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Jour 8

   Je me lève, anxieux. Tout se déroule comme tous les jours, comme s'il ne s'était rien passé. Tout le monde descend les escaliers. Le trou d'hier dans le mur a entièrement disparu. Je m'arrête devant, et effleure la paroi. Il aurait pu n'être rien arrivé. Des pas résonnent dans mon dos, et Maëva me rejoint. Elle pousse un soupir las.

"Ils mentent.

_Qui ça ?

_Ce matin, hésite-t-elle, ils sont venus me voir pour me dire que mon père était malade, et en était mort hier. J'ai rien osé dire, j'avais trop peur."

   Elle se tait. Au dessus du brouhaha du réveil, seuls ses sanglots résonnent. Elle tourne la tête vers moi, et je peux voir ses larmes qui brillent sur ses cils :

"On a fait une bêtise, hier. On aurait dû faire comme les autres, et peut-être qu'on se souviendrait de rien. C'est trop dur de savoir ce qui s'est passé, et de devoir accepter autre chose.

_Tu penses qu'il y avait de quoi effacer notre mémoire dans le repas d'hier ? je demande.

_Oui."

   Elle se tourne elle aussi vers le mur de métal, et y plaque les paumes de ses mains. Elle a peut-être raison, nous ne pouvons pas avoir imaginé les évènements d'hier. Quelqu'un arrive vers nous en courant. Je me retourne, et reconnais Bastien et Laurine. Ils ont l'air graves. Laurine prends la parole :

"J'ai... j'ai découvert quelque chose. A propos d'hier.

_Calme-toi Laurine, intervient son compagnon. Ce n'est peut-être pas si grave.

_Je voulais me renseigner sur l'attaque, mais... Je n'ai rien trouvé. Sur le réseau officiel, il n'y a rien. Alors je suis entrée dans le réseau des travailleurs officiels du camp, il n'y avait rien non plus. Mais après j'ai accédé au réseau des membres de l'intendance du camp, et... là il y avait quelque chose. Et pas seulement sur hier, regardez ça."

   Elle nous tends son appareil, et nous montre des données incompréhensibles constituées principalement de chiffres. Maëva se retourne, écrasant une larme sur sa tempe. Elle se penche sur ce que Laurine nous montre, et relève la tête, l'air choqué et furieux. Je ne comprends rien à ce qu'il peut se passer. Bastien m'interroge du regard, puis se rends compte que je ne déchiffre pas. Il m'explique que Laurine a retrouvé des traces d'un nombre d'attaques gigantesque, en moyenne six ou sept par ans depuis le début de l'ère du Désert.

"L'intendance du camp prétendait que ça n'arrivait jamais. Et nous n'avions pas d'autre choix que de le croire.

_J'ai cherché toute la nuit, continue Laurine, et je pense que j'ai pas pu tout trouver. Ces dossiers étaient sous plusieurs noms de code différents, dans des dossiers différents. A moins de savoir ce que l'on cherche, impossible de tomber dessus, même pour un excellent hacker. Et comme nous étions sensés ne plus nous en souvenir...

_Comment... Comment ils ont osé ? crache Maëva en s'effondrant contre la paroi. Ils peuvent pas nous priver de, de nos souvenirs, de notre libre arbitre. Ca n'a même... aucun sens."

   L'orpheline se met à genoux par terre, le visage entre les mains. Elle tremble, mais sans sanglots. Nous nous écartons brusquement losrque ses couettes claque furieusement autour d'elle qui relève la tête pour hurler vers le ciel inaccessible :

"POURQUOI ?"

   Bastien se jette sur elle pour la calmer. Heureusement que le camp est en effervescence le matin, cela a couvert son cri. Si ce qu'ils disent est vrai, alors nous risquons peut-être des ennuis ; dans ce cas, mieux vaut ne pas se faire remarquer. Une question me vient alors à l'esprit :

"Laurine, la connexion n'est pas coupée la nuit ?

_Ben non, pouffe-t-elle, sinon comment travailleraient les équipes de nuit ?

_Il y a des équipe de nuit ? Je croyais que les adultes travaillaient le matin.

_La plupart, mais il faut bien assurer le fonctionnement du camp à tous moments.

_A mon étage, je remarque, la connexion est coupée de nuit. Toi non ?

_Ben si, mais il suffit de la pirater. Elle est pas très sécurisée, presque n'importe quel passionné d'informatique peut le faire. Même Bastien."

   Elle finit sa tirade par un petit rire artificiel, puis redevient grave. Il est évident que s'ils nous cachent ce qu'il se passe, c'est pour nous rassurer. Mais il y a forcément quelqu'un qui est au courant. Nous essayons de chercher qui pourrait l'être pendant plusieurs minutes au cours desquelles l'image de Mira m'apparaît plusieurs fois. Etrangement, j'ai l'intuition que ce n'est même pas la peine d'en parler. Tout de même, au bout d'un moment de vide, j'essaye :

"Je connais quelqu'un. Elle peut sûrement nous aider. Elle s'appelle Mira et travaille au bâtiment 13 sur les moyens de faire revenir le Soleil."

   Quelques secondes de silence s'ensuivent, comme si tout le camp s'était arrêté pour m'écouter. Puis mes trois amis -je me rends compte soudain qu'il manque Antoine- éclatent de rire.

"Mira Sokova ?

_Je ne sais pas, elle ne m'a pas donné son nom.

_Celle qui fait des recherches sur la "Prophétie de l'enfant dans le Désert" ?

_Oui, vous la connaissez ?

_Tout le monde la connaît, c'est une folle.

_Elle est encore plus perchée que Laurine ! s'exclama Mathéo que personne n'avait entendu arriver puisqu'il passait son temps à se taire.

_On va dire que j'ai rien entendu... Mais c'est vrai, si tu cherches des informations dépourvue de sens et une histoire à dormir debout, elle t'aidera sûrement.

_Aucune chance que l'intendance l'ait prise au sérieux au point de lui laisser de tels secrets...

_Néanmoins, intervient Maëva qui gardait le silence jusqu'alors, nous avons besoin de réponses. C'est une chercheuse, même si elle ignore tout Naël la connaît et elle pourrait nous apporter son aide, aussi ridicule et dérisoire soit-elle."

   Les autres se taisent. Elle a raison, pour l'instant nous n'avons pas de meilleures solution, ni autre chose à faire. Nous nous levons tous. Bastien souligne l'absence d'Antoine, mais se ravise : il mène sûrement son enquête tout seul comme le solitaire qu'il est. Une fois que tout le monde a approuvé sa théorie, nous partons vers le bâtiment 13.

   Il y a du monde à l'étage inférieur du camp, et nous nous perdons plusieurs fois dans le labyrinthe qu'il forme. Ce n'est qu'après une ou deux heures de recherche que nous atteignons notre but. Une silhouette familière se retourne en nous entedant approcher. Antoine équarquille les yeux, surpris.

"Salut, je ne m'attendais pas à vous voir là. Qu'est-ce qui vous amène ?

_On cherche des réponses pour hier. Et toi, pourquoi tu es ici alors que tu n'est même pas venu nous voir ce matin ?

_Je comptais résoudre ça tout seul, et vous laisser en-dehors...

_Non, intervient Maëva, on est tous ensemble, compris ? Pourquoi ici ?

_J'ai détecté un signal électronique bizarre dans le bâtiment. Ne m'attaque pas comme ça, Maëva !"

   Elle tourne la tête vers nous. Ce que dit Antoine a peut-être un rapport avec l'attaque d'hier, ou peut-être pas. Dans tous les cas, nous allons dans la même direction, ce qui nous arrange. Nous entrons donc dans le bâtiment 13.

   L'endroit s'est transformé depuis ma dernière visite. Toutes les machines ont disparu, probablement ont-elles été transporter pour laisser la place au nouvel artefact technologique. Cette créature tentaculaire, noire sur les murs blancs, dont les bras lisses courent dans tous les sens et rejoignent leur corps cylindrique. L'ordinateur emmet des tonalités creuses en permanence, dans toute l'immense salle. La scène est passionante.

   Des pas arrvient vers nous. Mira se présente devant moi, l'air rassuré. Elle m'interroge sur les adolescents qui m'accompagnent, puis se rejouit que je réussisse à m'intégrer dans le camp. Sa dernière phrase reste en suspend, comme si elle s'attendait à ce que je dise quelque chose. Je ne dis rien. La chercheuse fait un sourire.

"Je suis ravie de voir que ta journée d'hier ne s'est pas passée si mal."

   Elle sait.

   Les autres ont dû comprendre la même chose, car ils comencent déjà à lui poser des questions. Mira recule, puis leur demande de baisser d'un ton. Elle nous invite à la suivre à l'étage, où nos questions seraient libres ; nous la suivons, et entrons dans la grande cabine de verre qui nous fait monter. En haut nous nous asseyons sur des chaises roulantes, et les interrogations déferlent.

   Mira nous écoute raconter ce que l'on a découvert, sans rien dire. Juste en hochant la tête sans aucune surprise. Quand nous commençons à la questionner, nous découvrons qu'elle n'en sait pas beaucoup plus. Elle sait juste que ça allait arriver, que je saurais une chose que je devrais ignorer. C'était ça. Et c'est pour cela qu'elle m'attendait, pour répondre à mes questions.

   L'intendance fait cela pour protéger les citoyens, et leur permettre de poursuivre leur vie sans être confrontés à la situation catastrophique de la planète. Le Désert ne doit pas rentrer ici, et les gens d'ici ne doivent pas sortir. On a fait une exception pour moi, car j'étais un enfant en détresse plus qu'un possible rapporteur de la misère extérieure. Juqu'à ce qu'on se rende compte que j'étais celui de la prophétie. Cela surprend mes compagnons, mais ils continuent de penser que ce ne sont que des histoires.

"Je peux comprendre que votre jugement soit altéré par ce que vous entendez autour de vous, soupire la chercheuse, vous n'êtes encore que des enfants.

_Ce n'est pas notre jugement ! La science fonctionne, elle a fait ses preuves. Mais la prophétie pas encore.

_Vous croyez en la science ? Ce n'est que du hasard : ils sont tellement nombreux à travailler sur un même sujet qu'il y en a forcément un qui va trouver quelque chose. Vous croyez en ce que vous voyez ? Le Soleil va bientôt revenir, grâce aux enfants de la prophétie. Même l'intendance du camp a reconnu que j'ai raison. Mais vous êtes jeunes, vous avez tout le temps d'y repenser."

   Ils la regardent comme si elle était folle. Ils semblent même se demander si je crois vraiment ce qu'elle dit. Oui, j'y crois. Parce que je veux y croire, croire qu'il est possible de faire quelque chose. Je ne veux plus mourir, ni laisser tomber ceux qui sont derrière moi. Et tout ce qu'il me reste pour ça, c'est la Prophétie de l'enfant dans le Désert.

   Nous redescendons à la salle de l'ordinateur. Il dégage une sorte d'aura attirante, peut-être des ondes. Sans m'en rendre compte, je vois ma main s'approcher de l'un des bras. La main de Mira m'arrête juste avant que je ne l'atteigne.

"Ne touche pas ça, me prévient-elle, ce n'est pas sécurisé.

_Qu'est-ce que c'est ?

_Comme je disais, ici nous travaillons sur différents moyens de ramener le Soleil, mais surtout sur la prophétie. Ceci servirait peut-être à enregistrer une âme, pour la faire survivre assez longtemps pour qu'elle accomplisse sa destinée. Mais ce n'est pas encore finit, car les codes enregistrés sont encore en quantique, c'est-à-dire avec des nombres. Pour avoir l'infinité de possibilité propre à une âme, il faudrait trouver le moyen de coder sous une forme tridimensionnelle. Mais pour l'instant on en est loin, alors on ne touche pas tant qu'on ne sait pas ce qu'on risque."

   Sans attendre ma réponse, elle tourne les talons. Je m'éloigne de l'artefact, effrayé, et rejoint mes amis qui sont déjà sortis. Nous nous rendons compte qu'il est déjà l'heure d'aller en cours, nous n'avons pas eu le temps de prendre notre repas de mi-journée. Il faut se dépêcher pour éviter un retard, nous nous mettons donc à courir.

   L'après-midi passe, je ne comprends toujours rien au charabia qu'on me chante pendant des heures. Comment peuvent-ils supporter ça tous les jours depuis des années ? Un éclair passe devant mes yeux, et je relève ma tête brusquement. Je vois sur l'horloge qu'il est l'heure de partir, l'heure du soir. Oh non, je n'ai encore rien suivit.

   Lorsque je rejoins ma chambre, je repense à la machine de Mira. Je suis sûre qu'elle me ment. Personne n'aurait construit un truc pareil sans être certain que ça fonctionne, encore moins sans avoir mis au point son système de base. Il y a quelque chose qui cloche. Mes paupières se ferment, puis battent et se rouvrent. Derrière mes cils ne se dessient que les murs de mon dortoir, éclairés par la lueur de la montre sur la table. Le sommeil coupe court aux réflexions, et je m'endors. Il est presque minuit.


 


 


 

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