Chapitre 27
Nouvelle partie de « Pourquoi j'ai tué Silas Smith » en ligne. Bonne lecture
Est-ce que je pouvais être mon propre sauveur? Il y avait longtemps que j'avais perdu cet espoir, et toute seule, dans le noir, dans cette pièce que j'avais découverte lorsque Dimitrei m'avait traîné dans la maison, je ne croyais plus en rien. J'avais fais une erreur, je n'aurais pas dû accepter de m'enfuir lorsque Nina me l'avait proposé, j'aurais dû savoir qu'il le saurait, il savait toujours tout....
**********
J'avais refusé de sortir de la voiture, mais il en avait décidé autrement.
- Quoi, tu es prête à me quitter sans un mot mais tu refuses de sortir de la voiture Jade? C'est terminé, je ne te ferai plus aucun cadeau!
Il m'attrapa par les cheveux et me traîna à l'intérieur en me jetant sur le sol avant de refermer la porte d'entrée.
- Alors dis moi Jade, pourquoi voulais-tu me quitter?
Pourquoi voulais-je le quitter? Si Nina ne me l'avait pas proposé, cette idée ne m'aurait jamais traversé l'esprit. Je savais juste que je n'étais pas heureuse, que je ne me sentais pas vivante avec lui, est-ce que ça suffisait pour quitter quelqu'un qu'on avait épousé? Je ne savais pas, mais ce dont j'étais certaine, c'était que je ne voulais pas vivre la suite, je ne voulais pas subir un autre désastre. Mais le mariage était censé être une institution sacrée, et une femme était censée faire beaucoup de concessions, enfin ça je ne le savais pas c'était ce qu'on m'avait toujours dit.
- Je voulais juste partir...
- Partir? Partir où, pourquoi et surtout avec qui?
Avec qui? Il pensait que j'allais partir avec un autre homme?
- Je t'ai tout donné, tu ne peux pas dire le contraire, n'est-ce pas? Tu as tout ce dont une femme pourrait rêver, tu m'as moi! Tu as la place que toutes les femmes de cette ville voudraient avoir! Mais ça ne te suffit pas!
Alors j'étais chanceuse maintenant... Il n'avait jamais évoqué ces autres femmes jusqu'à maintenant pourtant.
- Tu n'as rien à dire?
- Être heureuse, ça ne s'achète pas Dimitrei, je veux juste partir, mais tu ne veux pas... Je ne parle pas de partir un weekend, je veux partir d'ici.
- Et comme je ne t'ai pas dis oui, tu as décidé de me quitter?! hurla t-il.
- Non... Tu ne comprends pas, tu ne me comprends pas...
- Comment veux-tu que je te comprenne quand tu ne dis jamais rien! Tu ne te rends pas compte Jade, tu ne te rends pas compte à quel point être avec toi est difficile!
Pour la première fois depuis qu'il m'avait dit de monter dans la voiture, je le regardai dans les yeux.
- Quoi tu pensais que c'était une partie de plaisir? Tu es toujours triste, toujours faible, il faut toujours prendre soin de toi parce que tu as eu une vie merdique, parce que tu as souffert, parce que tu ne fais rien pour aller mieux! Tu puises tellement l'énergie des autres qu'on finit par être épuisé et énervé! Alors ne me regarde pas comme si tu me découvrais, tu es la seule responsable de mon état! Je prends soin de toi mais tu ne me le rends pas, être avec toi c'est comme être seul avec une brique attachée à chaque cheville!
Ses mots traversèrent chaque pores de ma peau et me pénétrèrent jusqu'à étouffer mon coeur, mon âme, et me couper le souffle. Je n'avais jamais réalisé que je pouvais être un fardeau pour lui, parce que, être sa femme me demandait un effort permanent, une lutte constante et difficile.
- Je peux compter sur une main les nombres de fois où tu m'as surpris, où tu m'as séduis, où tu m'as proposé quelque chose! À part au début, lorsque je t'ai dis que je ne voulais pas te voir, que je ne voulais pas rester près de toi parce que ce n'était pas correct, parce que tu étais comme Nina pour moi! Mais non, tu m'as dis que tu m'aimais, lorsque je voulais partir, tu m'as retenu, de la même façon que tu as retenu Andrei...
Il se dirigea vers la cheminée pour allumer un feu. Est-ce que j'avais retenu Andrei? Il n'avait jamais voulu partir mais il s'était occupé de moi, depuis toujours, ce n'était pas la même chose, n'est-ce pas?
- Mais c'est terminé Jade, j'ai compris ton petit jeu, celui de la victime. C'est de cette façon que tu as rendu malade Andrei, n'est-ce pas?
Je me levai, incapable d'en entendre plus.
- Où est-ce que tu penses aller?
- Tu ne peux pas me forcer à rester ici, et je ne veux plus être un poids pour toi alors je m'en vais...
- Tu t'en vas?
Il jeta une dernière buche dans la cheminée et me suivit jusqu'à la porte d'entrée, avant de m'attraper par le bras.
- Tu n'iras nul part Jade, je me suis trop habitué à ta présence, je ne peux plus m'en passer...
- Tu seras libre sans moi, c'est la meilleure solution pour nous deux... Je suis désolée d'avoir été une mauvaise épouse, c'était trop tôt.
Il me lâcha et se mit à rire.
- Tu es désolée d'avoir été une mauvaise épouse? C'était trop tôt? Jade tu ne penses pas un traître mot de ce que tu viens de dire, tu ne peux pas vivre sans moi, au moindre problème tu es terrassée, ta réaction après ta petite agression me l'a confirmé!
À ces mots, nous nous regardâmes au même moment, lui un air coupable sur le visage, moi sidérée.
- Tu... C'était... Non... Tu n'as pas fais ça Dimitrei...
Il ne dit rien, c'était impossible, il ne pouvait pas avoir organisé mon agression, pourquoi? Je me précipitai vers la porte d'entrée, les larmes coulant sur mes joues et sortis de la maison. Je ne savais pas où j'allais, mais je courais, aussi vite que le peu de force que j'avais me le permettait, loin de cette maison, loin de cette vie, loin de lui... Il disait m'aimait mais il avait payé des hommes pour qu'ils m'attaquent? Même Andrei ne l'avait pas fait, pourquoi?
- Arrête Jade! Il n'y a personne à des kilomètres à la ronde!
Je ne l'écoutais pas et continuai à courir, malgré mes talons, malgré le froid glacial, je courais, loin de lui.
- Arrête!
Il me rattrapa rapidement et m'entoura de ses bras avec force.
- Jade! Ne te débats pas, tu n'iras nul part, nous allons rester ici, toi et moi, et je vais t'apprendre à devenir la femme parfaite!
- Non! Je ne veux pas, lâche moi!
Je hurlai, comme si je me rendais compte de tout ce qu'il venait de me dire, et ce cri était tout ce qu'il restait de moi, il fallait que je parte, Nina avait raison, il fallait que je m'en aille. Alors je me débattais, même si je savais que je ne faisais pas le poids contre lui, je me battais.
- Calme toi ma chérie, je ne voudrais pas que tu t'épuises pour rien, surtout avec ce que je te réserve, murmura t-il à mon oreille.
Il me donna un violent coup de poing, si violent que j'étais dans les vapes et je le sentis me prendre sur son épaule avant de rentrer dans la maison. Il monta au deuxième étage et ouvrit une porte avant de me déposer sur le lit.
- Tu ne connais pas cette pièce de la maison, je voulais te la faire découvrir plus tard, lorsque que tu serais prête, mais étant donné que tu veux me quitter, j'estime que c'est le moment.
Je regardai autour de moi et tout était sombre, noir, je n'avais jamais vu cette pièce de la maison. C'était une chambre, avec un lit à barreaux, des barreaux fixés du sol au plafond, il y avait plusieurs portes, mais je n'y prêtai plus attention lorsque Dimitrei ferma à clé.
- Tu sais, lorsque j'ai su tout ce qu'Andrei t'avait fait subir, et lorsque j'ai compris que tu étais plus ou moins consentante, j'ai su que tu serais parfaite pour moi, absolument parfaite.
Il s'approcha et déboutonna sa chemise avant de l'enlever.
- Ne t'inquiètes pas, il paraît que les vieilles habitudes reviennent très vite...
Il s'installa à mes côtés et m'enleva mes chaussures.
- Je comprends son obsession tu sais, tout le monde a envie de prendre soin de toi, avant de se rendre compte que tu aspires tout ce qu'il y a de vivant chez une personne...
Il défit mon chignon déjà désordonné et passa sa main dans mes cheveux.
- Tu peux te débattre si tu veux, je te laisserai faire...
Il me prit la main et embrassa mon poignet, me faisant frissonner.
- Tu vois... C'est ce que tu aimes au fond Jade.
Je ne bougeai pas, est-ce que mon mari allait me violer? Je ne le supporterai pas et vu son regard, je savais que si je me débattais, il n'allait pas le faire une fois mais il allait recommencer, indéfiniment.
- Tu ne dis rien? Tu ne bouges pas?
Je ne bougeais pas, je ne le regardais pas. Est-ce qu'il y avait vraiment une destinée? Andrei disait que notre destin était lié, qu'il ne m'avait pas trouvé par hasard, que tout était écrit à l'avance. Est-ce que mon histoire avait été écrite? Est-ce que je devais souffrir toute ma jeunesse pour finir heureuse un jour? Est-ce que je le méritais vraiment?
Dimitrei avait raison sur certains points, j'étais un poids, même si je ne l'avais jamais réalisé, je savais que je n'allais pas bien, que j'avais toujours cet air triste que même mon sourire faux ne pouvait masquer. Je me plaignais de mon vécu sans me rendre compte de ce que je dégageais, de ce qu'il avait dû supporter pendant ces années. Il m'avait tellement supporté qu'il craquait, alors lorsqu'il déchira ma robe, je fermais les yeux. Je ne compris pas ce qu'il se passa tellement ça avait été rapide, je sentis juste mes poignets attachés aux barreaux et ma tête claquer contre le métal, il me passa ensuite une épaisse chaîne autour du cou et la serra avant de l'attacher aussi sur les barreaux.
- Qu'est-ce que tu fais, paniquai-je en me débattant.
Lorsque je le fis, la pression autour de ma gorge s'intensifia.
- Oui mon amour, si tu bouges trop, tu risques de manquer d'air très rapidement.
Il me sourit, exactement comme il l'avait fait lorsque je lui avais dis oui le jour de notre mariage. Il arracha mes sous vêtements et me pénétra violemment, sans que je ne puisse réagir.
Une fois,
deux fois,
trois fois,
quatre fois.
Il me redressa la tête alors que je venais de baisser les yeux.
- Regarde moi moya lyubov, regarde moi!
Cinq fois,
six fois,
sept fois.
Je ne le supporterai pas, je ne supporterai pas l'après, je le savais, alors je me débattais, encore et encore, jusqu'au point de manquer d'air. Je vis la panique dans les yeux de Dimitrei, il s'arrêta et me força à arrêter mais je continuai, je bougeai la tête, sentant la chaîne me serrer la gorge encore et encore.
- Jade! Arrête!
Il cherchait surement la clé, c'était ce qui lui prenait du temps et ce qui me permettait de me déchaîner encore et encore, sentant la douleur mais respirant toujours. Lorsque je sentis enfin mes forces me lâcher, il me détacha et malgré moi, je respirai.
- Tu es folle! Ne recommence plus jamais, tu m'entends?! hurla t-il.
Il me gifla, mais je ne dis rien, et sans que je ne puisse me contrôler, je me mis à rire.
- Arrête! Arrête!
Il hurlait, et il me rouait de coups à la fois, mais je ne pus m'arrêter de rire malgré la douleur.
J'avais compris, malgré tout ce qu'il disait, tout ce dont il m'accusait, tout ce qu'il avait prévu de faire, je savais qu'il ne supporterait pas que je meure. Alors je m'étais promis d'essayer, jusqu'à ce que je réussisse, il serait libéré de moi et je serai enfin libre de cette vie, de cette destinée, de ce désastre.
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