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Jour 6

   Je me réveille encore une fois au mouvement que j'entends tout autour de moi. Je sors de mon dortoir et suis la masse qui descend vers le hall. Nous mangeons rapidement un petit-déjeuner composé (encore !) principalement de salade grise. Ca n'a aucun goût particulier, sinon celui des engrais utilisés dilués dans beaucoup d'eau. Si je fais revenir le Soleil, j'espère bien que je n'aurais plus jamais à manger de ça. Non, QUAND je ferais revenir le Soleil. Mira croit en moi, et elle ne peut pas se tromper ; pas après avoir passé toute sa vie à réfléchir là-dessus. Pourquoi je me pose encore la question ? Aujourd'hui je suis censé oublier cette histoire, de toutes façon elle finira bien par me tomber dessus toute seule, et me reposer, me mêler aux autres habitants du camp. D'ailleurs, je n'ai presque plus de souvenirs de mon ancien foyer. C'est sûrement que je me sens bien ici.

   Je suis la foule des enfants, qui ne travaillent pas le matin, dans le dédale des couloirs labyrinthiques du camp. Je mêle à différents groupes, jusqu'à retrouver celui d'hier à la porte du bâtiment 5. En discutant quelques minutes, je fais connaissance avec Antoine, Mathéo, Maëva, Laurine et Bastien. Impossible de me remémorer les trois autres noms. Ils ont tous entre treize et quatorze ans, alors je dis que j'ai treize ans aussi. Antoine, qui est très grand même pour son âge, me regarde de haut avec amusement en entendant ça, mais les autres ne semblent pas choqués par l'âge que je prétends avoir.

   Nous commençons donc à parler de banalités, telles que le nouveau projet d'architecture pour le futur bâtiment 57, dans lequel on déplacerait une école et de nouveaux laboratoires de recherche alimentaire (pour avoir autre chose à manger que cette salade). Laurine nous montre des images électroniques qu'elle a dérobées à la base de données du projet. Il y aurait trois versions réalisables actuellement en compétition : celle d'un dôme en acier ciselé de voûtes en verre qui laisseraient voir au-dehors. La seconde version est celle d'une tour cilyndrique soutenue par trois escaliers ingénieux permettant à la structure de devenir la plus haute du complexe, et ses murs étant constitués surtout de verre. Seule la troisième option ne propose pas d'ouverture visuelle sur le Désert. C'est un cube formé de sept étages qui s'embriquent de façon très désharmonieuse, se rompant parfois pour se reformer ensuite, créant des arabesques improbables. Ce plan dégage une impression de majesté extrême, que pourtant ne semblent pas apprécier mes nouveaux amis. Même si elle ne montre pas le Désert, c'est de loin ma préférée. Nous échangeons nos opinions pendant ce qui semble des heures, avant le repas de la mi-journée.

   Au repas, encore de la salade grise. Même au camp du Dernier Cerf, la nourriture était plus variée.

   Je me rends rapidement compte que ce que mes amis m'ont dit hier à propos des horaires de travail n'est pas tout à fait vérifé. Beaucoup d'adultes se lèvent de table en même temps que nous, à la sonnerie cristalline de fin de repas. Je pose la question à Mathéo, qui a tout l'air d'y connaître plus que les autres. En fait, seuls les adultes occupant des postes d'importance secondaire ne travaillent pas l'après-midi. Les chercheurs, les enseignants, les agriculteurs et les soldats sont nécessités à plein temps. Les fonctions de divertissement, d'économie, de politique, d'écologie, de philosophie... ne sont effectuées que le matin, car peu utile à la survie de l'espèce et de la société à court terme. Mais indispensables à long terme. Je ne comprends pas grand chose à ce qu'il me raconte, mais je fais semblant, il ne faudrait pas que j'ai l'air plus bête qu'eux. Déjà pour ne pas trahir mon âge. Et puis parce que c'est faux : je suis l'enfant de la prophétie, je suis forcément plus intelligent.

   En arrivant à l'école, les adultes me regardent bizarrement, et veulent savoir mon nom. Je dis que je viens de la part de Mira, espérant que cela m'aiderait à avoir leur confiance. Au contraire, on me répond par des froncements de sourcils, des haussements d'épaules. Finallement, on me fait entrer. Je me dépèche de rejoindre mes amis dans leur cours. Rapidement je dois me rendre à l'évidence : c'était une erreur.

   Au camp du Dernier Cerf je n'avais appris qu'à lire, compter et faire des additions. Ici les enfants apprennent l'histoire de ce qu'il s'est passé avant l'ère du Désert, des langues étrangères, des calculs compliqués, des cartes du monde, de la musique, des shémas économiques ou scientifiques, des nombres partout. Oui, surtout des nombres. Des nombres quand ils racontent le passé. Des nombres quand ils imaginent le futur. Des nombres quand ils chantent. Des nombres quand ils parlent de la Terre. Des nombres quand ils expliquent le fonctionnement de tel ou tel chose.

   Le soir à vingt-et-une heures, je sors de classe la tête pleine de nombres dont je ne retrouve plus la signification, et avec l'impression d'avoir acquis le savoir de toute une vie. Je retrouve mon dortoir, épuisé, sans avoir pensé à chercher mas amis. Je m'endors avant de pouvoir poser la moindre réflexion sur ma journée.


 


 


 


 


 


 

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