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10. Wrong faces - Balthazar

Rose n'avait pas pu revoir Albus avant son départ. Comme beaucoup d'élèves, il avait décidé de retourner chez lui pour le reste des vacances. Hugo et elle, en revanche, ne rentreraient pas. Malgré le crève-cœur que cela représentait pour elle, leur mère leur avait suggéré de rester au château, et même si Rose savait que c'était mieux ainsi, elle vivait mal la situation. Elle avait toutefois d'autres choses à gérer à Poudlard, notamment Scorpius Malefoy. C'était en partie en l'évitant comme la dragoncelle qu'elle n'avait pas pu discuter avec son cousin avant qu'il ne prenne le Poudlard Express. Après l'épisode du hangar à bateaux, elle avait mis un point d'honneur à l'esquiver. Elle avait espéré ne pas le croiser avant qu'il n'aille au manoir, afin d'avoir le temps des vacances pour réfléchir à ce qu'il s'était passé. Fuir pour lui permettre de mettre à plat ses sentiments.

Lorsqu'elle repensait à leur baiser, Rose ressentait inévitablement de la confusion. Elle se souvenait de son regard, de la manière dont il l'avait dévisagé. Elle se souvenait de ses lèvres sur les siennes, de leur chaleur, leur force. Elle se souvenait du roulement de son cœur quand il avait emprisonné sa taille dans ses bras et serré leurs deux corps. Rose se souvenait de la sensation d'abandon qu'elle avait ressenti auprès de Scorpius, aussi effrayante que grisante. C'était précisément ce lâcher-prise qui lui faisait peur et l'avait poussé à l'éviter. Elle avait besoin de tout contrôler et le jeune homme avait fait tomber ses barrières avec beaucoup trop de facilité.

Et par Merlin, elle le détestait il n'y avait encore pas si longtemps de cela !


Quelques jours après le bal, elle partit à la recherche de son frère. Les quelques fois où ils s'étaient vus, ils avaient à peine échangé quelques mots. Mais elle savait qu'il ne valait mieux pas le laisser seul trop longtemps. Et puis, quitte à brouiller du noir, autant le faire à deux. Elle parcourut Poudlard de long en large, jeta un coup d'œil dans la Grande Salle et s'apprêta à abandonner lorsqu'elle songea aux cuisines. Elle s'engagea dans le couloir où se trouvait le tableau de la poire, mais elle n'eut pas besoin de la chatouiller car Hugo en émergea au même moment. Elle fronça légèrement les sourcils. Rose ne s'habituait pas à son expression abattue, diamétralement opposée au visage enfantin et jovial qu'il avait toujours arboré. Sans un mot, elle le débarrassa d'une partie de son chargement, composé de nombreuses parts de gâteaux et de quelques fruits épars. Une fois de plus, les elfes de maison s'étaient montrés généreux, quant à l'idée de se réfugier dans la nourriture... pourquoi pas ?

Les deux Weasley retournèrent dans le hall. Alors qu'ils dépassaient les portes d'entrée, celles-ci s'ouvrirent sur Scorpius. Il tenait son balai à la main, les cheveux décoiffés et le teint légèrement rosi par le froid de décembre. Rose se figea une fraction de seconde, tétanisée. Mais que faisait-il encore à Poudlard !? Il aurait dû être au manoir à cette heure-là ! Il aurait même dû y être depuis deux jours ! Elle reprit vite ses esprits, dans l'espoir de s'éclipser avant qu'il ne la remarque. Manque de chance, il l'avait déjà aperçu. Rose entraîna rapidement son frère, faisant mine de rien après s'être raclé la gorge. Elle eut toutes les peines du monde à se retenir de prendre ses jambes à son cou.

***

Jusque-là, Scorpius avait accordé le bénéfice du doute à Rose. Mais à présent, il n'avait plus aucun doute : elle le fuyait volontairement. Regrettait-elle tant que ça leur baiser ? Cette pensée le renfrogna. Il était un peu vexé. Frustré aussi. Il avait pourtant cru qu'ils avaient franchi une étape. Mais Rose Weasley avait les plus grandes difficultés à s'ouvrir. Il pouvait comprendre sa réticence, mais... Elle lui avait rendu son baiser. Et il n'avait pas inventé cette lueur dans ses iris.

Pendant les jours qui suivirent, Scorpius parvint à entrevoir une chevelure rousse, un regard à la dérobée, mais impossible d'approcher la Gryffondor. Avide de réponses, ce petit jeu du chat et de la souris le lassa bien vite. Après tout, c'était en partie pour elle qu'il n'était pas rentré au manoir. Si elle continuait, il se sentirait obligé de lui lancer un maléfice du Saucisson. Il voulait juste lui parler, bon sang !

Il atteignit enfin son but une semaine plus tard. Il avait décidé de sortir prendre l'air quand il la vit remonter le pont couvert en sens inverse. Quand elle le repéra, ce fut presque s'il put voir les rouages de son cerveau surchauffer pour trouver une échappatoire.

    - Oh ! salut. Désolée, mon frère m'attend, alors je...

Elle fit un geste vague de la main, les joues rouges, et poursuivit son chemin.

Mais quelle piètre menteuse.

    - Je ne te savais pas si dégonflée, Weasley.

Scorpius était sûr qu'elle n'accepterait jamais de se laisser traiter de la sorte. Il la provoquait, comptant sur son incorrigible fierté. Et il avait vu juste. Elle fit volte-face, piquée à vif. Le blond ne put s'empêcher de sourire.

    - Moi ? Une dégonflée ?

    - La preuve. Tu n'oses même plus me regarder en face. Je te croyais plus téméraire. Tu me déçois, Weasley.

Son sourire continua de s'élargir, à mesure que Rose fulminait. D'un pas décidé, elle vint se planter devant lui, en parfaite lionne. Il ne bougea pas d'un pouce et l'espièglerie dont il faisait preuve la fit sortir de ses gonds.

    - Je ne suis pas une lâche, Malefoy ! rétorqua-t-elle en détachant chaque syllabe de son nom de famille.

    - Bien. Du coup on peut parler de ce qu'il s'est passé ? interrogea-t-il calmement.

Rose perdit toute attitude bravache et son expression se fit plus incertaine.

    - Écoute, je ne veux pas te mettre la pression, te harceler ou faire quoique ce soit qui puisse te mettre mal à l'aise. C'est juste que... qu'on était deux, et moi aussi j'ai besoin d'y voir plus clair.

Scorpius frotta sa nuque.

    - On marche un peu ? proposa-t-il avant de persifler, sauf si tu as vraiment rendez-vous avec ton frère.

Elle le fusilla du regard mais consentit à lui emboîter le pas. Le temps de quitter le pont couvert pour rallier la pelouse enneigée, ils ne dirent rien. Rose gardait les yeux baissés, le visage à moitié dissimulé dans son écharpe.

    - Tu regrettes ?

Rose enfonça plus profondément son nez dans l'étoffe rouge et or.

    - Tu m'en veux ?

Un léger accent d'effroi transperçait dans la voix de Scorpius. Il craignait véritablement cette éventualité. La jeune fille dut le sentir car elle se stoppa pour le regarder.

    - Par Merlin, non ! Non, je ne t'en veux pas. Et... je ne... regrette pas non plus.

Plus soulagé qu'il n'aurait su le dire, il s'arrêta également et étudia les traits de Rose. Ses pommettes avaient retrouvé une adorable teinte rosée. Il pencha légèrement la tête sur le côté, toujours étonné de la trouver si belle depuis la rentrée.


Déroutée par son regard, Rose recommença à marcher. Elle était sincère : elle ne lui en voulait pas et elle ne regrettait pas. Et c'était bien là tout le nœud du problème. Pourquoi avait-elle eu envie qu'il l'embrasse ? Pourquoi avait-elle ressenti cette chamade dans sa poitrine lorsqu'il l'avait fait et pourquoi avait-elle eu le désir d'intensifier leur baiser ? Les choses étaient mille fois plus simples avant, lorsqu'elle le voyait comme l'abruti de meilleur ami de son cousin, dont elle devait supporter la présence en serrant les dents. La rancœur, elle pouvait la gérer. Elle pouvait la canaliser et l'utiliser comme moteur. Leurs rôles étaient à ce moment-là bien définis : pourrir la vie de l'autre.

Mais toutes ces émotions ? Non, c'en était trop. Trop de doute, trop d'incompréhension, trop de contradiction. L'incertitude des sentiments, le manque total de contrôle, Rose était incapable de s'y confronter. Surtout en ce moment, alors que la situation entre ses parents s'envenimait et l'atteignait au plus profond d'elle.

    - C'est juste que... ça fait beaucoup de choses en peu de temps.

    - Je sais, la rassura Scorpius d'une voix douce.

Elle lui jeta un coup d'œil.

    - Je ne prétends pas savoir ce qui se passe dans ta vie exactement, mais je commence à bien te connaître, Rose Weasley. Et j'ai bien compris que tu avais d'autres sujets de... préoccupation.

Scorpius plongea les mains dans ses poches et leva la tête vers le ciel obscurci de nuages.

    - On n'est pas obligé de trouver une explication là, tout de suite. D'essayer de définir euh... ça. Mais je n'ai pas envie qu'on fasse comme si de rien n'était ou qu'on... s'éloigne.

Le jeune homme était réellement soucieux de la distance que Rose pouvait instaurer entre eux. Après tous les coups bas qu'ils avaient fait à l'autre, l'animosité qu'elle avait alimenté contre lui, il s'inquiétait qu'elle le repousse. Il se rendit compte que, pendant tout ce temps, il n'avait pas seulement cherché à la convaincre qu'il était quelqu'un de bien, mais n'avait également jamais eu de cesse de vouloir se rapprocher d'elle. Il aurait pu abandonner et se contenter de l'ignorer, ne faire aucun effort à son égard, en résumé faire comme elle et user de son amertume. Mais non, il avait persisté à jouer son jeu avec, peut-être, l'espoir de voir leur relation évoluer un jour.

Cette pensée le désarçonna. Il n'avait jamais eu conscience de cela. Mais cela tombait sous le sens... Depuis la rentrée en sixième année, après avoir pensé à elle tout l'été, il s'était réellement demandé ce qu'elle lui reprochait. Il avait été déçu lorsqu'elle l'avait fait sentir indésirable en début d'année. Il avait compris que leurs échanges passifs-agressifs ne le satisfaisaient plus. Il l'avait envoyé paître après le match Gryffondor-Serpentard. Il avait été dépité d'apprendre qu'elle irait au Bal du Souvenir au bras d'un autre. Il l'avait embrassé.

Merlin ! Il était...

    - Du coup, ça te va ? s'empressa-t-il de demander avant que son cerveau ne puisse mener son raisonnement à sa conclusion.

    - De ?

Scorpius leva les yeux au ciel et s'arrêta à nouveau.

    - Tu facilites vraiment pas les choses, Weasley, râla-t-il.

    - Mais quoi !

Il s'arma de patience devant sa mauvaise foi.

    - Est-ce que ça te convient de ne pas prétendre qu'il ne s'est rien passé, mais de ne pas se mettre la pression et de te laisser le temps de démêler tout ça ?

    - Ça me convient, finit-elle par dire d'une petite voix.

***

Pendant les quelques jours la séparant de la rentrée de janvier, Rose partagea son temps entre Hugo et Scorpius. Avec le premier, elle essaya d'être une meilleure grande sœur. La mélancolie qui l'emplissait la poignardait chaque jour un peu plus. Petit à petit, elle comprit que ce n'étaient pas les seuls problèmes conjugaux de leurs parents qui le minait, mais autre chose. Son cadet n'avait cependant pas l'air prêt à lui parler, aussi s'efforça-t-elle de lui apporter soutien et réconfort par sa seule présence.

Avec le second, elle passa beaucoup de temps à la bibliothèque. En échange de ses talents en métamorphose, elle entreprit de l'éclairer sur l'histoire moldue.

    - Tu es en train de me dire que les femmes n'avaient pas le droit de voter avant 1918 ?

    - Non. Et en France, pas avant 1944. Et je te passe toutes les inégalités qui perdurent. Crois-moi, il y a encore du boulot.

Scorpius secoua la tête, choqué.

    - J'avais pourtant cru comprendre que les moldus avaient un train d'avance sur les sorciers. Tout ce qu'on a vu avec Didwell, la technologie, Internet, toutes ces inventions qui compensent l'absence de magie, ça me paraissait clair qu'ils étaient plus évolués au niveau sociétal que nous. Et pourtant regarde, la première femme a avoir été élu Ministre de la Magie en Angleterre, c'était en 1798. Et j'ai même pas l'impression que ça été un truc si dingue à l'époque. Depuis je crois qu'il y a globalement eu autant de sorcier que de sorcière Ministre.

Rose sentit une bouffée de chaleur dans sa poitrine en l'écoutant.

    - Qu'est-ce qu'il y a ? la questionna-t-il quand il s'aperçut qu'elle le fixait.

    - Euh non rien. ...j'étais juste en train de me dire que tu t'entendrais bien avec ma grand-mère maternelle. Elle est féministe. Elle m'a toujours encouragé à ne pas me laisser marcher sur les pieds par des abrutis qui n'ont rien de plus qu'un petit oiseau entre les jambes.

    - Un petit oiseau entre les jambes ? répéta-t-il, hilare, alors que les joues de Rose rougissaient légèrement.

    - Ouais, j'ai pas compris de quoi elle parlait pendant longtemps.

    - C'est donc à elle que je dois toutes ces années de torture ?

La jeune fille eut un petit rire.

    - Non, je pense qu'elle aurait trouvé que je m'acharnais trop sur toi. Elle ne déteste pas les hommes, elle n'estime pas non plus que les femmes sont meilleures qu'eux. Ce qu'elle veut, c'est la même considération pour les deux sexes. Et castrer les machos, ajouta-t-elle après réflexion.

Les choses étaient fluides entre Rose et Scorpius. Elle ne se sentait pas oppressée et il appréciait le naturel de leurs échanges. L'absence d'une foule d'étudiants contribuait à cette facilité et Scorpius devait admettre qu'il redoutait le moment où leurs camarades seraient de retour.


C'était le dernier jour des vacances. Albus allait rentrer à Poudlard le soir-même et il était clair pour Scorpius qu'il allait s'apercevoir que quelque chose avait changé entre son meilleur ami et sa chère cousine. S'il y avait bien une personne pour s'en rendre compte, c'était lui. Mais Scorpius avait du mal à prévoir sa réaction. Il n'était pas sans savoir l'attitude protectrice qu'il avait avec elle. Le beau blond préféra ne pas y songer pour l'instant et n'eut de toute façon bientôt plus le loisir de le faire. Une pomme à la main, il avait à peine fait un pas en dehors de la Grande Salle qu'il fut accosté par une tornade de cheveux roux.

    - On va s'entraîner ?

Rose l'attendait de pied ferme, son balai à la main.

    - Est-ce que j'ai bien entendu ? Tu veux t'entraîner avec l'ennemi ? Mais que dira-t-on si on te voit frayer avec le capitaine des Serpentard ?

    - La ferme, Malefoy, et ramène tes fesses sur le terrain.

Il s'esclaffa et leva les mains en signe de reddition. Une quinzaine de minutes plus tard, il arriva dans le stade, équipé. Elle était déjà sur son balai, à plusieurs mètres du sol, le Souafle au creux du bras. Il la rejoignit d'une impulsion du pied, un sourire en coin aux lèvres. Elle lui laissa à peine le temps de se placer devant ses buts avant de lui envoyer la balle rouge avec force. Il parvint à la stopper avant qu'elle ne s'écrase dans son ventre.

    - Vigilance constante, Malefoy !

Ce n'était pas la première fois qu'elle lui lançait ces mots. Après l'avoir fait trébucher, en général.

    - Vigilance constante ?

    - Mon père disait toujours ça à ma mère après lui avoir fait une blague débile.

Elle avait dit ça sur un ton détaché, en haussant les épaules, mais il remarqua l'ombre qui obscurcit son regard un bref instant. Avant qu'il n'ait pu s'appesantir dessus, elle lui fit signe de lui renvoyer le Souafle.

    - Allez, éblouis-moi !

Il sourit à cette paraphrase du professeur Didwell.


Elle ne ménagea pas ses efforts et l'assaillit sans relâche. Le voile qui était tombé sur ses iris acidulés avait disparu. Dans les airs, Rose semblait libre et dépossédée de toute angoisse. Scorpius savoura cette vision. Quand elle éclata de rire après qu'il eut exécuté une improbable acrobatie pour défendre son but, il eut l'impression de recevoir un coup de poing dans le sternum et il dut se retenir de foncer vers elle pour l'embrasser. Il n'était pas encore habitué à ses sourires éclatants qui n'étaient dû qu'à lui. Toute leur scolarité, elle lui avait réservé des sourires tour à tour carnassiers, provocateurs ou narquois.

Il se sentait... heureux.

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