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Jour 12

Le silence laisse retentir le gong de l'horloge et les cris pendant quelques instants, puis la dénommée Sigma reprend la parole d'un coup, si puissant que je sens presque mon souffle se couper à nouveau.

_Je vous avez dit qu'on aurait dû les laisser crever dehors !

_Non ! Et ils ont peut-être des choses à dire, qui sait ?

_Je m'en fout, qu'est-ce que ça change ? Si ils retournent à leur camp, on peut dire adieu à tout ça !

Elle accompagne son discours d'un geste circulaire qui s'achève lorsqu'elle jette son poing sur le mur derrière elle. Je ne l'avais pas remarqué auparavant, mais ses traits sont tirés comme par un grand désespoir.

_Il est hors de question de tuer des enfants, voyons !

_La seule solution est de nous débarrasser d'eux. Six enfants, ce n'est rien en comparaison de toutes les vies que nous pourrions sauver !

_Calme-toi, Sigma, et arrête de parler d'eux comme s'ils n'étaient pas là. Quant à toi Etz, tu sais que nous ne pouvons pas nous permettre de suivre notre seul instinct. Chacune de nos décisions doit être prise avec pour seul juge notre logique. Tu n'auras qu'à retourner voir Nifid si tu ne l'as pas assimilé, ils sont encore beaucoup à convoiter ton poste.

Les deux femmes se taisent en entendant les paroles de celui qui semble être leur chef. Celle de droite, Sigma, a même remis son casque sur son visage et nous regarde comme si elle avait le pouvoir de juger si nous étions ou non de véritables intrus. L'homme est au centre de la table, peut-être même un peu en avant. Il a une voix calme, un visage doux, comme un père qui vient réveiller son rejeton pleurnichard d'un mauvais rêve. Je ne me rends même pas compte tout de suite qu'il attend que nous parlions !

_Ce sont des oiseaux ?

Ma question fait ouvrir de grands yeux à Mathéo et Laurine, Antoine n'a pas de réaction. Un jour, j'espère bien que je comprendrais d'où lui vient son caractère aussi isolé. Etz aussi a l'air vraiment étonné, je pense que l'homme l'est aussi, même si il fait de son mieux pour le cacher derrière son sourire sardonique.

Pendant quelques secondes, la situation reste en suspend. Je revois devant mes yeux la silhouette noire de l'oiseau ce jour-là. Et ses yeux. Peut-être que c'était lui qui avait peur, après tout. C'est exactement comme ça que je me sens : tout puissant de ma connaissance et capable de surprendre l'ennemi inconnu qui se tient devant moi, mais effrayé de sa puissance que j'ignore. Je me sens comme un oiseau.

Je suis un oiseau, l'espace d'un instant.

_Oui, mais vous ne risquez rien là où vous êtes. Et pour être sûr de répondre à toutes vos questions, certains d'entre eux sont probablement à l'origine de l'attaque de votre camp, bien que l'on ne puisse être sûr de rien lors d'une évasion d'une telle ampleur. Si l'un d'eux a enlevé le père de votre amie, il l'a transporté ailleurs car aucun cadavre humain ne nous est revenu. Il se pourrait fortement que les attaques cessent sous peu, car nous approchons de notre but, alors il est inutile de votre part de rapporter notre activité aux dignitaires du camp, à part à les effrayer. A moins que vous ne tombiez, avec chance, sur ceux avec lesquels nous avons passé les accords sur le secret de cette situation.

Je crois que je commence à comprendre. Quelques pièces du puzzle se placent dans ma tête. Il n'y a qu'une seule chose qui cloche : pourquoi nous dit-il tout cela, et maintenant ? Nous ne faisons pas partie de son groupe, nous révéler ses secrets pourrait donc s'avérer dangereux. A moins que... Oh mon dieu ! Mathéo ! Laurine ! Antoine ! Est-ce qu'ils ont remarqué quelque chose ? J'en doute, ils continuent d'écouter sa litanie sans rien dire, anormalement absorbés par ses dires.

_Avant que vous ne me demandiez : notre objectif ici est noble, nous cherchons comme chacun à faire revenir l'ère d'avant le Désert. Mais, contrairement à tous les autres, nous avons trouvé la solution, et nous sommes prêts à tout.

Pour ponctuer son show -car c'est bien de cela qu'il s'agit- il décale son fauteuil à roulettes et d'un geste de la main enclenche la commande du mur. Le papier peint abîmé tout droit venu d'un âge inconnu semble se dissoudre dans l'air, et ne laisser place qu'à une vitre sale et abîmées, piquée par le temps. J'ignorais que ce genre de technologie existait avant le Désert, ni aujourd'hui d'ailleurs.

Les deux femmes se tiennent droites. Ont ne voit rien des expressions de Sigma à cause de la visière noire, mais l'autre s'émerveille devant ce qui s'étend désormais plusieurs mètres en-dessous de nos pieds : des centaines, peut-être même des milliers de rapaces.

_La solution vient des oiseaux. Eux seuls ont su s'adapter, et au cours de nos expériences nous avons trouvé dans leur gênes, directement hérités des dinosaures, des traces d'un animal à sang froid que nous ignorions jusqu'alors et dont la disparition a très probablement causé le Désert comme nous le connaissons.

Il continue à parler un moment, et le ton de voix qu'il utilise est tel que je me sens parfois en train de m'endormir et d'écouter ses paroles sans me poser de question. Il est possible qu'il utilise des ondes particulières qui ont une emprise sur le cerveau humain. Je n'y connais rien en ondes, mais je vais devoir sûrement remercier mon jeune cerveau pas encore formé.

Fait ensuite irruption dans la pièce où nous nous trouvons un grand homme, qui accompagne Maëva et Bastien. Il ne reste pas plus longtemps, et les abandonne, cois, derrière la porte qu'il claque.

L'homme les laisse pendant un moment regarder les oiseaux en contrebas, en feint de s'empresser de rendre son opacité glauque au mur. Bastien a l'air vraiment choqué, et Maëva pleure. Evidemment, c'est un mauvais souvenir encore trop proche dans sa mémoire. L'homme, dont je ne me souviens plus le nom alors qu'il a dû le dire quelque part durant son long monologue que je n'écoutais qu'à moitié, nous fait sortir du bureau, et nous suit accompagné de ses deux subordonnées. Il y a autour de l'encadrement de la porte deux soldats que je n'ai pas remarqués à l'aller. L'un d'eux tourne la tête vers le maître des lieux, et ils n'échangeant qu'une seconde un regard lourd de sens, avant que l'homme ne tourne les yeux vers moi, parce qu'il a sentit le poids de mon intérêt trop poussé sur ses activités. Il ne dit rien, mais je sais que tout va mal se passer pour moi après ça.

Nous marchons pendant ce qui semble être des heures dans les bâtiment, et j'ai même l'impression que nous passons plusieurs fois au même endroit. Ce camp est labyrinthique ! A peine ai-je le temps de me faire cette remarque que je me retrouve perdu, devant une porte qu'il me semble avoir déjà vue une centaine de fois, mais impossible de raccrocher un itinéraire à ce souvenir.

Combien de temps cela fait-il que j'attends ici sans bouger, dans l'espoir que le groupe tombe sur moi lors de leur prochain passage, je n'en sais rien. Combien de temps ai-je mis avant de m'effondrer et de me perdre ? Je n'en sais rien. Combien de temps encore jusqu'à ce que quelqu'un me retrouve ? C'est ma montre qu'il me faudrait. En y réfléchissant, avec tous les habits que Mira m'a donnés au Camp, ce devait bien être la seule chose qu'il me restait de mon chez-moi. C'est là-bas, au près de Claudia, que je veux être maintenant, peu importent ceux que je laisse derrière moi.

C'est là-bas que m'emportent mes rêves, à moins que ça ne soit des hallucinations vu que je ne dors pas. Est-ce qu'on peut rêver sans dormir ? Le point positif de la journée d'aujourd'hui, c'est que je mourrais moins bête.

Pas le temps de penser à mourir. La fatigue de plusieurs jours et du voyage dans la neige me rattrape. Ce n'est pas pour rien qu'on m'a gardé si longtemps dans ma chambre, au camp.

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