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Chapitre 39 - Le meute de New York Part.1

-Julian? demandai-je assez fort pour être entendue dans le salon.

Je tendis l'oreille.

Les battements de cœur irréguliers que j'entendais me firent savoir que ce n'était pas mon petit ami qui venait d'entrer. Je gardai mon sang froid et sortis mes griffes avant de quitter la salle de bain. J'étais prête à en découdre avec la personne qui venait de s'introduire dans l'appartement.

Je longeai prudemment la chambre à coucher avant d'atteindre le salon. Je découvris alors Nàn-wu-ji à bout de souffle appuyé contre un des murs de la pièce. Le sorcier rondouillard était rouge tomate, des goûtes de sueurs perlaient sur son front, comme s'il avait couru pour arriver jusqu'ici.

-Nàn-wu-ji? Qu'est-ce que vous faites ici? demandai-je en rangeant mes griffes.

-C'est Julian..., dit-il entre deux inspirations. Le meute... Le meute de New York...

-Julian, soufflai-je en comprenant où le sorcier voulait en venir. Dites-moi qu'il est vivant.

Une boule se forma dans mon estomac. J'eus du mal à contrôler le frisson qui parcouru l'ensemble de mon corps lorsque j'imaginai le pire.

Une après-midi, sur les hauteurs de Lock haven, Julian m'avait expliqué qu'un vampire ne pouvait survivre sans un clan. Ici, à New York, il était considéré comme solitaire, aucun accord ne le protégeait. Ma peau se mit à bouillir tandis que je me précipitai dans la chambre afin de trouver quelque chose à me mettre sur le dos, pour partir à sa recherche au plus vite. Dieu seul savait de quoi la meute de New York était capable. Je ne connaissais pas grand chose des règles qui régissaient ce monde, mais la meute de Pennsylvanie n'avait pas hésité une seconde à me trahir. Cela suffisait à me faire une idée de ce qui pourrait arriver à un vampire s'il se retrouvait entre les mains de loups.

Je pris un t-shirt trop large qui traînait dans un tiroir que j'enfilai en laissant tomber la serviette au sol. De retour au salon le sorcier me regarda de la tête aux pieds avant de réciter quelques mots. En une fraction de seconde j'étais vêtue convenablement.

-Merci. Que s'est-il passé au juste? Où est-ce qu'ils l'ont emmené? demandai-je alors.

Nàn-wu-ji semblait avoir repris son souffle. Ses yeux en amande se posèrent sur le sachet que nous avions récupéré hier dans sa boutique. Il se dirigea vers celui-ci et se mit à éparpiller ce qu'il contenait sur la table.

-Juian est venu me voir ce matin, commença-t-il. Il avait besoins de venin de scorpion. J'étais sur le point de lui en fournir lorsqu'ils sont entrés. Je n'ai rien pu faire. La meute de New York contrôle la ville.

-Où? demandai-je à nouveau.

Le sorcier continuait à manipuler la poudre d'écorce de banian qu'il avait étalée.

-Näyttää sijainti, se mit-il à chantonner.

D'un large geste de la main il fit apparaître le t-shirt que je portais quelques secondes plus tôt et une carte de la ville.

-Näyttää sijainti, répéta-t-il avec plus de ferveur.

La poudre se mit alors à léviter et alla se poser sur la carte. Je m'approchai pour voir de plus prés.

-Il est à Harlem, m'indiqua le sorcier. Tu es seule maintenant.

-Nàn-wu-ji, j'ai besoins de vous. Je ne connais pas la ville aussi bien que vous. Aidez-moi, suppliai-je.

-Je ne peux pas être impliqué dans cette histoire.

-C'est votre ami bon sang, vous ne pouvez pas l'abandonner aussi facilement.

Le sorcier se gratta le menton.

-Je peux t'envoyer à lui. Mais les sors de téléportation sont très dangereux. Rares sont ceux qui s'y risquent.

-Faites-le.

-Tu peux te perdre dans l'espace temps et ne jamais retrouver ton chemin, me prévint-il.

-Je prends le risque.

Nàn-wu-ji accepta alors d'un simple signe de la tête.

-J'ai besoins d'une goûte de sang appartenant à chacune des espèces dominantes de notre monde. Je suis sorcier, tu es loup, ils ne nous en manque plus que deux.

-Mon sang devrait contenir tout ce dont vous avez besoins, déclarai-je alors sûre de moi.

Les yeux en amandes du sorcier s'arrondirent presque. Lui non plus n'était pas en possession de cette fameuse prophétie en entier.

-Je vous expliquerais plus tard, dis-je en m'approchant de lui.

D'un geste contrôlé il aplatit la poudre restante sur la table avant de s'entailler la paume de la main en frôlant sa peau de son index. Quelques goûtes de sang coulèrent. Il saisit ensuite mon poignet pour venir faire de même. Je sentis un léger picotement en serrant le poing pour faire couler le liquide rouge.

-Kuljetetaan hänen kehonsa läpi ajan ja avaruuden, chantonna le sorcier en écrasant ma main sur la poudre trempée de sang.

En une fraction de seconde je me trouvai plongée dans long tunnel sombre, la voix de Nàn-wi-ji se fit de plus en plus lointaine. Soudain j'eu l'impression que le sol s'écroulait sous mes pieds et je m'écrasai sur les genoux au milieu de ce qui semblait être une cave. Il me fallut une seconde pour reprendre mes esprits. Une odeur d'humidité me chatouilla les narines, le bruit d'une goûte d'eau s'écrasant dans une flaque me fit sursauter. 

-Julian, murmurai-je en relevant les yeux.

Il était là, inconscient et enchaîné au mur de béton gris. Je me ruai vers lui pour tenter de le libérer. Après le poison que les chasseurs lui avaient administré il était déjà faible. Pourquoi avait-il fallu qu'il sorte? S'il était resté à l'appartement rien de tout ça ne serait arrivé. Le voir dans un état pareil me fendait le cœur.

D'un coup de griffes je brisai les chaînes qui le retenaient prisonnier. Je passai son bras autour de mes épaules pour le soulever avec beaucoup de difficulté.

-Hope, souffla-t-il. Qu'est-ce que tu fais ici? Va-t-en.

Sa voix était faible.

-Hors de question. Jamais je ne t'abandonnerais, dis-je en le traînant vers la seule porte de la pièce.

Je dus  le reposer au sol pour m'occuper  de l'obstacle en métal qui se dressait devant nous. J'allais chercher au plus profond de moi la force nécessaire pour enfoncer la porte. Il me fallut plusieurs tentatives pour y arriver, laissant mon épaules endolorie.

-Hope...

Je m'approchai des lèvres de Julian pour y déposer un doux baiser.

-Je ne partirais pas d'ici sans toi Julian. J'ai vendu mon âme au diable pour toi, ce n'est pas pour te laisser mourir aujourd'hui, déclarai-je en posant mes mains sur ses joues.

-Dans... dans ma poche, réussi-t-il à prononcer.

Je glissai avec difficulté ma main dans celle-ci pour en sortir une petite fiole contenant un liquide grisâtre. Surement le fameux venin de scorpion qu'il était allé se procurer chez le sorcier. Nàn-wu-jin avait probablement réussit à la glisser là à l'aide de sa magie, un peu plus tôt dans la journée.

-Quelqu'un arrive, murmurai-je en la déversant dans la bouche de Julian.

Voici un nouveau chapitre. J'espère que la tournure que prend l'histoire vous plait. J'attends vos avis dans les commentaires. N'hésitez pas aussi à voter et à partager :D Merci d'avance xxx

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