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Rose

Son parfum l'a trahie avant qu'elle ne rentre : j'y ai décelé la fragrance électrique de la jeunesse, le plein arôme de la confiance et même un soupçon d'arrogance. Mais aucune trace de malveillance...

La porte du chalet a claqué sur le mur. Le choc a manqué de faire tomber un crapaud en conserve de l'étagère.

La sorcière hobbit a franchi l'embrasure, a posé un lourd sac de courses à terre, puis a fixé sur moi ses yeux verts en amandes. Des harpons d'émeraude ; de ceux qui vous hameçonnent le cœur et vous font ouvrir la bouche comme un poisson sorti de l'eau.

— Tiens, le vieux loup a repris du poil de la bête !

J'avais vu juste.

Jeune, confiante... et belle à damner un saint. Pourtant les punks et les gothiques ce n'était pas mon style. Mais cette Amérindienne au teint de cuivre rouge, bardée de tatouages tribaux, percée d'anneaux au nez, aux lèvres et aux oreilles, m'avait cloué au lit d'un seul regard.

Je suis resté à la dévisager comme un jeune collégien devant son premier émoi.

Puis j'ai vu ses yeux changer, lorsqu'elle a regardé le sol.

— J'ai une question : vous êtes tous aussi bête en Europe ou j'ai eu la chance de tomber sur un spécimen rare ?

Douche froide. Son aiguillon à sarcasme avait piqué mon égo de vieil alpha.

La réplique est partie toute seule :

— Hola, du calme Pocahontas ! Tu pourrais peut-être m'expliquer ce qui se passe avant de m'insulter !

Oui, je sais. J'aurais pu trouver mieux qu'un cliché raciste.

Un éclat de malice a étincelé dans l'iris de ses yeux.

— Pocahontas ? Ouais, j'ai tiré le gros lot, intelligent et original.

— Désolé... la douleur me lance, alors je râle ! me suis-je défendu toute mauvaise foi dehors. Au fait, je m'appelle William. William Nothington. Et toi ?

— atshikuian-miush.

J'ai grimacé sous la surprise.

— En langue Innu, ça veut dire « Sac en peau de loup », a-t-elle ajouté le sourire aux lèvres.

OK, elle s'était bien foutue de moi, mais je ne l'avais pas volé.

— Non, je m'appelle Rose, demi-Américaine, demi-Innue, cent pour cent en rogne. Tu sais que tu viens de rompre un rituel de guérison ?

— Ça va mieux, ai-je répliqué.

En vérité, ce n'était pas le cas. En plus de la douleur, ma tête commençait à tourner, j'étais pris de vertiges.

— L'argent avait été maudit... j'ai retiré les éclats, mais ta chair de loup est marquée...

Elle s'est approchée du lit. Puis elle a secoué ses cheveux d'un noir corbeau et les a rabattus derrière la tête pour en faire une queue de cheval. Les côtés de son crâne étaient rasés et tatoués de symboles.

— Je suis resté combien de temps assoupi ? Je crois bien que j'ai loupé la fin de l'été...

Elle a soulevé un des bandages.

— Pas loin de deux mois, tu te consoleras avec les couleurs de l'automne... Bon niveau cicatriciel, ça à l'air d'aller. Pas d'inflammation non plus.

— Super... sinon je pourrais avoir des explications ? Par exemple : pourquoi la serveuse en avait après moi ?

— Non, la vraie question est : pourquoi n'as tu pas péri sur le coup comme les autres ? Certes, je suis intervenue avant que la salemite ne t'envoie « ad patres » avec une autre salve de chevrotine. Malgré tout, je suis étonnée d'avoir pu te récupérer. Je parie que cette vieille bique a dû être aussi surprise que moi.

Les autres ? Une sale mite ?

— Oula... comment ça les autres ? Et c'est quoi une sale mite ?

Rose m'a regardé avec la sévérité bienveillante d'une mère qui s'occupe de son enfant malade.

— Laisse-moi encore t'inspecter tu veux bien ? Et après je réponds à tes questions.

Elle a retiré les bandages un à un. Mon abdomen était rouge et bosselé.

— Merci, j'apprécie.

— Pas la peine, je ne suis pas mère Thérésa. En plus, j'aime pas les lupins. Mais puisque je vais avoir besoin de toi...

J'ai grogné entre mes dents.

— Bon, en apparence tu es guéri, mais la rupture du rituel a compliqué les choses. Il va falloir le recommencer. On est reparti pour un mois.

Un mois ? Impossible.

— Désolé, j'ai pas le luxe d'attendre. Je dois trouver mon cousin.

Sa moue s'est renfrognée.

— C'est ton choix, mais si la salémite te retrouve, tu vas passer un sale quart d'heure ! Tu portes encore sa marque dans ta chair.

Bon, là, j'avais besoin d'explications. Mon regard a dû parler pour moi.

— C'est une enfant de Salem. L'esprit d'une sorcière qui a survécu au brasier. Elle prend possession de ce qui est vivant.

OK, cela expliquait la photo de la serveuse. Elle avait dû changer d'hôte et laisser son enveloppe.

— Elle n'était pas seule, elle avait un complice, ai-je affirmé.

Rose a secoué la tête.

— Si tu parles du vieux Timmy, c'était le propriétaire, un gars bien tranquille. Il lui a juste servi le temps de te piéger. Une salémite peut contrôler les pensées.

J'ai repensé au cliché. Et après ? Elle leur bouffe le cerveau ? J'essayais de visualiser la jeune serveuse aspirer la cervelle... avec une paille géante ?

— Une enfant de Salem peut aussi lire les émotions et les pensées. Je peux savoir comment elle t'a eu ?

Je lui ai tout raconté. La peur ressentie par la serveuse, Timmy, Liam... le fusil.

Rose a souri.

— On dirait que sous la peau dure de ce corps tout en muscle se cache un justicier au grand cœur ! Ce n'est pas pour me déplaire. Mais ça reste une faiblesse. Elle l'a bien exploitée.

Ce n'était pas la peine de me le rappeler.

— Tu as parlé d'autres victimes, des loups, j'imagine. Pourquoi une vieille sorcière du Massachusetts traquerait les lupins du Québec... ?

— Je sais pas, ça donne du goût dans la soupe ? Et puis c'est pas n'importe quels lupins. Seulement les vieux... les alpha.

Les photos. La sale bête m'avait pisté depuis mon arrivée.

— Donc ce n'était pas moi que tu suivais comme un paparazzi ?

— Quoi, tu as cru que je voulais vendre ta photo aux tabloïds ? Tes romans bidons et ta prose sucre d'orge... c'est pas mon truc. Non je la chasse, elle.

Ouche... cette fois c'était mon égo d'écrivain qu'elle venait de piétiner. J'ai hésité à la déchiqueter, rien que pour le fun.

— Tu m'as reconnu donc ?

Elle m'a tendu un magazine people qui datait de plus d'un mois. En première page on pouvait lire en jaune sur fond rose « Le romancier disparu : qu'est-il arrivé à William Nothington ? »

— Non, pas avant de voir cet article et ta trombine à la une de Closer. Tu écris de la merde, mais t'es célèbre, j'avoue.

Bien, cette histoire n'allait pas arranger mon enquête. Je n'avais plus de temps à perdre. Je me suis levé.

— OK, encore merci, Rose, mais il faut que je trouve mon cousin au plus vite.

— On a donc le même objectif. Et tu sais quoi, je pense savoir où il se cache.

J'ai accusé le coup. Elle connaissait Thomas ?

— Je croyais que tu chassais la sorcière. Tu lui veux quoi à mon cousin ?

Les traits de son visage se sont durcis.

— Retirer le sourire arrogant de la face de ce fumier et lui planter une dague en argent dans le cœur.

Son odeur ne mentait pas. Elle voulait le tuer.

***

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