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7- Les Insurgés

- Thalia est ici ?

- Elle est arrivée il y a une bonne heure environ, confirma-t-il. Je...

Son regard brillant d'intelligence glissa sur Louise, de quelques pas retranchée derrière Orion. Elle avait ôté son ample capuchon, dévoilant une cascade de boucles dorés.

- Je n'ai pas encore eut l'honneur de vous être présenté, madame, fit-il à son intention.

Orion pivota légèrement la tête dans sa direction, se remémorant son existence. D'un geste de la main, il la désigna avec froideur.

- Moustafat, voici Louise, une nouvelle recrue.

- Je ne suis une recrue de rien du tout, protesta-elle. Si j'ai accepté de te suivre, c'était uniquement pour échapper à ce fou dangereux.

Orion arqua un sourcil, précisant à l'intention de l'homme d'un ton amusé:

- Comme tu peux le constater, ce n'est pas la reconnaissance qui l'étouffe.

La commissure des lèvres de Moustafat frémit, mais il reteint à temps le rire qui grimpait dans sa gorge.

- Enchanté, la salua-t-il en se courbant en deux.

Il attrapa la fine main de Louise pour la porter à sa bouche et ses lèvres grasses effleurèrent sa peau blanche. Surprise, la jeune fille s'arracha à ce baise-main improvisé d'un pas en arrière et le marchand lui coula un regard perplexe.

- Louise, reprit Orion, voici...

- Moustafat, le meilleur tailleur de Bellador, coupa le sexagénaire, un large sourire plaqué sur son visage joufflu.

Agacé par ces politesses prolongées, Orion émit un raclement de gorge équivoque et Moustafat détacha son regard curieux de la jeune fille.

- Oui, euh... bon, balbutia-t-il devant son indifférence ennuyée. Suivez-moi, Thalia vous attend.

Il contourna le comptoir en marbre et pénétra dans une pièce dénuée de fenêtre. Des centaines de tissus s'amoncelaient dans l'obscurité, occupant le moindre millimètre de l'espace. Se dirigeant vers le fond de l'arrière boutique, Moustafat poussa à terre un lot de soieries poussins pour dévoiler une porte dérobée.

- Elle est ici, informa-t-il. Je vous laisse.

    Sa silhouette massive effectua un lent demi-tour, louvoyant avec maladresse entre les tissus pour quitter l'endroit.

Il pénétrèrent dans une cave exigüe illuminée de bougies. Une silhouette féminine virevoltait à travers l'espace, agitant avec dextérité une minuscule rapière. L'arme décrivait des arcs de cercle précis dans le vide, tailladant l'air de dizaines de coups mortels. Louise s'étonna de la découvrir en bottes de cuire et chemise bouffante, tenue qu'elle croyait réservée aux hommes.

Avec une vivacité remarquable, elle pivota sur elle-même, brandit l'épée au plafond humide pour la pointer sur la gorge d'Orion, haletante. L'enchainement s'était produit à une telle vitesse que Louise n'avait distingué qu'un fantôme brun fondant sur eux.

- Pas mal, hein ? S'enquit-elle alors qu'elle abaissait son arme. J'ai mis au point cette passe pendant tout le temps où je menai ces ennuyeuses négociations.

Un rictus amusé étira les lèvres d'Orion.

- Un peu trop prévisible, si tu veux mon avis.

- Ne raconte pas n'importe quoi, invectiva-t-elle, tu n'as même pas pu l'esquiver.

- Je voulais te faire plaisir.

Louise étudia toute trace de gêne ou d'ironie sur ses traits mais n'en trouva aucune. Thalia grommela un juron fleuri, et ses prunelles ambrées se tintèrent de déception.

- Je t'ai amené la gamine, comme convenu. Maintenant débrouille-toi avec cette tête de mule, je n'ai plus rien à faire dans l'histoire.

Orion s'éloigna de cette démarche nonchalante qui le qualifiait si bien, toisant le monde de son éternel indifférence. Il s'affala sur l'un des lits miteux et s'y étala de toute sa longue taille, calant sa tête entre ses deux bras musclés.

- Parfait le Malotru, j'espère ne plus jamais te revoir à partir de demain, ça me fera des vacances, siffla Louise en pinçant les lèvres.

- Tu as de la répartie, c'est bien. Tu en auras besoin, là où tu vas.

Louise riva ses pupilles noisettes sur son interlocutrice, l'escrimeuse au teint basané.

- Excusez-moi, rétorqua-t-elle froidement, mais je ne vais nul part.

Un sourire amusé ourla les lèvres de la jeune femme, ses iris ambrées pétillants de vivacité.

- Tu peux me tutoyer, je n'ai que vingt-trois ans. Et toi, je dirai dix-sept, à vue de nez.

- Je... bredouilla Louise.

- Enfin, ce n'est pas le sujet, la coupa la jeune femme.

Elle lui présenta une main halée et fine.

- Thalia.

Louise contempla un court instant le bras tendu, désorientée.

- Louise, se présenta-telle à son tour en la saisissant enfin.

- Je sais, oui.

Thalia poussa un long soupir ennuyé, fixant la jeune fille d'un air songeur.

- Je ne sais pas vraiment par où commencer, déplora-telle. Etant donné de là d'où tu viens, ça risque d'être compliqué.

Les fins sourcils bruns de la jeune fille s'enfoncèrent d'un cran, un éclair de panique voilant ses prunelles noisettes.

- Tu es au courant pour...

- Le monde des humains ? Oui. D'ailleurs, tu peux enlever cette cape affreuse, si tu veux.

Louise déboutonna les innombrables attaches et se débarrassa du vêtement. La chaleur étouffante qui l'oppressaient s'évapora et son anxiété diminua d'un cran.

- Tu devrais t'assoir, suggéra Thalia. Il faut que je t'explique deux trois trucs, et ça ne va sûrement pas te plaire.

La jeune fille s'exécuta sans broncher, désireuse de mettre un terme à cette vaste plaisanterie le plus tôt possible. Thalia déposa son épée sur sa couverture de laine.

- Tu possèdes en toi... une force rare, vraiment très rare, commença-t-elle. Une sorte de don, si tu préfères. Pas mal de gens en possède un, dans l'Empire, mais dans un style différent.

Elle sélectionnait ses mots soigneusement, observant sa réaction du coin de l'oeil.

Louise conservait une expression inexpressive. Mais derrière ce calme apparent, un sentiment de panique inexplicable l'envahissait peu à peu.

- Orion, moi, tous les détenteurs de magie, nous sommes des sollaras. Nous tirons nos capacités du soleil.

Des sueurs glacées, puis bouillantes, parcoururent son échine.

- Je vais te montrer, tu vas mieux comprendre.

Elle présenta sa main gauche au plafond, paume tendue. Une pluie d'étincelles dorées s'échappèrent de sa peau basanée, lévitant au-dessus d'elle pour voltiger dans le vide. Elles illuminaient la pièce sombre, diffusant un éclat doux dans l'air, comme une centaine de minuscules lucioles. Thalia dirigea sa main vers la gauche, et tous les petits points d'or bifurquèrent d'un même mouvement.

Louise fixait la multitudes de paillettes, examinant le phénomène avec un mélange de stupeur et de fascination. Elles voletaient à travers l'espace, et cela ressemblait presque à...

- De la magie, murmura-t-elle dans un souffle inaudible.

- Enfin, elle a compris ! se moqua Orion. Ce n'est pas trop tôt.

D'un geste, Thalia dissipa la lumière.

- Ça, c'est que nous pouvons faire. Mais toi, tu est différente.

- Je ne suis pas une magicienne, assura Louise d'une voix tremblante.

- Tu es une ilune, rectifia Thalia. Tes pouvoirs ne sont pas liés au soleil, mais à la lune. 

Louise ne répondit pas, son esprit noyé dans un océan de stupeur.

- Comment... comment ça ? interrogea-t-elle machinalement.

Thalia grimaça.

- Voilà le coeur du problème, personne ne sait exactement. Nous pensions les ilunes disparus à jamais. Personne n'en a plu rencontré depuis cent ans. La mauvaise nouvelle, c'est qu'Azazel a exterminé ton peuple, et qu'à présent, c'est toi qu'il cherche.

Une violente migraine vrilla le crâne de Louise. L'escrimeuse esquissa un sourire chaleureux.

- La bonne nouvelle, c'est que ta magie m'a l'air plutôt puissante. Si tu apprends à t'en servir, elle te protègera. Le second point positif, c'est qu'Orion t'as trouvé.

- Je ne vois pas vraiment l'aspect positif des choses, maugréa-t-elle.

- J'ai un pacte à te proposer, poursuivit Thalia. Nous savons toutes les deux que l'usurpateur a condamné les portails pour retourner chez toi.

- Il faut que je rentre, intervint Louise. Tout ça n'a aucun sens.

- Cependant, reprit-elle, tous ne sont pas fermés. Il en reste un, et un seul, qui serait en mesure de te renvoyer dans ton monde. Il se trouve au siège de l'Insurrection, ajouta-t-elle après un léger moment de flottement. Je te propose donc un marché: laisse Orion te guider en toute sécurité jusqu'à la Bulle, et une fois là-bas, tu pourras emprunter le portail et rentrer chez toi.

- La Bulle, qu'est ce que c'est ? Interrogea Louise.

- Le quartier général des Insurgés. Un lieu tenu secret où se réunissent tous les opposants d'Azazel. Une sorte de gigantesque camp de réfugiés.

Louise inspira une grande goulée d'air.

- Et quel serait votre intérêt à m'escorter en toute sécurité jusqu'à cette... Bulle, sans rien exiger en retour ?

Un sourire carnassier étira les lèvres charnues de la jeune femme.

- Laisse moi te raconter une histoire. Mille ans plus tôt, les peuples du soleil et de la lune cessèrent de s'opposer dans de longs et sanglants combats. La reine des ilunes épousa le roi des sollaras, marquant l'avénement d'une aire de paix nouvelle. Ils gouvernèrent la Vestali avec sagesse, et leurs descendant après eux. Les astres s'équilibraient l'un l'autre, tempérant et renforçant leurs pouvoirs respectifs. Mais le duc des Saint-Ange, l'un des six sollaras les plus puissants de Vestali, considérait l'alliance des peuples comme une tare responsable de tous les maux. Il estimait les enfants du soleil comme l'unique race supérieure. Assoiffé de pouvoir, il fomenta un complot avec des nobles corrompus et renversa le couple impérial. Il pourchassa les ilunes, seuls êtres qui limitaient sa magie, pour les exterminer jusqu'au dernier. Azazel, son fils acheva son oeuvre. 

- Jusqu'à mon apparition, murmura Louise, les yeux écarquillés d'horreur.

Thalia approuva d'un hochement de tête.

- Tu comprends maintenant ton importance. La dernière des ilunes, le symbol même de l'oppression. L'Insurrection a besoin de savoir que tu ne te retrouves pas dans le mauvais camp.

- Je ne m'engagerai pas dans votre résistance, prévint Louise, méfiante.

Thalia esquissa une moue déçue, l'étincelle dans ses yeux d'ambre s'éteignit.

- Bien sûr, se reprit-elle, je ne te demande pas ça. Le simple fait que tu sois avec nous pourrait avoir un impact sur le moral de nos troupes. Il faut à tout prix éviter qu'Azazel ne te mette la main dessus, ce qu'il ne manquera pas de faire très rapidement si tu refuses notre accord.

- Azazel je ne sais pas, mais le duc je n'en doute pas une seconde, grimaça-t-elle.

- Le duc de Bellador ? Thalia éclata d'un rire moqueur. Cet ordure est le frère de l'empereur, il travail pour lui. Et crois-moi, en ce moment même, il déploie toutes ses forces pour te retrouver.

Un frisson glacé remonta l'échine de Louise. Le souvenir frais des geôles obscures hantait toujours sa mémoire.

- D'accord, décida-t-elle d'une voix hésitante. J'irai là-bas.

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