Chapitre 3 - La morsure
J'étais venue ici pour le retrouver et pourtant j'avais été surprise par sa voix. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit déjà là. D'ordinaire je n'étais pas timide, mais il y avait quelque chose d'intimidant à son sujet. Il fallait que je me ressaisisse, j'étais Californienne, j'avais confiance en moi et je n'étais pas du genre à me laisser impressionner par un garçon qui conduisait une jolie voiture.
-Est-ce-que tu as un nom? demandai-je avec un sourire.
Il ignora littéralement ma question pour se diriger vers une allée de livres au fond de la pièce. Je levai les yeux au ciel légèrement agacée par son comportement, la soirée allait être longue. Je le suivis pensant qu'il avait déjà repéré l'oeuvre sur laquelle il voulait travailler. J'étais presque à son niveau lorsqu'il se retourna, le visage sombre, son regard me glaça le sang. Je sentis un frisson me parcourir l'échine. Quelque chose ne tournait pas rond, je me sentais en danger et je décidai qu'il fallait que je m'éloigne au plus vite. Je fis volte face pour me retrouver nez à nez avec la fille blonde du cours de littérature de ce matin. Un sourire malicieux fendait ses lèvres.
-Pourquoi est ce que tu es de retour à Lock Haven Amélia? dit-elle un peu trop proche de moi à mon goût.
-Hope, je m'appelle Hope, balbutiai-je.
Son attitude était menaçante, sa main agrippa mon cou fermement et elle me plaqua violemment contre l'un des rayonnages. Je tentais de me débattre en vain, elle avait une force incroyable. Mon regard se tourna vers le propriétaire de l'impala qui regardait la scène passif.
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, tout allait très vite. Elle resserra sa prise autour de mon cou, mes pieds décollèrent du sol, j'allais bientôt venir à manquer d'air.
-Stop, réussis-je à peine à articuler.
-Arrête Stéphania, intervint le propriétaire de l'impala. Tu vois bien qu'elle est humaine. Ce n'est pas Amélia.
Des larmes chaudes se mirent à couler le long de mes joues. Je ne pouvais plus les retenir, j'avais peur, je n'arrivais plus à respirer, je me sentais partir.
-Ne te laisse pas attendrir Julian, elle a trouvé le moyen de paraître humaine, elle a toujours su te manipuler.
Soudain son visage se métamorphosa. Ses yeux passèrent d'un marron foncé à du rouge vif, ses deux canines s'allongèrent. Sa beauté disparut complètement pour laisser place à une bête immonde et effrayante. Je commençai à m'agiter pour me dégager de son emprise, mais rien n'y faisait.
-À l'aide, tentai-je de crier sans y parvenir.
J'essayais de me débattre mais elle était trop forte pour que je puisse faire quoi que ce soit.
Puis tout à coup je sentis ses canines s'enfoncer dans ma jugulaire. Tous les muscles de mon corps se contractèrent pour tenter de faire face à la douleur. Les battements de mon cœur se mirent à accélérer, en une fraction de seconde je sentis mon sang bouillonner sous ma peau à travers chacune de mes veines. Je ne compris pas réellement ce qui m'arrivait. Je perdis le contrôle de mon propre corps et trouvai la force de repousser la bête blonde qui atterrit sur le rayonnage de livres qui céda face à la puissance avec laquelle elle venait de le percuter.
Je ne perdis pas de temps et je fonçai en courant vers les escaliers de secours, en passant devant la jeune femme de l'accueil je remarquai qu'elle ne semblait pas se préoccuper du bruit, ni de quoi que ce soit d'autre autour d'elle, elle scannait ses livres comme un robot.
Une fois dehors je courus aussi vite que possible en direction de la maison. Je passai ma main dans mon cou car je pouvais encore sentir ses dents venir s'y loger. Je saignais abondamment, mais je ne voulais pas m'arrêter avant de me sentir en sécurité.
Je me tournais de temps à autre par peur qu'ils ne m'aient suivi. Heureusement il n'y avait personne derrière moi. Quand j'arrivai à la maison je fermai porte à double tours et me précipitai dans la salle de bain pour vérifier que je n'avais pas rêvé. J'avais bien deux points desquels du sang rouge foncé s'écoulait. Je rinçai avec de l'eau froide avant d'ouvrir le placard au dessus du lavabo et de prendre la trousse de secours. J'en sortis une compresse que je pressai sur ma plaie tout en tentant de reprendre mon souffle sans y parvenir. La scène se rejouait en boucle dans ma tête. Ce qui venait de se passer était totalement impossible. Et pourtant la marque de morsure que j'avais dans le cou était la preuve que si.
-Hope, entendis-je en provenance du rez-de-chaussée.
C'était la voix de ma mère.
-J'arrive, répondis-je en descendant l'escalier en trombe pour aller me jeter dans ses bras.
Elle me serra contre elle un moment avant de défaire son étreinte.
-Hope, quelque chose ne va pas?
Lorsqu'elle remarqua mon cou, son expression changea soudainement, un étrange mélange de colère et de peur tordit les traits de son visage.
-Hope, qu'est ce... il faut que j'appelle ton père.
Elle me fit asseoir sur un tabouret haut dans la cuisine, puis disparut au salon. J'entendis sa voix légèrement paniquée dire à mon père qu'il fallait qu'il rentre immédiatement, que c'était une urgence. Il devait avoir objecté qu'il avait cours ce à quoi elle répondit qu'il devait les annuler.
Puis elle réapparut.
Merci d'avoir lu le troisième chapitre de l'Élue. Aimez, commentez et partagez s'il vous a plu. Rendez-vous demain pour découvrir la réaction des parents d'Hope.
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