, comme prise d'un frisson. Il la dévisagea une fraction de seconde, déchiré par ses émotions, puis prit le chemin de sa salle commune.
Une semaine après le match contre Serdaigle, Scorpius considéra qu'il avait laissé suffisamment de temps à Albus. Il profita que tous les autres garçons soient dans la salle commune pour aller le retrouver dans leur dortoir. Il était allongé à l'envers sur son lit, faisant distraitement tournoyer sa baguette d'aubépine pour faire léviter son oreiller.
- On peut discuter ?
- Ça dépend. Tu comptes continuer à rouler des pelles à ma cousine ?
Sa voix était calme et posée, mais n'en restait pas moins tranchante.
- Al... soupira Scorpius.
- Mauvaise réponse.
Le jeune Malefoy leva les bras au ciel, excédé.
- Sérieusement ? Tu vas bouder longtemps comme ça ?
Aucune réponse.
- Très bien, ça ne me gêne pas de faire un monologue. Oui, j'ai embrassé Rose. Je ne l'avais pas prévu, c'est arrivé comme ça. Mais je ne me suis pas jeté sur elle, je n'ai pas profité du fait qu'elle allait mal pour le faire. Et quand j'ai vu qu'elle m'évitait ensuite, j'ai eu peur qu'elle m'en veuille. Elle était perdue et je me sentais mal. Alors je lui ai dit de prendre tout le temps qu'il lui faudrait pour réfléchir. Il ne s'est rien passé depuis et il ne se passera rien d'autre si elle ne le veut pas, résuma-t-il.
Scorpius marqua une pause, soudainement éreinté. Il n'ajouta pas qu'au fond de lui, il craignait que ce baiser ne reste qu'un baiser. Que ce qu'il ressentait ne soit pas réciproque. Mais il était sincère : c'était Rose qui avait toutes les cartes en main et qui déciderait de l'avenir de leur relation.
Désemparé, il s'assit sur son lit.
- Elle me plaît, eut-il le courage de souffler. Je ne peux et ne veux pas m'excuser pour ça.
Il ne regarda pas son ami en confessant ses sentiments, même si ces paroles étaient encore trop maigres, trop creuses, trop loin de la réalité.
- Mais j'ai vraiment été blessé que tu aies cette image de moi.
Sa voix se brisa. Albus ne répondit pas et Scorpius lâcha un nouveau soupir. Il se releva pour se diriger vers la porte.
- Scorpius.
Le jeune homme s'immobilisa. Dans son dos, Albus bougea sur son lit pour se redresser et s'asseoir en tailleur.
- Elle te plaît vraiment ? demanda-t-il du bout des lèvres.
- Oui, répondit fermement Scorpius.
- ...faut avoir de sacrés problèmes pour avoir des sentiments pour celle qui t'a torturé pendant six ans.
Le blond s'était retourné vers son meilleur ami. La chape de plomb qu'il supportait sur ses épaules depuis leur confrontation dans les vestiaires se volatilisa. Soudainement, il eut l'impression de mieux respirer.
Il sourit en se passant la main dans les cheveux.
- Ouais, je suppose...
Albus sourit également, mais baissa rapidement les yeux sur ses mains qui trituraient sa baguette. Le brun avait à présent conscience de s'être montré déraisonnable et particulièrement injuste envers Scorpius. Celui-ci lui avait prouvé à de nombreuses reprises sa valeur.
- J'ai peut-être été un peu excessif... j'étais tellement inquiet pour elle pendant les vacances et puis, bon... j'ai jamais aimé que des garçons s'approchent d'elle. Je veux dire... je suis on ne peut plus au courant de comment pensent les mecs.
Là-dessus, il lui jeta un regard entendu, un avertissement à peine voilé dans son sourcil haussé. Scorpius se félicita une fois de plus de ne pas lui avoir rapporté l'épisode de la salle de bains en septembre.
- Tout ça pour dire... au fond, je pensais pas vraiment que tu profiterais d'elle. Je te connais. J'étais juste furax et... je suis désolé.
N'ayant pas la rancune facile, Scorpius lui pardonna instantanément. Il savait également comment fonctionnait Albus, les liens qui l'unissaient à Rose, il était à même de comprendre sa première réaction, son premier réflexe de protection. Pouvait-il vraiment l'en blâmer alors qu'il tenait autant que lui au bien-être de la jeune femme ?
Ils échangèrent un sourire et il retourna s'asseoir sur le lit à côté du sien.
- Bon, avec tout ça, on n'a pas reparlé d'un truc...
Albus fronça les sourcils face à ce ton brusquement sérieux.
- Comment va Kathryn ? continua Scorpius, espiègle.
Le jeune Potter éclata de rire.
________
J'ai repris l'idée de la section magazines de la Bibliothèque à Perripuce, dont elle parle dans Ombres et Poussières (ceci dit, je me demande si ce n'est pas évoqué aussi quand Hermione fait des recherches sur le Prince de Sang-Mêlé...?)
J'espère que ce chapitre vous a plu, j'ai l'impression que le précédent ne vous a pas totalement convaincu ahah si c'est le cas, n'hésitez pas à me dire si j'ai fait une fausse note !
Et sinon, hier soir on est allé voir au cinéma (le bonheur d'y retourner) The United States vs. Billie Holiday : ce film est sublime, je vous le conseille fortement!
À la semaine prochaine ♥
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro