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1. Lisztomania - Phoenix

Allongée sur le flanc, Rose regardait la photographie qui trônait fièrement sur sa table de chevet. À l'intérieur du cadre, tout un groupe de personnes lui renvoyait son regard en riant et agitaient parfois la main dans un salut chaleureux. Contrairement à ceux qu'elle pouvait trouver chez ses grands-parents maternels, le cliché voyait ses figurants bouger, à jamais emprisonnés par l'instantané de l'appareil et pourtant en perpétuel mouvement, comme si le moment qu'ils partageaient était destiné à ne jamais prendre fin. Comme si les éclats de leurs rires étaient voués à être immortels, comme si le bonheur qui se lisait dans leur regard ne pouvait s'éteindre.

La jeune fille, presque femme, se souvenait parfaitement de cet instant. Du soleil qui brillait et réchauffait leur peau, de la légère brise qui soufflait de temps à autre pour les soulager de la chaleur, des aliments foisonnant sur la longue table. Elle se souvenait de chaque personne, de la lueur de félicité qui brillait dans tous les iris. Sa mère, cette belle brune aimante à l'esprit vif. Son père, le grand roux à la force tranquille et aux allures d'éternel adolescent. Son frère, le gamin paisible qui avait partagé ses jeux. Son cousin, l'irremplaçable complice de son existence. Tous étaient présents, oncles, tantes, cousins, cousines, grands-parents, tous réunis dans la maison familiale des Weasley. Sa famille, la force, la fierté, tout ce qui représentait l'amour de Rose. C'était ce genre de souvenir absolument parfait, gravé dans son cœur et dans son âme, indélébile... Son meilleur souvenir.


    - ROSE !!! Deeeeboouuut !! claironna la voix de Hugo alors qu'il passait devant sa chambre.

Un sourire se dessina sur les lèvres de Rose. Après un dernier clin d'œil en direction de la photographie, elle se redressa dans son lit avec cette énergie qui la caractérisait si bien. Elle balança ses jambes pour bondir hors de ses draps et s'étira rapidement en jaugeant la météo par la fenêtre. En apercevant le soleil à peine entouré de quelques nuages épars, son sourire s'étira un peu plus.

Elle fit un passage éclair dans la salle de bains le temps d'une douche. Pendant qu'elle dévalait les escaliers de la maison, elle dompta son opulente chevelure de feu, savant mélange du roux de Ron et des mèches ébouriffées d'Hermione, en un chignon lâche. Elle s'engouffra dans la cuisine, planta un baiser sur la tempe de son père mal réveillé, serra sa mère une fraction de seconde dans ses bras et s'assit, le tout en quelques instants.

    - En forme ? l'interrogea Hermione avec un sourire en coin.

    - En forme !

    - Rosie, ma puce, laisse le temps à ton vieux père de terminer son café, ronchonna Ron avant d'engloutir une belle portion de pancakes.

Rose et Hermione échangèrent un regard complice. L'adolescente ne releva même pas ce surnom qu'elle détestait tant elle était ravie. Car c'était jour de rentrée et dans quelques heures, elle serait en route pour Poudlard, le prestigieux château où était enseigné la sorcellerie. Et comme bien des élèves avant et après elle, Rose considérait l'école comme sa seconde maison.

    - Vous avez tout ce qu'il vous faut ? Livres, parchemins, uniformes ? Hugo, n'oublies pas ton attestation pour Pré-au-Lard.

    - Oui, maman... marmonna le cadet Weasley.

    - Vos valises sont prêtes ? Rose, qu'est-ce que tu as fait de...

    - Merlin, Hermione... l'interrompit son mari en soupirant, laisse-les manger...

Les deux adolescents jetèrent un coup d'œil à leurs parents avant de se regarder brièvement et de plonger le nez dans leurs tasses. Pour qui regardait la scène de l'extérieur, ce n'était qu'un banal petit-déjeuner silencieux, mais pour Rose, une légère tension était tombée comme un voile sur la pièce. Quelque chose de ténu, infime, mais suffisant pour lui provoquer un pincement au cœur.

***

De l'autre côté du pays, un jeune homme étendu sur le dos dans son lit fixait le plafond de pierre au-dessus de lui, un bras sous la tête. Un calme plat régnait dans le manoir. Dans son esprit défilait une ribambelle de souvenirs, une pensée en appelant une autre, telle une pelote de laine se déroulant à l'infini.

    - Scorpius ? Il est l'heure.

La voix douce, quoiqu'impérieuse, d'Astoria résonna derrière la porte de sa chambre. Déjà, ses pas s'éloignaient. Scorpius devait admettre que sa mère était une femme formidable. Attentionnée, attentive, tendre. Mais c'était indéniable, l'éducation qu'elle avait reçue lui faisait prendre ses distances. Toute personne élevée dans l'idée d'une quelconque pureté du sang mettait un point d'honneur à observer une certaine retenue. À mesure qu'il grandissait, il l'avait senti s'éloigner. Scorpius doutait qu'elle l'ait fait de façon préméditée, toujours est-il que plus il mûrissait, moins il se sentait proche d'elle. Pourtant, de ses deux parents, c'était avec sa mère qu'il entretenait une relation complice, intime. Son père lui avait toujours paru plus inaccessible.

À leur façon, ils étaient une famille unie. Scorpius ne remettait pas en question l'amour qu'ils lui portaient. Peut-être aurait-il dû être fier de les voir le considérer comme un adulte à part entière, leur égal. Il l'était, pourtant, dans un coin de son esprit, il ne pouvait s'empêcher d'avoir le sentiment que son âme d'enfant lui était arraché trop tôt. Parfois, il enviait son meilleur ami et la spontanéité dont il faisait preuve avec sa famille.

Scorpius lâcha un soupir tandis qu'il se relevait pour s'asseoir au bord de son lit. Prenant sa tête entre ses mains, il glissa les doigts dans ses cheveux d'un blond polaire. Il ne bougea pas pendant quelques secondes, les yeux perdus sur le tapis où reposaient ses pieds nus. L'image de son meilleur ami en avait convoqué une autre. D'abondantes mèches auburn et des yeux bleu orage. Il poussa un grognement mécontent et se leva pour attraper ses affaires.

Quand il retrouva ses parents dans l'immense salle de séjour, il était vêtu d'un pantalon noir bien coupé et d'une chemise blanche. Astoria s'approcha de son fils avec un sourire empli de fierté et réajusta son col déjà parfaitement mis. C'était une femme superbe, à l'élégance rehaussée par le tailleur gris anthracite qu'elle portait. Son père, posté près de l'austère cheminée en pierre éteinte, esquissa également un discret sourire. À eux deux, ils formaient un couple distingué et charismatique.


Chaque année il semblait que le jour de la rentrée se déroule de la même manière. Le quai 93/4 était bondé, des voix fortes s'élevaient ici et là, tentant de couvrir les hululements agacés des chouettes et les miaulements effrayés des félins. En fendant la foule pour trouver un compartiment vide, Scorpius entendit les diverses recommandations d'une mère, les salutations lancées d'un parent à un autre, les joyeuses retrouvailles entre camarades. Mais en ce qui concernait les Malefoy, il n'y avait pas d'effusion. Lorsqu'il redescendit sur le quai après avoir posé sa valise et la cage de son hibou, sa mère afficha un sourire ému, le même qu'elle arborait chaque 1er septembre depuis ses onze ans. Elle leva les yeux vers ce fils qui était maintenant plus grand qu'elle et il se pencha pour embrasser sa joue.

    - À bientôt, maman.

Il lui offrit un sourire avant de pivoter dans la direction de son père. La ressemblance entre eux était indéniable. Nul ne pouvait nier que Scorpius était un Malefoy avec son teint pâle, sa blondeur et son port altier. Mais, mélangés à la grâce dont était pourvu Astoria, ses traits étaient moins anguleux que ceux de Drago. Ses iris gris n'avaient pas la même dureté métallique.

    - Prends soin de toi, recommanda Drago en serrant la main de son fils.

Scorpius approuva d'un petit mouvement de tête avant de se détourner. Un pied dans le Poudlard Express, il se tourna pour échanger un dernier regard avec son père et sourire à sa mère puis disparut dans la locomotive. Ses parents ne restaient jamais longtemps. Ils ne regardaient pas le train s'en aller comme le faisait la plupart des familles, autant par pudeur que pour Astoria, qui, malgré les apparences, avait bien du mal à voir son fils partir.

À travers la vitre de laquelle il était assis, Scorpius scruta cet amas de personnes. Son meilleur ami était quelque part, mais il savait qu'il ne le verrait qu'une fois qu'ils auraient quitté la gare. Si les Malefoy s'avéraient réservés, ce n'était pas le cas du clan Potter-Weasley et les au revoir avaient tendance à s'étirer en longueur. Assis seul, Scorpius se sentit gagner par l'impatience. Sa jambe tressautait nerveusement pendant que ses doigts pianotaient sur sa cuisse. Il avait hâte de voir le train s'ébranler, de retrouver Albus et sa salle commune. Et à nouveau, le visage de Rose surgit dans son esprit.

***

De l'autre côté du quai, la scène était en effet diamétralement différente. Weasley et Potter étaient réunis, suivant leur propre tradition. Tous les enfants de la famille étaient en âge d'étudier à l'école de sorcellerie ou avaient brillamment obtenu leur diplôme.

Rose et Hugo, premiers arrivés avec leurs parents, avaient attendus quelques minutes avant que Louis, le plus jeune de leurs cousins, ne se fraient un chemin jusqu'à eux avec Bill et Fleur. Les Potter n'avaient pas tardé à faire leur apparition et à peine Rose eut-elle vu Albus qu'elle lui fonça dessus. Le garçon la réceptionna dans ses bras et la serra fort contre lui, la soulevant légèrement du sol.

    - Salut cousine ! lança-t-il en riant.

Avec un sourire éclatant, elle déposa un baiser sur sa joue puis se tourna vers Lily pour l'étreindre à son tour.  Les embrassades n'avaient pas encore eu le temps de couper court que d'autres Weasley débarquaient. Les retrouvailles étaient toujours les mêmes, ainsi teintées de joie. Sa famille était le carburant de Rose, elle lui insufflait ce goût pour la vie et la rendait radieuse.

Ce n'était qu'à la dernière minute que Rose s'engouffra dans le wagon. Les derniers conseils et recommandations parentales avaient plu sur les adolescents plus ou moins attentifs. Au passage de ce rituel obligatoire, Albus avait glissé un clin d'œil complice à sa cousine, lequel n'avait pas échappé à son père. Harry avait jeté un regard appuyé à son fils cadet, un sourcil haussé, en agitant l'index dans un geste d'avertissement qui avait fait éclater de rire la jolie rousse. Le train s'éloignait à présent de la gare King's Cross et Rose, accompagnée de Lily, Hugo et d'Albus, déambulaient dans le couloir à la recherche d'un compartiment libre. Soudainement, Albus poussa un rugissement ravi en se stoppant devant une porte. Il ne fallut pas plus d'un quart de seconde à l'aînée Weasley pour comprendre la source de cette joie. Scorpius avait déjà ouvert la porte et faisait une accolade à son meilleur ami. Rose contracta la mâchoire en le dévisageant. Elle ne parvenait pas à le cerner et à la vérité, elle n'avait aucune envie de le faire. À chaque fois qu'elle le voyait, les paroles qu'il avait prononcées peu de temps après leur entrée à Poudlard résonnaient dans sa tête et lui faisaient serrer les poings. Et elle ne le voyait que trop souvent.

Quand le blond daigna porter le regard sur le reste de la fratrie et que ses yeux se posèrent sur elle, Rose sentit les poils de ses bras se hérisser. Elle ouvrit la bouche pour lâcher une réplique cinglante, mais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, Lily attrapa son bras pour la tirer à sa suite.

    - On continue, Al. À plus tard !

Dans les pupilles d'Albus se lut une pointe de regret, pourtant il ne les retint pas. Lily avait raison. Il valait mieux repousser encore un peu la déclaration des hostilités entre Rose et Scorpius. Ils leur suffisaient de moins d'une seconde pour s'abreuver l'un l'autre de piques ponctués de sarcasme et d'ironie. L'année à venir leur laisserait bien assez de temps pour se livrer à leurs joutes verbales.


Hugo avait opté pour le compartiment de Lorcan et Lysander Dragonneau, les fils de Luna et Rolph. Les deux cousines avaient suivi le mouvement, mais se désintéressèrent rapidement de leur conversation. La benjamine Potter régala Rose des exploits estivaux de James, qui entamait sa dernière année.

    - Par la barbe de Merlin... Qu'il m'épuise... fit-elle dans une parfaite imitation de la voix désespérée d'Harry.

Rose s'esclaffa.

    - Il ne m'en veut pas trop ? s'enquit-elle alors.

    - James ? Pourquoi il t'en voudrait ?

    - Tu sais... le poste de capitaine.

Les pommettes de la jeune fille rosirent. Elle n'était pas encore habituée à ce statut. Lorsqu'elle avait reçu la lettre et la badge parmi sa liste de fournitures, elle avait sauté de joie dans toute la maison et son exaltation avait mis des jours à redescendre. Mais maintenant qu'elle retournait à Poudlard, le trac lui grignotait les entrailles. De surcroît, elle ne s'était pas attendue à cette nomination, persuadée que le badge reviendrait à James pour son ultime année. Il était dans l'équipe depuis plus longtemps qu'elle, et après tout, il n'était rien de moins que le fils aîné de l'attrapeur prodige Harry Potter et de Ginny Weasley, l'ex-joueuse des Harpies de Holyhead.

    - Mais pas du tout ! Je crois qu'il a été un peu déçu sur le coup, mais finalement, ça l'arrange bien. Toutes ses responsabilités... ça l'intéresse pas. Il a dit que tu allais faire une bien meilleure capitaine que lui.

Rassurée, Rose esquissa un léger sourire.


Le train avait parcouru la majeure partie du trajet menant à Poudlard. L'effervescence monta d'un cran dans les wagons pendant que les élèves troquaient leur tenue de moldu pour leur uniforme aux couleurs des différentes maisons. Les premières années étaient facilement reconnaissables à leur visage rouge d'excitation et parfois un peu tendu. Rose se souvenait avec une précision accrue de ses propres premiers pas à l'école. Débrouillarde, elle avait eu tôt fait d'oublier ses parents sur le quai tandis que la locomotive lézardait jusqu'en Écosse. Elle avait ressenti une incroyable sensation d'euphorie à l'idée de découvrir le château où elle élirait domicile pendant sept ans. Elle n'avait eu aucun doute, aucune appréhension en comparaison d'Albus. Ce dernier avait semblé perdu dans ses pensées et Rose s'était demandé à plusieurs reprises si son mutisme avait quelque chose à voir avec la discussion qu'il avait eu avec Harry avant le départ.

Ce ne fut qu'en début de soirée que le Poudlard Express entra gare de Pré-au-Lard. Lorsqu'elle émergea du train, Rose prit une profonde inspiration. L'air était chargé d'effluves métalliques comme il n'y en a qu'après une grosse averse. La pluie était monnaie courante ici, et contrairement à plusieurs de ses camarades, elle adorait cela. Selon elle, c'était le meilleur moyen de respirer la terre.

***

Scorpius et Albus avait passé le trajet à se raconter leur été en jouant à la Bataille explosive. Le premier avait parlé au second des longues journées à accompagner son père au Ministère de la Magie. Maintenant qu'il avait obtenu ses BUSES, Drago estimait qu'il était temps pour Scorpius de commencer à construire son réseau de relations. Même si un adolescent de seize ans aspirait à passer autrement ses journées de liberté, il n'avait pas été dérangé outre-mesure, lui qui nourrissait l'ambition de faire carrière dans la coopération magique.

En retour, Albus lui avait narré son séjour en Cornouailles. Son oncle et sa tante y avait vécu plusieurs années avant la naissance de Louis. Ils étaient ensuite retournés près de Loutry Ste Chaspoule, berceau de la famille Weasley, et depuis, la Chaumière aux coquillages servait de pied-à-terre pour les vacances. Scorpius n'avait rien contre le manoir Malefoy, mais en entendant son ami décrire la beauté de l'endroit, du son berçant des vagues à la lumière inondant les pièces, il se surprit à l'envier.

Quand ils parvinrent en vue du célèbre village sorcier, ils n'avaient pas vu le temps passer. Albus sur les talons, Scorpius suivit ses camarades dehors.

    - On est chez nous... murmura-t-il pour lui-même.

    - Sérieux, Al, apprends à nouer une cravate !

Les deux Serpentard se tournèrent vers Lily. Celle-ci leva les yeux au ciel d'un air désabusé en s'approchant de son frère. Elle entreprit de rectifier le nœud du tissu. Scorpius nota que le roux de ses cheveux était moins flamboyant que celui de Rose. Celle-ci apparut justement et sans vraiment s'en rendre compte, il étudia ses mèches. Elle lui décocha un regard acéré en le surprenant à la dévisager.

    - Tu veux peut-être que je refasse le nœud de ta cravate, Malefoy ? attaqua-t-elle d'un ton acide.

Il se tira de sa rêverie avec un temps de retard. Albus, libéré de l'emprise de sa sœur, lui laissa à peine le temps de bougonner en son for intérieur « il est très bien mon nœud de cravate » avant de passer un bras autour de ses épaules.

    - Ah... je sens que ça va être une bonne année, prédit le cadet Potter en passant l'autre sur celles de sa cousine pour les entraîner tous deux.

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