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Jour 2

   Je me réveille dans le noir complet. Les parties de mon visage à l'air libre me brûlent affreusement. Non, en fait c'est le froid. Enfin peu importe. Je suis vivant. Je suis vivant. JE SUIS VIVANT !

   Je sens mes poumons se remplir de glace à ma première inspiration, ce qui coupe mon hurlement net. Je sens ma tête s'enfoncer contre un plafond que je ne vois pas. Je dois être sous la neige de la tempête ; dans ce cas, je me suis réjoui trop vite. Même si il me reste encore assez d'oxygène pour survivre le temps de m'extirper de ce piège, je crains que les flocons au-dessus de moi ne se soient tassés. La neige fraîche peut être très solide. Je crache dans mon gant, et je sens la salive dégouliner vers mon poignet. Par chance je suis à l'endroit.

   La surface n'est pas très loin, après quelques coups de tête je commence à voir une faible lumière. Je suis dans la forêt, au même endroit où je me suis endormi hier. La petite voix dans ma tête s'est tue. Elle avait tort, il n'est plus trop tard. J'essaye de me dégager de l'emprise de la neige. Impossible. Privé de nourriture, privé de chaleur, mon corps n'obéit pas. Ou seulement par spasmes. Ce qui ne m'avance à rien. Par le trou que j'ai fait pour passer ma tête, le vent rentre dans mon abri. Merde. Claudia m'aurait grondée si elle avait su que j'ai dit ça, mais elle n'est pas là. Surtout ne pas se dire qu'elle ne le sera peut-être plus jamais.


   En quelques minutes, mes muscles ankylosés se sont réveillés. Je m'extirpe de mon abri de glace sous le râle inquiétant de mes poumons. Je crois qu'ils suffoquent de froid. Inutile d'attendre plus, j'ouvre mon sac. La nourriture est congelée. Elle n'a aucun goût, et j'ai l'impression d'avoir de la glace pure dans tous mes vaisseaux sanguins. Je me sens quand même mieux après avoir mangé. dernière étape : qu'on me retrouve. La torche de détresse que j'avais oublié de sortir de mon bagage -quelle chance !- est encore utilisable. Mais abîmée. Si je ne retrouve pas mon campement avant quelques heures, je n'aurais plus rien ni pour y voir, ni pour me chauffer. J'allume la torche. J'ai peur qu'elle n'émette qu'un crachotement avant de s'éteindre. Définitivement. Mais non, je suis chanceux aujourd'hui.


   Je marche depuis une heure. Il est dix heures vingt-cinq. J'espère être arrivé d'ici midi. Non, j'espère surtout que je suis parti du bon côté. Que je ne suis pas entrain de m'enfoncer plus loin dans le forêt. Un bruit. J'ai entendu un bruit. Je n'ai pas le temps de le réaliser que mes réflexes me plaquent au sol. Un grand oiseaux passe à quelques centimètres de ma tête, et reprend son vol à travers les cadavres d'arbres gelés. Stéphan disait que c'était des mutants. Maxus les disait extra-terrestres. Pourquoi au passé ? Ils ne sont pas morts. La petite voix recommence. C'est moi qui suis mort. Pas encore, petite voix, pas encore. Cet oiseau ne m'a pas attrapé, il ne sera pas le seul.

   Je me relève avec peine. Je suis tombé dans la neige, et j'aperçois son éclat d'argent qui s'accroche à mes vêtements. Ils vont bientôt être trempés. La torche, je dois retrouver la torche. Je la retrouve. Elle s'est éteinte, brisée durant ma chute. Maintenant, elle est tout juste bonne à taper sur un oiseau qui m'attaquerait. Un briquet. C'est la solution. Je cherche frénétiquement dans toutes mes poches, mais n'arrive qu'à me fatiguer encore plus. Et puis c'est stupide, pourquoi j'aurais pris un briquet ? Je ne saurais même pas m'en servir. Je n'ai qu'un dernier espoir : revenir au camp avant de mourir de froid. C'est drôle quand même, j'étais parti pour ça, et voici que maintenant c'est ce que je veux éviter. Je sais, petite voix. Il est trop tard.

   Après ce qui me semble des jours de marche, je vois au loin le reflet d'un objet métallique. Non, un hangar métallique. Le camp ! Je ne peux pas courir, car mes jambes s'effondrent sous moi à chaque pas. Je ne peux pas crier, car la glace coupante a mis ma gorge en feu. Il est plus de midi, je ne me suis arrêté qu'une fois pour manger. Et je n'ai rien à boire, car rien pour faire fondre la neige. Mais je suis heureux, j'ai réussit. J'ai gagné contre la petite voix. Pourtant elle est encore là, et son ombre pèse sur moi. Pourquoi ? J'ai gagné petite voix, tu peux partir. J'arrive au hangar. Il est immense. il n'y a personne pour m'ouvrir mais je sais comment rentrer tout seul.

   Mes doigts ne peuvent pas appuyer sur le digicode. C'est donc à ça que devait me servir cette torche brisée. Heureusement que je l'ai gardée. 4. 3. 9. 0. 9. 5. Premier échec. C'est pourtant bien ça. 4. 3. 9. 0. 9. 5. Deuxième échec. Je panique. Je devrais réessayer, j'ai dû ne pas être assez précis. La petite voix ricane. Trop de fatigue d'avoir marché toute la journée, trop de froid, je pourrais mettre en cause n'importe quoi. Mes genoux se fichent à terre, dans le cocon froid mais douillet de la Mort qui m'attends. Je ne peux plus atteindre les chiffres. Lentement, je sombre dans l'inconscience.


   J'ouvre les yeux, et ils reçoivent la lumière douce d'une lampe, une vraie lampe. Je suis sur un matelas, en intérieur.  Il ne fait plus froid. Quelqu'un est assis près de moi. Je demande :

_Claudia ?

   Ce n'est pas elle. Même si je ne l'ai jamais considérée comme ma mère, je suis déçu qu'elle ne soit pas là pour moi maintenant. L'homme me regarde, je ne le reconnais pas. Pourtant, les camps sont assez petits pour qu'on y connaisse tout le monde. Je me rends compte que la petite voix n'est toujours pas partie. Un doute m'assaille.

_Je suis où ?

_Au camp du Dernier Hibou, me répond l'homme. Mais parlons de toi. Que fais-tu ici ? Quel est ton nom ? Quel âge as-tu ?

   Je mets un moment pour réaliser. Mon camp est celui du Dernier Cerf. Je ne suis pas au bon endroit. Je regarde ma montre, mais elle n'est plus à mon poignet. J'avise donc l'horloge murale en face de moi. Il est quatre heures, la nuit doit être entrain de tomber. Il faut réfléchir. Si je lui dis que j'ai neuf ans, il me chassera sûrement. Personne ne veut de bouches à nourrir inutiles. Si je lui dis mon nom, il pourrait décider de partir avec son camp pour piller le notre. Cela arrive fréquemment. Mais sinon, il ne pourra jamais m'aider à rentrer chez moi.

_Je suis Naël, j'articule, du camp du Dernier Cerf.

_Quel âge as-tu ? C'est important.

_J'ai treize ans, monsieur.

   Il fait la grimace. Assurément, c'est encore trop jeune. Il me demande ensuite comment s'appellent mes parents, je lui dis simplement que je n'en ai pas. A ces mots, son visage semble se rallumer. Il me donne une grande tape dans l'épaule, et me laisse avec un repas copieux dans ce que j'imagine être un ancien bureaux. J'ai l'habitude de dormir au sol, dans un dortoir : je suis surpris par de tels égards.

   Il me promet qu'il reviendra demain, mais que d'abord je dois reprendre des forces. Je mange la soupe, la salade grise qui ne produit plus ni goût ni chlorophylle depuis l'ère du Désert. Je bois. Et puis j'ai sommeil. J'ai peur de m'endormir, parce que la petite voix ne s'est pas tue, même alors que je suis sauvé. Elle me dit que je suis imbécile. Que je suis mort. Que c'est trop tard.

   Ses paroles sont pour moi comme une berceuse funèbre. Je m'endors dans la peur de demain.

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