Les trois photographies
Henry avait rejoint un kiosque à journaux. Il observait les différents journaux jusqu'à trouver ceux qui l'intéressait.Il ne pouvait pas se rendre chez tout les journaux présentés par l'album. Henry avait donc sélectionné un seul journal.L'Eclipse était le premier journal à avoir mentionné cette société secrète.
-Vous cherchez quelque chose en particulier ?
-Vous avez L'Eclipse ?
Le marchand lui tendit le journal. Henry lui tendit une pièce. Il ne tarda pas à trouver l'article qu'il cherchait.
Qui se cache derrière cette mystérieuse société secrète ? Telle est la question que se pose les parisiens depuis déjà deux semaines. Tant de questions, et si peu de réponses, de plus en plus de parisiens commencent à douter de l'existence-même de cette étrange confrérie...
Henry ne prit pas la peine de lire la suite de l'article. Tout les articles faisait le même résumé. Ce n'était pas étonnant de voir tant de gens méfiants. Nous ne savons absolument rien d'eux.
Henry était persuadé que cette affaire n'était qu'une question de mode. Les gens adorent ce genre d'histoire. Mais ils s'en lasseront aussi rapidement qu'ils s'y sont intéressés.
-Vous vous intéresser à ce genre d'affaire ? Lui demanda le marchand.
-Les gens finiront bien par s'en passer... On ne sait rien d'eux. Je comprends aisément ceux qui n'y prêtent aucune attention.
-Certaines personnes sont loin de penser comme vous. Prenez Alphonse Villeret, par exemple.
-Alphonse Villeret ?
-Il est rédacteur au journal que vous tenez entre vos mains. Il parait qu'il a ses raisons de croire que tout est réel.
Henry chercha sur la première page du journal l'adresse de la rédaction. Il ne tarda pas à la trouver.
-Villeret, vous dites ?
-C'est ça.
-Merci.
Henry se mit en route, bien décidé à trouver cet homme.
***
La rédaction de l'Eclipse était bien différente de ce qu'Henry avait imaginé.
-Je peux vous aider ? Lui demanda une jeune femme, à l'accueil.
-Je cherche Alphonse Villeret.
-Il est actuellement en réunion, mais il a bientôt terminé. Vous pouvez patienter un instant.
Henry s'installa sur une chaise. Était-ce une bonne idée de venir le voir ? Qu'apprendra-t-il de plus ?
Il sortit son petit calepin, pour pouvoir réfléchir devant toutes ses notes.Comment une confrérie dont personne ne savait rien avait-elle pu enflammer tout Paris ?
Après une quinzaine de minutes à avoir réfléchit sur ses notes, il leva les yeux. Un homme arriva dans le hall, et discuta un instant avec la jeune femme.
Henry était persuadé de l'avoir déjà vu quelque part.L'homme finit par s'avancer vers lui. Il se leva.
-Monsieur Villeret ?
-C'est moi-même.
-Je suis vraiment désolé de vous déranger... Je m'appelle Henry Bréjean, je suis fait des recherches à propos de cette mystérieuse société dont vous parlez dans vos articles. Je souhaitais savoir s'il était possible de m'entretenir avec vous ?
Villeret ne parut qu'à moitié surpris par la demande d'Henry.
-Henry Bréjean ? Vous êtes journaliste ?
-Non... Je suis auteur. Et cette affaire pourrait certainement m'inspirer pour mon nouveau roman.Je cherche à me renseigner sur cette histoire que vous racontez dans vos articles...
-Il me semble vous avoir déjà vu quelque part... A une exposition peut-être ?
-Certainement... Mon père dirige la galerie Bréjean.
-Exactement. Votre nom de famille ne m'était pas inconnu. Venez donc dans mon bureau, nous serons au calme.
Henry suivit timidement Villeret à travers les couloirs de la rédaction. Son bureau était sobre et correctement rangé. Une mince fenêtre laissait passer la lumière.Les deux hommes s'installèrent, l'un en face de l'autre.
-Vous ne le savez peut-être pas, mais c'est moi, le premier à avoir parlé de cette sombre affaire.
Voilà qui devenait vraiment intéressant. Henry sortit son petit carnet et commença à y inscrire quelques notes. Il ne serait pas surpris que toute cette histoire soit son invention.
-Ah oui ? Et... Qu'est-ce qui vous fait penser qu'il puisse exister dans Paris une confrérie secrète dont on ne sait absolument rien, mis à part qu'elle pratiquerait de scandaleuses expériences ?
Villeret prit un certain temps avant de répondre. Il finit par fouiller dans un tiroir de son bureau pour pouvoir en sortir une petite pochette.Il l'avança à Henry.
-J'ai reçu ceci il y a quelques mois.
Henry prit la pochette avec prudence. Il l'ouvrit et regarda ce qui s'y trouvait à l'intérieur.Il n'y avait qu'une photographie.
-Je l'ai retrouvé dans ma boite aux lettres.
Henry observa la photographie. On pouvait apercevoir un laboratoire. Plusieurs instruments de mesures, et quelques flacons étaient posés sur une table. Il était également possible de voir plusieurs bocaux dans lesquels se trouvaient des organes.
-Je suis désolé, monsieur Villeret, mais je ne vois pas ce qui, sur cette photo, a pu vous faire penser à une société secrète.
-Regardez plutôt au dos.
Henry retourna la photographie, et y vis quelques mots.
Encyclopédie d'Argent, par M.W.S.
-Je suis désolé, mais je crains ne toujours pas comprendre... Tout cela ne pourrait être qu'un canular.
-J'ai mené quelques recherches sur cette encyclopédie. Je ne l'ai trouvé nulle part. J'étais sur le point d'abandonner lorsque, je découvris une lettre, écrite par la main d'un grognard napoléonien, au château de Fontainebleau, où j'étais sensé écrire un article. Par chance, j'ai réussi à me procurer cette lettre.
Henry observa la pochette. Il y trouva également une lettre.
Mon cher Guillaume,
Je viens de rentrer à Paris, et je me remets doucement de ma blessure. Tu n'imagines pas ma peine. Être blessé et écarté de l'armée deux jours avant notre victoire sur l'Autriche. Je n'aurais su gouter à la victoire et à leur capitulation. Cependant, j'essaye de me réconforter en me persuadant que j'ai participé bravement à notre gloire. Notre Empereur pourra être fier de nous.Je profite de cette lettre pour t'apporter une bien étrange aventure que j'ai vécu il y a maintenant quelques jours. J'étais dans le cabinet d'un médecin, qui devait traiter l'infection causé par ma blessure. Un de ses amis est alors apparu, et lui a demandé de le rejoindre. Les deux hommes se sont isolés pendant un long moment. Par chances, j'ai réussi à entendre leurs discussions. Je n'ai pas pu tout écouter, leurs murmures se voulant le plus discret possible. Ils parlaient d'une mystérieuse entreprise, qui pourrait viendrait en aide aux soldats blessés. J'ai également entendu mentionner un livre, une encyclopédie d'argent, renfermant un grand secret. Un pouvoir inestimable serait enfermé dans ce livre.Les deux médecins ont eu l'air d'insister sur le silence autour de cette entreprise.Je ne sais pas ce que prévoient ces deux médecins, ni ce que révèle ce livre, mais je compte sur ta discrétion.Revenons un peu à toi. Comment se passe la campagne ? J'ai hâte de te revoir.
Ton ami,Marcus
-C'est vrai que c'est étrange... Mais je ne vois toujours pas ce qui vous a permit d'en venir à l'hypothèse que cette... Société... Puisse encore exister, où que leurs expériences puissent être aussi secrètes que vous ne le prétendez. De plus, qui aurait intérêt à vous envoyer ces photographies ?
Villeret prit un morceau de papier, et sa plume.
-Deux autres journaux ont reçus des photographies, à peu près similaires à celles que vous avez sous les yeux. Je vais vous noter les adresses.
Le journaliste lui tendit le morceau de papier.
-Bien. Je vous remercie de m'avoir accordé un peu de votre temps.
-Je vous en prie. J'espère que vous trouverez les informations que vous cherchez.
Les deux hommes se relevèrent. Après une poignée de main, Henry partit.Il était bien décidé à démêler cette affaire. Il prit la direction de la première adresse indiqué par Villeret.
***
La rédaction d'Actualité n'était guère plus grand que celle de l'Eclipse.
-Excusez-moi de vous déranger... Je viens à propos des différentes rumeurs qui cours en ce moment, à propos de cette société secrète. On raconte que vous avez reçu une photographie révélant un laboratoire...
La jeune femme face à Henry le regardait intensément.
-Allez voir Mr. Gusman, première porte à droite dans le couloir. Il vous donnera plus d'informations.
Henry s'exécuta.Il frappa à la porte du rédacteur, et attendit d'y être autoriser avant d'entrer.L'homme devant lui était devant sa machine à écrire, en train de taper son prochain article. Après s'être installé devant l'homme, il commença :
-Je m'appelle Henry Bréjean, je suis à la recherche d'informations à propos de cette société secrète, dont tout le monde parle. J'ai entendu que vous aviez également reçu une photographie, par hasard...
Gusman prit un cliché qui était encore posé sur son bureau pour la tendre à Henry.
-Je l'ai reçu il y a déjà quelques temps.A peu près deux jours avant que l'Eclipse ne commence à publier ses articles dessus.
On pouvait voir un laboratoire, similaire à celui de la première photo. Il y avait une série de bocaux, à l'intérieur desquels étaient plongés des organes. Henry réussi même à distinguer une main humaine.
Au dos de la photo, on retrouvait encore une fois des notes.
Une renaissance, une réparation, un renouveau.
-A votre avis ? Qu'est-ce que tout cela signifie ? Demanda-t-il.
-Des opérations chirurgicales. Pour moi, c'est un signe très clair de l'avancée de la science et de la médecine.Des laboratoires, la quête d'une réparation, et d'une renaissance. Comme une nouvelle vie, vous comprenez ?
-Vous savez qui aurait pu vous envoyer cette photo ?
-Vous êtes journaliste ?
-Non, je suis écrivain... J'aimerais écrire sur ces rumeurs qui circulent.
-Tout ce que je sais ce trouve dans mon journal. Veuillez m'excuser, mais j'ai énormément de travail.J'ai déjà du retard sur mon dernier article.
-Je comprends... Cela vous dérange-t-il si je vous emprunte votre photographie ?
-Je n'en ais plus besoin pour le moment, vous pouvez la garder.
-Merci beaucoup.
Ce fut plus rapide qu'avec Villeret. Henry n'avait pas pensé à lui demander sa photographie.Il se dirigea avec hâte vers la troisième adresse.
***
L'Eclair était un petit journal. A l'instar des deux rédactions précédentes, il demanda à voir le rédacteur ayant reçu cette mystérieuse photographie.En peu de temps, il se retrouva face à Mr. Huguet.
-Je me nomme Henry Bréjean, je suis un jeune écrivain. J'aimerais obtenir des informations sur toutes les rumeurs circulant sur cette société secrète.
Huguet le dévisagea avant de lui répondre.
-Il y a maintenant trois mois, j'ai reçu ceci...
Entre ses mains, Henry tenait une troisième photo. Il y avait un bureau, avec dessus, un amas de feuilles. Plusieurs croquis sur l'anatomie y étaient dessinés. Quelques mots y étaient également inscrits, mais c'était illisible sur la photo.Au verso de la photo, on retrouvait un nouveau message.
Sur trente, huit découvrent, dix savent et douze scriptent.
-Vous avez une idée de qui aurait pu envoyer cette photo ?
-Non, aucune... Je suis désolé. Vous savez, on échange beaucoup d'informations entre rédacteurs, même venant de journaux différents...
-Je vois... Merci beaucoup. Je peux conserver la photo ?
L'homme acquiesça. Henry nota quelques mots dans son carnet, avant de se lever et saluer le rédacteur.
***
Une fois de retour chez lui, Henry réfléchit, devant toutes ses notes.Les trois photos, réunis, suggéraient en effet l'existence de cette mystérieuse confrérie.Pour le moment, d'autres questions le tourmentaient.
Qui leur avait envoyé ces photos, et pourquoi ?Pouvait-on croire à un canular ?
Ces trois journaux n'étaient pas très connu. Ils n'avaient jamais connu de véritables succès. Cette histoire leur avait fait, sans conteste, beaucoup de publicité.
Demain, Henry se rendrait à Fontainebleau. Ils auront peut-être des réponses à donner à propos de ce soldat. S'il en savait plus sur lui, il saurait certainement où chercher ensuite.
Henry s'enferma dans sa chambre. Il passa la soirée à relire ses notes. Il avait peut-être de quoi commencer son histoire.
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