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6ème Nuit : L'Enfer

Personne n'était allé se coucher depuis la mort de Monsieur Kang. On avait peur de se faire tuer dans son sommeil, de ressentir une pression seul dans sa chambre dans le noir. En bas c'était le chaos, on avait peur de tout. Les invités restaient toujours au rez-de-chaussées, ensemble, agglutinés. Certains s'étaient déguisés comme prévu, d'autres n'osaient même pas monter à l'étage.

Hyunjin, insouciant, valsait avec les corps, comme si tout le monde attendait pour se jeter à ses lèvres tentatrices. Hyunjin était déguisé en ange ce soir, il avait deux ailes accrochées à son dos. Ça lui allait bien, il était un ange dans un monde plein de vices. Il se laissait porter par l'euphorie dans laquelle il s'était laissé influencer. Il n'était pas un de ces princes intouchables, ou qui le prétendait, mais il était inaccessible. Personne ne serait égal à sa personne, personne ne pouvait le conquérir. Ses lèvres se baladaient sur toutes celles de la pièce, les jolies filles l'attendaient le cœur battant, les garçons repoussants étaient jaloux des facilités qu'il possédait. Hyunjin, il rayonnait comme si cette fête était pour lui, que tout le monde était là pour lui, que le monde tournait autour de lui, malgré tout, et qu'elle continuait pour lui. Et c'était le cas. Cette scène n'avait rien d'anodine, c'était presque prévisible qu'il se retrouverait ainsi, se faisant emporter par les basses de la musique trop forte, dans l'euphorie des substances qu'il avait certainement pris. Il en profitait pour se laisser aller, par les corps de la foule qui ne regardait que lui, il enchaînait les corps un à un, posé ses mains sur la taille de chaque fille de la pièce. Il partageait sa passion, sa beauté, à ceux qui l'enviait tant.

Tout le monde le suivait dans cette folie, tout le monde admirait le prince qui se prenait pour le bouffon, sous l'emprise de sa transe. Il avait la tête levée vers le plafond illuminé de mille et une couleurs, il avait le sourire qui brillait, les yeux étaient recouverts d'un voile pétillant. Il était le prince de ce séjour, il le savait bien, tout le monde le savait, et personne ne pouvait le nier ni même le jalouser, et on ne pourrait jamais lui retirer ce titre. Hyunjin ne vivait pas dans le même monde, on vivait dans le sien.

Une seule personne de la pièce ne le regardait pas de la même manière, ne le suivait pas dans cette euphorie, le seul à l'écart, oui, il y en avait un. C'était Jeongin qui avait le malheur de se mettre à part, de jouer les indifférents face à Hyunjin alors qu'il le voulait plus que tout le monde réuni dans cette pièce. Lui, il n'était pas admiré. Lui, il ne se faisait pas embrasser, pas même par une paire de lèvres, jamais. Jeongin, il restait dans son coin, parce que quand on le remarquait, il finissait en sang, comme actuellement, les cheveux humides par le liquide rouge qui coulait le long de son front. Jeongin n'était pas apprécié de tous, Jeongin c'était un des plus jeune élève qu'avait eu Kang, le plus jeune qui était venu assisté à ce séjour, certainement le seul qui devait se faire tabasser dans le grand jardin sombre par des mecs pas sobres qui se foutaient de sa gueule pendant qu'il jalousait les autres. Jeongin, il était jaloux. Il était jaloux de tout le monde et d'une personne à la fois. Il était jaloux de Hyunjin. Hyunjin, il était apprécié de tous. Il ne fallait pas jalouser le prince. C'était comme un péché fait de plein gré, se jeter dans la gueule du loup. Il avait sûrement bien mérité ces coups de la part des anciens camarades de Hyunjin qui le trouvaient tout bonnement ridicule à regarder le prince de cette façon, à l'envier de toutes les manières possibles.

Il sentit un liquide couler le long de sa joue, il ne sut pas reconnaître à la sensation s'il s'agissait du sang ou d'une larme. Quand plusieurs gouttes s'ensuivirent et que Hyunjin devint de plus en plus floue à travers ses paupières tremblantes, il comprit qu'il pleurait.

— Tu recommences ? balança presque en crachant un de ces camarades pas commode, des admirateurs que Hyunjin ne méritait pas, des sales bouffons qui voulaient copier le prince inatteignable.

— Vous l'enviez tout autant que moi, vous pensez que me tabasser va me rendre plus laid que vous ? Faudrait être des combattants pro pour ça, pas des défoncés qui se la jouent dur à cuir.

Jeongin, son problème, c'est qu'il ne cachait aucune de ses pensées, il disait tout tel qu'il en était, sans aucun filtre. C'était peut-être pour ça qu'on ne l'aimait pas, la vérité blesse les autres qui, ceux qui préféraient rester dans un déni qui leur font oublier leur mal-être.

Lorsqu'un énième coup de pied vint écraser sa côte, il ne réagit même pas. Il fixait les bouffons impassiblement, les larmes couvrant leurs affreux visages.

Un des deux, celui qui la ramenait toujours, prit violemment les mèches qui recouvraient les yeux de Jeongin pour lui relever la tête, comme pour qu'il le regarde davantage dans les yeux.

— Pas étonnant que tu sois celui qui envie le plus Hyunjin, t'es le plus pathétique de tous les invités réunis.

Il lui cogna violemment la tête contre le mur sur lequel il était appuyé.

— Qu'est-ce que vous foutez ? résonna une voix beaucoup trop familière aux oreilles des trois jeunes hommes.

C'était le prince lui-même qui venait d'intervenir entre eux. Les deux bouffons se penchèrent en avant pour saluer Hyunjin qui les interrogeait du regard et prirent une excuse minable pour retourner dans la foule, pour ne pas devoir assumer leurs actes. Le prince les fusilla du regard en leur bottant les fesses violemment, en faisant presque tomber un qui s'était rattrapé en tenant l'autre.

— C'est quoi leur problème ? cracha-t-il en se retournant vers Jeongin, l'air à la fois rempli d'une haine inconnue et une inquiétude qui ne lui était pas autorisée en tant que prince. Ça va ? Tu saignes.

Il sortit un mouchoir de sa poche, un tissu doux, beige, lisse. Même un vulgaire mouchoir reflétait le prince qu'il était.

— Ils sont jaloux que je sois le plus jaloux de toi parmi nous tous réunis, répondit Jeongin en observant le tissu qui se rapprochait de sa tête.

— Jaloux ? Y'a pas de quoi être jaloux. Hyunjin tapota légèrement ses cheveux recouverts de sang. Faut être ridicule pour envier un type comme moi qui prétend être intouchable pour ensuite s'offrir au monde.

— C'est ça, justement, parce que je suis ridicule.

— Dans ce cas, non t'es pas ridicule. T'as simplement pas à me jalouser.

— Pourquoi pas ? Tu devrais en être fier.

— T'as pas besoin...t'es joli.

— Pourquoi ?

Il s'arrêta dans ses mouvements, laissa sa main sur sa tête, fixant ses yeux, comme pensif.

— J'aime bien tes cils.

— T'aurais pu trouver n'importe quoi comme excuse, t'as choisi la pire. Ils sont recourbés parce que j'ai pleuré, ils n'ont rien de spécial.

— T'es quand même joli, j'ai juste dis la partie de toi qui m'a sauté aux yeux.

C'est vrai, il aimait particulièrement les yeux de Jeongin parce qu'il le scrutait au plus profond de son âme. Il était loin d'être parfait Jeongin, mais il était bien plus loin d'être laid. Ses défauts faisaient son charme. Ses légères cernes qui entouraient ses yeux faisaient ressortir son regard transperçant, ses cils harmonisaient le tout en y ajoutant une douceur à ce visage recouvert de quelques blessures par-ci et par-là.

— A quoi ça sert d'être joli si je suis pas comme toi ? J'aimerais juste être comme toi, avoir du succès, les yeux rivés sur moi, de l'attention, de l'amour. C'est trop demandé, putain ?

Un rire assez négligeable sorti d'entre les belles lèvres du prince face au visage désespéré de son envieux.

— Crois moi, tu n'as pas besoin de ça.

— Je ne le demande qu'à toi.

Un silence s'installa suite à cette phrase prononcée dans le plus grand des calmes. Jeongin le fixait toujours plus avec ses pupilles sombres. Hyunjin retira le mouchoir de son crâne pour se concentrer un peu plus sur son regard, la bouche entrouverte, comme bouche-bée par son admirateur. C'était la première fois qu'il admirait quelqu'un ainsi, encore plus qu'on l'admirait.

— Je crois que t'es le seul garçon que j'ai eu envie d'embrasser.

— Alors vas-y.

Un petit rire échappa à Hyunjin, face à un Jeongin très sérieux dans son regard qui attendait ses lèvres plus que tout. Il voulait effacer le passage de toutes les précédentes, être le dernier sur laquelle il pose les siennes, se venger de tous ces bouffons, ses bouffons.

Il se rapprocha trop doucement au goût de Jeongin qui sauta immédiatement à son cou pour plaquer ses lèvres sur celle du prince. Elles étaient divines. Jeongin avait l'impression de devenir un prince lui aussi. D'autant plus lorsque Hyunjin laissa ses mains se glisser le long de sa taille. Au fil de leur échange, il le repoussa légèrement, les lèvres appuyées de Jeongin l'empêchaient presque de respirer. Il ne s'était attendu qu'à un baiser furtif comme tous les autres, sans aucune passion, de simples artifices pour prouver à on ne sait qui, on ne sait pourquoi, un baiser attendu dans le seul but d'assouvir un ego qui se voulait satisfait de toucher au beau prince qu'il était.

— Tes lèvres sont meilleures que toutes celles des jolies filles réunies. Ça fait combien de temps que t'attends, ça ? souffla Hyunjin après être parvenu à s'en détacher légèrement.

— Des années.

Des années que Jeongin regardait Hyunjin dans son coin. Des années qu'il voulait se venger. Des années qu'il attendait qu'il le remarque. Hyunjin ne l'avait jamais vraiment connu avant ce séjour, Jeongin le savait bien. Il allait lui prouver qu'il avait ignoré pendant toutes ces années le plus précieux de ses admirateurs.

Jeongin voulait être aussi resplendissant que Hyunjin, il voulait plus que tout ces touchers et ces baisers, cette proximité lui faisait croire que Hyunjin lui donnait une part de sa beauté, qu'il compléterait toute la laideur de son être.

Hyunjin emmena Jeongin un peu plus à l'écart des invités, il ne voulait que personne ne les dérange pendant qu'il profitait de ses lèvres, et c'était la première fois qu'il avait envie de profiter de celle de son partenaire dans un but autre que celui de satisfaire son ego.

La foule aurait pu le chercher après sa disparition parmi eux, mais ils furent distraits par la musique qui s'arrêta soudainement, laissant place à des notes de piano qui résonnèrent dans tout le manoir. Chan s'était remis à jouer même avec ses doigts ensanglantés, même avec les séquelles d'un peu plus tôt. De la cendre était restée entre le mécanisme, frottait contre le bois. Cela ne ressemblait même pas à de la musique, juste des notes hasardeuses, bruyantes, à nous en faire saigner les oreilles. Et lorsque la mélodie ne ressemblait plus à rien, pas même des notes de piano, une flamme jaillit devant le visage du pianiste.

Les invités ne dirent rien, n'agirent pas, pas directement. Chan observait les flammes, martyrisait le piano et ses doigts. Il semblait complètement indifférent à ce qui lui arrivait. Lorsqu'il finit son morceau, une flamme s'embrasa derrière lui, il se leva de la chaise et fit face au invités. Et puis, comme pour les remercier d'avoir assisté à sa performance, il leur fit la révérence. Il était méconnaissable, ses yeux étaient recouverts d'un voile enflammé, d'une obscurité qui faisait froid dans le dos. Chan voulait tous les tuer, c'était certain pour les invités.

Une partie d'entre eux courut vers l'encadrement de la porte du salon annexe, et au lieu de libérer Chan de cet état d'inconscience, ils poussèrent le pianiste dans le feu et claquèrent la porte de manière si violente que la serrure se coinça à l'intérieur. Chan n'aurait aucun moyen de sortir.

Des coups résonnèrent dans toute la pièce, il devait essayer de défoncer la porte pour s'en sortir. Il ne disait rien, ne criait pas à l'aide, il ne pouvait pas, il s'étouffait.

— On dit que l'être humain est voué à s'auto-détruire, et c'est bien ce qu'on fout dans cette putain de fête interminable, s'écria-t-il juste derrière la porte en cognant ses poings meurtris, déjà ensanglantés contre la porte beaucoup trop solide. Vous avez peur d'assumer cette rage au fond de vous mais vous la montrez bien !

Certains voulurent le libérer en forçant la porte, mais s'ils ouvraient le feu se propageraient, ils mourraient tous. Ils avaient peur de mourir, pourtant ils voulaient tous disparaître de ce cauchemar. Ils devaient se protéger, et se protéger à présent ça signifiait mettre les autres en danger.

— Vous perdez votre temps, lança Changbin à voix basse, la voix lasse, s'engouffrant dans son siège, ça sert à rien de paniquer, de toute façon on est tous destinés à sombrer ici.

Il avait raison, plus rien n'avait de sens. Le séjour de rêve n'était plus qu'une série d'évènements immoraux, insensés. Mais peut-être était-il dans le coup ?

La foule se mit en colère, Changbin subit le même sort que ses amis. Il devait être le plus imposant de tous, le plus musclé, mais il était comme paralysé, son corps ne lui répondait plus, il ne pouvait qu'accepter le sort qui lui attendait, se faire enfermer à son tour et se laisser mourir seul dans une pièce sans issue. Ils l'emmenèrent dans la première salle de bain de l'étage, le jetèrent comme un vulgaire déchet dans la baignoire, et ouvrirent le robinet. Ils claquèrent la porte et descendirent au rez-de-chaussée, où la musique avait repris.

— Il faut tous qu'on sorte d'ici !

La survie, c'est le seul objectif que les invités avaient à présent, et ils détruiraient tous ceux qui les en empêcheraient et qui ne les suivraient pas, car ça soupçonnerait avoir prévu ces évènements, s'y être attendu et ne pas se soucier des conséquences.

Hyunjin ne comprenait plus rien à ce qui se passait, il voyait tous ses anciens camarades les plus proches, même de loin, se faire condamner. Même celui qu'il avait le plus admiré. Mais moins de ces personnes signifiait plus d'admirateurs. Il se mit à sourire au milieu de la foule apeurée. Son sourire ne passait jamais inaperçu, il ne passa pas inaperçu, il rayonnait comme le soleil dans le ciel qu'ils n'avaient pas vu depuis des jours.

Le monde se retourna pour l'admirer, et alors qu'il apprécia qu'autant de monde le regarde ainsi soudainement, on se jeta à son cou. Il crut qu'on lui ferait jouir de sa beauté, comme habituellement, qu'on réclamerait ses lèvres. Mais le peuple avait été trahi. Tout le monde l'avait vu embrasser Jeongin, celui qui l'enviait le plus, celui qui le méritait le moins. Ils devaient le faire chuter avant qu'il ne devienne roi.

Si le peuple n'avait plus droit de profiter de la beauté du prince, alors personne n'en profiterait, et ils allaient la gâcher.

Ce n'est pas des lèvres qui se posèrent délicatement sur son corps, mais des poings acharnés. Ce n'est pas de la fierté qu'il ressentit mais de la souffrance, de la honte. Hyunjin sentit plus le coup qu'il venait de se prendre à son ego que les coups qu'il se prenait dans le corps en réalisant que ses admirateurs ne prenaient plus soin de sa beauté.

On ne lui arracha pas que des cris de douleur, on lui arracha son statut de prince. On lui retirait tout ce qui faisait son être, la raison pour laquelle il existait et pour laquelle d'autres, qui n'avaient pas la chance de l'avoir, paraissaient inutile et inaperçu dans ce monde où l'apparence régnait plus que la morale.

Même les jolies filles s'en prenaient à lui, celles à qui il avait confié tout son être, toute sa splendeur, tout au long du séjour, pour ne pas se montrer trop orgueilleux malgré tout et faire profiter de l'affliction qu'était sa magnificence.

La scène n'était qu'un tas de corps entremêlés avec violences. On maltraita son buste, serra son cou avec des mains sales, déforma son joli visage recouvert de sang, tritura sa peau lisse, arracha ses ailes d'anges tachées de rouge. C'était le résultat de sa perfection, ces coups faits sans pitié, par ces êtres qui ne semblaient plus qu'être des bêtes sauvages. Ils étaient de vrais bouffons qui n'acceptaient plus leur statut, qui voulaient lui retirer une couronne d'épines incrustée dans son crâne.

Un seul dans la foule ne faisait rien, ne s'en prenait pas à lui. Minho. Il profitait de ce moment de distraction pour retirer les biens des invités. Il décrocha un bijoux autour du cou d'une jeune fille, en manquant de l'étrangler, ramassa la montre d'un ancien camarade, qui s'était brisé lorsqu'il donna un coup de poings en plein dans le faciès angélique de Hyunjin qui n'était même plus dans l'état de comprendre ce qui lui arrivait.

Minho se fit remarquer par un invité, leur attention se retira alors du prince défiguré et le businessman sentit qu'il allait devoir accepter le même sort que tous ses anciens camarades précédents. Hyunjin en profita pour s'échapper comme il put, en récupérant ses ailes, avec Jeongin qui était arrivé trop tard, s'étant pris quelques coups en essayant de l'aider.

Ils se réfugièrent dans un coin du rez-de-chaussée, derrière des petits escaliers menant au bout du couloir du premier étage. Jeongin prit le visage ensanglanté de Hyunjin entre ses mains en les posant sur ses joues. Ils venaient de gâcher une partie de lui en même temps que la beauté du prince.

— Je vais chercher de quoi soigner tout ça, je reviens.

Il déposa un baiser sur son front, non loin d'une tâche de sang, et monta à l'étage.

Hyunjin resta immobile, à côté des marches, il fixait un point inexistant en face de lui.

— C'est quoi cet état pitoyable ? fit une voix dans l'obscurité.

Hyunjin reconnut à qui elle appartenait, c'était Seungmin, qui était assis sur les premières marches de l'escalier, une bouteille coincée contre son torse. Il ne savait pas s'il venait d'arriver, s'il était déjà là avant, s'il avait vu tout ce qui s'était passé juste avant. Il se retourna dans sa direction pour le regarder dans les yeux.

— Je ne suis plus le prince, on m'a détrôné, le peuple s'est retourné contre moi, alors qu'il m'admirait.

Ces paroles auraient pu sembler avoir été prononcées avec humour et autodérision, mais le visage ensanglanté de Hyunjin faisait froid dans le dos, personne ne l'avait jamais vu ainsi. Il avait presque perdu sa beauté, le vice des autres l'avait rendu un peu laid. Peut-être étais-ce la larme dans le coin de son œil qui était dérangeante, on n'avait jamais vu le prince pleurer. Après tout, sa plus grande peur était qu'on ne l'aime pas, qu'on ne l'admire pas, et qu'il finisse par ne plus s'adorer lui-même. Il se sentait pitoyable.

— Un bon prince n'a pas besoin de peuple pour reconnaître sa valeur.

Il se releva en observant le prince et s'adossa au mur à côté des escaliers.

— Hyunjin, j'ai quelque chose à t'avouer.

— Je t'écoute, répondit le prince sans avoir retiré une seule fois son regard de celui du blond.

Il le regardait avec intérêt, il se montrait toujours investi dans ce qu'on lui disait. Un prince, même s'il avait été détrôné, devait se montrer impassible des événements et rester aussi humble et aussi parfait qu'il avait toujours été, et qu'il resterait à jamais.

— Je sais quelque chose que vous ignorez tous dans ce manoir...

Hyunjin semblait se sentir comme un monstre parmi les invités à se faire rejeter ainsi. Qui l'eut cru, qu'on abîmerait un jour son si joli visage. Seungmin trouvait ça injuste, il voulait lui montrer que ce n'était pas lui le monstre parmi eux. Il déglutit bruyamment dans le silence qui régnait entre eux et les regards qu'ils s'échangeaient.

— On est de simples cobayes, ce séjour n'a rien d'exceptionnelle, mon oncle a simplement voulu réaliser une expérience sur nous, créer une atmosphère utopique pour en voir les conséquences dévastatrices.

Le regard de Hyunjin sembla changer en une fraction de seconde, tandis que le sang qui coulait de son front descendait le long de son cou. Il prit soudainement la bouteille qu'avait Seungmin entre les mains et bu un coup comme si son corps le lui avait réclamé.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il en retirant le bout de la bouteille de ses lèvres ensanglantées. Ton oncle est mort, quelqu'un l'a tué, tout le monde tente de sortir d'ici, mais la fête continue...

— Justement, il y a quelque chose d'autre que je n'ai pas dit. Seungmin se rapprocha de lui, relevant légèrement la tête pour lui faire face. Je suis un monstre.

— On est un peu tous des monstres ici.

Seungmin secoua la tête, un air attristé sur le visage, inquiet, rempli de remords. Non, il n'y avait qu'un monstre ici, qui avait entraîné tout le reste, c'était lui.

— C'est moi qui l'ai tué.

Il ne revenait pas des paroles qu'il venait de prononcer, plus que l'action qu'il avait commis. Il regardait le prince qui faisait de même, droit dans les yeux, sans cligner, dans un silence glaçant, le visage pâle, toujours au bord des larmes.

— Tu déconnes...Pourquoi ?

Hyunjin avait l'air à la fois apeuré et inquiet, mais pour lui, pas son oncle. Son regard aurait pu être interprété comme une prise en pitié.

— Je voulais me protéger avant tout, je l'avoue, mais je voulais aussi nous protéger tous. C'est de sa faute si cette fête tourne au cauchemar, il l'avait prévu depuis le début. Mais j'ai empiré les choses en voulant les éviter.

Hyunjin soupira longuement. Cette fête, elle ne portait pas son nom, cette fête elle les avait tous rendus fou.

— Alors on a enfermé Felix pour rien ?

— Felix aussi sait plus de choses qu'on ne le pense, je pense qu'il nous observe tous en ce moment même. Il sait que c'est moi, je lui ai demandé de mettre du poison dans quelques gâteaux, et de le servir à mon oncle.

Une étincelle sembla passer dans le regard de Hyunjin qui s'était mis à regarder au loin.

— Du poison...Où est-il ?

— Le poison ? répéta Seungmin pour être sûr de ce que lui demandait son ancien camarade, se rapprochant davantage pour chercher à retrouver leur contact visuel. Pourquoi est-ce que tu veux savoir ?

Hyunjin ancra ses pupilles sombres dans celles du blond. Il ne faisait plus de peine, il avait un regard de braise, doté d'une détermination inconnue.

— Vous en avez ici ?

— C'était un grand scientifique, il a tout gardé sous la main. Il y a des flacons dans un peu tous les placards des coins de la maison.

— Les placards...répéta-t-il à voix basse, observant autour de lui comme pour en trouver un.

Seungmin ne comprenait pas pourquoi il agissait ainsi, il n'avait même pas réagit à propos du meurtre de son oncle.

Il l'observait en silence, ne sachant pas vraiment quoi ajouter, n'osant pas vraiment lui demander quoi que ce soit. Il n'avait aucune légitimité d'interroger le prince, surtout pas un meurtrier comme lui, c'était lui qui posait les questions. Il n'avait presque même aucun droit de poser ses yeux sur lui. Mais il était si beau, même avec cette vulgarité et cette laideur que lui donnait le sang sur tout son corps, c'était difficile de le quitter des yeux.

— Seungmin, s'écria-t-il presque, en se retournant soudainement vers lui. Moi aussi j'ai quelque chose à t'avouer. Je ne suis pas le prince qu'on croit, de cette fête, de tout, je n'en suis pas un tout court. Rien de tout ça n'est réel, tout ici et dans ce monde est une façade, les invités, tous, moi, même toi, et surtout cette putain de fête qui est entrain de tous nous faire perdre la tête...Il faut que tout ça s'arrête.

Il aurait voulu en dire beaucoup plus, exprimer son chagrin trop enfoui, mais il n'en rajouta pas davantage. Hyunjin n'était pas un prince si naïf que ça. Il ne faisait pas tant abstraction des choses qui étaient autre que les regards sur lui, bien qu'il préférait en jouir sans se soucier de quoi que ce soit d'autre ne le concernant pas.

Seungmin avait l'impression qu'il venait de découvrir une toute autre facette du prince. Où était passé son arrogance pourtant bien présente un peu plus tôt ? Il était devenu un prince déchu qui ne deviendrait jamais roi.

Jeongin venait de revenir avec quelques objets en main pour soigner ses blessures, leurs regards cessèrent leur échange. Hyunjin se retourna vers son nouveau bien aimé et partit à ses côtés, l'embrassant sans retenue après avoir avalé coup sec une gorgée de la bouteille qu'il avait en main. Ils allaient bien ensemble tous les deux. Jeongin avait besoin d'admirer quelqu'un, Hyunjin était parfait pour ça et il ne voulait rien de plus que d'être adoré, et il aimait particulièrement les yeux de Jeongin. Ils se complétaient parfaitement, Jeongin était le bouffon idéal.

La foule semblait s'être calmée, on n'entendait plus aucun coup, plus aucun râle. Lorsqu'ils revinrent, plus personne n'était présent au rez-de chaussé. Jisung, qui avait raté la moitié des événements, les rejoignit et proposa un verre à ses anciens camarades. Ils trinquèrent, essayèrent d'oublier tout ce qui venait de se passer, jusqu'à ce que leurs corps ne les lâchent, au milieu de la pièce où plus que le chaos se reflétait.

***

Badd long le chapitre, j'espère il vous a pas trauma il est un peu horrible sur les bords ahi, j'voulais poster le soir d'Halloween mais j'ai pas eu le temps alors faîtes genre c'est le bon jour ☝️😔 

J'aime trop la dynamique du hyunin svp mais c'est l'avant dernier chap ils auront pas fait long feu (sans mauvais jeux de mots)

Je posterai le dernier chapitre ce soir ou demain !

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