Chapitre 1
Attention, certains passages peuvent choquer les plus jeunes, fiction classée mature, public averti.
Les flashbacks sont écrits au passé et le reste de l'histoire au présent.
Cette histoire est inspirée de faits réels.
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Ceux qui disent que tous les parents aiment leurs enfants ont tort.
Il y a des parents qui préfèrent un enfant à l'autre mais qui essayent de ne pas le montrer.
Il y en a qui accordent beaucoup plus d'attention à l'un et sont spécialistes des phrases du genre:
" Regardes comme ta soeur est parfaite, elle a un bel avenir"
ou alors
" Pourquoi tu cherches toujours à nous contredire, prends exemple sur ton frère, lui nous écoute au moins"
Il y a aussi des parents qui n'aiment pas leur enfant, ils ne l'admettent pas, lui donne ce dont il a besoin matériellement avec des miettes d'affection par ci par là que l'enfant absorbe comme si sa vie en dépendait.
Et puis il y a mes parents, le genre qui n'aiment pas leur enfant, qui ne le cachent pas, le rabaissent en permanence et ne lui donnent que le minimum matériel, pas d'affectif, rien.
Je suis la dernière d'une fratrie de trois enfants, j'ai un frère Antony, une soeur Gabriella et il y a moi, Jade. Mon frère et ma soeur ont toujours eu plus d'affection, plus d'attention, plus d'amour que moi, de la part de nos parents. C'était clair, sur le sujet il n'y avait aucun non dits, ma mère Adela m'a toujours dit:
- Jade, si tu fais un effort peut être qu'on te traitera comme Gaby et Anthony. Mais regarde toi, tu fais tout de travers! À ton âge, ta soeur était beaucoup plus autonome et ton frère avait deux années d'avance. Toi tu as des lacunes partout, on est obligé de te surveiller en permanence!
Alors j'essayais, non vraiment, j'essayais de faire des efforts. Je savais que j'avais des difficultés, j'avais un réel problème avec la lecture, et mon enseignante avait dit à mes parents que j'étais dyslexique. Je me souviens de ce jour là, ma mère était folle de rage, elle criait:
- Qu'est-ce que j'ai fais au ciel pour mériter ça?
Mon père lui, comment dire, c'était le chien au bout de la laisse que tenait fermement ma mère. Elle ordonnait, il exécutait, je ne sais même pas comment il a pu tenir tout ce temps, j'étais triste pour lui. Parfois il me souriait, mais dès que maman revenait il reprenait cet air las et soumis.
Anthony et Gaby étaient ceux qui me donnaient l'affection dont j'avais besoin. Lorsque papa et maman leur donnaient des friandises, ils en gardaient toujours une pour moi, ils me prêtaient des livres en cachette et me disaient qu'un jour papa et maman seraient gentils avec moi.
Une fois, j'avais voulu faire une surprise à maman, comme Gaby lui avait fait pour son anniversaire. J'avais préparé un plateau pour son petit déjeuner, j'avais même été cueillir une rose dans le jardin pour la déposer sur le plateau et j'étais entrée dans la chambre. Maman était déjà debout et elle m'avait regardé perplexe.
- Qu'est-ce que c'est que ça?
- Je voulais te faire plaisir maman, je t'ai préparé ton petit déjeuner, avais-je dis.
Elle avait regardé le plateau avant de froncer les sourcils.
- C'est une rose du jardin?
- Oui, je l'ai cueill...
- Comment as-tu osé arracher une rose Jade, tu sais combien de temps j'y passe?!
Elle s'était approchée et m'avait pris le plateau des mains avant de le balancer au sol.
- Sors d'ici! Tu n'es qu'une idiote, même quand tu essayes de bien faire tu échoues!
- Adela, était intervenu mon père.
- Sors! avait-elle hurlé une nouvelle fois.
- Pardon maman, avais-je murmuré avant d'aller dans ma chambre.
C'était mon lot quotidien, plus j'essayais, plus je réalisais que mes parents ne m'aimaient pas, et je ne savais pas pourquoi. Je crois que c'est ça le pire, ne pas savoir.
Un soir, un diner était prévu à la maison, et pour la première fois, j'avais le droit d'y assister. Maman m'avait acheté une robe, elle m'avait fait des nattes et j'étais tellement heureuse, c'était la première fois qu'elle s'occupait de moi.
- Jade, ce soir des personnes très importantes de notre famille vont venir alors il faudra que tu sois sage tu comprends?
- Oui maman, je comprends.
C'était la première fois que je rencontrais mon oncle Andrei. Il venait de Russie et était riche, c'était tout ce que je savais. La soirée était étrange, j'étais la seule enfant à table et c'était la première fois que ma mère était si gentille avec moi, j'en avais profité, c'était si rare. Oncle Andrei comme je devais l'appeler était trés gentil avec moi, il me parlait de sa vie à Saint-Petersbourg, et j'avais l'impression que la ville et la vie y étaient magiques.
Le lendemain, c'était mon anniversaire, je fêtais mes huit ans et mes parents m'avaient préparé un repas de fête, maman avait même fait un gâteau au chocolat pour moi. Je me disais que c'était le moment que j'avais tant attendu, celui où mes parents me montraient enfin qu'ils m'aimaient, mais j'avais tort.
- Jade, nous avons une grande nouvelle à t'annoncer! Tu vas enfin avoir une chance de devenir une personne à part, ton oncle Andrei a proposé de te prendre avec lui en Russie! Tu te rends compte? Tu vas avoir la chance d'aller dans les meilleures écoles, tu vas apprendre à parler plusieurs langues, à faire pleins de choses que tu ne pourras pas faire ici, avait dit ma mère.
Ma naïveté juvénile avait répondu:
- On va déménager?
- Non, nous on reste ici quelques temps mais toi tu pars Jade.
- Mais, c'est ici ma maison. Je ne connais pas oncle Andrei, je veux pas partir!
- Tu n'as pas le choix, tu t'en vas! On viendra te rejoindre un peu plus tard c'est tout.
- Combien de temps après? avais-je demandé.
- Quelques semaines, tu verras, tu seras heureuse là bas.
Fin de la discussion, le lendemain j'étais dans l'avion, malgré mes pleurs, avec oncle Andrei et j'avais atteri à Saint Petersbourg sans dire au revoir à Gaby et Anthony.
Voilà comment je m'étais retrouvée dans un nouveau pays avec un inconnu.
*************
- Jade? Jade, vous êtes avec moi?
J'ouvre les yeux et fixe le plafond moulé du bureau de mon thérapeute. Je sais que ça fait parti du processus de guérison, que je dois tout reprendre du début à la fin, pour trouver la source du problème, mais ça fait mal.
- Je suis là, dis-je. Malheureusement je suis toujours là...
- Vous avez toujours ces pensées Jade.
- Oui, j'ai toujours autant envie de mourir vraiment. Il n'y a rien de pire que d'être morte à l'intérieur et vivante à l'extérieur...
Je sais que le Dr Peters me parle mais mon regard tombe sur mes poignets. Les cicatrices sont horribles, celles sur mon cou sont cachées avec un foulard et les autres par mes vêtements.
Dimitrei m'a marqué à vie, il m'a presque tout pris, et je ne sais même pas à qui j'en veux le plus. Mes parents? Andrei, lui ou alors moi? C'est fou, il m'a tout donné pour au final me détruire. Je pensais que j'avais des armes solides, mais ce n'était pas les miennes, c'était les siennes.
Aujourd'hui, il faut que je m'en sorte seule, il n'est plus là pour me faire du mal. Mes parents ne me retrouveront jamais, et si jamais c'est le cas, je prendrai un réel plaisir à les tuer lentement et dans la souffrance.
- Est-ce que vous voulez me lire quelques lignes de ce que vous avez écrit?
Ça aussi ça fait parti de la thérapie. Je suis censée écrire mon histoire, pas forcèment dans l'ordre mais écire ce que j'ai vécu depuis mon arrivée à Saint Petersbourg jusqu'à mon retour ici.
Je prends mon courage à deux mains et ouvre une des dernières pages de mon cahier avant de commencer à lire:
- Ce soir là, Dimitrei m'a emmené dîner dans un nouveau restaurant français de la ville. Il était de bonne humeur, je crois qu'il a pu avoir des parts dans un club de foot anglais et ça le rend euphorique. La soirée s'était bien passée, je me contentais de sourire et de répondre que lorsqu'il m'y autorisait, la dernière fois m'avait servi de leçon.
- Qu'est-ce que tu dirais si on passait un weekend dans la maison de campagne? m'avait-il demandé.
- Oui, c'est une bonne idée, avais-je murmuré.
Je ne devais pas parler trop fort, il fallait qu'il soit le seul capable de m'entendre, si jamais quelqu'un montrait un quelconque intérêt, j'allais le payer plus tard. Nous étions rentrés à la maison et il m'avait demandé de me préparer, j'allais rester un moment dans notre chambre, il avait donc envie de moi.
- Regarde celles que je te mets, tu pourras bouger à ta guise, m'avait-il dit avec un sourire.
Où était passé l'homme qui m'avait sauvé la vie? Celui qui m'avait sorti des griffes d'oncle Andrei? Celui qui m'avait demandé de l'épouser, qui avait promis de me chérir, de m'aimer?"
J'arrête ma lecture et referme la cahier.
- Très bien Jade, on reprendra la lecture à la prochaine séance si vous voulez.
Oui je le veux, je suis peut être capable d'écrire mon calvaire, mais le lire à voix haute, pas encore. La séance terminée, je rentre dans mon nouvel appartement, il est beaucoup plus petit que ce à quoi j'avais été habituée, mais au moins c'est chez moi.
Plus de violence, plus de cris, plus de chaînes, je suis libre...
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Coucou,
J'ai pas pu attendre 🤗🤗🤗
J'avais trop hâte de poster cette première partie pour avoir vos avis et vos critiques!
Je posterai la suite bien plus tard, lorsque j'aurai terminé "Action ou Vérité", mais ça vous donne un aperçu de ce vers quoi je me dirige...
Bisous.
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