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L'enfant Rose

Il y eut le néant.
Le Chaos en jaillit.
Le monde le suivit.
Il en devint le dirigeant.

Il était un temps,
Où le monde était feu et sang
Il était des vies,
Où le Chaos s'épanouit.

Les créatures nées de son essence,
Dépourvues de raison et de conscience,
Dans un combat sanglant,
S'affrontaient aveuglément.

Lassé de ces redondants
Affrontements,
Le Chaos s'amusant,
Créa des êtres intelligent.

Ils se nommèrent "humains".
De ces têtes nouvelles,
Jaillirent des idées cruelles,
Qui vinrent divertir leur souverain.

Le Chaos était satisfait
la terrible ingéniosité
De ses nouveau-nés
Pour s'entre-dechirés.

Mais bientôt de cette anarchie,
Émergea une nouvelle déité,
Aux valeurs d'Ordre et de Paix.
L'Harmonie.

D'abord vague idée,
Née dans certains esprits
Rassemblés dans une Cité,
Elle s'étoffa, grossit, grandit.

S'incarnant dans un espoir,
Une jeune fille pleine d'espérance,
Une lumière pure et blanche,
Déchirant les ténèbres noires.

La ville originel, noyau de paix
Dans ce monde ensanglanté
Attira des populations
De tous les horizons.

L'instigatrice de ce nouvel esprit
Devint l'incarnation de l'Harmonie.
Celle dont la simple vision
Brisait le cercle de haine et de destruction.

C'est la rose sans épine,
La blanche aubépine.

Et le temps s'écoula.
Des hommes moururent et naquirent.
Les esprits s'éclaircirent,
L'emprise du Chaos s'atténua.

Alors la première prêtresse s'éteignit.
Un voile sombre sur tous s'abatit.
Des humains de la Cité,
Jusqu'à ceux des villes récemment nées.

Cependant l'Harmonie,
Perdura dans cette peine.
Et ainsi des cendres de l'ancienne,
Une nouvelle prêtresse naquit.

Et le cycle s'installa,
L'Harmonie perdura, éternelle,
À chaque génération
Dans une rose nouvelle.

Une rose, jeune fille choisie,
Demeurant dans la ville originel.
Demeurant dans le temple éternel.
Amenant l'espoir aux esprits.

Pendant ce temps le Chaos effacé,
En ces terres perduraient.
Voyant ses créations lui échapper,
Il rapella ses enfants passés.

Ceux que jadis il avait répudié,
Après avoir créé,
Ses nouveaux jouets,
Qui aujourd'hui s'émancipaient.

Et la terre se déchira.
Et le monde hurla.
Un cri désespéré, déchirant,
Transperçant l'espace et le temps.

Le sol se fendit,
Et de ses entrailles mutilées
La progéniture infernale jaillit,
Par leur créateur réveillé.

Des êtres infâmes,
Semblant dépourvu d'âmes,
Ayant en leur cœur,
La haine et la rancœur.

Leurs sombres consciences,
Obnubilées par la vengence,
Gagnèrent en raison et cruauté,
En soif de sang et lucidité.

Pour faire face,
À la menace
Les hommes s'abritèrent
Derrières des murailles qu'ils élevèrent.

Les villes anciennement lié,
S'isolèrent.
Au sein de l'humanité,
Les échanges se rarefièrent.

Les rares voyageurs, messagers,
Pèlerins en quête de la rose de paix,
Commerçants et guerriers,
En fou ou héros étaient considérés.

La ville originelle elle-même,
Dut affronter ce phénomène,
Vit des murs se dresser et l'enfermer.
Elle, anciennement symbole de liberté.

Et de l'humanité, un fléau jaillit.
Des êtres mal intentionnés
Se laissèrent par le Chaos manipulés.
Quittant les cités, ils devinrent des bandits.

Mais l'humanité continua d'espérer.
Malgré les créatures d'horreurs,
Malgré les traîtres pilleurs,
La blanche rose les guidait.

Et bien des années s'écoulèrent.
La prêtresse bénie de ce temps
N'avait alors que quelques ans
Quand les tensions éclatèrent.

Celui qui menait alors les bandits
Fit preuve d'une cruauté si absolue,
D'un cœur si desséché, d'un esprit si tordu
Qu'il devait par le Chaos être choisi.

Le cavalier à la chevelure de feu,
Au sillage sanglant,
Un jour dirigea son regard pernicieux
Sur ce temple resplendissant.

Le combat fut terminé en un instant.
Les murs vaillants,
Qui jamais ne ployèrent
Sous ses assauts cédèrent.

Le groupe de renégats
Sur la cité éventrée se jeta.
Mais leur maître délaissa les richesses,
Obnubilé par la prêtresse.

Avançant lentement
Au milieu des cendres et des brasiers,
Il franchit les portes du temple immaculé
Et sur la rose posa son regard malfaisant.

Il l'observa un instant ,
Puis un sourire cruel
Sur ses lèvres se dessinant,
Il murmura des mots emplis de fiel.

La prêtresse blanchit, recula.
L'homme se rapprocha.
Au milieu du carnage de la cité,
Retentit un cri désespéré.

Même les barbares sans cœur,
Sentirent en eux quelques chose se briser.
Et leurs âmes se remplirent d'horreur.
C'était un cri d'agonie.

L'agonie de l'innocence.
L'agonie de l'espérance.

La prêtresse torturée,
Bien trop emplie de bonté,
Ne pouvait ni haïr, ni frapper.
Elle ne pouvait que hurler.

C'était une blanche aubépine.
Qui vit couper ses racines.
Qui à l'aube de sa vie fanait.
Souillée du sang de l'hymen déchiré.

Dans le cœur de la rose,
Une tache sombre naissait.
Elle accueillit cette chose,
Désespérée.

Quand le démon eu terminé,
La voix depuis longtemps s'était brisée,
Et alors qu'il s'en retournait,
La prêtresse murmura de sa voix cassée.

"Je te... Hais."
Et le cavalier s'en fut,
Un sourire satisfait.
L'élue était corrompue.

Les assassins suivirent le démon,
Et la cité quittèrent.
Les survivants se rassemblèrent,
Et du temple prirent la direction.

Dans le cœur brisé, ensanglanté,
D'une rose déchue,
Aux pétales disparus,
Poussaient des épines acérées.

Quand les survivants arrivèrent,
Sur le sol prostrée ils la trouvèrent.
Son corps n'avait pas une plaie.
Mais son regard était halluciné.

Alors que la ville on réparait,
Alors que les monstres on repoussait,
Alors que l'espoir revenait,
Les yeux demeuraient égarés.

Le verdict ne tarda pas.
Elle avait succombé à la folie,
Et perdu la bénédiction de l'Harmonie.
Une nouvelle prêtresse émergea.

L'ancienne, qui fut tant révérée,
Cette créature misérable,
Perdit tout soutient, trop pitoyable.
Et dans les bas-fonds fut jetée.

Cette trahison,
Brisa ce qui lui restait de raison.
Sa haine se redirigea vers cette prêtresse,
Cette infâme traîtresse.

Et bientôt elle se mit à détester,
Le monde tout entier.
Le démon responsable,
À ses yeux ne fut plus seul coupable.

Elle vivait dans la misère,
Couverte de poussière,
Mendiant, volant, abonnant toute idée,
De retrouver espoir et dignité.

On ne l'avait pourtant pas oubliée.
Sa seule vision dégoutait.
On s'écartait, plein de défiance,
À la vision de sa déchéance.

Alors que le temps s'écoulait,
Elle prit conscience
Que son ventre s'arrondissait.
En dépit de sa maigre pitance.

Étrangement, à cet instant,
Sa folie et sa conscience
Lui murmurèrent que cet enfant
Pourrait être la clé de sa vengeance.

Ce qui aurait dû être un poison,
Ramena dans son existence,
Des bribes de son espérance.
L'enfant du démon.

L'être le plus cruel,
Qui jamais foula la terre.
L'être sanguinaire,
À la barbarie irréelle.

Mais celle qui était,
Jadis un symbole absolu de pureté,
N'était désormais
Qu'une coquille de haine et de malignité.

Alors elle se déroba,
À la vue de tous les habitants.
Dissimula cet enfant.
Dans les coins sombre se réfugia.

Et vint le jour de l'enfantement.
Le bébé naquit
Dans le sang et la suie.
Et poussa son premier vagissement.

La mère fébrile s'en empara.
Mais son sourire s'effaça.
Le garçon ressemblait,
À ce qu'elle avait espéré.

Dans ses yeux cependant,
Brillait un reflet détesté.
La mère hurla, épouvanté.
Et repoussa l'enfant.

Des yeux immaculés
Des yeux qu'elle avait possédé,
Dans un passée révolu.
Et alors elle sut.

C'était une rose sans épine,
Une rose de pureté.
Une rose souillée.
Une sanglante aubépine.

Elle voulait un vengeur.
Ce n'était qu'une fleur,
Né de ses tourments, de sa douleur.
Elle regarda cette horreur.

Comment une chose d'une telle beauté
Pouvait naître de la cruauté ?
Elle voulait l'abandonner.
Le faire disparaître, le tuer.

Au fond d'elle même pourtant,
Des brides de ce qu'elle avait été,
Lui murmurèrent de préserver,
Cet enfant aux cheveux de sang.

Était-ce la folie ? Était-ce la raison ?
Elle ne put se décider,
À abandonner le nourrison,
Même si elle le haïssait.

Le sourire de l'enfant,
Addouci ses haines et ses peurs.
Pour la première fois depuis longtemps
Batti son cœur.

Finalement elle abandonna
Ce noir endroit,
Pour retourner
Là où la lumière suintait.

Sa vision décharnée,
Celle d'une beauté effacée, écœurante,
Tenant un gracile nouveau-né,
Était grotesque et répugnante

Ceux qui la croyait trépassée,
Sur son passage se retournaient.
Quel était ce bébé,
Qui contre son sein était pressé ?

Et bientôt les yeux s'écarquillèrent,
Une idée les traversa,
Nul n'en parla.
Personne ne voulait le confirmer.

Ses cheveux de feu, pourtant
Traits unique de l'être abominable
Trahirent les origines de l'enfant,
Et sa nature méprisable.

Ainsi l'enfant grandit,
Par tous ignoré.
Nul ne le l'aimait, tous le haïssaient.
Et pourtant il s'épanouit.

Il était la rose d'innocence,
Et cette singulière existence,
Protégeait son âme pure,
De toutes salissures.

De plus, l'ancienne élue s'en occupait.
À peine, et sans volonté mais
Elle, elle lui parlait, l'élevait.
C'était sa mère et il l'aimait.

Une année passa.
Puis une deuxième.
Une troisième.
Et une quatrième débuta.

Les rumeurs sur l'enfant,
Quittèrent finalement
Les bas-quartiers,
Jusqu'aux oreilles des hauts placés.

Et la prêtresse alertée,
Décida de rencontrer,
Cet enfant qui faisait tant parler.
Et son âme analyser.

Elle arpenta les noirs taudis,
Et finalement atteignit,
Les sombres berges de la rivière
Où vivaient fils et mère.

Elle percuta soudainement,
Un jeune garçon violemment.
Elle tendit sa main machinalement,
Et remarqua le visage de l'enfant.

Des yeux semblables aux siens.
Non. D'une pureté
Qu'à ce jour rien,
Absolument rien n'égalait.

La jalousie.
Étrange sentiment que celui ci.
Traversa la prêtresse élue,
À qui tous les honneur avaient échu,

Un cri soudain retentit
"Toi, maudite, comment oses-tu
T'exposer à ma vue ?"
Et une silhouette de la foule jaillit.

Maigre et décharnée,
Au regard halluciné.
Sur la prêtresse elle se jeta,
Et loin de l'enfant l'entraîna.

"Maman, maman !"
Hurla l'enfant.
Et sans hésiter un seul instant
Il suivit les deux dans leur élan.

La foule déjà s'aglutinait
Autour de ce combat divertissant.
Bande de vautours ricanant.
L'enfant englué se débattait.

Finalement il en jaillit
Pour voir sa mère adorée,
Animée d'une rage inégalée
Sur la prêtresse s'acharner.

D'une faible voix il l'appela.
À ce son la folle se figea,
Et dans son regard éteint,
La raison revint.

Avec un dégoût évident,
De l'élue elle se détourna,
Vers son fils revint d'un pas lent,
Et de sa main s'empara.

Un sourire sur le visage
De l'enfant s'épanouit.
La prêtresse emplie de rage,
Fixa ces âmes ravies.

Elle ne pouvait tolérer
Que celle qui l'avait humilié,
Puisse en toute impunité
S'en retourner.

Elle se releva.
S'épousseta.
Sourit aux témoins,
Et du temple prit le chemin.

Quelques jours s'écoulèrent.
Heureux pour le fils et sa mère.
Ignorants qu'ils étaient,
De la vengeance qui se préparait.

Puis un jour que l'enfant
Sur le port se promenait
Il vit jaillir d'une allée
Une femme décharnée.

Poursuivie par des soldats,
Armés jusqu'aux dents.
Elle courait aussi vite que le vent,
Mais ils talonnaient ses pas.

Par le temple ils étaient envoyés,
Pour chercher la prêtresse passée,
Pour la ramener jusqu'au lieu
Qui jadis était son chez-soi.

Mais le cocon protecteur,
Pour celle qui n'était
Qu'un fantôme étiolé d'une femme brisée,
Était désormais un lieu de douleur.

Insensible à sa peine,
Celle qui était des êtres la reine,
Blessée dans sa fierté,
L'avait fait chercher.

Elle fuyait,
Toute trace de raison trépassée,
Des yeux aveugles fixant le néant,
Au bout des lèvres un râle déchirant.

"Maman ! Maman ! Maman !"
Elle frémit. Mais ne se retourna pas.
Et l'enfant dépassa brusquement.
Le sol sous ses pas soudain se déroba.

Elle arrivait au bout de la jeté.
"Maman !
Elle ne frémit pas.
Et accéléra.

Plus fort que tout était la peur.
Le traumatisme dans sa chair.
Sa fragile raison de mère,
Avait disparu, noyée par la terreur.

Elle s'envola.
Son pied agile quitta la terre
En un gracieux arc surplombant la mer,
Et tous les regards attira.

Disparu la misère, la crasse et le dégoût.
Ses cheveux se libérèrent,
Volèrent.
Ses lèvres esquissèrent un sourire doux.

La rose sans racines, sans pétales,
La misérable aubépine,
Aux milliers de noires épines,
Rayonna d'une lumière sans égale.

Tous s'émerveillèrent
Sourds au cri d'un enfant,
Un enfant appelant
Sa mère.

La femme toucha la mer.
La beauté est éphémère.
Le destin rappelait,
Cette fille qui le fuyait.

Elle disparut.
Sans une vague, ni un cri, ni un mot.
Sous la surface de l'eau.
Comme n'ayant jamais vécu.

La surface fut balayé par le vent.
Les bateaux s'agitèrent.
Les vagues se tintèrent
D'une écume de sang.

Et l'enfant hurla,
Dans le port agité se jeta,
Sous le regard insensible des passants,
À la poursuite de celle qu'il aimait tant.

Au milieu de cette eau rosée,
Il fut secoué et remué,
L'eau l'entoura et l'étouffa,
Et sur la berge le rejeta.

L'eau avait prit la mère.
L'eau avait refusé
Un enfant orphelin désormais,
Du sang maternel couvert.

C'était une rose sans épine.
Une sanglante aubépine.
Rouge des péchés du père.
Rouge de la mort de la mère.

Finalement la nouvelle remonta,
Jusqu'aux autorités.
Et l'enfant, toujours prostré,
Ont vint chercher là-bas.

Traîné devant la prêtresse méprisante,
Il la fixa d'un œil amorphe, sans vie,
Un œil de rose mourante.
Ce qui, dans un cœur, réveilla la jalousie.

Malgré la crasse et la misère,
Malgré l'identité de son père,
L'enfant incarnait une innocence,
Qui sur celle de l'élue prenait l'ascendence.

Vengeurs, les mots jaillirent
Condamnant cet enfant,
Dénonçant l'identité de ses parents.
Dans la foule les murmures naquirent.

"Fils du démon, je te condamne.
Par pitié pour ta mère, tu naquis.
Grâce à elle tu grandis.
Mais souillée est ton âme.

Face à la disparition de cette femme,
Tu n'as pas versé une larme.
La preuve de ta nature est ici.
Quitte cette cité que ta présence ternit. "

Telle fut la sentence de l'élue.
Chaque mot était calculé.
Chaque mot cherchait à blesser.
La foule était convaincue.

Oubliant que la cible de ce jugement
N'avait encore que quatre ans
Ils entraînèrent jusqu'aux murs l'enfant
Et lui firent passer les portes violemment.

Abandonné dans la vaste plaine
L'enfant égaré
Se mit à errer.
Avançant avec peine.

Les plantes sur son chemin s'écartaient.
Les papillons l'entouraient.
Cherchant à oublier,
Le garçon se mit à les admirer.

S'écartant du sentier,
Ses pas le menèrent,
Jusqu'à une route effacée
Que bien peu empruntèrent.

Mais ignorant des dangers,
Il s'y engagea agilement,
Le cœur plus léger
Et sa mémoire fuyant.

Pour la première fois,
À la lumière s'aventura.
Cherchant sa mère il se retourna.
Un sourire triste sur ses lèvres se dessina.

Et seul il continua.
Bientôt sur un lac déboucha.
Un étang scintillant,
Éblouissant.

Terrorisé, l'enfant recula.
A cet instant une voix retentit.
La plus pure des mélodies
Un chant qui l'envoûta.

Écrasant sa terreur,
Le son empli de douceur
Le charma.
Lentement il se rapprocha.

Sur la berge blanche et scintillante,
Se tenait une créature étonnante,
Une femme à la peau cyan,
C'était la source du chant.

Ses cheveux flottaient,
Malgré l'absence de vent.
Pas de jambes, mais elle avait
Une longue queue de serpent.

Les yeux écarquillés,
L'enfant s'approcha, émerveillé.
"Tu es un ange ?"
Demanda-t-il à l'être étrange.

À cet instant, le chant s'interrompit.
La femme fixa l'enfant souriant
Avec des yeux de confusion emplis.
Des yeux luisants.

Le garçon ignorant,
Ne comprends pas qui se tient devant lui.
C'est la sirène de l'étang,
Le monstre dévoreur de vies.

"Tu peux continuer à chanter ?"
Pendant une éternité, la créature le fixa,
D'un regard égaré.
Finalement un son tremblant résonna.

C'était une mélodie sans mots.
Une musique éthérée,
Une ode à la fragilité.
Un chant empli de sincérité.

Le garçon ferma les yeux.
Doucement par les notes bercé
Sur le sable chaud et soyeux
S'endormit le cœur en paix.

Le chant se figea.
La sirène approcha.
Sur son cœur une griffe posa.
Hésita.

Finit par abandonner.
La griffe menaçante recula,
Et vers l'eau retourna.
L'enfant se réveilla.

"Ange, où es-tu ?"
Mais la créature avait disparu.
L'enfant se releva doucement.
Le lac lui semblait moins terrifiant.

Dans l'eau il s'avança
Cherchant désespérément,
Cet être accueillant.
Qui ne le méprisait pas.

Le sol se déroba sous ses pieds.
L'enfant ne savait pas nager.
Dans les abysses coula.
Sa conscience s'estompa.

La sirène jaillit des profondeurs.
Sans réfléchir du corps s'empara,
Et à toute allure remonta.
L'enfant pressé contre son cœur.

Elle n'avait jamais connu la peur.
Pourtant ce sentiment déplacé
Qu'est la terreur
Dans sa raison s'infiltrait.

La sirène la surface atteignit,
Le soulagement naquit
Dans son âme.
Pour la première fois coulèrent les larmes.

L'enfant se redressa.
Ouvrit ses yeux bouffis
Sourit.
Et la créature l'aima.

C'était une rose sans épine.
Une sanglante aubépine.
Qui apportait l'harmonie
Dans les âmes avilies.

L'eau lui avait prit une mère.
L'eau une seconde lui avait offert.
Et à partir de cet instant,
La sirène s'occupa de l'enfant.

Elle lui offrit une écaille,
Qui lui permit de respirer,
Dans ce bleu univers de corails.
Libérer de tout poid, il nageait.

La sirène vit son âme purifiée,
Et l'enfant son coeur pansé.
Et le temps passant,
Il commença à pardonner.

Près de ce lagon
Demeurait un village.
Sans murs, ni gardes, ni protection.
Et pourtant épargné par les pillages.

Ces habitants offraient,
Un sacrifice tous les ans,
Pour que l'ondine abominable
Épargne leurs vies pitoyables.

Et sa réputation les défendait
Plus sûrement qu'un mur d'acier.
Le jour du sacrifice arriva.
Et un enfant on désigna.

La cérémonie fut effectuée.
Le garçon sacrifié
Avait un regard déterminé.
Hypocrites, tous pleuraient.

Finalement, dans le lac on le jeta.
Il croyait mourir.
Il ne lutta pas.
Renonça à son avenir.

Il se souvint soudainement.
De visages versant
Des larmes sincères.
Sœur, père et mère.

Il pleura.
L'eau déroba
Cruelle
Les fragiles perles de sel.

Du trouble liquide aqueux
Se détacha un être évanescent
Une créature aux yeux transparents
Et aux cheveux de feu.

Croyant halluciner,
L'enfant se laissa emporter.
Jusqu'à une plage ensoleillée.
Et vit face à lui celui qui l'avait sauvé.

"Pourquoi as-tu sauté
Si tu ne sais pas nager ?"
Demanda un jeune enfant
Il semblait avoir à peine cinq ans.

Comment un garçon,
Du même âge que lui,
Avait atterri ici ?
Était-ce un tour du démon ?

"Je n'ai pas eu le choix"
Son sauveur aquieça.
Puis la tête détourna.
Assis et muet il resta.

Le villageois se leva
Doucement.
Hésitant,
Il s'approcha.

Côte à côte, les deux enfants
S'assirent. Souriants.
Silencieux.
Heureux.

Ce jour là
Une amitié se scella.
Dans les larmes et le silence
Naquit la confiance.

Sept années s'écoulèrent.
Sept années de prospérités.
Sept années de paix.
Sept années d'amitié.

Les deux enfants,
Étaient inséparables.
Le jeune condamné,
Pardonna les coupables

Chez lui rentra,
Et la nouvelle se répandit
L'infâme sirène renonçaient aux vies.
Les sacrifices on arrêta.

Malgré l'effroi persistant
Des villageois face à l'étang,
L'un d'eux continuait à y aller.
Et apprenait même à nager.

L'enfant jadis abandonné,
Redécouvrait l'humanité,
Et s'était construit un foyer,
Un mère monstre et un ami sauvé.

Ce rythme de vie heureux,
Aurait pu continuer éternellement.
Pourtant, un homme véreux,
En décida autrement.

Venu d'une cité reculée.
Il souffrait d'un mal lancinant,
Et venait ici chercher
De quoi concocter un onguent.

Pendant tout un hiver
Lui et ses hommes espionnèrent
Le lac et ses environs
Tout au long de la saison.

Finalement, au début du printemps,
Ils entrèrent en action.
Lorsqu'en fin d'après-midi, deux enfants,
Retournaient dans leur maison.

Dès que le jeune paysan,
Disparu derrière l'horizon,
Ils se jetèrent sur l'autre garçon
Et le ligotèrent en un instant.

Ignorant ses cris et ses supplications,
Un homme gras et grotesque s'avança,
Et sur sa jugulaire une lame pressa.
Et vers le lac lança une vocifération.

"Eh, monstre de l'étang !
Tu m'entends ?
Ton protégé est entre mes mains.
Sort maintenant et il ne lui arrivera rien."

La surface immaculée se troubla,
Le lac si tranquille violemment s'agita,
Des vagues se dressèrent, menaçantes,
Prête à englouti ces créatures malfaisante.

L'homme sourit.
La lame dans la chair s'enfonça,
L'enfant saigna.
Le lac se calma.

Dressé au milieu de l'ondé
Un être humanoïde terrifiant
Fixait d'un regard enragé,
Ces humains impudents.

"Que voulez-vous ?"
Siffla la sirène.
Dans sa voix suintait sa haine,
Envers cette lame sous ce cou.

"Maman..."
La voix était tremblante.
Alors l'homme terrifiant,
Hurla de sa voix tonitruante.

"Le gamin ne m'intéresse pas,
Coopére et il s'en sortira."
Leurs regards se croisèrent.
"La vie du gosse ou de la mère ?"

Le sourire sadique s'épanouit.
"Non ! Maman !"
Lentement la créature se tourna vers lui.
Et sourit gentillement.

"Chuut... N'oublie jamais,
À quel point je t'ai aimé."
Elle se détourna, le regard noir.
"Monsieur, puis-je vous croire?"

"Je vous l'ai dit, il n'a aucune valeur.
Seul votre cœur est intéressant."
La mère inspira. Avec douleur.
"Ferme les yeux mon enfant..."

Sur sa nuque une main s'abatit.
Empli d'horreur, l'enfant sentit,
S'effilocher son esprit.
"Je t'aime... Mon petit..."

L'enfant se réveilla brusquement.
Désespéré il se mit à chercher,
Sa mère, espérant,
Avoir tout imaginé.

Et il trouva
Son cadavre éventré, abandonné là.
Dans sa pointrine un trou béant
Un vide sombre et sanglant.

Son cœur mort une fois déjà,
Une seconde fois se figea.
Ses yeux secs fixant le néant.
Ses yeux transparents se ternisant.

C'était une rose de souffrance.
Une sanglante aubépine.
Qui se couvrit d'épines.
Une fleur cherchant vengeance.

Il avait tenté de pardonner.
Il avait tenté d'oublier.
Il avait tenté de guérir.
Cette fois il devait sévir.

Celui qui se releva,
Était un monstre blême,
Un démon aux cheveux de feu
Et aux yeux emplis de haine

À l'aube une silhouette
Juvénile mais terrifiante,
Quitta la vallée.
D'un pas déterminé.

Au même moment,
Un enfant riant,
Se précipitait en courant,
Vers le joli étang.

Il attendit.
Toute la matiné.
Mais son ami
Ne vint jamais.

Inquiet,
Il se mit à fouiller
Les environs de l'étang.
Et ce trois jours durant

Finalement,
Alors que le soleil se couchait,
Il découvrit une pierre gravée
Maladroitement.

Il s'approcha terrifié.
"Ici repose un ange meurtri.
Puisse t-elle reposer en paix."
Il comprit.

La sirène n'était plus.
Son ami avait disparu.
Le remords le rongea,
Celui de ne pas avoir été là.

Il vit se répandre la rumeur.
Tous pleurèrent de chagrin,
Craignant pour leur destin
En l'absence de protecteur.

Le garçon écœuré,
Tenta d'oublier.
Se réfugiant dans son foyer,
Niant la réalité.

Réalité que tous ignoraient.
En effet, en dehors de la vallée,
Le monde avait changé.
Par un démon ravagé.

Le fils aux yeux enragés,
Le père aux cheveux flamboyants.
Ils s'étaient affrontés.
L'enfant était sorti triomphant.

Il fut couronné chef des bandits.
Il les massacra dans la nuit.
À partir de cet instant,
Il enchaîna les meurtres sanglants.

Ainsi sa légende naquit,
Celui de son patricide effroyable,
Celui du démon impitoyable.
L'héritier du maître des bandits

Là où vivaient les rires et les chants
Il laissait parler les armes,
Faisant couler le sang et les larmes,
Laissant dans ses pas un sillage rubescent.

Les armes ne pouvaient
Le blesser.
Les murs ne pouvaient
L'arrêter.

Du cadavre de la fleur
Était né le vengeur.
Celui que sa mère avait rêvé.
Un être au cœur brisé.

Digne héritier de ses parents
Il avait la cruauté du père,
Il avait le regard de la mère.
Assasinant, massacrant et tuant.

Après un an de combats,
L'enfant atteignit ses treize ans.
Mais son regard restait vide et froid.
Il continuait de tuer aveuglement.

Désespérés, tous les vivants
Guerriers, soldats, paysans,
Et des monstres, bandits et scélérats
S'unirent pour un ultime combat.

L'apôtre du Chaos leur fit face
Sa lame une danse débuta.
Une danse de rouge et de silence.
Une danse de vengeance.

Les êtres qui par milliers
S'étaient rassemblés là
Un par un furent décimés.
Le désespoir de leur âme s'empara.

Le démon furieux
Se dressant seul au milieu
D'une clairière
De tripes et de chair.

Quelqu'un s'avança alors timidement.
C'était un jeune garçon tremblant.
Il tenait un poignard maladroitement.
Et ses yeux brillait tristement.

Des yeux qui se plantèrent
Dans ceux du démon voleur de vies.
Et s'écarquillèrent.
Sa prise sur son arme se raffermie.

Pour la première fois depuis une éternité,
L'assurance de l'assassin vacilla.
Il connaissait ces yeux là.
Il les avait vu pendant des années.

"Alors toi aussi,
Tu me trahis ? "
Il ricanna sombremement.
L'autre secoua la tête silencieusement.

Il s'avança.
Et devant lui s'arrêta.
Tous les autres combats avait cessé
L'espoir renaissait.

Le démon aurait pu le tuer.
En un instant.
Il ne le fit pas pourtant.
Et dans son coeur la lame s'enfonça.

Ils s'effondrèrent au même instant.
L'un pleurant,
L'autre saignant.
Tous les deux blessés mortellement.

"C'est donc ainsi que tout fini ?"
L'enfant lasse se laissa emporter.
Il voulait juste se reposer.
Fuir les yeux accusateurs de cet ami.

C'était une rose aux miles épines.
Une sanglante aubépine.
Que le chaos avait souillé
Et qui s'était égaré.

Alors que sa vision se brouillait
Il vit deux silhouettes se former
Qui touchèrent le cœur de l'enfant
"Mamans..."

Elles souriaient tendrement.
"Mamans ! "
Il se jeta dans leurs bras
Et un sourire esquissa.

Les deux femmes souriaient
Étreignant silencieusement l'enfant.
Il releva la tête et vit avec étonnement
Que les deux avaient fusionnés.

Elles parlèrent d'une seule voix
"Tu t'es égaré. Tu t'es trompé.
Tu ne dois plus avoir peur. Réveille-toi."
Sur son front elles déposèrent un baiser.

"Mamans, ne puis-je pas mourir ?
Je suis fatigué, si fatigué..."
"Petit, tu ne dois pas fuir."
"Mais..."

"Tu as détruit. Tu as tué.
Tes crimes sont innommables.
Innombrables. Impardonnables.
Mais tu dois essayer.

Va, tente de te faire pardonner.
Répare tes torts.
Paye tes dettes de tes efforts.
Ta vie ne fait que commencer"

"Mamans..."
Sa haine s'était évaporé.
Il se sentait vide. Exténué.
"Tu peux pleurer maintenant. "

Et il pleura.
Pour la première fois.
Pleura pour ses mères arrachés.
Pour son ami qui l'aimait et l'avait tué.

C'était une rose déséchée.
Une sanglante aubépine.
Qui par les larmes fut lavée.
Qui vit tomber ses épines.

" Nous t'aimons.
Nous te protègerons."
L'enfant se sentit partir.
Et les vit s'évanouir.

Au milieu des restes du combat.
Un cadavre se mit à pleurer.
Une écaille à son cou accroché
S'illumina.

La blanche lueur
Recouvrit le corps.
Chassa la mort.
Et battit le cœur.

Le corps se releva.
Observa.
L'écaille s'éffrita
Le vent la déroba.

Mais le ressuscité
N'avait d'yeux
Que pour ceux
Qui a ses côtés étaient allongés.

Les larmes redoublèrent
Face au spectacle de ses crimes sanglants.
S'écrasèrent dans la poussière.
Près du corps d'un autre enfant.

Le garçon en pleure,
Remarqua le corps à ses côtés.
Celui de son tueur.
Un des êtres qu'il aimait.

Horrifié il se précipita.
Et du cœur écouta
Les battements
Rassurants.

Il emporta son ami évanoui
Et s'enfuit.
S'infiltra discrétement
Dans un village environnant.

Chez un soigneur toqua.
Et supplia.
Ce dernier le jaugea
Et accepta.

Le jeune homme observa
L'homme soigner
Le dernier être à qui il tenait.
Il était fasciné.

Les gestes était précis.
Calculés, maîtrisés.
Formant un incroyable ballet.
Une danse de vie.

Finalement, le patient
Ouvrit ses yeux bouffis
Le médecin s'éclipsa discrètement.
Laissant parler les deux amis.

Ils se regardèrent.
"Tes yeux... Sont clairs.
Tu es vraiment revenu ?"
La voix était ténue.

Hochement.
Un sanglot le baillonnait.
Le silence revint, pesant.
"Tu peux... me pardonner ?"

"Non"
Le garçon avait répondu immédiatement.
Sans une hésitation.
"Du moins.. Pas maintenant."

"Un jour... Éventuellement...
On dit que le temps peut tout guérir. "
Se dessina un sourire.
Tremblant.

"Je vais vivre après tout.
Je dois m'excuser.
Et un jour viendra où...
Tu pourras me pardonner"

"C'est une promesse ?"
"Oui."
Il faudrait que tout cesse.
Un jour. Mais pas aujourd'hui.

"Je vais rentrer.
Je t'attendrais."
Quelques jours passèrent.
Les deux enfants se séparèrent.

"Eh gamin
Tu voudrais pas devenir médecin ?"
L'enfant s'apprêtait à partir
Quand ces mots retentirent.

Il se retourna.
Devant la porte se tenait
Celui qui les avait aidé.
"Moi...?"

"Ouais."
Lui, sauver des vies ?
Il regarda ces yeux francs.
Son cœur manqua un battement.

Lui ?
Pour lui-même. Pour le pardon trouver.
Il murmura un timide oui.
Sa vie ne faisait que commencer.

Ce fut une rose d'innocence
Ce fut l'incarnation de la violence.
C'est une fleur nouvelle
Qui jaillit des cendres de l'ancienne.

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