Chapitre 38 - Le vrai du faux
J'ouvris brusquement les yeux comme aspirée vers le monde réelle. Le jean trop large et la chemise que m'avaient remis les chasseurs après l'incident de ce matin étaient totalement trempés de sueur. Cette vision avait été intense, peut-être même plus que les précédentes. Une multitude de questions se bousculaient dans ma tête. Il fallait que j'en sache plus sur cette fameuse prophétie dont tout le monde me parlait. J'étais l'Élue, je n'avais plus de doute là dessus. Cependant mon grand-père avait prononcé une phrase qui sur le coup ne m'avait pas frappé plus que ça. En y repensant, elle n'avait aucun sens.
Jusqu'ici, je me considérais comme mi-loup, mi-humaine. Hors, selon Eddy, j'étais bien plus que ça. " Mi-humaine, mi-loup, mi-chasseuse, mi-vampire, un jour elle fera plier le monde surnaturel et les plus puissants s'inclineront devant elle. ". Ses mots raisonnaient encore en moi. Il les avait prononcés dans un souffle, comme s'il les récitait. S'il disait vrai, les chasseurs étaient les seuls à avoir accès à la prophétie complète et il fallait que je me procure la source de celle-ci pour en avoir le cœur net. Tellement de choses prendraient tous leurs sens si j'étais vraiment l'Élue dans les termes qu'il avait décris. Je me rappelai soudain cette sensation de faim, impossible à rassasier, que j'avais ressenti le lendemain de la morsure que Stéphania m'avait infligée. De ces pulsions de haine envers les vampires que j'avais assimilés aux visions que et que je ne pensais pas mienne. Et surtout, ça expliquerait les raisons pour lesquelles le monde surnaturel voulait ma mort.
Sortie de mes pensées par la sonnerie de mon téléphone je réalisai que Julian n'était plus à mes côtés. Une pointe d'inquiétude me gagna alors et je me ruai au salon pour décrocher sans même prendre le temps de voir qui tentait de me joindre.
-Julian? demandai-je presque sûre de moi.
-Hope! Dieu merci, entendis-je ma mère dire dans un soupir de soulagement.
-Maman, je suis contente de t'entendre, soufflai-je en allant m'asseoir sur le canapé. Vous me manquez déjà.
La voix de ma mère eut un effet immédiat sur moi. Elle avait toujours su m'apaiser lorsque j'en avais besoins. Aujourd'hui, plus que tout, j'avais cette nécessité de savoir que mes parents étaient encore là pour moi. Je leur en voulais de toujours vouloir me protéger en me laissant naviguer dans le noir. Leur stratégie n'était pas la bonne, ils avaient passé bien trop de temps loin du monde surnaturel, ils ne le maîtrisaient plus.
-Tu nous manques aussi ma puce. Bientôt tu pourras revenir à la maison. Ton père est allé voir Nick pour avoir des explications.. Tout va bientôt s'arranger.
-Ça ne servira à rien, soupirai-je. Vous ne comprenez donc pas que je représente un danger pour Nick, les Baltazars et toues ces fichues créatures?
-Hope, ne dit pas ça...
-J'ai rencontré Eddy, la coupai-je. J'ai un accord avec les chasseurs.
Un long silence s'installa. La respiration de ma mère s'était accélérée, ainsi que les battements de son cœurs que je pouvais entendre à travers le téléphone. Elle avait peur.
-Maman... Ne t'en fais pas pour moi d'accord? Je vais bien...
-Eddy est un monstre, répondit-elle. Qu'est-ce-qui t'as pris d'aller lui demander de l'aide? Tu ne te rends pas compte Hope...
Sa voix se brisa.
-Je n'avais pas d'autre choix. Lorsque ma transformation sera complète j'irai occuper la place que tu as déclinée au seins de ta famille, lâchai-je abrupte.
Ma mère d'ordinaire si forte fondit en larme. J'aurais voulu être auprès d'elle pour pouvoir la prendre dans mes bras et la rassurer. J'avais passé un accord avec les chasseurs, je ne pouvais pas revenir dessus.
-Maman? Je vais te laisser, d'accord? Je reviens bientôt Lock Haven. Ne t'en fais pas pour moi. Je t'aime.
Je raccrochai alors qu'une larme se fraya un chemin sur ma joue. Je remontai mes genoux contre ma poitrine pour y enfouir mon visage. Je naviguais en mer inconnue, mais je ne pouvais pas me permettre de perdre le contrôle de la bar.
Après quelques minutes je cherchai le numéro de Julian dans mon répertoire.
Où es-tu?
Je n'attendis pas qu'il réponde à mon texto pour aller me glisser sous la douche. Mon corps tout entier se décontracta au contact de l'eau chaude, qui me brûlait là où le taser était venu se loger dans ma peau. Quand celle-ci commença à devenir tiède je coupai le robinet avant d'essorer mes cheveux. Je sortis de la douche pour aller voir dans la glace à quoi ressemblait la blessure. J'avais deux énormes marques violettes juste en dessous de l'omoplate gauche.
J'entendis alors la porte d'entrée s'ouvrir et m'enroulai en vitesse dans une serviette.
Désolée pour l'attente qui se fait toujours de plus en plus longue pour cette histoire. J'espère quand même que ce chapitre vous aura plu. Si c'est le cas dite le moi dans les commentaires. Votez et partagez :D Des bisous !
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