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Rituels

Le spectacle que j'avais devant moi me renvoyait aux pires années de  mon existence de loup.

L'Horreur : c'était mon épouse voilée de noir, ma compagne de toujours.

Elle m'avait accueilli dans son monde dès l'aube de ma vie et me promettait encore sa fidélité jusqu'à mon dernier crépuscule.

Je n'avais pas dix ans lorsque j'ai fait sa rencontre, durant l'été 1665, dans le Londres des Stuarts.

La peste bubonique avait redoublé de virulence en raison de la canicule. Je me rappelle trés bien des charniers à ciels ouverts, de ma mère en pleurs accrochée au corps inerte de ma sœur cadette, des chariots croulant sous le poids des cadavres, du cortège des mouches et du festoiement des corbeaux.

Bien des années après, dans le Gévaudan de Louis XV, elle m'avait révélé l'aspect le plus sombre de ma nature de loup. Et c'est lors de la première Grande Guerre, qu'elle m'avait ouvert les yeux sur le chemin imbécile et délétère que l'Humanité avait décidé d'emprunter.

Elle ne m'avait jamais quitté, nous étions un de ces vieux couples inséparables ; de ceux qui ont épuisé leur passion dans leur lune de miel et s'ignorent dans leur quotidien.

Mais il arrive parfois que la vieille compagne veuille raviver la flamme et puisse encore vous surprendre, qu'elle arrache une ultime grimace de dégoût à vos traits blasés, qu'elle fissure la carapace que les années vous ont construit.

Comme avec cette vision.

Ces six motards.

Ces six corps accrochés à des anneaux de fer enchâssés dans les murs, poignets et chevilles liées par des câbles.

Ou plutôt...

Ces six morceaux de viande déchiquetée, ces viscères pendants, ces poumons sortis de leur cage, ces os rongés, ces parodies de visage déformés par des rictus d'épouvante.

Et ce pentacle de sang séché tracé sur le sol en terre battue... où s'entassaient en son centre des restes de chair et d'organes.

La femme au voile noir m'avait fait un clin d'œil comme pour me dire : Tu vois William, je n'en ai pas fini avec toi, jusqu'à la fin je t'ai promis. Jusqu'à la fin...

Mais une fois la surprise passée, j'ai repris le contrôle. L'horreur et moi étions intimes. Et si elle me dévoilait ses secrets, c'est que j'étais prêt à les voir.

Cette scène aussi glauque soit-elle, n'était pour moi qu'un puzzle à résoudre.

Premier constat : Les lacérations, les morsures, les os rongés. C'était l'œuvre d'une bête. Il était clair que le les motards avaient été dévorés vivant et maintenus en vie grâce à leur nature de loup. Ce qui expliquait les visages tordus.

Restait à savoir pourquoi ils ne s'étaient pas transformés. Une telle douleur aurait dû faire sortir la bête en eux.

Pourquoi n'était-ce pas arrivé ?

Ensuite, les organes avaient été retirés puis placés dans le centre du pentacle. Cet acte, aussi barbare soit-il, avait un sens. Il avait une dimension rituelle et obéissait à une logique. Questions : Quel rituel ? Quelle logique ?

Cela tombait bien j'avais une sorcière sous la main pour m'éclairer.

— Dis voir Rose, tu...

Rose !

Sur le coup je ne l'ai pas reconnue. Elle s'était figée comme une statue et ses yeux étaient révulsés ; l'iris d'émeraude avait fait place à un blanc injecté de sang.

J'ai avancé ma main vers elle, puis me suis ravisé.

J'avais déjà assisté à ce genre de manifestation.

Ses lèvres se sont animées et elle a marmonné, un flot de paroles incompréhensible. De l'innu certainement

Cela a duré quelques minutes avant qu'elle ne reconnecte. L'espace d'un instant, son visage hébété a trahi son égarement dans les limbes.

— Ça va ? lui ai-je demandé.

Sans la toucher, cette fois.

— Les âmes ne sont plus...

— Oui, ça me parait plutôt évident, vu le carnage.

Elle a secoué la tête. Son visage était l'expression même de l'incompréhension.

— Tu n'as pas compris. Leurs âmes ont été dévorées, leur essence, leur corps astral. Ils sont disparus... à jamais. C'est ça la malveillance que j'avais ressentie. Les esprits ont crié derrière le voile.

Bon. C'était un truc de sorcière Shaman sans doute. Mais je la prenais suffisamment au sérieux pour m'inquiéter.

— Il y a un pentacle de sang. Tu penses que c'est la salémite qui a fait ça ?

— Non... c'est autre chose.

Il fallait que j'avance.

— Écoutes, tu n'es pas obligée de rester, mais j'aimerais connaitre ce qui est arrivé à mon cousin, et si...

J'ai eu du mal à terminer ma phrase.

— et si... il fait partie des victimes. Il y a un pentacle là. C'est un rituel. Je sais que ça peut être dur, mais...

— Je vais regarder. Son visage avait repris sa dureté habituelle. C'est aussi ma traque.

J'ai hoché la tête.

— Parfait alors, regardons cela ensemble.

Je me suis d'abord approché des corps. L'odeur de Loup. Comme je le craignais, c'était un acte de cannibalisme.

Un lupin en avait mangé un autre. Une profanation. Un acte interdit.

Et encore ce parfum que j'avais décelé au rez-de-chaussée. Le produit chimique mélangé aux herbes.

Oui, tous les corps dégageaient cette fragrance épicée.

Avaient-ils été drogués ? Était-ce cela qui avait empêché la transformation ?

— Dis tu aurais un... truc... pour prélever des échantillons ?

Rose a grogné sa bonne humeur.

— J'ai l'air d'une forensics ?

— OK, je demandais, c'est tout.

Bon, c'était mort pour le prélèvement. Mais rien n'était perdu, s'il restait du produit dans la maison, j'allais le trouver.

Je me suis rapproché du pentacle.

— Des pistes ?

Rose s'est relevée.

— Pas la salémite c'est sur. C'est un rituel amérindien, algonquin d'origine, de la vieille magie interdite.

Elle m'a pointé les organes et la chair au centre.

— Regarde par toi même. Des marques de dents humaines.

Rose avait raison. Les organes et la chair au centre du pentacle avaient été partiellement dévorés par un humain.

— La seule légende que je vois en rapport, c'est celle du Wendigo.

J'avais déjà entendu parler de cette créature anthropophage.

— Ca y est je suis largué... des loups se font traquer par une Salémite et finissent bouffés par une créature mythique ?

J'ai cherché une réponse dans ses yeux, mais ils semblaient aussi perdus que les miens.

— Je...

Elle a baissé les bras.

À ce moment j'ai remarqué les petits trous dans le sol autour du centre du pentacle, ils étaient recouverts par le sang séché.

Je me suis baissé.

Et j'ai été pris d'un malaise.

Une odeur encore, familière cette fois.

Non...

J'ai retiré l'amas de chair et d'organe et j'ai frappé le sol.

Cling.

Le son creux du métal.

Mon cœur s'est accéléré.

J'ai chassé la terre battue d'un revers de bras.

Un couvercle en métal. Le centre du pentacle cachait un trou.

J'ai fait jouer mes muscles et j'ai sorti du sol ce qui ressemblait à un cercueil. Vu le poids, la boite n'était pas vide.

J'ai su ce qu'il allait contenir avant que je ne l'ouvre, mais le voir m'a fendu le cœur.

Il était allongé, les yeux bleus grand ouverts, fixés sur le néant.

Un trou béant au niveau de l'estomac.

Du sang à la commissure des lèvres et l'odeur de la chair humaine dans sa bouche entre ouverte.

Thomas. Bon sang, qu'avais-tu fait Thomas ?

***

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