Le jour tant attendu ou plutôt redouté avait montré le bout de son nez. J'arrivais à l'école pour y rester deux ans. À l'instant où je franchis le portail, j'entendis une sorte de sifflement. Je tournais la tête à gauche et vous imaginez bien ma surprise quand je ne vis rien d'autre qu'une silhouette avec un pied enflammée qui m'arrivait dessus. N'ayant pas le temps d'esquiver, mon premier reflex fut de créer une barrière électrique. Mon attaquant avait raté son effet de surprise, il posa pied à terre.

- Pourquoi tu m'attaques ? criai-je dans un élan de survie en voyant qu'il essayait de m'attaquer à nouveau à coup de boules de feu.

Il leva son bras quand une voix résonna :

« Ça suffit ! »

Il s'arrêta net. Après avoir avalé ma salive et soufflé un bon coup, je me tournais pour voir qui venait de me sortir de cette situation périlleuse. Ni mon intuition, ni mon ouïe de m'avaient trompées ; Vanina se tenait droite, les bras croisés.

- Bienvenue Nathalie ! me souhaita-t-elle toute contente de me revoir.

L'instant d'après, elle fusilla le garçon du regard mais au lieu de s'excuser (comme ce que quelqu'un de normal aurait fait), il haussa les épaules, mis ses mains dans ses poches et partit. Je le regardais s'éloigner les yeux écarquillés tellement je n'en revenais pas.

« Qui l'a éduqué ce pauvre abruti ?! » Pensai-je intérieurement.

Ma marraine, un peu gênée du manque de politesse de ce dernier, s'éclaircit alors la gorge et repris :

- Je te prie de l'excuser pour cet accueil... elle chercha ses mots.

J'ai tenté de finir sa phrase par les premières paroles qui me vinrent à l'esprit.

- ... un peu brutal ? lui soumettais-je avec une touche de sarcasme.

Elle se détendit un peu grâce au ton que j'avais employé sûrement et ajouta :

- J'espère que tu ne lui en tiendras pas trop rigueur.

Elle répéta : « pas trop », probablement pour mettre l'accent sur le fait qu'il était bien sûr impossible de n'en tenir absolument pas compte.

Selon moi, elle n'avait pas à s'excuser. Après tout, ce n'était pas son fils. Et puis même si ça avait été le cas, c'était à lui de s'excuser. Évidemment, le bon sens aurait été de ne pas avoir ce genre de comportement ! Enfin, je ne le reverrai à priori pas donc je pouvais bien prendre sur moi.

- Je vais essayer. lui répondis-je avec une touche d'amertume à peine audible.

Mais Vanina avait des sens aiguisés. Elle était perplexe quant à ma réponse. La voyant ainsi, je déclarais fièrement en bombant légèrement le torse et en croisant les bras :

- Je ne vais pas laisser cet... incident, détruire cette belle journée !

A peine avais-je prononcée cette phrase que le ciel s'obscurcit.

(Coïncidence !) Si ce n'était pas le signe d'un mauvais départ... Vanina eu alors la bonne idée de me conduire, jusqu'à son bureau, pour finir de remplir les derniers formulaires d'inscription.