Chapitre 54
Bonjour à tous, ça fait tellement longtemps. Finir cette histoire est une promesse que j'ai faite il y a longtemps et que je compte tenir. Le temps à été mon ennemi mais je reviens et je la termine enfin, il reste une dizaine de chapitres tout au plus pour tirer un trait final sur l'histoire de Jade et connaître le dénouement.
Je m'excuse pour cette si longue attente. Je vous invite à lire les derniers chapitres pour vous remettre un peu dans l'histoireo.
💕💕
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-Le soir du meurtre...,me coupe t-il. Le soir du meurtre, j'étais là, c'est la vérité j'étais là avant que tu ne m'appelles la deuxième fois.
Mon coeur s'arrête, il était là alors.
- J'ai reçu un appel d'un numéro que je ne connaissais pas, j'ai répondu et c'était toi Jade. C'était toi mais...
Il s'arrête et me regarde.
- Tu... Tu n'étais pas dans ton état normal ma chérie, je... Je ne comprenais pas, j'avais l'impression de parler à une autre personne.
Est-ce qu'il parle de la Jade que j'ai vu sur les vidéos du Dr Peters? Il doit parler d'elle, mon dieu, qu'est-ce que j'ai fait?
- C'est moi? Je l'ai fait Adam?
- Non! Non tu ne l'as pas fait, tu m'as dit que tu avais engagé quelqu'un pour le faire, que c'était terminé, que tu étais libre de vivre la vie que tu voulais...
J'ai engagé quelqu'un pour le faire? Lorsqu'Adam prononce ces mots, une silhouette me vient à l'esprit, l'homme à la veste en cuir, celui qui était présent sur les vidéos et qui avait dit à Charles qu'il était mon cousin, c'était lui...
- Alors je suis venu, je suis arrivé et la porte était entrouverte. Tu étais allongée inconsciente, le couteau dans les mains encore dans la chaire de Dimitrei. Il y avait un téléphone, trois verres à moitié pleins et un autre couteau un peu plus loin.
J'arrête de respirer, alors c'est moi... J'ai tué Dimitrei, l'histoire de l'homme engagé était fausse... Pourquoi j'ai menti à Adam?
- J'ai entendu du bruit dans le couloir et j'ai vu un homme s'enfuir, j'aurai pu le rattraper, mais la priorité était de te protéger. Alors j'ai pris le téléphone qui traînait, j'ai laissé les deux verres qui étaient dans ta chambre et j'ai nettoyé les trois autres. S'ils avaient retrouvé trois verres ils auraient soupçonné que tu connaissais le tueur. J'ai déplacé le deuxième couteau, pour qu'il soit caché mais pas trop, je savais qu'ils le retrouveraient. Et je suis parti, Charles n'était pas là, j'ai pris l'enregistrement vidéo et je suis parti, j'avais pour projet de revenir un peu plus tard. Mais tu m'as passé un coup de fil, lorsque j'étais à peine dans ma voiture. Tu t'étais réveillée entre temps, alors j'ai attendu que Charles arrive et la suite tu la connais. Voilà ce que je sais de cette nuit Jade. Je sais que tu n'as pas tué Dimitrei, tu connais peut être l'homme qui l'a fait, mais ce n'est pas toi. Je ne pouvais pas te le dire, je t'en pris crois moi. Je voulais juste te protéger, tu vas être acquittée j'en suis certain, je voulais juste te protéger.
Je ne pense rien, je le regarde et je me lève pour sortir.
- Merci de m'avoir dit la vérité Adam.
Je sors du café et marche jusqu'au tribunal, convaincue d'une chose, je suis malade...
Les mots d'Adam submergent mon esprit, c'est moi. Même si je ne l'ai pas fais directement c'est moi qui ai commandité le meurtre de Dimitrei. Il faut absolument que je regarde toutes les vidéos du Dr Peters, je connais la vérité mais je refuse de la voir et j'ai besoin d'un coup de pouce. Je sais que ce sera douloureux et surtout je ne sais pas comment je vais réagir après celà mais il faut que je le fasse. J'entre dans le tribunal et retrouve mon avocat.
-Jade l'audience va reprendre, on a entendu à peu près tous les témoins. Il ne reste plus qu'à entendre principalement Adam, le légiste, le Dr Peters s'il se présente, Ivan Romanov et vous.
- Qui allez vous appeler en premier?
- Le légiste, répond-il. Mais c'est le procureur qui appellera le prochain témoin, vous êtes prête?
J'acquiesce et nous entrons dans la salle d'audience. Mon téléphone signale l'arrivée d'un message et son nom s'affiche.
« Je t'aime Jade, tu es la femme avec qui je veux passer le reste de ma vie et je passerai le reste de ma vie à te protéger, à vous protéger peut être... »
Je sais qu'il est sincère mais le sentiment de trahison persistera toujours. Je fais abstraction de son message et me concentre.
- J'appelle le commissaire Adam Campbell, dit le procureur.
Mon avocat est surpris et moi également, visiblement ce n'était pas sensé se passer comme ça. Je comprends maintenant pourquoi Adam m'a envoyé ce message. Les portes s'ouvrent, je ne me retourne pas jusqu'à ce que je le vois s'installer en face de nous. Andrei est présent également, je sens son regard sur moi, ce regard pesant que je reconnaitrai entre mille. Il est heureux et confiant, il sait que quoi qu'il arrive il sera libre.
- Monsieur Campbell, je vous prierai de garder votre calme et de ne pas commettre d'impair. Je vous rappelle que vous avez été exclu de la salle d'audience du fait de la violence dont vous avez fait preuve. Je n'hésiterai pas à engager des poursuites si cela venait à se reproduire, tonne le juge.
- Commissaire Campbell, commence le procureur. Enfin Monsieur Campbell plutôt il me semble que vous avez été mis au repos avec toute cette affaire...
- Monsieur le procureur votre sarcasme n'est pas le bienvenu dans ma salle d'audience! coupe le juge.
- Bon... Monsieur Campbell, pouvez-vous nous raconter comment vous vous êtes rencontrés avec l'accusée?
- Avec Jade, commence Adam, nous nous sommes rencontrés dans un cours de krav maga.
- Dites-nous en plus, je ne pense pas que ce soit la seule femme à participer à ce cours...
- Une rencontre classique, nous avons discuté et un soir à la fin du cours nous nous sommes rendus compte que nous vivions dans le même quartier. Nous avons été manger ensemble et ça a été le début de notre relation.
- Diriez-vous que vous avez eu un coup de foudre pour elle?
- Je vais vous répondre directement, j'aime Jade, je suis amoureux d'elle.
- C'est pour cette raison que vous l'avez invité à passer quelques jours chez vous en Ecosse?
- Oui.
Adam est bref, son agacement est palpable.
- Ça ne vous a pas semblé étrange qu'elle accepte? Je veux dire, vous connaissiez son histoire visiblement, comment vous vous y êtes pris pour qu'elle accepte? Même si j'imagine que vu la fragilité psychologique de l'accusé ça n'a pas du être difficile...
Il insinue qu'Adam m'a manipulé? Adam comprend la même chose car son regard s'assombrit.
- Jade avait l'intention de repartir en Russie, elle avait appris que son ex mari allait...
- Son mari, coupe l'avocat, la victime était toujours son mari, vous ne le saviez pas?
- Jade avait l'intention de retourner en Russie, reprend Adam en ignorant sa question. Elle avait appris qu'il allait sortir de prison, elle avait peur qu'il fasse du mal à toutes les personnes qu'elle aurait fréquenté ici à Londres, alors elle préférait s'y rendre d'elle même plutôt que d'attendre qu'il vienne la chercher. Elle voulait me protéger mais je voulais lui montrer qu'une vie était possible ici, alors je l'ai emmené voir ma famille.
- Quelle a été sa décision à l'issue de ce voyage?
- Aucune, nous sommes rentrés, elle m'a demandé de venir chez elle pour que nous discutions de la situation et il était là, dans son salon, Dimitrei Romanov.
- Son mari était dans l'appartement lorsque vous êtes rentrés des Highlands?
- Oui il était là.
- Que s'est-il passé à ce moment là.
- Je lui ai demandé de quitter l'appartement, chose qu'il a refusé. Jade m'a demandé de partir, elle était tétanisée, elle m'a demandé de quitter son appartement.
- Vous l'avez fait? Vous êtes sorti?
- Oui j'ai pris son sac, je savais que son passeport y était et j'ai fini par sortir. J'avais l'intention de venir la chercher le lendemain, je savais que la situation était compliquée pour elle et je ne voulais pas la mettre en danger.
- Vous l'avez laissé seule avec son mari sachant tout ce qu'il lui avait fait subir? Décidément, l'accusée n'a pas de chance, elle ne choisit des hommes qui ne la protègent pas et pire, qui la mettent en danger.
- Comment osez-vous? s'énerve Adam. Je savais pertinemment qu'il n'allait rien lui faire! Il savait qui j'étais, ce que je faisais, s'il l'avait retrouvé il s'était forcément renseigné sur toute sa vie et ses fréquentations!
- Je constate tout simplement... Passons, c'est ce même soir où vous avez dû vous rendre à un diner de travail avec un généreux donateur qui s'avérait être Monsieur Romanov?
- Oui c'est le même jour.
- Comment était l'accusée ce soir là?
- Comme une femme qui se retrouve dans les bras de son bourreau! Elle n'avait plus aucune expression, elle semblait totalement sous emprise, elle ne parlait pas.
- Qu'est-ce qui vous a amené à agresser Monsieur Romanov?
- Je savais ce qu'il avait fait, et ce que Jade risquait, ça me rendait malade. Un criminel, c'était un criminel bien que tout le monde le voyait comme un de ces olligarques milliardaires, qui était venu sauver une pauvre petite entreprise anglaise. Non c'était un criminel qui avait fait un don d'un million de livres à la police, un homme qui sortait tout juste de prison pour avoir commis des actes horribles, je n'ai pas pu garder mon sang froid.
- Vous semblez coutumier du fait...
- Je suis commissaire de police, j'ai résolu des dizaines d'affaires, on a fait appel à mes compétences dans tout le royaume pour résoudre des crimes tout aussi horribles les uns que les autres. Mes collègues et mes supérieurs vous ont fait état de mon professionnalisme, alors s'il y a bien une chose que je sais garder c'est mon sang froid. Mais je suis un homme monsieur le procureur et dans cette histoire il s'agit avant tout de l'homme et non pas du commissaire, et il s'agit de la femme que j'aime. Alors oui l'homme que je suis peut perdre son sang froid lorsque les êtres aimés sont touchés.
- C'est votre professionalisme qui vous a poussé à suivre Madame Romanov pendant des semaines? Est-ce vrai? Ce que nous a dit Monsieur Baranov est la vérité?
Il passe une main dans ses cheveux, c'est la première fois que je le vois faire ce geste et son regard se tourne vers moi.
- Oui c'est vrai. Lorsque Jade m'a donné son identité j'ai fais des recherches, dés notre rencontre j'ai vu qu'elle avait peur, et je savais que quelque chose de grave lui était arrivé. Et j'ai su, j'ai su ce qu'elle avait traversé, alors oui j'ai ressenti le besoin de la protéger.
- Comme vous avez eu le besoin de protéger Victoria Moore?
Mon coeur se serre lorsque ses mots sortent de la bouche du procureur, c'est bas et méchant. Adam a souffert de cette histoire tragique, il a aimé une femme qui était déjà morte après la perte de son enfant tué par son mari, il l'a aimé au point de vouloir l'épouser, il l'a aimé jusqu'à ce qu'elle se suicide. Son visage devient livide et je cherche son regard malgré tout, pour lui dire que ça ira. Il accroche ses yeux bleus aux miens et je vois passer une souffrance qui m'est familière. Je vois ses yeux s'humidifier et il tente de rester impassible.
- Monsieur Campbell?
- Ça n'a rien à voir, répond finalement Adam.
- Vous voulez dire que le profil de Madame Romanov et celui de la défunte Victoria Moore ne sont pas similaires? Que vous ne ressentez pas ce besoin de venir aux secours de femmes instables, fragiles, capables de se donner la mort et de la donner à autrui, en l'occurence Monsieur Romanov?
- Objection! s'exclame mon avocat.
- Retenu, le jury ne tiendra pas compte de cette phrase.
Le procureur jubile et Adam se noie, je le vois dans ses yeux qui, peu à peu, lâchent les miens. Je vois ses souvenirs défiler et sa peine s'imprimer de plus en plus sur son visage. À ce moment là, je fais abstraction de toute la colère qui m'habite, parce que je sais à quel point ils peuvent être douloureux, ces souvenirs que nous n'invitons pas, ceux qui nous surprennent au moment où on s'y attend le moins, ceux qu'on voudrait oublier.
- Monsieur Campbell, je vais formuler ma question autrement, vous avez dit être amoureux de Madame Romanov, avoir eu un coup de foudre pour la belle jeune femme de douze ans votre cadette, rencontrée dans votre cours de krav maga. Avez-vous aperçu au delà de sa fragilité, une certaine instabilité? Des moments d'absence peut être? Ou alors une impression d'avoir en face de vous une femme aux multiples personnalités? Vous qui êtes expérimenté et reconnu dans tout le royaume...
Il se redresse sur sa chaise et reprend un visage sérieux avant de se tourner vers le jury.
- Elle a pu avoir des moments d'absence, c'est vrai. Par exemple lorsqu'elle m'a raconté des détails de son histoire avec Andrei Baranov. Qui n'aurait pas de moments d'absence en racontant les multiples agressions sexuelles subies depuis l'âge de quatorze ans? Qui n'aurait pas de moments d'absence en racontant les fois où son mari l'a enfermé, dans une cage, dans le froid glacial d'un hiver russe? Qui n'aurait pas de moment d'absence? Alors oui, Jade en a parfois, quand on a vécu traumatisme sur traumatisme, et qu'on s'est battu pour essayer de survivre, lorsque les souvenirs nous submergent on a forcément des moments d'absence.
Le procureur reste silencieux quelques secondes. Je sens le regard de certains membres du jury, et j'en croise un, compatissant et bienveillant.
- Vous avez l'air sur de vous, et également de connaitre l'histoire de l'accusée. Saviez-vous qu'elle avait été internée? Que pendant son séjour elle a pris pour cible une professionnelle? Je voudrais montrer au jury la preuve numéro 23 s'il vous plait. Je rappelle qu'il s'agit ici de cerner la personnalité de l'accusée pour déterminer si oui ou non elle a pu commettre ce meurtre atroce.
Mon avocat me regarde mais je l'ignore, les images de mon arrivée à l'hôpital psychiatrique avec Dimitrei défilent et je réalise que les images de mon procés en Russie ont été remises au procureur. Je ferme les yeux et me retrouve dans une même salle d'audience à des milliers de kilomètres quelques années plus tôt...
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