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Tante Maé

Je ne sais pas si vous avez déjà été nu dans une voiture avec un blouson en guise de cache-sexe, mais je dois vous avouer que j'étais plus à l'aise les crocs et griffes au clair face à une meute de motards que sur le siège passager, en compagnie d'une sorcière caractérielle.

Ma gêne n'avait d'ailleurs pas échappé à Rose.

— Pas la peine de faire le timide, tu as passé deux mois dans le lit de mon chalet. Je t'ai vu plus d'une fois et pas sous ton meilleur jour, crois moi.

— C'est toi qui as demandé, à ce que, « dixit », je range mon « engin ».

J'ai guetté un sourire sur son visage qui n'est pas venu.

Son regard était ailleurs, perdu loin derrière la ligne d'horizon que dévoilaient les puissants phares du Ram.

— Tu n'as pas trouvé étrange que ton cousin t'adresse une lettre écrite à la main sur un vieux parchemin ?

— T'as raison, d'habitude on hurle à la lune pour communiquer. Bien sûr que j'ai trouvé ça bizarre. Allez, dis-moi plutôt ce que tu as découvert.

Le Ram s'est engagé sur la route Qc 170. Fritz a passé la tête entre nos deux sièges.

— Tu t'es fait avoir. J'ai tiqué dès que j'ai ramassé la lettre intacte alors que ton jeans était en lambeaux.

Elle m'a secoué la lettre devant le nez.

— Ça pue la sorcellerie, je pense que tu as été victime d'un sort d'injonction. Tu n'as pas eu le choix. Tu as été convoqué de force ici.

Sorcellerie ? Encore ? Qu'avaient donc toutes ces sorcières après moi ?

— Tu as parlé d'un rapport avec la Salémite et mon cousin, j'avoue que je suis perdu.

— J'ai une théorie, mais je dois aller voir quelqu'un pour en être sur. Dès que je confirme je te dirai tout, promis.

Encore cette odeur, plus subtile, plus contrôlée, mais présente sur sa peau délicate. Le parfum du mensonge.

À quoi jouait-elle avec moi ? Quel intérêt avait-elle à me cacher la vérité ?

J'ai tenté de lire sur son visage. Il devait bien y avoir une brèche dans ses défenses, dans cette carapace faite de sarcasme et rancœur. Peut-être une lueur, qui me ferait voir la femme fragile et vulnérable dont je soupçonnais l'existence.

Mais son visage lisse ne laissait rien transpirer, pas la moindre émotion. Ses yeux de biche aux longs cils recourbés restaient fixés sur la route. Son petit nez retroussé frémissait à peine, et ses lèvres restaient scellées...

De belles lèvres d'ailleurs, charnues et ourlées. Et puis elle avait, cette façon charmante de les coincer entre les dents lorsqu'elle réfléchissait.

Non William. Stop.

Ce n'était pas le moment de laisser mes émotions prendre le contrôle. Surtout à poil, et en compagnie d'un fantôme geek qui jouait les voyeurs.

— Ct'une ostie d'belle femme hein ?

Fritz !

Il avait du remarqué je m'étais égaré sur ses traits et m'était fait piégé par sa beauté magnétique.

— Je suppose que oui, pour une sorcière...

Bravo William, quatre cents ans d'existence pour en arriver à une telle répartie.

Un sourire est né à la commissure de ses lèvres puis s'est perdu dans une moue songeuse.

Au même moment, les phares du Ram ont éclairé un panneau qui indiquait « Métabetchouan-Lac-à-la-Croix »

— C'est pas vraiment la direction de Chicoutimi ni de Sainte Rose. Tu peux me dire où on va ?

— On ne peut pas retourner sur nos pas. Tu as disparu de ton hôtel depuis plus de deux mois. Et puis je t'ai dit que j'avais une piste non ? Mais d'abord, on va faire une courte escale chez Tante Maé. Il y a des habits de son fils, c'est un grand gars, tu seras peut-être un peu à l'étroit dedans, mais c'est mieux que de jouer les Bruce Banner en phase de Hulk hangover.

Tiens, elle avait quand même un peu de pop culture. Bon point.

— Sti Hulk hangover, c'est malade ! Je note ! a ajouté Fritz

Puis elle a activé l'auto radio et Bruce Dickinson a pu de nouveau gueuler dans l'habitacle.

J'ai plaqué ma tête sur la vitre froide du Ram et observé les arbres perchés sur la roche aux abords de la route.

Des forêts à perte de vue. Cela donnait le vertige, sachant que la plupart de ces bois n'avaient jamais été foulés par le pied de l'homme.

Le Canada avait un effet sur moi. La bête tirait sur ses chaînes et menaçait à chaque instant de les briser. L'appel de la nature n'avait jamais été aussi fort qu'ici.

— On y est !

La voix de Fritz m'a sorti de mes pensées.

Le Ram s'est garé sous un immense sapin dons les larges branches recouvraient le toit d'un chalet en rondin de bois.

Rose a ouvert sa portière et s'est tournée vers moi.

— Reste dans la voiture le temps que j'aille te chercher des habits. Je voudrais pas que tante Maé te voie débarquer comme ça.

Pas de problème, la perspective de me présenter avec un blouson accroché à mon entrejambe ne n'enchantait pas plus que ça.

Et elle revenait à peine cinq minutes plus tard avec un jeans et un t-shirt des Canadians.

— Pas de slip ? ai-je protesté.

Elle a haussé les épaules.

— Désolée, y'avait que ça.

Désolée ! Il n'y avait pas jeans a bouton au Canada ! Juste des fermetures éclair !

L'angoisse m'a saisi alors que l'équation : (pantalon serré + nudité + fermeture éclair) s'imprimait dans ma tête.

Je revoyais tourner en boucle la scène de cauchemar qu'avait vécu Ben Stiller dans « Marie à tout prix » au début du film.

— Tsé, le tout c'est d'y aller sans réfléchir, a ajouté Fritz.

Facile à dire pour un fantôme. Mais d'ailleurs qui est-ce qu'il faisait à me mater celui-là !

— Dis, maintenant que tu peux sortir des voitures ça te dirait pas de me laisser affronter cette épreuve avec dignité ?

— Et manquer le show, comptes-y pas, mon tabarnak.

J'ai grogné, enfilé le t-shirt et manqué de le déchirer.

J'ai grimacé, fermé les yeux et remonté le pantalon jusqu'aux hanches. Mais la fermeture... no way ! No fucking way! Alors j'ai rabattu le t-shirt au-dessus.

— Chicken, Chicken, m'a fait Fritz avec un sourire moqueur vissé à ses lèvres fantomatiques.

Je suis sorti de la voiture et j'ai clopiné vers la porte du Chalet. Je tentais de faire remonter le jeans encore un peu plus. Rose m'a fait entrer dans le vestibule. J'avais à peine fait un pas à l'intérieur qu'une odeur d'encens m'a chatouillé les narines.

— Tante Maé je te présente William.

Mon regard s'est porté vers cette petite femme qui à l'échelle humaine, devait flirter avec les quatre-vingt-dix ans.

Elle se tenait recroquevillée sur une chaise à bascule.

Ses yeux plissés étaient nichés en profondeur sous des arcades proéminentes, sa bouche sans dents m'évoquait un puis sans fond dans lequel venaient se déverser  les rivières de rides qui couvraient son visage buriné. Elle a levé sa petite tête et posé son unique œil sur moi.

Elle m'a ensuite fait signe de m'approcher de sa main crochue déformée par l'arthrite.

J'ai avancé vers elle.

Sa bouche s'est ouverte, et s'est fendue d'un large sourire.

—So ... we meet again ... motherfucker!

J'ai senti ma blessure s'embraser.

Rose a hurlé.

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