Partie XXVII - Le Defis de l'Autorité
Le lendemain matin je me réveille avec un mal de crâne. L'alcool que j'ai ingurgité hier me fait payer les conséquences, aujourd'hui. Maggie est rentrée voir sa fille, c'est son jour de congés. Ce qui m'oblige à descendre prendre mon petit déjeuner dans la salle à manger, puisque personne me l'a apporté dans ma chambre. Je repense à la soirée compliquée d'hier soir. En y repensant, l'alcool a sûrement porter atteinte à mes reflections, hier, car les larmes que j'ai versées n'étaient pas trop justifiées. Elles étaient peut être l'expression d'un trop plein général et d'une accumulation de fatigue, le tout enrobé des effets de la boisson.
J'avais la certitude que Will m'aimait. La balle était maintenant dans mon camp, et il fallait que je prenne une décision. Comment être sûre que je peux lui faire confiance? On est tellement différent, et dans quelques mois je ne serais plus là.
Je suis descendue dans la salle à manger, pour prendre mon petit déjeuner. Je mise sur une table, à part, seule.
J'aperçois Will, assis à la table principale. Il n'a pas l'air dans son état normal. Nos regards se croisent, et il détourne le sien. Il devient furtif, comme s'il voulait me surveiller sans me parler.
J'essaie de faire comme si je ne l'avais pas vu en plongeant mes yeux dans mon assiette, même si je savais très bien qu'il fallait qu'on poursuive notre conversation d'hier soir qui s'était brutalement terminée, et qu'on ne pouvait pas en rester là.
Mais la situation était tellement gênante qu'on n'osait pas se regarder.
C'était mal parti.
Comme la situation devient trop pesante, je décide de sortir de la salle à manger.
Mais, quelle ne fut pas ma mauvaise surprise quand je suis tombée nez à nez devant la carrure imposante de Shiroff, dans un couloir.
Il me barre le passage. Je suis bloquée et ne peux pas passer.
-Qu'est-ce vous faites? Me demande-t-il, d'une voix autoritaire.
-Ça vous concerne? Je réponds du tac au tac.
Je sais qu'il ne peut pas porter la main sur moi à cause du soi-disant bébé que je porte. Je ne risque rien à être insolente.
-Répondez à votre Roi!
-Vous n'êtes pas mon roi.
-Je vous trouve bien insolente, jeune fille!
-Vous ne pouvez rien me faire.
-Non, c'est vrai. Mais, je me hâte de me trouver dans 7 mois quand le bébé sera là et que je n'aurai plus qu'à vous égorger.
Je frissonne.
-Je retourne juste dans ma chambre. Je finis par dire.
Rien d'exceptionnel.
Il reste sceptique.
-Quel mauvais coup vous préparer, Elyna? Demande-t-il en avançant vers moi.
Je fais quelques pas en arrière.
-Rien.
-Je ne vous crois pas. Je suis persuadé que vous préparer quelque chose.
-Vous vous trompez. Et ça ne serait pas la première fois.
Là, les yeux animés par la colère, il m'empoigne par le col de mon haut en m'étranglant légèrement, et me plaque contre le mur, assez violemment.
Je ne m'attendais pas à une telle réaction. Je sursaute et mon cœur s'arrête de battre.
Je ferai mieux de garder une certaine retenue.
-Je vous ordonne de mesurer vos paroles. Je sais que vous tentez de vous rapprocher de Willan. Je vous interdis de lui adresser la parole, est-ce que c'est clair? Gronde-t-il les yeux rempli de haine.
-De quoi vous avez peur?
-C'est moi qui pose les questions ici.
-Vous avez peur qu'il se rende compte que vous menez une politique barbare qui ne peut pas faire prospérer le pays, c'est tout.
-Assez! Hurle-t-il. Cessez de parler quand je ne vous ne l'autorise pas!
Il me secoue et me fracasse contre le mur tout en continuant de m'immobiliser, pour me faire taire.
Je le regarde droit dans les yeux, avec une envie éperdue de ne pas paraître faible devant lui. Je le défis, et ça le dérange.
-Vous êtes une petite peste, Elyna. Je vais garder un oeil sur vous, prochainement. Vous avez intérêt à vous tenir loin de mon fils.
Contre toute attente, il me lâche et disparaît.
Je m'accroupie et une violente quinte de toux s'empare de moi. Je tousse jusqu'à en vomir. Ma peau sur ma gorge me fait mal, parce qu'il a planté ses ongles et ses bagues dedans, alors que l'intérieur me brûle énergiquement.
Quelle salaud.
Je me dirige vers ma chambre, et par hasard je me retrouve face à Will.
Oups.
On se regarde et ses yeux portent directement sur mon cou.
-Qui vous a fait ça? Demande-t-il, inquiet, en posant sa main délicatement sur ma peau à vif.
-Votre père. Je murmure.
Je vois son regard se remplir de colère.
-Qu'est-ce qui c'est passé, Elyna? Il n'a pas à porter la main sur vous! Cela me met hors de moi. Gronde-t-il.
-Il pense que je prépare un mauvais coup et m'a ordonnée de me tenir loin de vous. Je déclare en évitant de croiser son regard.
-Il m'a aussi demandé de ne plus vous adresser la parole. Mais, je lui ai fait comprendre que c'est moi qui déciderai.
Sa réponse me rassure.
-Pourquoi il ne m'enferme pas dans ma chambre?
Will passe sa main dans ses cheveux et me lance un regard séducteur.
-Je lui ai fait une sorte de chantage: je lui ai dit que s'il refusait de vous accorder certaines libertés, je m'en irai du palais. Et comme on est en désaccord sur plusieurs sujets, il a peur que j'abandonne mes fonctions.
Je hoche la tête.
Je comprends encore une fois qu'il tient vraiment à moi.
-J'ai peur, Will.
Il me prend par la taille.
-Il ne faut pas, Elyna. Je suis là.
-Vous n'êtes pas toujours avec moi. La scène avec votre père aurait pu aller plus loin. C'est la troisième fois que je me fais agressée dans le château. Je ne suis pas en sécurité.
-J'en suis conscient. Je vais trouver une solution parce que la situation ne me convient pas.
-Je ne vous remets pas, vous, en cause, Will. Mais j'ai bien peur que vous ne puissiez pas faire grand chose pour éviter ce genre d'incident.
-Ayez confiance en moi, Elyna.
-J'ai confiance en vous.
Son visage s'illumine.
-Elyna...
-Qu'il y a-t-il, Will.
-Je voulais encore m'excuser pour hier soir...
-N'en parlons plus.
-Pour me faire pardonner, acceptez de m'accompagner cet après-midi.
Il me lance un sourire tendre, à quoi je ne peux résister.
-Vous voulez aller où?
-Vous saurez si vous acceptez.
-Vous osez me faire du chantage?
Will laisse échapper un rire frais.
-Parfaitement.
-Vous êtes diabolique, Will.
-Je prends ça pour un oui.
-Comment je dois m'habiller?
-Simplement. Haut et pantalon suffiront.
-Alors, où vous m'emmener?
-Vous saurez au moment venu.
-Vous m'avez dit que vous me direz! Je gémis.
-La patience est la clé de la réussite. Rejoignez-moi dans les jardins à 17 heure précise et ne soyez pas en retard.
Il me fait un clin d'oeil et s'en va avant que j'ai pu répliquer.
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